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Henry Faÿ

11/01/2004
09:50
Ecoute Israël de Victor Malka

Victor Malka interviouve au moment où j'écris le poète Claude Vigée. Selon lui, l'antisémitisme a atteint des proportions telles que "nous sommes en 1938". Je voudrais lui opposer ce qu'a dit Alexandre Adler il y a quelques semaines: "l'antisémitisme en France? Quelques hilotes. Quand aux français dans leur ensemble, il ont oublié cette question, ils ne savent même plus de quoi il s'agit".
Dans cette émission, Victor Malka et Claude Vigée n'ont pas évoqué le conflit israélo-palestinien.
Voici l'interptération de l'antisémitisme selon Claude Vigée: ce qui est détesté en nous les juifs, c'est la parole du Sinaï, c'est l'interdiction de tuer. Ca me paraît tout à fait faux et injuste, jamais la parole juive n'a été autant répandue, respectée, commentée, étudiée, mise en valeur. Jamais elle n'a autant servi de référence. Jamais les Eglises n'ont été aussi soucieuses de se rattacher à leurs origines judaïques.
Pour ce qui est de l'interdiction de tuer, Claude Vigée et Victor Malka ne pourront quand même pas nier qu'il y a des morts du côté palestinien infligées par des israéliens et en particulier une pratique des assassinats ciblés.



 
Louise

11/01/2004
11:30
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Oui, cette émission m'a aussi bien intriguée. Claude Vigée semble croire en ce qu'il dit, comment peut-on avoir de telles oeillères! Et faire de tels raccourcis rapides !
Il existe en Israël une association "des rabbins pour la paix" qui vont par exemple aider les Palestiniens à récolter leurs olives. Je n'ai pas le souvenir que Victor Malka les ait invités ni qu'il en ait parlé.
Dans l'émission de Victor Malka je reconnais bien le discours de certains curés catholiques, c'est peut-être cela qui est rassurant, quelque soit la religion , l'ivresse est la même...


 
Henry Faÿ

05/09/2004
10:08
une émission qui n'a plus de titre

Victor Malka est toujours fidèle au poste à 9h10 après les infos mais l'émission n'est plus annoncée sous un quelconque titre.
Victor Malka commence son émission sans dire son titre et à la fin, pareil. C'est comme si l'émission n'avait plus de titre.
L'émission est connue depuis des décennies sous le titre admirable "Ecoute Israël".
Elle a été débaptisée et est annoncée dans le programme sous celui de "maison d'études".
Mais ce titre n'est pas repris au cours de l'émission par le producteur de l'émission, comme si le changement de titre avait été fait contre son accord et qu'il ne l'avait pas accepté.
C'est comme s'il y avait du flottement.
Faut-il y voir un signe de plus de ce bougisme qui caractérise tant la philistine diection?
Par ailleurs, l'émission de ce jour traitait des relations entre juifs et musulmans, des efforts pour parvenir à la bonne entente. Paul Thibaut, personnage éminent s'il en est, président des amitiés judéo-chrétienne y participait.
Les juifs ne sont pas aimés, ont-ils déploré.
Une nouvelle fois, ils ont évoqué ce sujet sans dire un mot de la politique d'Israël. Le grand tabou.
Organiser un pélerinage à Auschwitz, c'est bien mais pendant ce temps là, poursuivre la colonisation, l'accaparement des terres, la destruction des maisons, les check-points etc... Cela a-t-il un sens? Ne pourait-on pas au moins en parler?

 
guydufau

05/09/2004
11:31
re : Ecoute Israël de Victor Malka

"Ce qui est détesté en nous les juifs...c'est l'interdiction de tuer",déclare Claude Vigée,qui n'a rien d'une...vigie.
Je lui oppose quelqu'un d'éminemment plus crédible qu'Alexandre Adler.Dans "Lettre à un religieux"(1)Simone Weil,écrit : "si on prend un moment de l'histoire antérieur au Christ et suffisamment éloigné de lui -par exempleC' éloigné de cinq siècles- et qu'on fasse abstraction de la suite,à ce moment Israël à moins de part à Dieu et aux vérités divines que plusieurs des peuples environnants (Inde,Egypte,Gtèce,Chine).Car la vérité essentielle concernant Dieu,c'est qu'Il est bon.Croire que Dieu peut ordonner aux hommes des actes atroces d'injustice et de cruauté,c'est la plus grande erreur qu'on puisse commettre à son égard.
Zeus,dans l'"Iliade",n'ordonne aucune cruauté.Les Grecs croyaient que "Zeus suppliant" habite dans tout malheureux qui implore la pitié.Iahveh est le "Dieu des armées".L'histoire des Hébreux montre qu'il ne s'agit pas
seulement des étoiles,mais aussi des guerriers d'Israël.Or,Hérodote énumère une grande quantité de peuples helléniques et asiates,parmi lesquels UN SEUL avait un "Zeus des armées".Ce blasphème était inconnu de tous les autres [....]Les Hébreux,qui onr été quatre siècles au contact de la civilisation égyptienne,ont refusé d'adopter cet esprit de douceur.Ils voulaient la puissance..."
C'est ce Dieu des armées qui a empéché Simone Weil de se convertir à la religion juive.
(1)Lettre à un religieux, Simone Weil,Gallimard,collection espoir.
 
Henry Faÿ

05/09/2004
13:46
émission sur le marcionisme

Alain Finkielkraut a consacré une émission au marcionisme qui a été rediffusée au cours de l'été.
Pour ce que j'en ai retenu et compris, le marcionisme est la doctrine de Marcion "hérésiarque" du deuxième siècle qui rejetait l'Ancien Testament et n'acceptait comme Ecriture que l'Evangile de Luc et dix épîtres de Paul, rejetant donc "l'Ancien Testament".
Pour les participants à cette émission le marcionisme, c'est l'horreur. Ils croient déceler chez certains auteurs de notre temps, en particulier chez Alain Joxe une sorte de "néomarcionisme" qui s'en prenant à d'extravagantes transpositions de la notion de Peuple Elu au peuple américain serait en fait l'expression d'une hostilité aux juifs. Tout cela peut paraître quelque peu tarabiscoté mais il y a des textes qui l'atteste.
En les écoutant, je m'attendais à ce qu'ils fassent allusion à Simone Weil qui, comme l'illustre la citation qui précède, n'avait que détestation pour ce qu'expriment les textes sacrés des Hébreux. Ils ont effectivement fait allusion à Simone Weil mais en fin d'émission et très brièvement juste pour dire que son marcionisme se comprenait dans la mesure où elle n'avait jamais été chrétienne. C'est ainsi que l'avocate de Marcion qu'aurait pu être Simone Weil a été très sommairement récusée et le "marcionisme", sans autre forme de procès, voué aux gémonies. Non pas que je sois moi-même marcioniste, mais j'ai trouvé le procès mal instruit.

 
La reine des belges

19/09/2004
22:07
Une des dernières émissions culturelles

"Maison d'études", est donc le nouveau titre d'Ecoute Israel. J'ai l'impression que cette émission, protégée par le cahier des charges, peut constituer un refuge pour ceux qui ont à se plaindre du "tout-actu" et des sermons de ces prêtres laïcs que sont les militants paupérophiles qui ont mis la main sur FC.

C'est que j'ai écouté cet après-midi l'émission de Victor Malka de dimanche dernier, enregistrée par erreur, mon timer initialement programmé pour l'Esprit public, a fait un caprice et a démarré 2h trop tôt. Je dois dire que je ne le regrette pas du tout : grâce à cette erreur j'ai pu entendre deux authentiques philosophes, Victor Malka et son invité, qui discutent du savoir, de l'écoute, de la connaissance, de l'enseignement. C'est un dialogue d'hommes de sagesse qui ponctuent leur discussion avec des anecdotes du Talmud.

C'est vivant, profond, philosophique, assez gai, intelligent, et c'est dans une langue impeccable, sans accent factice ni prosodie affectée ni clichés journalistiques, enfin sans misérabilisme populiste. Ca tranche donc sérieusement sur le reste de la station.

Il y a de quoi bénir le cahier des charges.

La Reine des Belges

Ps : par charité, je préfère ne pas commenter l'émission qui suit, càd les pitreries des libertariarques, nettement plus comiques que François Raulin, hélas pour eux c'est involontaire.
 
guydufau

20/09/2004
10:36
re : Ecoute Israël de Victor Malka

V - Emissions à caractère religieux

Article 18
La société programme et fait diffuser le dimanche matin des émissions à caractère religieux, consacrées aux principaux cultes pratiqués en France. Ces émissions, réalisées sous la responsabilité des représentants désignés par les hiérarchies respectives de ces cultes, se présentent sous la forme de cérémonies cultuelles ou de commentaires religieux.
Les frais de réalisation de ces émissions sont pris en charge par la société dans la limite d'un plafond fixé, pour chaque émission, par les dispositions annuelles du cahier des missions et des charges.

"Cette émission protégée par le cahier des charges" peut-on lire plus haut.Cet article 18,fait pratie de ce cahier des charges et "protégée"?,celà veut dire "financée"et çà vaut mieux en le disant.
Retransmettre des émissions religieuses est une chose,mais les financer,est-ce compatible avec la laïcité ?
 
la reine des belges

20/09/2004
13:14
réponse au prêtre laïc ci-dessus

Marrant de voir comment ceux qui se créent un personnage en s'affichant lutter contre l'exclusion, sont en fait partisans d'autres exclusions...

Et si pour une fois tu faisais un peu oeuvre informative, hein ? Allez mon chéri, dis-nous combien l'état dilapide pour les clergés qui sont ainsi l'objet de ta haine, vas-y dis le nous, puisque "tu as justement les comptes sous les yeux"... Si tu n'as rien à répondre, alors entraine toi plutôt à te taire, parce que tu fais honte à tes descendants encore pire que moi à mes sujets, tonnerre !

La laïcité est une dissociation des pouvoirs. Seul l'aveuglement de la haine te permet de postuler qu'elle devrait s'appliquer jusque dans une exclusion budgétaire. Mais c'est le contraire qui est vrai : à partir du moment où une partie de la population est concernée et demandeuse, il est au contraire du devoir de l'état d'allonger quelques pépètes à des églises et de financer les visites du pape.

Dans le cas contraire, qu'on cesse alors de financer l'ouvriérisme, le militantisme, le footballisme, la télé-merdouille, les artistes bidons, et je ne sais combien de catégories de prébendiers professionnels, bref tout ce qui fait qu'une somme considérable est engloutie dans diverses gogoleries qui font slurper des masses et recueillent de Guy du Faux les faveurs que ce prêtre laïc entend refuser à la vie spirituelle.

La reine des cultes
 
Nazdeb

20/09/2004
13:40
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Les émissions dites religieuses sont, pour deux d'entre elles (Maison d'étude et Cultures d'islam), éminemment culturelles et intéressantes telles quelles. Elles se promènent d'ailleurs parfois, pour ne pas dire souvent, tout à fait à côté du cadre fixé par le cahier en faisant autre chose que du commentaire religieux : quand, par exemple, Victor Malka aborde des thèmes comme la famille, le cinéma juif ou Abdelwahab Meddeb des questions historiques ou transversales à plusieurs religions, etc. Il y a là de la vraie recherche de connaissance, de la vraie culture. Ces émissions ne se contentent pas de s'adresser aux seuls pratiquants des fois auxquelles elles se rattachent, elles parlent à tout le monde.
La question de la laïcité se pose davantage en ce qui concerne les homélies et cérémonies catholiques qui adressent prioritairement un message chrétien à un public chrétien : c'est du culte sans beaucoup de culture.



 
guydufau

20/09/2004
14:52
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Très bien,Nazdeb,j'apprécie beaucoup ton intervention.
Que "Maison d'étude" ex "Ecoute Israel" et "Cultures
d'Islam" aient un caractère culturel,c'est vrai,je les écoute et il m'arrive de les commenter (voir sur ce fil,mon message du 5 septembre dernier).C'est aussi le cas de l'émission consacrée aux franc- maçons.
En cette période où la laïcité fait question à l'école,le financement public des retransmissions de la liturgie catholique pose un problème,de même que le Concordat de 1804 qui survit en Alsace et aussi l'aide de l'Etat aux écoles dites privées mais en réalité confessionnelles.
Pour en revenir à FC,il ne s'agit pas d'interdire,mais c'est au Denier du Culte de financer ces retransmissions et non à l'ensemble des citoyens.

 
Nazdeb

20/09/2004
15:02
re : Ecoute Israël de Victor Malka

D'autant qu'il en a les moyens, le culte...
J'avais bien vu ton post du 5 et ceux d'Henry, bien instructifs, pour sûr.


Hé Guy faut que tu te trouves un smiley aussi (je rigole)

 
Henry Faÿ

20/09/2004
16:59
Culture d'Islam n'est pas une émission religieuse

Culture d'Islam n'est pas une émission religieuse.
Abdelouahab Meddeb ne se dit pas croyant. Son propos est, si j'ai bien compris de traiter des civilisations marquées par l'Islam.

L'émission d'hier sur les images, (aniconisme etc) avec Marie-José Mondzain à propos de son livre Commerce des regards, m'a paru très intéressante ( mais pas écouté en entier).
 
Loulou

20/09/2004
19:50
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Meddeb au contraire passe son temps à tordre le coup, de la façon la + intelligente et cultivée qui soit , à toutes les conneries islamistes !
 
la reine des belges

21/09/2004
23:42
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Cette excellente émission a maintenant son site et sa page. C'est un peu minimal, mais enfin on peut réécouter la dernière. Guy sera content donc moi aussi.

LRDB

 
Louise

17/10/2004
12:48
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Ce matin Victor Malka recevait Bernard Kanovitch (pas sur de l'orthographe, mais il n'y a pas de présentation écrite de l'émission sur le site), c'est un membre du CRIF, chargé de la relation du CRIF avec les communautés musulmanes.
Ils évoquaient la rencontre CRIF avec l'UOIF qui a eu lieu le mois dernier et au sujet de laquelle le Monde avait fait un article "Le tournant réaliste du CRIF" (23/O9/O4):

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_article/0,1-0@2-3232,36-3 80281,0.html

Au coeur de l'article, on peut lire,à propos de la nouvelle ouverture du CRIF :
"Pour l'heure, il y a des petits signes qui ne trompent pas. Le président a changé l'un de ses conseillers : Alexandre Adler est parti et a été remplacé par Serge Klarsfeld. L'autre conseiller est Richard Prasquier, président du Comité français pour Yad Vashem et qui a assisté à la rencontre avec l'UOIF."

