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Henry Faÿ

30/01/2004
14:44
Radio libre la nostalgie de l'avenir

C'était samedi dernier, l'émission radio libre était consacrée à un grand débat qui partait un peu dans toutes les directions entre trois personnes très célèbres, Alain Finkielkraut, Peter Sloterdijk (prononcer Péééter à l'allemande et non Piiiiter, à l'anglaise, s'il vous plaît, Monsieur Raphaël Enthoven) et René Girard.
Alain Finkielkraut s'est élevé contre les prises de position du Ministre Dominique de Villepin à l'occasion de l'entrée en guerre des Etats-Unis en Irak. Le philosophe a parlé de "posture adolescente". Il a évoqué un pays, le nôtre qui n'avait "pas conscience de son insignifiance", "comme si la France n'était pas entrée dans le déclin". La France oublierait constamment son "absence de rôle" et tout cela "relève du cabotinage". Bigre, la charge est sévère. Alain Finkielkraut fait grief au Ministre d'avoir été applaudi au Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce "qu'on avait jamais vu". La diplomatie à l'applaudimètre, cela semble scandaliser Alain Finkielkraut. Mais ce n'est pas Dominique de Villepin qui a applaudi, il a été applaudi, on ne saurait le lui reprocher.
Ce qui est curieux dans cette prise de position, c'est que l'approbation de la prise de position française par l'ensemble des nations du monde entier, le tabac qu'elle a fait est vue non pas comme un succès, ce que de toute évidence elle a été, mais comme quelque chose de dérisoire, d'inconvenant. Comme si le rôle de la France, le seul qui lui convienne, c'était de rester à sa place de pays vassal de la grande Amérique.
Pas du tout d'accord avec Alain Finkielkraut sur ce point (ni avec Pascal Bruckner qui a hier signé dans Le Monde qui exprime la même thèse). Je crois que la France serait effectivement insignifiante si elle s'abstenait d'utiliser les moyens dont elle dispose, en l'occurence son droit de véto au Conseil de Sécurité.
Derrière les critiques virulentes d'Alain Finkielkraut, il y a une attaque en règle de la politique française d'indépendance à l'égard des Etats-Unis d'Amérique, qualifiée de vaine, illusoire, dérisoire, que sais-je encore alors que les réactions outragées auxquelles on a assisté outre-Atlantique montrent bien qu'il n'en est pas ainsi.
Il y a bien d'autres auteurs qui seraient en mesure de défendre des positions contraires mais on ne les entend plus. Où sont donc passés les Alain Joxe, les Emmanuel Todd et les Régis Debray?

 
Guy Dufau

30/01/2004
19:38
re : Radio libre la nostalgie de l'avenir

L'interventiond'Henry m'a donné l'envie d'écouter en différé cette émission.
Peter Sloterdijk et Alain Finkielkraut ont fait un livre ensemble, ce qui les a rapproché c'est leur opposition commune à l'engagement, tel que le concevait J.P.Sartre, a expliqué Alain Finkielkraut.
L'américanophilie de ce dernier n'est-il pas un engagement ? Cet engagement qui lui fait dire:"Si les américains ont une mission divine, c'est de répandre la démocratie, donc la laîcité". Laîcité qui, en outre, n'existe pas aux USA,puisque on fait faire la prière aux enfants dans les écoles.
Autre perle de A.Finkielkraut:aux USA, ce qui prime, prioritairement,c'est la liberté, " tout est opinion, à tel point que le débat d'opinion n'a pas de sens".
Donc une liberté sans débat, cette trouvaille mérite un brevet.
Une perle après l'autre, comme dans un collier:
"les gens ne se rendent pas compte qu'il n'y a pas question de voile aux USA",pas de laîcité, pas de voile, c'est limpide.
Ce n'est pas tout, Alain Finkielkraut a trouvé l'occasion de chevaucher un de ses chevaux favoris:
"La décadence de la société civile va plus vite que la décadence des hommes politiques".
Si c'était vrai, les hommes politiques lutteraient, ou du moins dénonceraient cette décadence.
Est-ce le cas ?
Ne peut-on pas plutôt avancer que les hommes politiques ont su bénéficier de cet état de la société, le plus haut placé de ceux-ci n'a-t-il pas bati sa carrière sur cette décadence.
Grave question: qui est le plus décadent, le corrompu ou le corrupteur,monsieur Finkielkraut?
 
Michel

30/01/2004
20:03
re : Radio libre la nostalgie de l'avenir

Tout à fait d'accord avec vos critiques : par contre, je trouve l'émission en soi assez bonne (même si, comme vous, je suis loin de partager les points de vue énoncés). Par ailleurs, je trouve aussi assez réussies les émissions "Commentaires", par Raphaël Enthoven, dans le cadre des "Vendredis de la philosophie".
 
Guy Dufau

30/01/2004
20:20
re : Radio libre la nostalgie de l'avenir

Rzctificatif: ligne 14 lire pas de laîcité, pas de question concernant le voile
 
Henry Faÿ

31/01/2004
10:34
contre-performance de René Girard

Dans cette émission, René Girard a été beaucoup moins intéressant que d'habitude. Je crois qu'il n'est pas raiment entré dans le débat.

 
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