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Henry Faÿ

08/08/2007
11:19
finalement, contradictoire et peu original

<<A savoir, en gros, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (capitaliste, néo-libéral et tout ce que vous voudrez...).>>

Michel Onfray ne dit pas ça du tout, bien au contraire. Il dit que le libéralisme est le plus grand des adversaires de la République et appauvrit les peuples, énorme contre-vérité.

J'ai comme l'impression que Michel Onfray a laissé tomber l'hédonisme, il n'a peut-être pas eu tort de le faire mais il devrait avoir la franchise de nous le dire. Il semble que l'utilitarisme et plus particulièrement l'utilitarisme britannique du début du XIXe siècle a une forte résonance hédoniste, que la philosophie hédoniste aurait un grand parti à en tirer, or il traite cette mouvance avec mépris, globalement il la rejette. Il trouve très choquant que Jeremy Bentham condamne l'esclavage d'un point de vue utilitariste, la seule condamnation qui vaudrait, celle de Condorcet, ce serait du point de vue moral et je crois que de ce point de vue, il rejoint le kantisme, même si appeler à la rescousse le kantisme n'est pas absolument nécessaire, peut-être la bonne vieille morale chrétienne suffirait-elle mais il a bien pris la précaution de nous dire que le kantisme était une expression philosophique du christianisme.

Finalement, tout ce que dit Michel Onfray devient assez contradictoire. Dans la mesure où il reste un philosophe hédoniste, il devrait être favorable aux théories les plus compatibles avec la prospérité économique sachant bien que l'hédonisme fauché des ermites n'intéressera jamais grand monde, il devrait alors rendre justice au libéralisme économique, mais ce libéralisme, il le rejette avec vigueur en avançant la possibilité de cette formule monstrueuse que serait le capitalisme sans libéralisme, ça s'est souvent pratiqué mais cela prive le capitalisme de toute légitimité.


Finalement, le petit côté sulfureux du philosophe hédoniste anti-chrétien, qui ne trompait pas grand monde, s'estompe, j'ai tout comme l'impression que Michel Onfray par sa référence réaffirmée au kantisme prend la place confortable qui l'attendait dans la catégorie fort rassurante des phisosophes bien pensants de notre époque bien-pensante du genre André Comte-Sponville, Luc Ferry etc. Finalement, ce qu'il dit peut s'admettre, vive la République, à bas le communautarisme mais je ne vois pas bien où est l'originalité.


Il y a une chose que je n'ai pas comprise, et sur laquelle il ne s'exprime pas, c'est son soit-disant nietzschéisme de gauche. Il a refusé de participer à l'émission de Brice et Julie sur cette question au cours de laquelle le philosophe Aymeric Monville le mettait en cause.


 
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