 
Henry Faÿ

17/10/2004
13:07
pour l'amitié judéo-musulmane

Ouais, ce n'était pas bien passionnant. Ils ont fait l'éloge de Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris. Ils ont rappelé que la majorité des juifs français étaient originaires d'Afrique du Nord et du monde méditerranéen.
Ils ont appelé de leurs voeux une association d'amitié judéo-musulmane sur le modèle de l'association d'amitié judéo-chrétienne qui a fait un très bon boulot.

 
louise

17/10/2004
15:35
re : Ecoute Israël de Victor Malka

"Passionnant" n'est pas le mot, mais je fus interressée d'apprendre que le Crif prônait l'ouverture aussi aux personnes de confession musulmane.
 
Henry Faÿ

17/10/2004
22:17
on n'en saura jamais rien

Le CRIF prône l'ouverture fort bien mais si par hasard il y avait des sujets qui fâchent entre juifs et musulmans on n'en saurait toujours rien en écoutant l'émission de Victor Malka.


 
Louise

17/10/2004
22:56
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bien sûr, bien sûr Henry, mais il y a peu pour le CRIF, les musulmans pratiquants et les personnes de culture musulmane étaient quasiment tous des terroristes avec le couteau entre les dents. Je salue le progrès de cette ouverture.
Tant pis s'il a fallu se priver d'Alexandre Adler pour ce faire !
 
clopine trouillefou

21/10/2004
13:50
re : Ecoute Israël de Victor Malka

j'adore la clarinette klezmer. (je sais, ça n'a pas de rapport, mais le seul moment où on peut parfois entendre un peu de musique klezmer à France cul c'est dans ecoute Israël.)

les émissions dites "religieuses" de France Cul ne choquent absolument pas l'athée ontologique que je suis, puisque la parole est également donnée aux francs-maçons ou à la libre pensée, par exemple.

La radio publique doit être aussi l'endroit où des convictions peuvent s'exprimer, non ?

par contre, la retransmission du culte catholique, la messe en intégralité tous les dimanches, là je suis contre...

mais bon

clopine



 
clopine

21/10/2004
13:51
re : Ecoute Israël de Victor Malka

s'est gourée de smiley, ah non ! Je ne veux pas être cette grosse Maryline aux lèvres bodybuildées !


 
Henry Faÿ

21/10/2004
15:32
une émission religieuse, dans quel sens?

Je suis toujours un peu étonné de cette conception extensive de la religion qui prévaut dans l'émission de Victor Malka. Je crois que mon étonnement vient d'une certaine difficulté que j'ai à comprendre ce qu'est le judaïsme. Je suis toujours aussi étonné d'entendre Victor Malka alterner théologie, explication des rites et défense Israël que je le serais si en écoutant une émission catholique j'entendais parler des Irlandais catholiques, des Croates qui ont des problèmes de cohabitation avec les Serbes orthodoxes ou les Moluquois catholiques qui ne s'entendent pas toujours très bien avec les Moluquois protestants. Mais je n'ai sans doute pas bien compris.

 
Henry Faÿ

21/10/2004
16:17
erratum

je voulais dire les Moluquois musulmans et d'ailleurs peu importe.

 
Henry Faÿ

21/11/2004
11:07
les manuscrits hébraïques

Maison d'études méritait bien son titre aujourd'hui. L'émission de Victor Malka était consacrée aux manuscrits hébraïques, avec un entretien d'une éminente spécialiste de la question.
On y apprenait:
qu'il y a six mille Bibles Hébraïques manuscrites.
que la détention de ces manuscrits par les collectionneurs est une catastrophe parce qu'ils ne peuvent pas en assurer la conservation (respect des degré d'hygrométrie etc)
que l'inventaire de ces trésors est si sommaire que les pièces ne sont pas identifiées ce qui peut favoriser les vols, comme cela a eu lieu récemment.
que la collection de la BN est une de celles qui contiennent le plus de trésors.
qu'il ne faut pas attendre de ces manuscrit de révélation fantastique.
Mais tout ça, c'est de la vieille culture patrimoniale.

 
François Viet

23/11/2004
20:54
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour,

Ceux qui refusent de voir la réalité de l'antisémitisme actuel d'origine musulmane écouteront utilement le sinistre Mathlouti ,sur Radio-Méditerranée de 12h à 14h le Dimanche.Mais comme il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, ils ne verront rien...

François.
 
Louise

28/11/2004
22:01
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Aujourd'hui,j'ai entendu l'émission sur Yeshayahou Leibowitz, c'est assez rare que Victor Malka nous parle d'un philosophe religieux très critique à l'égard de la politique de son pays, il en reparlera la semaine prochaine.
Cette semaine le Courrier International reprenait un article du Yediot Aharonot, journal israélien où on parlait ausi de Leibowitz:

Courrier international - n° 734 - 25 nov. 2004 Moyen-Orient

ISRAËL - Nous avons perdu notre humanité

Depuis une semaine, l’émoi est grand en Israël à propos des photos – publiées par Yediot Aharonot – montrant des soldats qui posent devant des cadavres de Palestiniens abattus. Certains excusent Tsahal, d’autres condamnent.

A partir de quel instant précis un homme perd-il toute humanité ? A partir de quel instant précis une société bascule-t-elle dans un abîme dont elle ne revient jamais ? Peuple d’Israël, réveille-toi, cet instant est arrivé ! Notre domination cruelle sur un autre peuple a gangrené nos institutions, qui ne sont plus que pourriture. Et cette odeur de putréfaction ne risque pas de disparaître avec des récits tels que ceux publiés dans le supplément de Yediot Aharonot du 19 novembre, qui témoignent des nouvelles “règles d’engagement” de nos soldats : se faire photographier en train de poser à côté des restes de Palestiniens. Des terroristes ? L’un des soldats raconte que le cadavre palestinien le plus prisé était surnommé “innocent”, tout simplement parce qu’il s’agissait d’un Palestinien innocent (mais abattu dans les règles).

Le moment est venu de présenter nos excuses les plus officielles à feu Yeshayahou Leibowitz [philosophe religieux], un homme qui nous avait envoyé la vérité en pleine figure et que nous n’avions pas voulu entendre. Des judéo-nazis, disait-il, c’est tout ce qu’il restera de votre armée après quelques années de plus à occuper les territoires [palestiniens]. Des judéo-nazis. Et c’est bien ce qui est en train de se passer, monsieur Leibowitz, lentement mais sûrement. Et cela donne ces soldats qui posent devant l’appareil photo avec des restes humains.

Lisez les réactions des lecteurs de Yediot Aharonot et des internautes à cette nouvelle “affaire” et vous n’en reviendrez pas. “Vous n’avez pas le droit de juger ces soldats, car ils font œuvre sacrée”, écrit l’une de nos internautes. “Ç’a toujours été ainsi”, écrit un autre. Ces gentils soldats sont des êtres humains qui demain vont se retrouver derrière vous dans la file du supermarché. Et quand vous les agacerez, peut-être bien qu’ils décideront de vous tirer une balle dans le crâne parce que votre vie ne vaudra pas davantage que votre cul ? Ou peut-être qu’ils retourneront à une vie normale et que, au bout de quelques années, ces images et ces cris leur reviendront, et aucun psychiatre au monde ne parviendra à les réparer. Demandez aux gars de “Briser le silence” (mouvement de conscrits israéliens dénonçant la violence de l’armée envers les civils palestiniens). Ils vous raconteront des histoires qui vous donneront envie de cacher le mieux possible votre circoncision au plus profond de votre pantalon et de raser les murs. On verra si vous serez encore fiers d’être juifs.

Mais le problème n’est pas ce que le monde va penser de nous. Le problème, c’est nous, nous tous. Si un seul officier avait envoyé en prison un soldat ayant profané un quelconque cadavre, cela passerait. Et si nos dirigeants avaient consacré ne serait-ce qu’un pour cent du temps qu’ils consacrent à obtenir des budgets militaires pour demander à voir ces images, peut-être que quelque chose aurait changé.

Mais nos soldats continuent à se faire photographier en train de jouer avec des cadavres, et disent à ceux qui refusent de participer à leurs jeux qu’ils ne valent pas mieux que les pires des Palestiniens. Et nous continuons de croire que nous sommes une armée d’anges attachés à la pureté des armes. Pas des judéo-nazis !

Guy Beniovish
Yediot Aharonot
(lien payant : http://www.courrierint.com/article.asp?obj_id=32739&prov enance=moyenorient&bloc=03 )

 
guydufau

29/11/2004
11:58
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Epouvantable engrenage et monstrueuse dérive.
A rapprocher deux articles parus dans " Manière de voir"n°78 de décombre 2004 javier 2005.
"Universalité d'une cause" par Etienne Balibar
"Les observateurs avaient noté que la société civile palestinienne,sous l'occupation,faisait preuve d'une étonnante capacité de résistance,cultivant ses terres,développant la santé et l'éducation,engendrant des artistes et des écrivains,organisant la solidarité familiale et associative.Depuis la seconde antifada,le gouvernement et l'armée d'Israel ont réussi à en casser les ressorts,détruisant systématiquement infrastructures et moyens d'existance,exerçant une terreur d'Etat meurtrière qui vise indistinctement combattants et simples habitants,paralysant les administrations,accaparant les terres et atomisant les territoires.Feignant de rechercher un "interlocuteur valable",ils ont systématiquement favorisé les divisions idéologiques et les luttes de clans dans la société palestinienne,dont,bien entendu, ils ne sont pas les inventeurs.Le moment approche où la double indépendance prévue par les accords internationaux sera irréalisable,avec les conséquences dramatiques- y compris pour Israel"...
L'autre article : "Du politicide d'un peuple" par Baruch Kimmerling,sociologue israélien,qui montre que pour le gouvernement de Sharon l'objectif est clair : en finir avec les palestiniens en tant que peuple organisé aspirant à l'indépendance politique.Toute sa stratégie répond à ce but.
 
guydufau

29/11/2004
15:25
re : Ecoute Israël de Victor Malka

La visite de :
http://www.europalestine.com
est signifiante pour ceux qui dénoncent les orientations signalées sur ce fil depuis le 28- 11-2004.
 
leibowitz

29/11/2004
16:02
radotages

le rapport avec la radio svp ?
 
AL1

29/11/2004
16:38
re : Ecoute Israël de Victor Malka

C'est la première fois que j'écoutais cette émission.Merci à Louise de m'avoir par son message alerté.

Autant ce professeur Atlan (qui était l'invité chargé --malgré les incessantes interruptions lauradleresques du présentateur--- de parler de LEIBOWITZ) m'a paru intéressant, autant ce Malka ricanant et intempestif est rébarbatif, tout occupé et pressé qu'il était à évacuer vite vite l'aspect politique de Leibowitz dont on se doute qu'il est aux antipodes...

Du genre pénible ce Melka. Et shématique, caricatural et vain. La plupart du temps à côté de la plaque, ce que s'est chargé sans pitié de mettre en lumière ledit Atlan. C'en était presque comique...Encore un qui n'oublie surtout pas de se mettre en scène...

D'une autre tenue est l'émission "Cultures d'islam" et son présentateur (dont ferait bien de s'inspirer l'autre, là-haut) Abdelouahab MEDDEB sur laquelle je tombe par hasard hier soir. Il recevait 1 professeur tunisien qui s'est livré à une exégèse passionnante du Coran. Sans doute peut-on la réécouter ? Contrairement à ce que je croyais dans ma grande ignorance le vin n'est nullement interdit par le Coran : les seuls interdits alimentaires sont la charogne et le porc. Ami musulman on va pouvoir trinquer !
 
Clopine Trouillefou

29/11/2004
16:46
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Pourquoi, moi qui suis athée comme un phoque, ai-je tant de plaisir à écouter VICTOR MELKA ? Les thèmes abordés par celui-ci (ce dimanche, la vie l'oeuvre les idées de Leibowitz) le sont sans langue de bois. Les invités sont libres de donner leur opinion personnelle sur les thèmes abordés (ainsi, ce dimanche, c'était un vrai plaisir d'écouter l'invité expliquer ses propres points de désaccord avec Leibowitz, puis, sollicité par Melka, avouer ses doutes : un peu plus, il aurait même admis n'avoir pas la foi !) Melka a une profonde connaissance de ce dont il est question, et un mélange de curiosité de pertinence et de tolérance rare.

Et voici l'auditrice que je suis, bien incapable de connaître les arcanes de la Kabbale ou des textes de Maimonide, me voilà entraînée à suivre une discussion érudite et en même temps vivante, où j'ai l'impression d'apprendre des choses (la formule de Leibovitz "il faut NOUS libérer des territoires occupés", m'apparaît ainsi pleine d'espoir !)...

A chaque fois qu'on me titille la curiosité comme ça, j'ai l'impulsion d'attraper un stylo, de noter tous les termes inconnus, toutes les références données, pour comprendre et analyser ce qui se dit là, devant moi. Et puis, bien entendu, j'y renonce : je me dis qu'il est hors de question que je me mette à étudier l'hébreu et l'araméen, la Torah, la Kabbale et les manuscrits de la mer Morte (je n'ai pas trente ans à consacrer à ça, et visiblement c'est le minimum règlementaire pour ne pas dire n'importe quoi).

Mais il est devenu si rare qu'on sorte d'une émission de france Culture avec l'impression d'être un peu (oh ! si peu) moins ignorant qu'en y entrant, qu'il convient de remercier son auteur.

Et dire que c'est une émission "religieuse" !!!

