Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
Henry Faÿ

07/01/2004
09:45
métropolitains de François Chaslin

Enfin une bonne nouvelle, chers amis, Métropolitains a récupéré ses vingt minutes et l'émission, une des meilleures émissions, peut-être même la meilleure va pouvoir aller jusqu'à 10 h 30.
Encore un petit effort, mettez fin à cet empiètement des matins et faites commencer l'émission à 9 h 05, juste après le journal de 9h!
En ce moment, je ne l'écoute pas, car à l'antenne, c'est un architecte qui parle anglais, ce n'est pas parce qu'il parle anglais que je ne l'écoute pas mais parce qu'il croient bon de superposent le français et l'anglais, ça fait une bouillie inaudible que je me fais une règle de ne pas écouter.

 
Henry Faÿ

19/01/2004
17:04
"on a intransigé"

Vendredi dernier nous étions quelques uns à assister à l'enregistrement de l'émission publique de François Chaslin "l'équerre et le compas" qui va passer mercredi sur les ondes. Nous lui avons dit notre satisfaction de voir l'émission retrouver ses vingt minutes qui lui avaient été enlevées lors de la rentrée de septembre 2003. "On a intransigé" nous a répondu calmement François Chaslin, usant ainsi d'un néologisme jusqu'à présent jamais entendu mais qui dit bien ce qu'il veut dire, à savoir qu'il a obtenu cette restitution de haute lutte, très probablement en mettant l'émission elle-même dans la balance. Une cinglante défaite pour cette direction qui persiste à ignorer et à mépriser tout ce que la chaîne recèle de talent.
Dans cette émission le Ministre de la Culture en a pris pour son grade. Pourquoi une annexe du Centre Beaubourg à Metz? Parce que c'est sur cette ville que le Ministre a jeté son dévolu pour sa carrière politique.
L'éviction de Jean-Louis Cohen de l'Institut Français d'Architecture provoque une confusion sans nom.

 
laurent nadot

05/02/2004
22:09
Pétain mollit trop

Cette émission est rien moins qu'excellente, c'est ma dernière découverte et je dois à la vérité de dire qu'elle a été instaurée en septembre 99, ça doit donc faire 2 points contre 126 pour le culturocide (l'autre point c'est Concordance des temps bien sur).

L'émission d'hier matin contenait une séquence cruelle que je suis en train d'écouter en différé c'est vraiment trop drôle, le producteur est en train de tailler un costard une fois de plus à un livre truffé de pédantismes, il en rigole en lisant les extraits et on se marre avec lui tant pis pour l'auteur du livre. On a donc le droit de dire du mal d'un livre sur France Culture. Remarquons qu'il en dit du bien aussi, ce monsieur sait donc faire la part des choses

A coté de ça juste avant yavait une interviewe d'un ingénieur une sorte de Gustave Eiffel sri lankais moderne que je ne connaissais pas enfin c'est le type qui a fait la fameuse maison mobile sur les hauteurs de Bordeaux et parait-il un viaduc de béton suspendu flottant en l'air par miracle. Ca donne envie d'aller voir, mais surtout ca donne envie d'allumer sa radio le mercredi matin boljémoï

En plus une fois toutes les 6 semaines Métropolitains réunit un groupe de critiques et ça débat avec brio et compétence comme aux meilleurs temps du Panorama.

Que demander d'autre ?

