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Nestor

25/07/2007
14:08
Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

Deux intellectuels conversent sur le sentiment d'injustice, en totale empathie évidemment. Du haut de leur position sociale élevée (professeur d'université, normalienne), ils glosent sur les "passions négatives" (Canto-Sperber) des travailleurs.

Quelques perles :

- Dubet (D), à 2:58 : "Ce qui nous a plutôt intéressés, c'était la question... Nous sommes dans une société où il y a, a priori, beaucoup d'injustices mais beaucoup d'inégalités se sont réduites sont moins fortes quavant contrairement à ce qu'on imagine souvent... alors qu'il y a une sorte de plainte des injustices absolument continue, la souffrance au travail, la misère du monde, enfin on n'arrête pas de parler comme ça"

- D, à 10:51 : "Le cas le plus intéressant, c'est celui des femmes. Dans cette enquête, les femmes se plaignent toutes d'être maltraitées dans le monde du travail mais elles sont maltraitées dans le monde du travail tout en reconnaissant qu'elles sont historiquement bien mieux traitées qu'elles n'ont jamais été, et c'est à peu près vrai je veux dire les femmes sont relativement dominées dans le monde du travail mais jamais elles n'ont été aussi bien entre guillemets traitées dans le monde du travail..."

- D, parlant du "monde du travail", à 13:25 : "... on est dans un univers de plaintes avec évidemment d'ailleurs des aspects qu'on peut trouver évidemment très positifs [...] et en même temps c'est un monde du ressentiment de la jalousie ... les sentiments de justice ne sont pas nécessairement des sentiments sympathiques..."

- Canto-Sperber (CS), coupant la parole : "Non, le ressentiment et l'envie sont les premiers sentiments qui accompagnent l'injustice..."

- CS, à 22:57 : "Vous pouvez imaginer une expérience de ressentiment social qui exprime aussi un racisme dissimulé où si je suis dans cette condition c'est parce qu'il y en a d'autres qui ont pris ma place et qui acceptent de se faire moins bien payer..."

- CS, à 24:45 : "Ce sentiment d'injustice n'est possible que parce qu'au fond nous vivons dans des sociétés égalitaristes qui ne sont plus des sociétés de privilèges constitués parce que dans des sociétés où la structure est hiérarchique il y a des sociétés où la comparaison n'est pas possible tout simplement entre différentes sphères différentes castes ce sentiment d'injustice n'est plus aussi fort il a pour condition une certaine forme de commensurabilité sociale..."

- D, poursuivant :"... C'est pour ça qu'on est dans cette situation où le sentiment d'injustice excède... Si on faisait une comparaison historique excède très fortement les injustices réelles... Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'injustices réelles... Je ne voudrais pas dire cette énormité mais si vous regardez les enquêtes Piketty par exemple sur les inégalités grosso modo elles se résorbent alors que dans les sondages d'opinion les inégalités se sont-elles résorbées les gens répondent qu'elles ont explosé dans 85% d'entre eux ce qui est faux..."

- CS, à 26:24 : "Au fond, si je suis dans la condition où je suis que je vis comme injuste est-ce à cause de la force des choses parce que c'est ainsi ou est-ce parce que il y a des volontés malignes qui ont décidé de me mettre dans cette position parce que si vous voulez dans l'idée de la lutte des classes ou de tout le discours de l'exploitation repose sur la supposition qu'au fond derrière ma condition il y a une volonté la volonté des riches la volonté des plus forts de maintenir dans l'esclavage enfin dans une situation en tous cas fort misérable une partie de la société et beaucoup ont refusé enfin un des courants du libéralisme ont refusé cette interprétation en disant mais non il n'y a pas de volonté personnelle c'est juste le phénomène social dans toute son impsersonnalité qui produit cette différenciation entre les classes..."

http://www.bip40.org/fr/
 
Roucoucou

25/07/2007
17:53
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

Aïe aïe, le Guyduf fait une apparition rémanente :

- ressentiment social neuneu, pauvrement informé et infantile : "Du haut de leur position sociale élevée (professeur d'université, normalienne)"

- création arbitraire de fil à but idéologique

- excuse du rapport vague avec FC (MCS) pour avancer un agenda militant.

Allez kéké!
 
peh

25/07/2007
21:44
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

La retranscription de ce genre de discours est d'une insoutenable cruauté.
La vacuité du propos et sa forme démembrée et inconsistante éblouissent violemment.
 