Marie

 
Henry Faÿ

29/11/2004
17:21
athée comme un phoque

Après pédé comme un phoque athée comme un phoque. Si ça continue, j'irai me plaindre à Brigitte Bardot. Pédé les phoques? Ca ne m'étonnerait pas mais athées, sûrement pas. C'est évident que les phoques ne sont pas athées, il n'y a qu'à les voir nager et se rôtir au soleil.

 
guydufau

30/11/2004
10:02
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Réponse au message du 29-11 à 16h02 :
prendre pour pseudo Liebowitz quelle enflure infatuée
parler de radotages quelle évidente ignorance
le rapport avec la radio : c'est la pensée de Liébowitz,évoquée durant l'émission "Maison d'Israel",l'avant veille,le 27-11.
 
leibowitz

30/11/2004
14:05
radotages bis

commence par orthographier correctement mon nom eh guy-gnol
ensuite mets-toi un peu à parler radio si tu en es capable
et fais attention tu te baves dessus

la reine des juifs
 
guydufau

30/11/2004
15:07
re : Ecoute Israël de Victor Malka

De la radio,je l'écoute et j'en parle et je ne me suis pas aperçu que tu en parlais,tu ne t'es contenté que de faire le flic,liebauwitz !
 
Henry Faÿ

05/12/2004
09:51
l'occupation des territoires: une erreur, un crime

Pour Leibowitz, le "philosophe rebelle", l'occupation des territoires est une catastrophe, pas tellement du point de vue des Palestiniens (merci pour eux) mais pour les Israéliens; une erreur et un crime.
Enfin c'est dit. Ca faisait longtemps que l'estimable émission de Victor Malka pratiquait la langue de bois sur ce sujet.

 
Louise

12/12/2004
22:30
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Au moins une bonne nouvelle dans l'émission d'aujourd'hui, selon Georges Bensoussan, il est impératif d'essayer de comprendre commentle génocide des juifs par les nazis a pu se commettre. Il aurait pu citer le livre de Viviane Forrester "Le crime occidental" chez Fayard, qui tente aussi de comprendre.Je l'avais entendue chez Veinstein.
 
Henry Faÿ

26/12/2004
15:29
la méconnaissance de la Bible

Ce matin, Victor Malka avait pour invité un philosophe qui a commenté des écrits de Benny Lévy.
Le philosophe et Victor Malka déplorent que les petits jeunes dans les universités ne connaissent pas les figures de la Bible, Abraham Isaac et Jacob, les prophètes ça ne leur dit plus rien. Ils y voient un lien avec la réprobation à leurs yeux injuste dont est l'objet l'Etat d'Israël. Israël est à nu, devant tant d'ignorance comme si le savoir biblique devait les protéger.
Il y a là quelque chose qu'il faudrait m'expliquer. Il me semble qu'un bon connaisseur de la Bible, s'il adhère aux valeurs que le Livre malgré ses ambiguités proclame devrait être particulièrement sévère à l'égard des exactions commises par les Israéliens.
Il s'agit peut-être de cette idée que le texte biblique donne aux juifs un droit de propriété sur la Palestine.


 
Henry Faÿ

04/07/2005
09:15
vibrant éloge du cardinal Ratzinger par L.Dispos


De temps en temps, mais c'est assez rare, il y a des émissions où, sans avoir à passer sur radio-courtoisie, on entend des choses qu'on entend nulle part ailleurs, qui nous sortent du ronron bien pensant habituel.
L'émission de Victor Malka maison d'études ex écoute Israël d'hier avait pour titre "Benoît XVI et les juifs", l'invité était Laurent Dispos. Laurent Dispos, une vieille connaissance, il collaborait du panorama de France Culture. Ça faisait longtemps qu'on l'avait entendu.
Laurent Dispos a fait du nouveau pape un éloge appuyé et son exposé était passionnant. J'ai l'enregistrement de l'émission et pourrait en faire un compte-rendu plus détaillé. En attendant, je vous la recommande.


 
lionel

04/07/2005
09:25
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Henry, pourrais-tu nous faire un exposé sur Radio Courtoisie? (sur le forum bleu) Ca m'intrigue la reputation contradictoire de cette radio qui oscille entre "radio d'extrême droite" et "radio culturelle"


 
xgncs

04/07/2005
10:07
radio courtoisie

Lionel, le nom de la radio suffit amplement à définir cette radio: "diffuser les idées de l'extreme droite avec courtoisie". Tous les intégristes sont conscients de la vulgarité et la violence de leurs idées, aussi prennent ils le masque du bien parler et de l'abus de références travesties pour envelopper leur idées primaires.(Le Pen et le subjonctif, Finkielkraut et Péguy)
 
Laurent Nadot

04/07/2005
13:43
y a encore des gens pour "penser" comme ca ?

Navré, mais ce qui est primaire, c'est votre pratique de l'amalgame et de l'étiquetage...

C'est primaire de juger sur une station sur son étiquette ("courtoisie") et c'est tout aussi primaire de condamner tout ce qui aurait soit sa place, soit des éloges sur ladite antenne.

Si cette antenne ne vous est pas sympathique (à moi non plus elle n'est guère sympathique), soit vous l'expulsez de votre champ de conscience, soit vous analysez ce qui vous y déplait. Mais si quelqu'un se trouve en phase avec ce qui se dit sur cette antenne, vous devez analyser si les idées sont bonnes ou mauvaises, pertinentes ou à côté de la plaque, intelligentes ou débiles, fondées ou sans fondement.

Pratiquer l'étiquetage "finkie = radio-courtoisie" est un exemple d'amalgame et d'étiquetage, sans débat sur le fond du sujet : ce que dit exactement finkie.

Si vous étiquetez un polémiste comme réac à cette seule aune, tout le monde est alors fondé à vous étiqueter stalinien, au prétexte qu'une des méthodes les plus éprouvées du stalinien moyen, c'était de disqualifier la personne afin d'éviter de discuter ses idées.

Alors calmez vous un peu et cessez de déshonorer les auditeurs de DDFC qui ont l'habitude de penser par eux-même et non en roulant dans le carosse des clichés.

Merci

Laurent Nadot
 
Agnès

04/07/2005
14:24
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Je trouve pour ma part choquant de voir Finkie taxé d'appartenace à l'extrême droite.

 
xgncs

04/07/2005
16:10
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour Agnès,

Si vous avez le temps, lisez ceci
"Ils sont partout!" par Claude Lanzmann
http://perso.wanadoo.fr/renaud.camus/affaire/lanzmann.html



Pour contribuer au sujet du fil, merci à Victor Malka pour ses émissions très enrichissantes sur le judaisme.
 
lionel

04/07/2005
17:31
re : Ecoute Israël de Victor Malka

L'article http://perso.wanadoo.fr/renaud.camus/affaire/lanzmann.html montre la complexité de Finkie puisqu'il a soutenu Renaud Camus.

Quant à Philippe Meirieu, je comprends qu'il soit parfois attaqué violemment car si on est d'accord pour juger que la méthode de lecture globale est un fiasco, ça veut dire que les idées de Philippe Meirieu ont massacré l'avenir de millions d'enfants et donc influé négativement sur l'avenir du pays


 
Maman

04/07/2005
17:33
re : Ecoute Israël de Victor Malka

D'accord avec vous, xgncs, même quand ils enseignent les langues indo-européennes, ou parlent des peuples hittites, sur France Culture même à 6h00, il y a de quoi s'inquiéter.

L'antisémitisme et sa propagation se fait de manière alors très souterraine, mais très pédagogique aussi!



 
Agnès

04/07/2005
18:16
Camus (R) et Meirieu

Merci à xgncs (votre pseudo est imprononçable, et par là-même difficile à recopier...) de me répondre sans invective. Il se trouve que j'ai écouté autrefois Finkie interviewer Renaud Camus, avant et après le scandale, et que je n'y ai pas vu matière à se scandaliser. RC, à qui je dois d'avoir remarqué la gnangnantise qui consiste à parler à tort et à travers dans les médias de la "maman" et du "papa" des uns ou des autres - et voilà que nous aussi on a la nôtre, et je vous plains très sincèrement de recevoir son "soutien" pasque peuchère!... - RC donc est un vieux réac et ne s'en cache pas, et pour ce qui est des propos incriminés dans son journal, je crois me souvenir qu'il mentionnait explicitement qu'il avait de "mauvaises pensées". Pardonnez-moi, je n'ai pas lu la tartine de Lanzmann, qui se pose lui aussi en inquisiteur et en porte-parole officiel de la judéité souffrante et de la shoah, ce qui m'énerve, mais à part le sujet Camus, que l'on attaque avec violence Philippe Meirieu, qui a massacré des générations d'élèves sous prétexte que "le public avait changé" (ça vous rappelle qqch?) et qu'on-ne-pouvait-plus-lui-enseigner-la-littérature-classique-pasq ue-c'était-pas-dans-ses-préoccupations,(QUEL MEPRIS!!!!!) alors enseignons-lui-les-articles-de-journaux-et-dieu-sait-quelles-merdouilles -puisque-Bourdieu-a-dit-que-la-culture-classique-c'était-celle-de s-héritiers-et comme ça on les enfonce dans une ignorance absolue de toutes les références qui permettent de comprendre et de critiquer ou d'aimer le monde, indépendamment du fait que ce type de propos me paraît fondamentalement contraire à l'humanisme le plus élémentaire, pour ce qui est donc de Meirieu, grand-bourgeois et homme de pouvoir aimant le pouvoir, amateur lui aussi d'invectives et de dépréciation systématique, des tructeur de générations de gosses doués et fabricant de profs dociles avec ses iufms qu'on lui démolisse verbalement le portrait, je n'y vois aucun inconvénient, il a les moyens- et les medias - de se défendre. Pour ce qui me concerne, je le considère comme un abominable Tartuffe, et un type d'un ENNUI!

C'est épuisant, cette manie de traquer la "mauvaise pensée" chez tout un chacun. La différence majeure entre Le pen et Finkie, je pense, c'est que LP est habité par une vraie haine, tandis que F, réac si vous voulez, et sujet aux dérapages verbaux, et à la colère (vive la colère) tant que vous voudrez, Finkie a le souci du bien public. Après, qu'il en soit ridicule parfois, ou odieux, soit. Mais qui ne l'est pas?
En revanche, trouver Nic de Mor' vif, et respectueux d'autre chose que de sa propre boursouflure, là, je dois dire que je vacille de stupeur.
Hi, Lionellito!

 
Louise

25/09/2005
16:57
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Rien à voir ce matin avec une émission à caractère religieux.
Victor Malka démarre en disant à son invité Alexis Lacroix qu'en recevant son livre , il a pensé: "encore un livre sur l'antisémitisme."
Mais pourquoi a-t-il invité l'auteur qui n'a à aucun moment parlé de la religion juive.
Davantage de l'état d'Israël et du sionisme.
C'est encore une fois lier une dimension spirituelle et une idéologie politique et c'est précisément attiser ce qu'on dit vouloir combattre.
 
victor malicheff

25/09/2005
20:29
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Comme à son habitude V. Malka choisit son invité pour étayer son point de vue partisan relatif au sionisme.
Aidé par A. Lacroix il s'agissait aujourd'hui de montrer
la permanence dansla gauche non réformiste d'un antisémitisme ontogénique dû au fait qu'elle tient pour
responsable des difficultés sociales le capital financier
qui serait détenu par les juifs...etc...Cette gauche
étant incarnée par Dieudonné et J Bové antisémites notoires.
L'antisémitisme en France a été institutionnel avec Pétain,et les administrateurs aux affaires juives ont
allègrement mis en oeuvre la spoliation des biens,avec le
concours de nombreux notaires et des acheteurs bien français.
V. Malka veut ignorer cette période car celà gêne sa
conception de l'antisémitisme en France.
Victor

 
Louise

22/01/2006
16:57
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Il fait des efforts Victor Malka et ce matin l'émission était fort intéressante et l'invité Georges Bensoussan qui est historien mériterait d'être invité dans une émission d'Histoire, avec un peu plus de temps.

Georges Bensoussan, présentait le livre « Après un tel savoir, La Shoah en héritage d’Eva Hoffmann aux éditions Calmann-Lévy
http://www.editions-calmann-levy.com/media/pdf/Prog_Calmann_ 11-2005.pdf

(c'est moi qui fait le boulot car rien sur le site de la Maison d'Etudes)

Extraits que cite Victor Malka à la fin de l’émission

« A moins de vouloir tomber définitivement dans la mélancolie ou le désespoir nihiliste, nous ne pouvons pas considérer la Shoah comme la norme qui gouverne les vies humaines , nous ne pouvons pas la considérer comme un fondement ou comme une forme de transcendance même de la sorte la plus sombre, voilà pourquoi il est nécessaire de dissocier le passé du présent et de juger l’actualité à la lumière de ses propres réalités. »

« Si nous ne voulons pas trahir le passé, si nous voulons rester des êtres moraux et honorer notre engagement envers ceux qui ont souffert, la passion morale doit faire place à la pensée morale, à une intégration de la mémoire dans notre conscience du monde
Nous devons pleurer les morts d’une manière complète et profonde mais le deuil aussi doit prendre fin. "
Eva Hoffmann


J'ai bien l'impression que ce n'était pas (n'est pas ?) le chemin qu'a pris F-C ces dernières années.

 
Louise

26/02/2006
14:56
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Comme Christine sur un autre fil et plus même, j'enrageais d'entendre Finkielkraut se répandre une nouvelle fois sur France-Culture.
Il m'a semblé, mais je n'étais peut-être pas bien réveillée, qu'il s'en est de nouveau pris aux droits de l'homme et que défendre les droits de l'homme, ce serait pour lui défendre la consommation.
Il faudrait que je réécoute pour être sûre, mais c'est trop pour moi, après cette matinée accablante sur F-C.
 
Laurent Nadot

18/04/2006
09:43
Victor Malka

Toute la semaine Victor Malka est sur Espace2 dans l'émission A vue d'esprit : de 16h30 à 17h00.
Dispo un mois à cette adresse :
http://www.rsr.ch/view.asp?DomID=646&clickedDate=04/18/2 006#mardi
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Victor Malka se présente comme français par nationalité et par choix, juif par tous les pores de sa peau et marocain par les tripes.
Issu d’une lignée de rabbins marocains, il évoque la longue cohabition entre juifs et musulmans en Afrique du Nord, cohabitation qui a pris fin brutalement à la suite de la création de l’état d’Israël et de l’indépendance marocaine. Cohabitation qui est à nouveau d’actualité aujourd’hui en France. Alors que le communautarisme fait des ravages, Victor Malka appelle à un dialogue vrai avec ses amis musulmans loin de toute mièvrerie.