Laurent
Ps : tiens au fait ca repasse cette nuit à 4h30 je suppose
 
Henry Faÿ

11/02/2004
11:12
Guimard graphiste, une foule d'infos passionnantes

L'émission de ce jour nous a plongés dans l'univers fascinant de la lave émaillée, nous y avons entendu les très savantes considérations de David Poullard sur le graphisme Guimard dans le métro parisien. Comme c'était en fin d'émission, c'est de cela que nous aurions été privés si François Chaslin n'avait pas "intransigé". Cette séquence d'émission était si riche qu'il faudrait en avoir l'enregistrement et se le repasser plusieurs fois. Je vais mettre une cassette lors de sa rediffusion de la nuit.
On n'est pas trop surpris d'apprendre que lorsqu'il a été introduit, le graphisme d'Hector a suscité les réactions les plus vives; les critiques les plus en vue (on les imagine au Figaro) dénonçaient ces "hiéroglyphes désordonnés", il y allait de l'honneur de la France, rien moins.
Il semble que de nous jours, on ne soit toujours pas à l'abri du vandalisme, dans la station rue des Boulets Montreuil, des caractères Guimard ont été détruits. Les reconstitutions à l'identique de ces précieuses plaques, soit disant, sont impossible parce que "le savoir faire s'est perdu". Dans ce domaine comme en bien d'autres, quand on veut, on peut mais ça risque de coûter assez cher. Et puis, comme l'a rappelé François Chaslin, il faut bien que les boîtes de com fassent un peu leur beurre.
François Chaslin, un vrai ronchon celui-là, s'est insurgé contre le retour en force des caractères art moderne, selon lui "immondes" qui, cachés dans dans ordinateurs, envahissent les restaurants et autres lieux. Au secours! Personnellement, je ne les avais jamais remarqués mais si jamais je les identifie, ça me fera une occasion de plus de ronchonner.
Ceux qui s'intéressent à ces questions essentielles seront bien inspirés d'aller voir le livre de David Poullard qui a l'air d'en connaître un paquet sur le sujet.

 
laurent nadot

17/02/2004
20:37
Métropolitains

Remarque positive : en écoutant l'édition de mercredi dernier, je me rends compte que cette émission est rien moins que parisienne. De façon générale les sujets abordés dans le corps de l'émission assez cosmopolites. Et l'agenda/calendrier donné à mi-parcours fait la part belle aux manifestations et expos hors-paris : en province et même à l'étranger (Bruxelles cette fois-ci). L'émission n'est donc absolument pas centrée sur le nombril français, et pas non plus sur le nombril du nombril, c'est-à-dire sur paris.