Henry Faÿ

26/07/2007
09:14
des choses connues et des pistes à explorer

C'est vrai qu'expliquer que l'égalitarisme engendre frustration et sentiment d'injustice ce dont des sociétés fondamentalement inégalitaires sont idemnes n'est pas d'une grande originalité, mais raisonner sur des tendance de données économiques et d'indices de satisfaction peut avoir son intérêt. Tout cela entre dans le cadre d'une très nécessaire réflexion sur les rapports complexes et ambigus entre production de biens et bonheur (ou satisfaction). Du temps où il avait une chronique, Daniel Cohen avait rendu compte d'une passionnante étude sur cette question, j'en avais dit un mot sur ce forum, ce qui n'avait pas suscité la moindre réaction.

La retranscription de cette intervention qualifiée de "vide" n'a pas repris le passage où il a été dit que l'égalitarisme c'est très bien mais qu'un certain degré d'égalitarisme ne serait supporté par personne. Vous me direz, pas de danger, l'excès d'égalitarisme, on en est tellement loin... N'a pas été non plus retrancrit le passage plus original où il a été dit que les sentiments d'insatisfaction et de ressentiment pouvaient porter sur les patrons, là, on n'est pas trop dépaysés, mais aussi sur les clients, les fournisseurs... également sur les collègues mais aussi, plus étonnant sur soi-même sur le mode je suis vraiment trop nul... Là, on est perdu, on n'y comprend plus rien.


 
Tapir

26/07/2007
11:59
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

La remarque qui ouvre ce fil est tout à fait justifiée. En effet, l'existence de MCS est largement parasitaire puisque pour pouvoir faire toutes ses activités hors ENS, y compris l'émission de complaisance sur FQ, les contibuables lui paient un "directeur de cabinet" qui fait tout le boulot à Normale sup

Cette emission est donc une sorte de foutage de gueule où 2 cambrioleurs s'étonnent du ressentiment des victimes
 
Nestor

26/07/2007
12:44
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

@ Henry Faÿ

J'ai uniquement repris les passages où l'intervenant (Dubet ou Canto-Sperber) révèle ses idées sur les inégalités et les raisons de leurs existences dans la société. Bien sûr, les propos mis en exergue n'apprennent rien à ceux qui connaissent les ouvrages de Canto-Sperber, où elle défend le libéralisme économique... Mais François Dubet, que l'on connaît sans doute plus pour ses analyses du système éducatif (le SNES l'a souvent interrogé dans sa revue syndicale), montre par ses propos convenus sur les inégalités, qu'il partage entièrement l'idéologie dominante.

Je sui d'accord avec vous sur les choses intéressantes qui ont été dites, mais honnêtement, dire que des employés ont du ressentiment vis-à-vis de clients ou de collègues, fallait-il une étude "universitaire" pour l'apprendre ? Les mensonges de Dubet sur les inégalités qui auraient diminué ou les boursuflures prétentieuses de Canto-Sperber, "commensurabilité sociale", "phénomène social dans toute son impersonnalité", ça en jette hein, mais ça n'explique rien du tout.

L'égalitarisme n'est franchement pas une menace (mais l'a-t-il jamais été), aujourd'hui. J'ai mis en lien le site du BIP40, qui présente des indices corrigés de certains biais statistiques, et les inégalités augmentent depuis le début des années 80.

Tous ces intellectuels libéraux, qui émargent au budget de l'Etat (Université, CNRS, Normale Sup), à des postes inamovibles et grassement payés, et viennent prêcher la bonne parole dans les médias, seraient bien incapables de mettre en pratique leurs propos, comme monter et diriger une entreprise, faire preuve de flexibilité en changeant de métier et de poste régulièrement...

Ils sont tout simplement obscènes.
 
Nazdeb

26/07/2007
13:31
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

Bonjour,
Tapir et Nestor, je me sens bien un penchant pour vos opinions dans le fond, mais tout de même, vous y allez un peu fort. Que les personnes qui parlent dans cette émission soient "obscènes" me paraît excessif. Que des *comportements* soient obscènes, à la rigueur (j'y pense, le mot a été employé par Jacques Attali à propos des pharamineux émoluments offerts à des superpatrons, la chronique s'en est défrayée il y a quelques mois...). Pareil pour le "cambriolage".
MCS parle de "commensurabilité sociale" ? C'est pas mal, même si côté péteux ça ne monte pas aussi haut qu'"intellection" (par elle usité pour compréhension, entendement, intelligence, etc.). J'attends avec impatience sa prochaine prout-prouterie sémantique (argle, voici que je fais dans l'excès à mon tour, mais le mot est de LRDB et il est vachement bon...).
Bon après-midi



 
Nestor

26/07/2007
14:03
re : Roucoulades Canto-Sperber/Dubet

Ah oui, je rectifie : propos obscènes, bien sûr, pas les personnes.

Merci Nazdeb.
 
Henry Faÿ

26/07/2007
16:51
une émission moyenne très moyenne

On pourrait faire d'autres commentaires mais elle n'était pas terrible, cette émission.

 
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