Victor Malka est à la fois hébraïsant et arabisant, il a suivi des études rabbiniques au Maroc avant de bifurquer vers le journaliste puis de devenir professeur à l’université de Paris-X et à HEC. A travers les légendes et les figures des grands maîtres du Talmud, il nous fait entrer dans une culture talmudique où une réponse ne reste jamais sans question.

Victor Malka est aujourd’hui écrivain et producteur à France Culture de l’émission Maison d’étude.

Bibliographie de Victor Malka :
- Avons-nous assez divagué… lettre à mes amis musulmans, Albin Michel 2006
- La braise et la flamme, les sages qui ont façonné le judaïsme, Seuil, 2003
- Mots d’esprit de l’humour juif, Seuil, 2006
Petites étincelles de sagesse juive, Albin Michel, 2005
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------

 
Henry Faÿ

26/06/2006
12:32
la satisfaction d'Yvan Levaï


Hier matin, l'invité de Victor Malka était Yvan Levaï qui dit son amour pour Israël. Il déplore qu'Israël ne soit plus aimé en France, se demande pourquoi, question naïve ou faussement naïve et pose la question:

qui se conduit mal avec qui?
******************************
******************************

Suggérant bien évidemment que les Palestiniens ne se comportent pas bien avec les Israëliens, alors qu'"au contraire... Il ne manquait pas d'air, Yvan Levaï. Comme il n'avait comme interlocuteur Victor Malka, il n'a recueilli qu'un murmure approbateur. Il aurait pu poser la question à une multitude de personnes qui ne sont pas suspects d'être par principe contre l'Etat d'Israël et qui auraient réagi un peu différemment. Il aurait pu poser la question, par exemple, par exemple à... un autre invité de Victor Malka, Leibowitz, le "philosophe rebelle", pour qui l'occupation des territoires est une catastrophe, pas tellement du point de vue des Palestiniens (merci pour eux) mais pour les Israéliens, une erreur et un crime.
C'était ce qu'on pouvait entendre dans l'émission de Victor Malka diffusée en décembre 2004.


 
Louise

26/06/2006
21:13
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Et la suggestion valait son pesant de cacahuètes.

Il explique qu'il s'est rendu dans l'état d'Israël, la première fois en 58 et il n'a pas aimé les israéliens, il les trouvait pas gentils, ils se conduisaient mal avec les arabes, et pour Ivan Levaï, les juifs n'ont pas le droit d'être racistes....

Il prend un ton sentencieux pour dire mais maintenant "Qui se conduit mal avec qui ?"

Et fort content de lui, il ajoute : "Attendez, je peux la reposer cette question, là, au micro de France-Culture !"

- Non, malheureux, j'ai crié, arrête-toi, tu vas te faire du mal !

Il ne m'a pas entendue et a poursuivi : "Qui se conduit mal avec qui ? Bon, voilà ! »

Après un coup d'audace pareil, il ne lui est rien arrivé, il pérorait de la même façon ce midi dans l'émission de Gélinet sur France-Inter.

 
Louise

30/07/2006
00:41
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Je me suis souvenue juste à temps de ce que je voulais vérifier sur la dernière émission, fort passionnante au demeurant sur Judah.

Et bien en effet je ne sais si c'est Jean qui se venge de ce qu'on l'on puisse réhabiliter son ennemi Judah, mais dans une bonne partie de l'émission , on entend la répétition de chants chrétiens, sans doute de la messe qui suit.

Ce qui rend fort difficile l'audition d'Armand Abécassis, passionné de Judah .

Armand Abécassis explique que la nouvelle découverte de l'évangile de Judah, confirme son intuition que Judah fut le disciple qui a le mieux compris Jésus et pour cela haï de Jean.
 
paul

30/07/2006
07:30
re : Ecoute Israël de Victor Malka

C’est peut-être ici le moment de comprendre quelque chose à la philosophie, Majesté Belge. Comme le savent quelques initiés, il y a plus qu’une complicité entre la métaphysique en général et la religion ou la théologie. C’est pourquoi je ne m’étonne pas de l’attirance que peut exercer sur les meilleurs d’entre-nous l’émission du dimanche matin dont il est ici question. Victor Malka et Claude Vigée, l’homme des « Orties Noires », métaphore qui m’a toujours paru comme l’une des plus terrifiantes du registre poétique.

L’avantage que conserve le judaïsme sur les autres religions du Cahier des Charges, est précisément qu’il ne se gêne pas de pratiquer un habile amalgame entre la Question de l’Être et la Théologie. Curieusement, il n’y a que les érudits musulmans pour en faire autant, en ne se privant pas de rappeler ce que notre propre corpus métaphysique leur doit pour avoir sauvé Aristote du feu chrétien. Il y a encore les Orthodoxes, mais ces derniers semblent se contenter de commentaires historiques, ce qui laisse songeur sur leurs sentiments quant à leur place sur l’échiquier géo-religieux mondial.

Quant aux autres, l’autorité les laisse s’étaler en pratiques cultuelles scandaleusement longues par comparaison statistique avec « ce droit des citoyens » dont parlent certains à recevoir de la religion par les médias. Il suffit de rappeler qu’il y a plusieurs centaines de milliers de Juifs et de Musulmans en France, alors que les Protestants rassemblent à grand peine une cinquantaine de milliers de pratiquants, toutes églises confondues. Cherchez l’erreur…

Or, incroyable mais vrai, je préfère la pauvreté intellectuelle du culte aux prétentions philosophiques trompeuses des commentateurs d’ »Être Suprême », car dans le premier cas je n’hésite pas une seconde à zapper alors que dans le deuxième ça me devient plus difficile lorsqu’on agite parfois avec un certain talent des questions qui sortent tout droit des différentes soupes métaphysiques. On est alors captivé par tout ce que les avocats de Malka trouvent de qualités à son émission et on finit par se rendre compte qu’on perd son temps : il y a aussi une forme intellectuelle de divertissement pascalien et les vrais chercheurs ont aussi leurs faiblesses.

Cela dit, il existe aussi en philosophie des clés ou des parades auto-défensives. En l’occurrence, il se trouve que les discussions tournent toujours autour de deux questions : la première est la question éternelle de la « preuve de l’existence de Dieu », la seconde celle de la meilleure Doctrine concernant le même Dieu unique. Or la Question de l’Être se désintéresse depuis longtemps de l’une comme de l’autre, pour la simple raison que Dieu ou pas et quelle que soit la doctrine, la question de l’Être reste étrangère à l’une comme à l’autre. En admettant la pertinence d’un bavardage sur l’outre-monde on ne fait que renverser le problème : si Dieu il y a, qu’est-ce qu’il vient faire dans notre galère ? Si Dieu au contraire fait défaut, et si on pense ainsi c’est déjà ça de déblayé, alors c’est notre existence qui demande sa part de sens, et ça, c’est un gros travail.

Pour trancher dans le vif et enfin prendre position dans un débat qui me laisse habituellement indifférent, je rappellerai avec une certaine cruauté que l’Israélite Spinoza a fait depuis plusieurs siècles le procès sans appel du faussaire Maïmonide dont Malka comme Vigée ne cessent de faire leurs gorges chaudes à tout bout de champ. Voilà qui me suffit largement pour cesser de me laisser bercer par leurs appels du pied pseudo-ontologiques.

 
Henry Faÿ

30/07/2006
08:02
amalgames sur une question insoluble


<<Je me suis souvenue juste à temps de ce que je voulais vérifier sur la dernière émission, fort passionnante au demeurant sur Judah.

Et bien en effet je ne sais si c'est Jean qui se venge de ce qu'on l'on puisse réhabiliter son ennemi Judah, mais dans une bonne partie de l'émission , on entend la répétition de chants chrétiens, sans doute de la messe qui suit.

Ce qui rend fort difficile l'audition d'Armand Abécassis, passionné de Judah .

Armand Abécassis explique que la nouvelle découverte de l'évangile de Judah, confirme son intuition que Judah fut le disciple qui a le mieux compris Jésus et pour cela haï de Jean.>>

Cette discussion sur la réhabilitation m'a paru tout à fait oiseuse. Dans le récit évangélique, Judas ou Judah a trahi Jésus, il l'a livré. Ce récit a une certaine cohérence, mais je précise que je ne l'ai pas relu récemment, je ne l'ai pas examiné de ce point de vue. Il me paraît hautement impossible de faire deux millénaires après une contre-enquête. On ne va pas faire ressortir les témoins. Qu'il y ait eu des dissensions, des jalousies et même des réglements de compte entre les apôtres n'écarte pas et même au contraire la possibilité que Judas ou Judah ait trahi Jésus.

Quant au texte invoqué, "l'Evangile de Judas", ce texte qui a été ressorti par la National Geographic Society à grand battage de publicité pour le merchandiser et en tirer le maximumm de fric, car il était devenu invendable, il ne confirme rien du tout. C'est loin d'être un texte de première main, ce que les Evangiles canoniques ne sont pas non plus, d'ailleurs. C'est un texte gnostique qui fait jouer à Judas un rôle dans le plan divin, un rôle au sens propre, un peu comme un celui d'un acteur qui joue Iago dans une représentation d'Othello.
Dans l'émission de dimanche dernier, ils ont longuement insisté sur l'amalgame qui a été fait au cours des siècles entre Judas et les juifs, jouant sur la proximité sémantique. Mais cet amalgame absurde et malveillant qui a alimenté l'antijudaïsme, qui l'a peut-être même fondé n'a rien à voir avec la question de savoir si Judah ou Judas a été coupable de quelque chose.
Il m'a semblé qu'au cours de cette émission on était d'un bout à l'autre dans la confusion et l'absence de rigueur, tout ça à propos d'une question insoluble.


 
Henry Faÿ

30/07/2006
08:25
heureusement, il ne cherche pas à prouver


<<En l’occurrence, il se trouve que les discussions tournent toujours autour de deux questions : la première est la question éternelle de la « preuve de l’existence de Dieu », la seconde celle de la meilleure Doctrine concernant le même Dieu unique. Or la Question de l’Être se désintéresse depuis longtemps de l’une comme de l’autre...>>

Je suis un fidèle auditeur de l'émission de Victor Malka, que je commente parfois. Je n'ai pas souvenir qu'une seule fois la question de la ou des preuves de l'existence de Dieu ait jamais été abordée dans cette émission. Souvent ses invités qui ne sont pas des bigots disent qu'ils ne croient pas en Dieu, ou qu'il n'y croient pas beaucoup, toutes les variations. L'émission n'aborde pas non plus celle de la meilleure doctrine concernant le Dieu unique, au contraire, Victor Malka invite très souvent des chrétiens, très loin de leur contester leur approche, il donne l'impression de chercher à constituer une sorte de front commun entre juifs et chrétiens (et peut-être musulmans) contre l'incroyance, l'indifférence religieuse, l'athéisme, le new age, les sectes, le fondamentalisme, que sais-je encore.
Et Paul pourrait-il pour notre gouverne nous dire ce qu'il entend par "question de l'Etre"?


 
2007couscousodyssey

30/07/2006
23:53
re : Ecoute I'être de Paulo kobish

http://www.hamlettheclown.com/images/hamlet-does-hamlet.jpg< /A>

prends le fun et sans te vexer Paul!
 
paul

02/08/2006
04:06
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Henry,
Tu es trop jeune pour avoir entendu assez d'émissions de Victor et de Vigée. Je ne crois pas en avoir manqué beaucoup depuis qu'elle existe et tes souvenirs ne font pas le plein de ce qui s'est dit sur cette antenne. Impossible, en effet, de nier qu'il y a un effet de "modernisation" dans la thématique, conjoncture oblige, et j'admire ta mémoire capable de rayer d'un coup de plume des heures de discussion théologiques d'un passé que tu n'as pas connu. Et comment définir les débats oecuméniques sinon comme des échanges de vue docrinaux ? Mais bah! Ta critique sur ce point est vraiment faible. Mais ça vaut encore mieux que la malhonnêteté :

Tu me demandes aujourd'hui ce que j'entends" par "question de l'Être" ? après des dizaines de fil y consacrés ? après toutes mes références à Heidegger pour qui tu n'as que les yeux des médias uniquement intéressés par la petite histoire de son passé nazi. En effet, si tu me poses cette question c'est que tu n'a pas lu une ligne de ce philosophe, et ne pas connaître Heidegger est une sorte d'analphabétisme philosophique que les pragmatiques comme toi tentent d'imposer en coulant dans le béton de l'oubli l'essence de la pensée. Mais celle-ci s'impose toujours en dernier ressort, comme un Parménide ou un Héraclite qu'aucune église n'est parvenu à rayer du corpus des choses pensées. Après Hegel et Nietzsche, c'est précisément Heidegger qui a rendu à la simplicité de la question de l'être telle que posée par les Grecs du commencement sa place dans notre souci mais aussi un langage pour en parler autrement que dans la langue de l'origine que nous avons oubliée.
Enfin, il me semble que tu connais mon site, dans lequel figure un toute petit texte nommé Ontologie et qui te délivrera des éléments de nature à te permettre de t'approcher de la question de l'Être. Car en définitive, tu as raison, pour comprendre le concept, il faut d'abord beaucoup travailler pour écarter le rideau d'oubli que la métaphysique théologique a tiré sur la question qui nous a donné la démocratie, l'art et la science, en un mot l'humain.
Et puis, pourquoi penses-tu que mon oreille ne se ferme pas aux débats d'une émission comme celle de Victor Malka ? Sinon que quelque part, notamment lorsqu'il était, il y a longtemps, question de l'immense philosophe persan
Molla Sadra Shirazi du vivant parlant d'Henry Corbin (ah quelle époque !)c'est de la question de l'Être qu'il s'agissait et non pas du dernier livre édité par les editions du Cerf ou Verdier...Car il faut bien le reconnaître, Victor s'est mis à faire comme tout le monde, de la publicité pour les éditeurs.
cordialement
 
Un ouaille

02/08/2006
10:14
Aïe aïe aïe, why l'ouaille?

Paul ô Paul, Pôle des Pôles, tu es notre Nord Magnétique, notre Acro-Paul qui nous regarde au sommet de ses cinquante siècles. Bischkopol Kopolbisch, nous sommes à tes pieds sandalés de gloire érudite. Sommes-nous dignes de te les nouer?



 
FrançoisViete

16/08/2006
00:30
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour,

Il faudrait cesser de nier l ' évidence.Il y a un antisémitisme virulent lié à l 'Islam en France.
Pas plus tard qu' hier le site musulman meijliss ("site républicain" selon la présentation faite par Madame Lucet au 13h de FR2) , il y a peu affichait , après modération , une liste de 200 personnalités juives ou supposées telles des médias.Ce site meijliss est lié à oumma.com , site phare , de la "pensée musulmane" en France ,site chouchou d' une certaine Gauche.
Une telle liste (supposant l 'écoute de dizaines de chaînes de radio et de télévision françaises ) n 'est pas l' oeuvre du sinistre individu qui l ' a mise en ligne , mais bien le résultat d' un long travail de compilation de cercles liés à l ' Islam en France.
Ceux qui ont hurlé , avec raison , quand Le Pen faisait de telles listes , se taisent maintenant.Et pire , ils traitent de racistes ceux qui les appellent à un peu de cohérence .C'est cette réalité que Finkie décrit avec justesse.

 
paul

16/08/2006
08:22
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Pourquoi enfoncer des portes ouvertes, reconnues de surcroît comme telles ("évidence") ? Sinon pour attiser inutilement le feu ? Au demeurant, il y a en France certainement autant d'antisémitisme autochtone que "lié à l'Islam", expression qui ne veut strictement rien dire et qui est fausse, car privée de la nuance du type "certains milieux musulmans". De telles remarques sont graves car on se permet d'accuser toute une religion par simple négligence sémantique très révélatrice.
pk
 
FrançoisViete

16/08/2006
23:06
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour,

Je ne veux pas entamer ici une polémique.
Mais avec votre raisonnement , quand Le Pen délirait (ou délire) il fallait (ou il faut) se taire pour ne pas "attiser inutilement le feu"?
Car après tout les électeurs de Le Pen sont majoritairement des gens modestes déboussolés par la violence que leur fait subir la mondialisation libérale.
Antisémitisme "lié à l ' Islam" a un sens précis pour moi:je fais référence aux dizaines de Sourates antisémites du Coran.
Je pense que les musulmans de France sont des êtres humains égaux aux autres Français en droit comme EN DEVOIR et que nous devons avoir envers eux les mêmes exigences qu 'envers tous les autres Français.

Amitiés.


 
paul

17/08/2006
08:13
re : Ecoute Israël de Victor Malka

bonjour,
Votre fil du 16/8 est polémique en soi. Vous vous en prenez aux sourates du Coran sans les citer et sans tenir compte du problème de la traduction. C'est exactement le même problème que celui de la traduction de la Bible, de l'Ancien Testament. Or la plus mauvaise des traductions de ce la Bible ne peut pas dissimuler des passages inadmissibles pour les humanistes que nous sommes (?). Le fil de l'épée est le fil de l'épée, que l'arme soit juive ou musulmanne.

Si on veut juger de point de vue de l'histoire, passée ou présente, il faut prendre des faits comme base et non pas des textes. Dans le conflit israélo-arabe, il existe de part et d'autre des divergences de vue qui interdisent de résumer ce conflit par l'opposition entre des lecteurs de tel ou tel texte, mais par leur comportement concret. Le rabbin Leibowitz ne lit pas la Bible de la même manière que Monsieur Olmert.

Les guerres de religion appartiennent au passé et faisons en sorte qu'elles le restent. Louis XIV ne massacrait pas les Camisards parce qu'ils occupaient des territoires x ou y, mais simplement parce qu'ils étaient protestants. Voilà une guerre de religion. C'est cela que vous souhaitez ?

j'ose ne pas le penser
cordialement
pk



 
1+1=0

21/08/2006
00:57
re : Ecoute Israël de Victor Malka

A François Viète.
Il faut se rendre à l'évidence : il y a un anti-islamisme virulent en France.
Je ne finirais pas de recopier ton message, avec inversion des termes comme il se doit (et citation de sites internet).
Vous êtes un admirable exemple du nouveau politiquement correct (avec des allures d'opprimé on a tous les droits).

En espérant que tu voudras bien considérer un point de vue qui ne soit pas uniquement le tien.

A+
 
paul

21/08/2006
09:47
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bien dit Monsieur Zéro
 
laurent

21/08/2006
15:07
Ecoute la bétise et reponds-lui

Réponse au Zéro et à son contempteur au nez rouge :

L'accusation systématique de "politiquement correct" est un indice de l'absence d'argument. D'ailleurs il n'y a rien dans la contrib de 00h57, et certainement aucun argument.

Il importait de le signaler.
La contrib initiale de Viète était plus fine, aussi je vous invite à la relire.

En revanche, on peut se poser la question autrement : il y a en France une islamophilie endémique, tout aussi irrationnelle que les diverses formes de racisme (islamophobie, arabophobie, antisémitisme). Vu de ma lointaine Planète, il reste à mesurer ces phénomènes, qui au vu de leur état très minoritaires, sont certainement moins déplorables que l'habitude de raconter n'importe quoi et de se draper dans l'une ou l'autre posture morale, dont les deux contribs qui précèdent sont d'assez bons exemples.

laurent
 
zeno

21/08/2006
20:20
sourde oreille

bien sûr qu'il existe un raciste anti-islam, anti-noir, anti-blanc et il faut tous les combattre.
mais aujourd'hui l'expression la plus stupide du politiquement correct est de faire la sourde oreille à la judéophobie d'origine islamique alors que nous faisons de beaux défilés anti-lepen, anti-facistes deux tours d'une élection présidentielle.
question à Paul : trouvez-vous que dresser des listes de personnalités juives en France en 2006 est une chose normale, acceptable ?
si vous pensez que oui au nom de je ne sais quelle raison dites le franchement, peut-être même avez-vous participer au concours des caricatures en Iran ?
Après tout, avec l'élection du président iranien, c'est la première fois depuis les années 30 qu'un président se fait élire uniquement sur des arguments antijuifs, mais sans doute là pour vous une chose normale puisqu'il existe un racisme anti-islam et qu'il vaut mieux, comme on le pensait dans ces années là, faire la sourde oreille pour ne pas attiser la haine.
 
paul

23/08/2006
08:25
re : Ecoute Israël de Victor Malka

monsieur Zeno, bous devez vous tromper de Paul. Mais on peut se tromper.
 
Henry Faÿ

10/12/2006
10:12
les génocides du XXe siècle


Ce matin, l'invité de Victor Malka est Jacques Attali pour sa décoiffante "brêve histoire de l'avenir". Il dit qu'il y a eu trois génocides au XXe siècle, celui des Herero massacrés par les allemands au début du XXe siècles, celui des arméniens et la Shoah. A-t-il entendu parler du génocide dont ont été victimes les tutsis au Rwanda en 1994?
Par ailleurs il croit en l'altruisme comme moteur des relations internationales, fort bien. Il estime qu'Israël est très menacé et que cet Etat ne peut pas exister s'il ne fait pas le bonheur des pays qui l'entourent. Jusqu'à présent ce n'est pas ce qu'on a vu et il est sûr que le gouvernement israélien ne lit pas les écrits de Jacques Attali car les extensions de colonies en Cisjordanie se poursuivent, ce que m'apprend un article de Michel Bôle Richard paru le mois dernier dans Le Monde.
titre de l'article: Selon La Paix maintenant, 31 colonies israéliennes ont été étendues pendant la guerre au Liban
Cisjordanie: extension de la colonisation.


Je fais un cop'coll d'un article sur le massacre des Herero, l'article n'est pas signé, il provient du site pressafrique

HISTOIRE D'UN GENOCIDE

En janvier 1894, devant la découverte de fantastiques gisements de diamants en Namibie, l'Allemagne d'Otto Von Bismarck envoya les troupes coloniales allemandes pour réaliser une politique de déplacement et de confiscations systématiques des terres des Héréro en Namibie. Devant la multiplication des actes de barbarie par les troupes occupantes, le peuple Héréro décida de se rebeller. Cette rébellion fut conduite par le Chef Samuel Mahéréro en janvier 1904. On dénombra plusieurs dizaines de morts de part et d'autres. Le Kaizer Guillaume II décida alors d'envoyer un renfort de 10.000 hommes dirigés d'une main de fer par le général Lothar Von Trotha qui instaura en guise de répression un massacre systématique du peuple Héréro en fuite. Sur 80 000 Héréros que comptaient la Namibie, 10 000 survécurent tant bien que mal. La civilisation Héréro venait quasiment de disparaître. La plupart furent soit massacrés (femmes, hommes, vieillards, enfants) ou moururent d'inanition ou de maladies infectieuses dans le désert d'Omaheke (l'actuel désert de Khalarari). Les survivants furent parqués dans des camps de concentration préfigurant la Shoah et les méthodes nazis.


sur ce sujet, un film:
LA MORT BLANCHE
Réalisé par Martin Baer
(Allemagne 2004)
ZDF, diffusé sur ARTE le 02.08.04

AUTRES SITES
Der Völkermord an den Herero (Le génocide des Hereros) - Un important dossier sur le génocide herero : déclarations officielles de l'époque, repères historiques, analyses, bibliographie...

TalkingAbout Genocide
- Sur le site du Peace Pledge Union (PPU), une associationbritannique



 
laurent nadot

17/12/2006
22:48
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Quelques jours après s'être fait agresser par Ali Baddou dans les Matins, Attali est donc passé chez Malka dans "maison d'études"....

Merci du tuyau, Henry, car ce dialogue entre Attali et Victor Malka accroit encore mon regret du temps pas si ancien pourtant, où l'antenne de FC était occupée en majorité par des producteurs plus occupés de leur sujet ou de leur invité que de briller à leur dépens.

http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/MAISON/MAISO N20061210.ram

Laurent Nadot
 
LN

17/12/2006
22:49
Attali chez Victor Malka

Il semble que l'adresse ci-dessus comporte un espace parasite. Donc essayer plutôt celle ci :

http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/MAISON/MAISO N20061210.ram


 
FrançoisVi&eg

06/01/2007
15:00
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour ,

L' émission de Malka est passionnante et puis la baladodiffusion quel confort …
Plus obligé de se lever tôt le Dimanche ou de penser à enregistrer …
Paul , il y en a plus qu'assez de cette histoire de traduction du Coran.
Le Coran est plutôt pire en version originale [Car pas soumis au politiquement correct des traducteurs].
Ma belle-sœur arabe chrétienne et donc parfaitement arabophone m' a fait une scène quand elle a su que je possédais un Coran , tant les horreurs du Coran lui sont insupportables à elle , Chrétienne…
"Juifs , fils de singes et de porcs" , il n' y a pas besoin d'avoir une agrégation de philosophie pour "capter le concept" par exemple .


Amitiés.

 
Henry Faÿ

07/01/2007
10:50
un petit avant goût de la pensée de Daniel Sibo


Ce matin, l'invité de Victor Malka était Daniel Sibony, un auteur connu que je ne fais que signaler car je ne l'ai pas lu, j'en entends souvent parler par un ami. L'exposé de ce matin donnait un petit avant goût d'une pensée qui est surtout un commentaire à première vue déconcertant du texte biblique, qui "chipote" sur les traductions, (on traduit généralement "au commencement était le Verbe", moi je traduis "avec le commencement était le Verbe"), qui a aussi l'avantage de faire preuve d'une grande ouverture d'esprit, excusez la platitude de mon commentaire que vous pourrez critiquer et surtout compléter à votre guise.

J'ai vu que Daniel Sibony avait un blog (on y trouve une discussion sur les bienveillantes)

Un cop'coll d'une notice sur cet auteur vous donnera quelques données factuelles, les moins importantes qui soient:
<<Docteur d'Etat en mathématiques et en philosophie, Daniel Sibony est psychanalyste. Il est notamment l'auteur de Entre-deux, Les trois monothéismes, Le Corps et sa danse, Proche-Orient: Psychanalyse d'un conflit, L'Enigme antisémite, Peter Klasen Nowhere Anywhere.

Derniers ouvrages parus: Lerctures Bibliques et Création: Essai sur l'art contemporain.

Dernières réeditions: Le peuple "psy" et Nom de Dieu: Par delà les trois monothéismes>>

 
shhh

07/01/2007
12:50
re : Ecoute Israël de Victor Malka

"on traduit généralement "au commencement était le Verbe", moi je traduis "avec le commencement était le Verbe"), qui a aussi l'avantage de faire preuve d'une grande ouverture d'esprit, excusez la platitude de mon commentaire que vous pourrez critiquer et surtout compléter à votre guise."

Vous nous expliquez quoi ? que vous faites preuve d'une grande ouverture d'esprit, contrairement à ceux qui s'en tiennent à la traduction habituelle ? Pourquoi ?

Le sens n'est pas du tout le même. Il y a une différence à supposer que le verbe, le logos, ou dieu si l'on préfère (comme le dit Jean) est la cause (entéléchie) de toute chose, et de dire qu'il y a un commencement de nature inconnue, mais accompagné du verbe. Je pense que la traduction usuelle est plus proche du texte initial que la votre qui ne fait que concéder au logos un rôle d'outil, mais entre les mains de qui ?. Dans le judaïsme en tout cas, une telle interprétation serait vraiment fausse. Dans votre traduction, il resterait à dire ce qu'est le commencement. Autrement dit en proposant cette traduction vous parlez d'autre chose, qui serait, mettons, votre idée personnelle de la création, et pas une traduction.

 
Henry Faÿ

07/01/2007
13:15
pas facile de se comprendre mais enfin


Je n'ai guère, hélas, d'idée personnelle sur la création. Je me suis mal exprimé ou vous avez mal lu mais je crois que c'est plutôt la deuxième proposition. J'ai écrit: "Une pensée qui... qui... qui". Je ne faisais bien entendu que citer quelques bribes de l'exposé de Daniel Sibony pour donner une petite idée de sa démarche.
Pour connaître le texte initial, il faudrait savoir l'hébreu ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il est vrai que Daniel sibony nous invite à apprendre l'hébreu.
Faire preuve d'ouverture d'esprit, c'est un compliment que je faisais à Daniel Sibony, pas à moi même.
Si la question que Daniel Sibony aborde vous intéresse, vous pouvez réécouter l'émission sur media-player, vous procurer son dernier livre et même en discuter avec lui sur son blog.


 
Henry Faÿ

11/05/2007
18:34
Juifs et Arabes au XXe siècle

Le dimanche 6 mai, l'invité de Victor Malka était Michel Abitbol pour son livre Juifs et Arabes au XXe siècle. Les Arabes ne nous aiment pas, ont-ils dit. Ils nous méprisent, ils nous injurient. Quelle tristesse, et surtout quelle injustice! Mais qu'est-ce qu'on leur a fait?
Si vraiment Victor Malka et Michel Abitbol ne comprennent pas, ils n'ont qu'à écouter la série de conférences, qui est toujours en ligne, d'Henry Laurens données au Collège de France sur l'histoire de la question palestinienne à partir de 1949.

 
Agnès

11/05/2007
19:13
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Henry, où çà, une discussion sur les Bienveillantes sur le blog de Sibony ? Pas trouvée !
Bécassine.
 
Henry Faÿ

10/06/2007
11:49
les grands absents de la discussion

L'invité de ce matin de Victor Malka était Denis Charbit, professeur d'université en Israël sur le sionisme. Savant exposé qui revient aux origines du mouvement sioniste, qui évoque ses fondateurs et ses différents théoriciens y compris Martin Buber qui souhaitait un sionisme éthique, qui discute le point controversé de savoir si c'est le sionisme préexiste ou non à la nation juive, qui discute de ses dimensions religieuses, des objections que le mouvement a toujours suscité chez certains religieux, qui évoque la résurrection de l'hébreu. Pas un mot sur les Palestiniens.

 
FrançoisViete

10/06/2007
19:35
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Bonjour,

Le territoire historique des Palestiniens c'est Gaza.
Ils sont maîtres de leur destin à Gaza.
Qu'ont-ils à revendiquer de plus , sauf à faire droit à une revendication coloniale ?
Il y en a plus qu'assez de ce faux "problème palestinien".
Les Grecs de Smyrne ont été chassés en 1922 au cours d'un massacre horrible [300 000 morts en quelques jours].
Qui en Europe se soucie du "droit au retour" des Grecs de Smyrne ?
Mieux , avec impudence, la Turquie prétend entrer dans l'UE.
Il en va de même des deux millions de Grecs chassés de chez eux en 1923.
Il y a eu alors échange de population.
Et l'Europe a pansé cette plaie.
La Grèce n'a pas maintenu ces réfugiés dans des camps en les élevant dans la haine.
Le monde Musulman a expulsé plus d'un million de Juifs des terres d'Islam.
Je ne vois jamais nos belles âmes pleurer sur leur sort.
Disons qu'il y a eu là aussi échange de populations.
Et basta !
J'ai été modérément pro palestinien dans les années 70 .
A tort.
Je refuse dorénavant de me laisser manipuler par des dirigeants corrompus donnant un os à ronger à des foules haineuses.
En tout cas félicitations à Victor Malka qui nous offre une émission toujours passionnante et pleine d'humanité.

Amitiés.



 
Nazdeb

10/06/2007
23:36
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Manifestement l'"humanité" que vous recherchez est sélective. Vous trouvez "humain" de vous laver les mains des difficultés quotidiennes (attentes aux postes frontières, destructions de maisons, destruction d'infrastructures administratives économiques énergétiques etc., destructions de jardin potagers, et j'en passe) vécues par plusieurs centaines de milliers de personnes, ou ce que vous appelez des "foules haineuses". Vous trouveriez "humain" de concentrer tous les habitants de Gaza de Cisjordanie et de Jérusalemn-Est dans la seule Gaza qui, avec le plus fort taux de concentration de population du monde, deviendrait encore plus le camp d'emprisonnement à ciel ouvert qu'on décrit déjà aujourd'hui. N'en parlez surtout pas aux gens qui souffrent de la politique d'Israël : ces insolents seraient capables d'oser dire qu'on a bien autorisé ce "droit au retour" pour les Juifs deux mille ans après leur dispersion !

Désolé mais parler d'"humanité" quand on déroule votre discours n'est pas, mais alors pas vraiment crédible... à moins de réduire l'"humanité" à une partie seulement des humains qui peuplent la terre, ce qui est le propre de certains délires identitaires.

Malgré tout, vous avez cent fois raison de rappeler des drames passés (Grecs, Juifs d'Arabie, etc.). Pas terrible ce siècle, hein ? Est-ce que ça vaut le coup de poursuivre sur cette lancée ?



 
Henry Faÿ

11/06/2007
13:16
leçon de géographie

<<Le territoire historique des Palestiniens c'est Gaza.>>

Contre-vérité, absurdité complète. Où donc avez-vous appris la géographie. Sur quoi vous appuyez-vous pour proférer pareille inepties.

Je me demande pourqoi je prends la peine de répondre à des messages aussi idiots qui polluent le forum
 
Laurent

11/06/2007
14:07
Ecoutons François Viète

Le message de François n'était pas idiot, même si son premier item heurte le bon sens d'évidence.

Dans l'ensemble, le sujet est comme une plaie vive, pour des raisons de pathologie sociale. François, en tant qu'ancien pro-pal "modéré" a visiblement conscience qu'il y a eu manipulation. A mon sens, cette manipe qui se situe des deux côtés de la barrière, est un bon exemple de pathologie de l'information, et infecte la vie publique, non sans remplir une fonction de défouloir émotionnel et idéologique.

Au reste, parler des Palestiniens dans une émission sur le Sionisme historique, c'est comme parler des végétariens dans un panorama de l'alimentation carnée. Sauf bien sûr, si on veut faire une émission d'histoire comparative : jauger la différence entre deux types d'organisation sociale radicalement différents. Et des résultats de cette organisation sociale sur la survie d'un peuple opprimé. Mais sur ce sujet à vif (par dérive sémantique), on sent que la discussion ouverte hier a déjà vocation à s'envenimer pour la Nième fois, aussi je préfère ne pas m'en méler plus que ça. Sauf si on ouvre un fil sur le forum bleu.

Laurent
 
Nazdeb

11/06/2007
14:48
re : Ecoute Israël de Victor Malka

(Laurent) "parler des Palestiniens dans une émission sur le Sionisme historique, c'est comme parler des végétariens dans un panorama de l'alimentation carnée"

Cela m'apparaît très juste, mais seulement dans un premier temps, car en fait non. Un documentaire qui aborderait tout ce qu'il y a à dire sur la consommation de viande animale dans nos sociétés sans dire un seul mot sur le végétarisme, me semblerait ne pas avoir fait le tour de la question, il en oublierait une de relative importante : celle d'une position alternative ou symétrique, d'une attitude de remise en cause, d'une antithèse, d'un contrecoup, etc.

Le sionisme a fait dire : "un peuple sans terre pour une terre sans peuple". La tragique erreur (ou tragique cécité, comme celle qu'Henry reproche à V Malka) que comporte cet énoncé avait bien été pressentie par Ahad Ha’am, fondateur des Amants de Sion : « Nous avons pris l’habitude de croire, hors d’Israël, que la terre d’Israël est aujourd’hui presque entièrement désertique, aride et inculte, et que quiconque veut y acheter des terres peut le faire sans entrave. Mais la vérité est tout autre. Dans tout le pays, il est dur de trouver des champs cultivables qui ne soient pas cultivés. (...) Nous avons l’habitude de croire, hors d’Israël, que les Arabes sont tous des sauvages du désert, un peuple qui ressemble aux ânes, qu’ils ne voient ni ne comprennent ce qui se fait autour d’eux. Mais c’est là une grande erreur. L’Arabe, comme tous les fils de Sem, a une intelligence aiguë et rusée. (...) S’il advient un jour que la vie de notre peuple dans le pays d’Israël se développe au point de repousser, ne fût-ce qu’un tout petit peu, le peuple du pays, ce dernier n’abandonnera pas sa place facilement. »

source http://blog.mondediplo.net/2007-06-09-Abandonner-le-ghetto-s ioniste-un-livre-bombe-d
(oui je sais, le diplo, beurke, pas bien)

Dans la Maison d'étude de doc Malka, on pratique une "humanité" (François dixit) qui se couvre un oeil...



 
Henry Faÿ

11/06/2007
14:58
ces gens là ne comptent pas

<<Au reste, parler des Palestiniens dans une émission sur le Sionisme historique, c'est comme parler des végétariens dans un panorama de l'alimentation carnée.>>

Je veux bien en parler sur le forum bleu, vert, jaune, violet, orange, tout ce que vous voudrez. Ce que j'ai voulu dire, je pense qu'on m'aura compris, c'est de trouver assez incroyable ces discussions sophistiquées sur le sionisme, faut-il, ne faut-il pas, est-ce bien conforme à notre religion, il y ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre sans poser la question à mes yeux essentielle: peut-on s'implanter dans un pays peuplé et si on le fait il faudra bien en chasser la population. Est-ce quelque chose qu'on a le droit de faire? C'est bien ainsi que la question du sionisme aurait dû être posée, n'est-ce pas?


 
bibi

11/06/2007
15:56
re : Ecoute Israël de Victor Malka

moi je me suis toujours demandé si la catastrophe ne pouvait être évitée en y mettant le prix. Les palestiniens auraient eux-mêmes chiffré le coput du kilomètre carré, les pays arabes voisins se seraient unis pour offrir un débouché à une éventuelle expansion de la population palestiniennes (un petit bout de syrie etc), le tout aurait été payé par les dommages de guerre et tout le monde aurait été content et pas de guerre des 6 jours avec les conséquences qu'on sait.

Ca aurait pu marcher, quoi, si le prix avait été mis correctement sur la table. Mais pour ça, il aurait fallu ne pas mépriser trop les arabes, of course;

Je pense à ça parce que la territorialité française en prend aussi un coup, avec le rachat massif de l'habitat anciennement rural par les anglais, allemands, etc. Mais point de guerre pour autant. Certes, dans les îles baléares, colonisées par le teuton, massivement, même qu'ils ont cherché à l'acheter Majorque, y'a des accrocs dans la cohabitation... mais l'accroc se répare à grands coups de pognon, non ?

si ça avait pu éviter la merde noire qu'on connaît, ça aurait valu le coup d'arroser d'or la moindre parcelle de ce foutu "pays".

alors que là
bobo
 
bibi

11/06/2007
16:02
re : Ecoute Israël de Victor Malka

à la relecture je me rends compte que je suis horriblement cynique, là. Pas un mot de morale, de patriotisme, de droits de l'homme ou autre, mais juste une transaction commerciale - d'un autre côté, si ça marche ailleurs (Baléares) pourquoi pas là ?

et puis vous etes vous rendu compte que la population entière d'Israel, tout confondu n'est-ce pas, est équivalent à la population d'une seule ville chinoise ? Donc problème pas si irrésolvable, si inconcevalbe, si énorme que ça à résoudre : ça reste à échelle humaine, à échelle de portefeuille donc.

enfin bref ce que j'en dis

(souvenez-vous aussi que la situation jugée jadis totalement inextricable et impossible à résoudre de l'Ulster et de ses deux communautés a été finalement en grande partie résolue par l'augmentation du niveau de vie et le tassement des classes extrêmes au profit de la classe moyenne. L'union sacrée autour de la gamelle, quoi. Je préfèrerai toujours compter les lentilles du plat plutôt que d'attraper une arme...)

bibi
 
Nazdeb

11/06/2007
16:39
re : Ecoute Israël de Victor Malka

Suite des échanges en forum bleu

http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 5826



 
Henry Faÿ

05/08/2007
19:42
une querelle avec Alain Badiou, philosophe

Le 15 juillet, Victor Malka avait pour invité Eric Marty, auteur d'un livre polémique dirigé contre le philosophe Alain Badiou, la querelle avec Alain Badiou, philosophe. J'ai fait une retranscription de cet échange. Il manque les premières minutes de l'émission, que j'ai malencontreusement écrasées.



...
VM : Qu’il ne dissimule pas son souhait de voir disparaître l’État d’Israël.

EM : alors ça, c’est aussi un lieu commun je dirais du présent, non pas du passé, pas d’un passé lointain. Là-dessus…C’est hallucinant, ce qu’il écrit, hallucinant parce que beaucoup d’antisionistes souhaitent que l’État d’Israël disparaisse.

VM : ils ne le formulent jamais réellement de manière aussi claire quand ils le formulent

EM : ils ne le formulent pas et quand ils le font, c’est pour envisager les dégâts. Ce n’est pas la cas de Badiou. Pour lui, Israël est un État colonialiste, qui fait des massacres. Il envisage sa disparition avec beaucoup de sang froid. Il dit même que ça serait beaucoup moins pire que l’Algérie ou l’Afrique du Sud, puisque c’est un État beaucoup plus récent… Beaucoup plus récent sous-entendant que donc, ça ferait beaucoup moins de mal que l’État d’Israël disparaisse. Quand on songe évidemment au temps juif d’Israël, c’est assez plaisant. Quelle que soit l’aberration. Il y a quelque chose, un trait typique de Badiou, une forme de volonté de maîtrise. Je pense qu’il n’a pas de passion. Badiou veut toujours maîtriser les choses, parler des choses avec le flegme du philosophe cynique, au fond, qui étudie le monde du haut de sa chaire, qui ne souffre jamais pour l’autre.

VM : ce qui est étonnant dans sa démarche, on ne voit pas qu’il ait réfléchi à un itinéraire de deux mille ans avec tout ce qu’il a représenté dans le domaine de la civilisation, d’un certain nombre de grands noms du judaïsme.

EM : alors je crois que Badiou ne connaît pas du tout la pensée juive la Bible, le Talmud etc. ni même qu’il y ait une pensée juive par la suite. Au fond, ce qui l’intéresse c’est justement tout ce qui rompt et neutralise le judaïsme au sein de cette communauté, donc par exemple les noms de sa…

VM : vous dites qu’il n’aime les juifs que lorsqu’ils sont détachés de leur communauté. Il a une admiration sans bornes pour le juif lorsqu’il devient chrétien, vous parlez, ce n’est pas le cas de tous de Saint Paul, Spinoza, Marx, Trotski, de Freud

EM : c’est une liste complètement hétéroclite, et qui montre bien le peu de sérieux de Badiou. Pourquoi pas Simone Weil par exemple ? C’est bizarre qu’il n’ait pas pensé à Simone Weil. Il n’en parle pas. Ça aurait été intéressant, je ne sais pas qu’il lui consacre un chapitre.

VM : d’autant plus qu’elle est passionnante à bien des égards

EM : elle est fascinante. Non, il n’en parle pas

VM : pourquoi, parce qu’il ne la connaît pas ?

EM : ça compliquerait un peu les choses, ça serait sa liste…

VM : (sur un ton indigné) elle est grotesque pardonnez-moi de vous le dire, je trouve ça digne de la copie d’un élève qui passe son bachot et qui l’aurait raté en plus.

EM : voila la culture je dirais de Badiou. Je ne dis pas, je pense que Badiou est par ailleurs un homme cultivé, une culture parfois superficielle

VM : il y a une mauvaise foi

EM : mais il y a peut-être pire que cela, moi, ce qui m’a frappé dans ce livre, c’est bien sûr cette liste. Des juifs qui sont des non juifs

VM : ce que vous appelez la liste de Badiou par référence à la liste de Schindler

EM : les juifs qu’on peut sauver qui ont le droit de nom de juif parce que justement ils ne sont pas juifs.
Ce qui m’a quand même frappé, c’est que le livre est coécrit avec une personne qui s’appelle Cécile Winter dont le nom d’ailleurs n’apparaît pas sur la couverture, bizarrement.

VM : vous vous en étonnez, vous en tirez une certaine conclusion

EM : peut-être qu’il y a un problème par rapport à ce nom là qui est un nom juif

VM : elle ne conteste pas qu’elle le soit

EM : non au contraire mais comme juif de négation, je voudrais dire quelque mots là-dessus. Son texte paraît en annexe. Ça s’appelle Le signifiant maître des nouveaux aryens, c’est le nom juif. Le nom juif est aux yeux de Cécile Winter ce qui représente le nom des nouveaux aryens, les juifs communautaires. Les juifs d’Israël qui s’intitulent eux-même juifs, les juifs communautaires, les juifs d’Israël sont les nouveaux aryens.

VM : moi je suis un nouvel aryen, très bien

EM : sans doute, moi, ce n’est pas le cas. Ce qui est assez amusant dans l’histoire ou tout à fait effrayant, Badiou présente cette femme dans sa préface. Il la présente comme celle "que certains pourraient appeler juif de négation". Ce qui intéresse Badiou finalement dans l’association, dans la récupération, dans l’appropriation qu’il peut faire de certains juifs, ce n’est pas seulement les juifs en rupture communautaire, les juifs déjudaisés, comme Marx, comme Trotski, Trotski par exemple qui n’a jamais eu d’éducation juive. Non, il y a plus que ça. Ce qui l’intéresse, ce à quoi il s’associe et ce qu’il s’approprie, c’est une autre figure juive et qu’il appelle avec une sorte de curieuse formule : « certains pourraient l’appeler juif de négation », il y a là un pas supplémentaire dans un rapport tout de même très très étrange, très contourné, très oblique et presque inversé au mot juif.

VM : comment vous interprétez tout ce paysage là pour le philosophe que vous êtes ?

EM : je crois que, c’est à la fois étrange et en même temps intéressant. Personnellement je crois que ça correspond en gros à une crise du politique. Cet investissement de la question israélienne, la question juive tient simplement au vide sidéral, vide politique pendant quarante, cinquante ans, un vide qui est dû, un phénomène historique, d’évolution de l’histoire. L’investissement au fond dans des processus émancipateurs dans des processus révolutionnaires, des processus de conflits et de négation n’a plus d’objet au fond en Europe même. Israël, la question juive redevient une question qui tourmente à nouveau, qui est investi de cette passion.


VM : c’est un des thèmes dont vous aviez déjà parlé dans bref séjour à Jérusalem

EM : voilà, et en ce sens Badiou est dans la continuité des gens dont j’ai parlé dans bref séjour à Jérusalem, avec ceci que lui apporte sa propre folie. Il y a quelque chose de très pervers dans la façon dont Badiou joue avec la question juive. Il y a des formes d’enfermement, des raisonnements absolument aberrants dans son propos qui sont aussi inquiétants.

VM : il y a aussi une autre idée, il pose une synonymie entre élection et l’extermination et là véritablement c’est un sujet qui est scandaleux.


EM : c’est très troublant. Comment résumer cette pensée ? Au fond, pour lui, le fait de se définir juif donc de se figurer comme exception n’est pas très différent de la manière dont les nazis…

VM : (s’emporte) mais on n’a jamais dit qu’on était exceptionnels. Qu’il nous demande ce que nous entendons par élection, on lui dira que c’est un devoir, une responsabilité plutôt qu’un droit

EM : ce que je dirais c’est qu’il y a un supposé désir de mise à part des juifs que Badiou attribue aux juifs, qu’il identifie au fond à la mise à part faite par l’antisémite. Au fond, le prédicat identitaire, qu’il soit négatif comme c’est le cas dans la vision antisémite ou qu’il soit positive dans ce supposé désir de réalisation, c’est la même chose. C’est pourquoi Badiou dit, au fond, les juifs, en se disant juif s’exposent à un très grand péril. Il leur dit mais attention.
Il dit en gros, finalement, en vous mettant en avant, en vous prétendant ceci ou cela…

VM : vous vous exposez à…

EM : vous vous exposez au pire. Quand il dit que cette mise en exception des juifs, au fond, il dit, finalement, c’est Hitler qui l’a pensé de la façon la plus conséquente, c’est-à-dire que...

VM : quand vous parliez de perversité, là, véritablement, on la touche du doigt

EM : c’est là quelque chose de pervers, il faut voir aussi la façon dont il le dit, la façon dont il constitue cette idée de vision hitlérienne. Il dit ceci : car ce sont après tout les nazis qui ont les premiers ; j’aime bien le après tout

VM : rire, c’est ça

EM : c’est le après tout qui signe le petit rire, le ricanement cynique, qui ont les premiers, avec un rare esprit de suite, avec un rare esprit de suite tiré toutes les conséquences d’une mise en exception radicale du signifiant juif

VM : excusez moi de vous dire, vous considérez ça pas comme antisémite, je trouve ça méprisable, ces phrases là sont méprisables, ça me donne envie de vomir

EM : non, moi aussi pas antisémite, Badiou le dit pour le regretter. Il construit un mythe d’un nom juif qui n’aurait jamais aucune existence historique, qui n’aurait pas cette autonomie, qui serait à sa disposition car au fond, il y a en fait un mythe juif chez Badiou. Il y a un mythe juif de Badiou, c’est le juif qui parle de mathématiques dans le désert, le juif qui spécule, le juif avec un gros cerveau, c’est le juif penseur


VM : quand il invite les juifs à oublier l’événement où s’est prescrit leur anéantissement, ça correspond à quoi ?

EM : c’est un passage assez étrange, dans un entretien au Haaretz

VM : pour dire que Haaretz correspond à peu près mutatis mutandis au journal Le Monde

EM : c’est un journal qui aime bien la provocation

VM :ah oui

EM :Alain Finkielkraut en sait quelque chose…

VM :en sait quelque chose

EM : dans cet entretien, il dit ceci : si on veut résoudre le problème de la guerre infinie au Moyen-Orient, il faudra arriver, et je sais que c’est quelque chose de difficile, à oublier l’Holocauste. Alors, évidemment, l’interlocuteur tombe des nues. Oui, dit Badiou, la formule est en apparence inacceptable. Badiou dit bien ce qu’il veut dire. Parce que, au fond, à ses yeux, il ne faut pas que l’identité juive puisse se nourrir de quelque façon que ce soit à ce souvenir, à cette mémoire. Badiou n’est pas pour autant négationniste, il ne dit pas qu’il faut effacer l’Holocauste. Il appelle ça l’Holocauste, il pourrait appeler ça la Shoah, il n’aime pas ce mot…

VM : oui, il n’aime pas ce mot

EM : il n’aime pas ce mot, ça le gène.

VM : ça le gène parce que c’est un nom de résonance hébraïque, biblique et que Holocauste, ça corresponde beaucoup plus à ce qu’il veut dire.

EM : donc, pour lui, il faut surtout pas, au fond qu’il puisse y avoir une mémoire juive de l’événement juif. L’événement n’est pas défini comme nul, il a eu lieu, bien sûr, Badiou est contre le négationnisme. Il faut dit néanmoins Badiou l’oublier. Il faut que s’il y a une subjectivité juive, qu’elle soit hors de toute mémoire de cet événement.

Pause musicale, chant yiddish
************************************

VM : Je rappelle que notre invité ce matin est le philosophe Éric Marty qui vient de publier aux éditions Gallimard Une querelle avec Alain Badiou, philosophe.

Éric Marty, vous semblez considérer que nous l’avons dit tout à l’heure, malgré leur caractère outrancier, ces thèses ne sont pas identifiables à un antisémitisme mais vous dites quand même qu’elles sont triviales.

EM : elles sont triviales et c’est ce que je voulais dire en même temps, elles reprennent les stéréotypes d’hier, d’aujourd’hui et du futur, je dirais, c’est souvent le cas, perverses. Badiou associe les deux niveaux de reprendre de bons vœux topoïs, des propos éculés, en même temps, il y a son style, son style qui est un style très logique, très argumenté, très rigide qui donne une inflexion très singulière à son propos.

VM : c’est la raison pour laquelle vous parlez de lui comme un philosophe scélérat

EM : alors si j’ai parlé de philosophe scélérat, alors, je pense qu’il y a un grand problème dans la pensée de Badiou, c’est l’autre

VM : pas à la façon lévinasienne

EM : son problème, justement, c’est cette absence. Il devrait lire Lévinas, je pense qu’il méprise la pensée de Lévinas. C’est quelqu’un qui est obsédé par un concept qui est le concept l’égalité. C’est pourquoi la question juive le taraude, parce que Badiou, disons a un grand système, une grande métaphysique, un universel englobant la planète et cet universel ne peut avoir de fondement selon lui que l’égalité. Quelle égalité ? Celle du même, celle du vide. C’est donc un univers où l’égalité n’est pas ce qu’elle est pour nous tous, à savoir une structure de relations entre des différences et la possibilité justement d’une égalité entre différences. Sa vision de l’universel est une vision totalement totalitaire, uniformisante où le même est la seule instance possible. Alors, en effet, philosophe scélérat, au sens où cette vision là du monde qui exclue totalement l’idée de l’altérité et entre autres de l’altérité juive m’apparaît en effet comme définissant strictement le scélérat.

VM : que voulez-vous dire quand vous dites que le mot juif est fatigué ?

EM : je pense qu’il y a deux mots dans la langue pour désigner finalement la même chose, le mot juif et le mot Israël, en quelque sorte. Il me semble que le mot Israël a été beaucoup moins l’objet d’attaques. Il y a une chose qui m’a toujours frappé, c’est quand vous savez le régime nazi a voulu obliger, a obligé pour les juifs d’Allemagne les hommes à porter le nom d’Israël, les femmes le nom de Sarah, un des ministres a dit Israël c’est trop honorifique, il vaudrait mieux qu’il s’appelle Juda. La chose n’a pas été reprise mais c’était symptomatique. Le mot israël est un nom qui est assez invulnérable

VM : il cristallise sur lui la vigilance sourcilleuse et satisfaite des intellectuels

EM : c’est vrai, il est beaucoup moins souillé. Le mot juif est un mot fatigué, on a envie qu’il se repose et on n’a pas envie d’entendre surtout Badiou en parler.

VM : en même temps, ce qui est inquiétant, c’est que vous signalez à juste titre que les thèses de Badiou, une partie des thèses de Badiou que vous venez de résumer expriment l’opinion majoritaire en France. J’ai envie de dire que c’est inquiétant de penser que la majorité de l’opinion souhaiterait la disparition de l’État d’Israël

EM : alors, quand j’ai dit, effectivement, c’est une partie… celle concernant la disparition de l’État d’Israël, il ne semble pas… Badiou reprend de vieux stéréotypes éculés sur la question juive et sur Israël. Sur la question de la disparition de l’État d’Israël, je crois que les Français, même s’il y a une propagande incroyable contre l’État d’Israël, il y a tout de même un certain respect.

VM : il y aune limite qu’on ne dépasse pas.

EM : tout à fait

VM : vous vouliez évoquer quelque chose au sujet des Temps Modernes

EM : Quand j’ai publié un long texte, l’avenir d’une négation qui est consacré donc au livre de Badiou, Badiou a fait une réponse. Ce qui m’a frappé, c’est sa réponse ; dans sa réponse, à aucun moment il ne conteste sur la question juive, il ne conteste pas l’impératif que les juifs doivent oublier le Shoah etc. Ce à quoi il a répondu par une série d’insultes ; je suis défini comme un agent de la CIA…

VM : c’est classique, pas d’effort d’imagination

EM : comme sarkozyste, bien sûr

VM : c’est nouveau

EM : comme anti-arabe, obscurantiste, comme employé médiocre des grands organismes, comme un aventurier d’écriture ayant mangé à tous les rateliers. On retrouvait, ce qui était frappant absolument tout le vocabulaire stalinien.

VM : j’ai envie de vous poser la question qui me brûle des lèvres : pourquoi prenez-vous Alain Badiou au sérieux ?

EM : c’est la plus grand intellectuel français de tous les temps, je plaisante à peine.

Lui-même se définit ainsi. Dans sa réponse, il s’offusquait tout de même qu’on puisse s’attaquer au philosophe le plus traduit et les plus vendu dans le monde ; une certaine vanité.

Hélas, c’est un peu vrai. Je pense qu’il vend beaucoup moins de livres que Michel Onfray ou Bernard Henri Lévy, quand même, c’est un philosophe relativement connu et important et il est devenu un petit peu je dirais un produit d’exportation de la France. Le monde entier est habitué à ce qu’on ait des Sartre, des Voltaire. Badiou hélas a pris la place. Il se bat pour faire des conférences. Il a une certaine réputation, le fait est que je l’ai pris au sérieux à cause de ça.

VM : vous dites que pour lui, les faits importent peu, la réalité est écrite d’avance ; la vérité est écrite d’avance, pour lui.

EM : je pense que dans sa philosophie, de toutes façons, l’ordre de la réalité n’existe pas. La réalité n’est pas une notion, un concept qui entre dans le champ de sa philosophie. En cela, il est absolument opaque à l’histoire, par exemple. L’histoire n’est pas une catégorie non plus de sa pensée. Il est dans une espèce d’idée éternelle. La réalité est tout à fait loin de lui.

VM : une dernière question, Éric Marty, il y a une formule superbe de Frantz Fanon que vous citez dans ce livre. J’ai envie de la citer parce qu’elle me plaît beaucoup. La formule est la suivante : quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous.

EM : c’est une phrase formidable. Elle est formidable pour plusieurs raisons. Dans cette phrase, Fanon, je ne sais pas si tout le monde le sait était un militant noir défendant l’émancipation des noirs. Il dit que le mot juif a quelque chose à voir avec tout le monde, que le mot juif est quelque chose d’universel et c’est ça qui est magnifique.




 
Henry Faÿ

06/08/2007
13:53
le point de vue d'Alain Badiou


Maintenant, voici le point de vue d'Alain Badiou à qui Eric Marty avaient taillé un costar, cop'coll d'un large extrait d'une interviou parue dans Le Monde:


Vous êtes, depuis la parution de Circonstance, 3. Portées du mot "juif" (Lignes, 2005), au coeur d'une polémique intellectuelle à propos de vos positions sur Israël que certains pensent favorables à sa disparition. Qu'en pensez-vous ?
Je crois que cette polémique, si on la prend à son niveau le plus consistant et le plus élevé, tourne autour de la question de l'universel. Quel est le rapport entre le mot "juif" dans toute son extension, sa résonance historique et intellectuelle, et l'universalité émancipatrice ? L'universalisme subit une attaque de droite qui maintient qu'il faut revenir aux nations, aux traditions, à la religion, à la morale des familles, etc. Mais il doit compter aussi avec une attaque de gauche qui soutient que l'universalisme abstrait a toujours été une forme d'impérialisme intellectuel et qui pense que les identités sexuelles, raciales ou communautaires doivent être défendues. Contre quoi ? Eh bien, finalement, contre l'abstraction du marché. Dans ce débat, j'estime occuper une position médiane, même si j'ai la dent dure. Je m'oppose à la défense traditionaliste des identités morales, nationales ou religieuses, mais aussi à la défense moderniste qui prétend faire des identités le coeur de l'opposition politique au capitalisme mondialisé. Tel est le contexte dans lequel j'aborde la question du mot "juif".

Pourquoi réduisez-vous la question à un mot ? N'est-ce pas une réalité ?

Bien sûr ! "Français" aussi... Mais "être français" ne m'empêche pas d'être d'origine africaine, ou aristocrate héréditaire, ou à moitié allemand, ayant telle ou telle idée de mon pays, héritier de la Révolution française ou au contraire fétichiste d'un terroir... Sous le mot, de valeur variable, on trouve une multiplicité infinie. Je polémique contre ceux qui disent que "juif" est un nom, et non pas un mot, c'est-à-dire ceux qui soutiennent que le mode de rassemblement que ce nom forme est unifié et absolument irréductible à tout autre. A mon avis, cela n'est soutenable que si intervient la transcendance divine. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, on peut soutenir que "juif" est un nom, parce qu'il s'inscrit dans l'espace d'une élection : "juif" est le nom de l'Alliance. Je soutiens, comme le fait de façon cohérente Levinas, qu'il n'est pas possible de maintenir cette exception nominale sans l'appui de la religion.

Ma cible n'est en réalité ni le sionisme, ni l'existence de l'Etat d'Israël, ni même un certain type de relation entre l'identitaire et l'Etat. Je critique une instrumentation idéologique du mot "juif" dans la polémique intellectuelle, spécialement en France, à des fins que je crois liées à la vague réactionnaire dans laquelle nous sommes plongés depuis près de trente ans. Il serait terrible pour les juifs, cette multiplicité vivante, de laisser le mot dont ils se réclament, et qui est lié de longue date aux aventures de l'universel, devenir l'emblème du capitalisme modernisé, de la xénophobie anti-arabe ou anti-africaine et des guerres américaines. Je constate, avec une vraie douleur, que toutes sortes de gens dont j'ai été proche, parfois de chers amis, qui vers 1970 gravitaient autour du maoïsme révolutionnaire, ont pratiqué peu à peu la référence au mot "juif" et à l'Etat d'Israël comme un support pour quelque chose de politiquement et d'intellectuellement plus vaste, que l'on peut appeler la réinsertion dans l'Occident. Par "Occident", je veux dire l'ensemble des pays développés et "démocratiques", leur puissance et leur mode de vie jugé supérieur. Le traumatisme inouï qu'a été l'extermination des juifs d'Europe dans les chambres à gaz du nazisme rend cette instrumentation redoutable, parce qu'elle sidère la pensée, l'immobilise dans une mémoire conservatrice.

On vous accuse de vous attaquer à la mémoire de la Shoah, ou du moins à ses usages. Est-ce parce qu'elle a servi l'itinéraire que vous dénoncez ?

Je pense que la promotion des massacres et des victimes comme seuls contenus intéressants de l'Histoire est liée à un processus profond de dépolitisation. Examiner toutes les situations exclusivement à travers des catégories morales conduit à l'impuissance politique. D'autre part, je ne pense pas que la mémoire soit une bonne catégorie si l'on désire la non-répétition des désastres, parce que cette non-répétition suppose un jugement rationnellement constitué sur ce qui s'est passé. Une mémoire émotive fondée sur l'horreur et ses images est en réalité ambivalente. Distinguer entre ce qui relève de l'émotion de répulsion et l'émotion de fascination est très difficile. Oui, je me méfie de la mémoire. Tout autant de la mémoire des atrocités coloniales ou du stalinisme que de la mémoire du nazisme. L'intelligence politique et historique doit universellement remplacer la douteuse mémoire, proie désignée des propagandes.

C'est en ce sens que vous suggérez dans Circonstances, 3 d'oublier l'Holocauste ?

Cette phrase, dont je veux rappeler qu'elle figure dans un entretien avec le journal israélien Haaretz, était, vous vous en doutez, d'une imprudence calculée : elle ne pouvait se comprendre que dans le contexte, traitant des conditions de possibilité d'un dialogue entre Palestiniens et Israéliens. La phrase suivante précise aussitôt qu'un tel oubli est évidemment impossible.

N'est-ce pas la mémoire de la Shoah qui conserve, au moins en Occident, sa légitimité à l'Etat d'Israël ?

Que les choses soient claires : je n'ai jamais pensé que le destin des Israéliens était d'être jetés à la mer. Je ne crois pas non plus que la question des frontières d'Israël soit au coeur du problème. De l'intérieur d'une situation assumée, autrement dit en déclarant que l'installation de centaines de milliers de juifs à cet endroit-là est irréversible, j'estime que l'idée régulatrice, pour le devenir de la région, ne peut être que la vie mêlée des Palestiniens et des Israéliens sur une même terre. J'ai toujours pensé que la formule d'"Etat juif" était une formule périlleuse. Aujourd'hui, les politiques émancipatrices veulent que les nationalités et les Etats ne soient pas exclusivement définis en termes identitaires ou raciaux. Au minimum : le droit du sol contre le droit du sang. Israël sera nécessairement pris dans ce devenir, où l'universel s'établit peu à peu là où régnait la particularité.

Cela vous paraît mettre en question la légitimité d'Israël comme Etat juif ?

Vous savez, j'ai certainement écrit des choses beaucoup plus violentes contre la France que contre l'Etat d'Israël ! Le sionisme peut être inscrit dans une dimension coloniale, mais aussi dans une dimension révolutionnaire. Il a combiné les deux aspects, c'est ce qui en fait un phénomène singulier. Que des gens qui se désignaient au sein des nations européennes comme une minorité particulière de caractère national - la minorité juive - aient voulu trouver un lieu où réaliser territorialement cette identité sous la forme d'un Etat est une réalité historique qui, comme toute autre réalité de ce genre, n'est ni légitime ni illégitime. Ce que je ne crois pas raisonnable, c'est que cette aventure soit mise en exception des aventures nationales du même ordre, voilà tout.
________________________________________
Alain Badiou est philosophe, professeur émérite à l'Ecole normale supérieure
Propos recueillis par Nicolas Weill

 
Henry Faÿ

06/08/2007
13:59
correction

Eric Marty et Victor Malka
 
Henry Faÿ

19/08/2007
07:40
la grosse colère à l'égard d'Alain Ba


J’ai été surpris par la grosse colère et la virulence des attaques d’Éric Marty et Victor Malka contre Alain Badiou. Impression qu’il y a comme du malentendu. L’entretien que le philosophe a accordé à Nicolas Weill, paru dans Le Monde du 15 juillet permet de corriger un peu le tir.


1. L’État d’Israël
Éric Marty et Victor Malka accusent Alain Badiou de vouloir la destruction de l’État d’Israël sans considération pour les dommages que cette destruction entraînerait. Au passage, Alain Badiou est traité de philosophe froid, flegmatique, abstrait, cynique même, insensible aux souffrances, entre parenthèses, les plus grandes souffrances en Palestine sont celles qu’endurent les Palestiniens.

Ce n’est pas du tout ce qui ressort des déclarations d’Alain Badiou dans son entretien:
« que les choses soient claires : je n’ai jamais pensé que le destin des Israéliens était d’être jeté à la mer…
« j’estime que l’idée régulatrice pour le devenir de la région ne peut être que la vie m^émée des Palestiniens et des Israéliens sur la même terre. J’ai toujours pensé que la formule d’<< État juif>> était une formule périlleuse. Aujourd’hui, les politiques émancipatrices veulent que les nationalités et les États ne soient pas exclusivement définis en termes identitaires ou raciaux. (…) Israël sera nécessairement pris dans ce devenir, où l’universel s’établit peu à peu là où régnait la particularité. »
« Que des gens qui se désignaient au sein des nations européennes comme une minorité particulière de caractère national – la minorité juive _ aient voulu trouver un lieu où réaliser territorialement cette identité sous la forme d’un État est une réalité historique qui, comme toute autre réalité de ce genre, n’est ni légitime ni illégitime. Ce que je ne crois pas raisonnable, c’est que cette aventure soit mise en exception des aventures nationales du même ordre, voilà tout. »

2. la « liste de Badiou ».
Grosse colère de Victor Malka contre cette liste qui énumère les plus grands penseurs juifs qui ont rompu avec le judaïsme, je ne comprends pas le motif de cette colère, elle n’a rien de grotesque, cette liste, au contraire, et l’admiration d’Alain Badiou est fondée, il y a bien une grandeur à s’extraire de son milieu traditionnel. Quant au fait que Simone Weil n’en fasse partie, je ne vois pas quel argument on peut en tirer, qu’Alain Badiou ne se sente pas concerné par la pensée religieuse de la philosophe marcioniste est bien compréhensible.


3. Le reproche à Alain Badiou de ne pas être sensible à la grandeur, à la profondeur de la culture juive :
Ce reproche ignore le point de vue d’Alain Badiou, qui fait partie de ceux qui à la fin de chaque réunion chantent : « du passé, faisons table rase ». La grandeur, la profondeur de la culture juive n’est pas pour parler vulgairement « son problème ».

C’est bien ce que confirme Alain Badiou dans son entretien au Monde : « je m’oppose à la défense traditionaliste des identités morales et religieuses ». Qu’Alain Badiou, par principe, ne se sente pas concerné par une culture religieuse, même très ancienne c’est un point de vue qu’on peut fort bien comprendre.


4. Le mot <<juif>>
La discussion qui se place sur le terrain philosophique est un peu plus difficile à suivre. Éric Marty reproche au philosophe <<une sorte de curieuse formule, certains pourraient l’appeler juif de négation, il y a là, dit-il, un un rapport étrange, contourné, oblique et presque inversé au mot juif.>>

Alain Badiou dit dans son entretien : « je polémique contre ceux qui soutiennent que <<juif>> est un nom et non pas un mot, c’est-à-dire ceux qui soutiennent que le mode de rassemblement que ce nom forme est irréductible à tout autre. À mon avis, cela n’est soutenable que si intervient la transcendance divine. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, on peut soutenir que <<juif>> est un nom, parce qu’il s’inscrit dans l’espace d’une élection : << juif>> est le nom de l’Alliance. Je soutiens, comme le fait de manière cohérente Levinas, qu’il n’est pas possible de maintenir cette exception nominale sans l’appui de la religion.

« Ma cible n’est en réalité ni le sionisme, ni l’existence de l’État d’Israël, ni même un certain type de relation entre l’identitaire et l’État. Je critique une instrumentation idéologique du mot << juif>> dans la polémique intellectuelle, spécialement en France, à des fins que je crois liés à la vague réactionnaire… »

5. L’élection et l’antisémitisme
J’adhère sans réserve au point de vue de Victor Malka qui dit que l’élection ne doit en aucun cas servir de prétexte à l’antisémitisme mais on sait que dans les mentalités il n’en a pas toujours été ainsi, au cours de l’histoire et on ne peut pas reprocher à Alain Badiou de le rappeler. Je n’y vois aucune perversité.

6. La mémoire de la Shoah, et la mémoire en général
Dans un entretien donné au Haaretz, Alain Badiou a déclaré que si on voulait résoudre le problème de la guerre infinie au Moyen-Orient, il faudrait arriver à oublier l’Holocauste, ce qui choque au plus haut point Éric Marty et Victor Malka.

Interrogé par Nicolas Weill sur ce point, Alain Badiou répond :
« Cette phrase, dont je veux rappeler qu'elle figure dans un entretien avec le journal israélien Haaretz, était, vous vous en doutez, d'une imprudence calculée : elle ne pouvait se comprendre que dans le contexte, traitant des conditions de possibilité d'un dialogue entre Palestiniens et Israéliens. La phrase suivante précise aussitôt qu'un tel oubli est évidemment impossible. »

Alain Badiou dit par ailleurs : « l’intelligence politique et historique doit universellement remplacer la douteuse mémoire, proie désignée des propagandes ».

Que la mémoire de la Shoah joue un rôle dans le conflit israélo-palestinien est certain certitude et il ne devrait pas être impossible de l’examiner de manière critique.

 
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