LN
 
Henry Faÿ

06/03/2004
20:51
une émission sur la reconstruction de Berlin

Il faut saluer et marquer d'une pierre blanche l'émission de mercredi dernier de François Chaslin sur la reconstruction de Berlin. Elle s'était faite attendre. Les titanesques travaux de reconstruction de cette ville depuis qu'elle a retrouvé sa fonction de capitale de la République Fédérale d'Allemagne n'avaient pas encore fait l'objet d'une émission à part entière.
François Chaslin a réussi à une sorte de miracle: pour discuter des aspects esthétiques, idéologiques, sociologiques, économiques, politiques de cette vaste entreprise de reconstruction, il a réuni autour de son micro trois spécialistes allemands de tout premier plan Sebastian Redecke, critique, Gabi Dolff-Bönekämper spécialiste du patrimoine (particulièrement à l'aise dans nontre langue et très éloquente) et Georg Augustin, architecte qui tous parlaient un français absolument parfait. Nous avons échappé à ces pénibles traductions simultanées. La langue française est partout en recul, dans la capitale allemande, elle n'est pas morte. Imaginons une émission allemande sur l'architecture en France, ce serait bien extraordinaire qu'un seul de participants baragouinât un peu d'allemand.
Emission sur un sujet plus que passionnant si riche que je ne peux qu'en évoquer quelques thèmes.
Le concept qui prévaut pour la reconstruction de Berlin est celui de "reconstruction critique". Cela n'a pas été clairement expliqué, mais je crois avoir compris ce que cela voulait dire: on cherche à retrouver la ville d'autrefois sans prétendre à une reconstitution à l'identique. C'est une démarche de fidélité plutôt souple qui s'encombre d'aucun dogmatisme. L'esprit prévaut sur la lettre.
Le maître d'oeuvre de cette gigantesque entreprise est un certain Hans Stiemann, qui a été comparé à Georges Eugène Haussmann. Nommé par la Municipalité, il a le temps pour lui puisqu'il a été nommé en 1991 et qu'il doit exercer ses fonctions encore deux années.
Berlin restera une ville étendue, peu dense. La crise économique qu'elle connaît est due à l'abandon d'industries qui dans le passé étaient subventionnées.
Reconstruire Berlin, c'est choisir entre plusieurs époques. Hans Stiemann considère que Berlin n'a pas seulement souffert des destructions de la guerre, que les ravages de la modernité (et de l'automobile) avec ses autoroutes urbaines ont aussi fait beaucoup de dégats. (Il faudrait lui confier la réhabilitation d'autre villes, en particulier Bruxelles).
La démarche, c'est le respect et la reconstruction du "bloc berlinois", avec ses volumes, ses hauteurs qui sont imposées; dans ce cadre, les architectes peuvent exercer leur liberté de choix. Le "Heimatstyl" du début du XXe siècle se trouve privilégié. François Chaslin fait remarquer quon aboutit à une ville qui a l'aspect d'une ville ancienne alors qu'elle est pour l'essentiel de construction récente.
Comme le baron Haussmann, Hans Stiemann ne craint pas d'imposer une certaine unité de style. Il ne veut pas d'innovation à toues les coins de rue. Il y a des exceptions, comme les Galeries Lafayette confiées à Jean Nouvel.
La grande affaire, c'est le site du château des Hohenzollern, au bord de la Spree, qui a été endommagé par les bombardements, et mis à bas par la RDA qui à sa place a édifié un Palais du Peuple, bâtiment aux multiples fonctions, siège du Parlement, Maison de la Culture etc (il y a eu sur Arte un très bon reportage sur cet édifice). Que faire? Réhabiliter le Palais du Peuple, reconstruire le château ou contruire autre chose à cet emplacement? Gabi, la spécialiste du partimoine dans son admirable français plaide avec flamme pour le Palais du Peuple, vestige de la RDA. "Je trouve horrible, dit-elle, cette idée de reconstruction du château" mais c'est sans doute une cause perdue. La reconstruction du château a été décidée, cette décision n'étant peut-être pas irrévocable. Petit commentaire personnel: cela n'a pas été dit dans l'émission mais je pense que cette entreprise de reconstruction pourrait n'être qu'une vaste opération de facadisme, seules les façades seraient reconstitués et par là serait moins convaincante.
Il n'y a pas que Gabi, aucun des participants au débat ne souhaite la reconstruction du château. Le Palais du Peuple se dégrade, il a été vidé de ses meubles, sa façade a été deshabillée de ses ornemants dorés et ceux qui le défendent, même s'ils le font avec ardeur, sont peu nombreux. Il y a dans la ville une vaste campagne pour la reconstruction du château des Hohenzollern dont les maquettes se trouvent dans les plus beaux magasins de Unter den Linden. Faut-il y voir un petite avant goût des débats qui se préparent autour de la reconstructions du château des Tuileries?
Les trois participants aimeraient qu'aucune décision ne soit prise dans l'immédiat, que l'affaire mûrisse un peu.
Il a aussi été question de la nouvelle chancellerie, de l'immense Alexanderplatz, où on se croirait à Moscou ou à Bucarest, si vaste qu'on pourrait y percevoir la rotondité de la Terre. Gabi admet qu'elle aurait bien besoin d'un "reshaping".
La coupole du Reichstag qui a été voulue pas les députés de la CDU a fait l'objet de commentaires élogieux. Elle rencontre un vif succès, bien que ce mélange entre Parlement et site touristique puisse étonner sinon choquer.
Trois monuments évoquent le passé nazis et suscitent de vives polémiques: le musée juif de Liebeskind, qui était plus beau quand il était vide, le musée de l'Holocauste qui s'étend sur deux hectares et dont les stèles sont en cours d'édification, enfin un édifice construit là où était l'immeuble de la Gestapo.
Il ne nous reste qu'à aller visiter cette ville.









 
laurent nadot

10/03/2004
09:33
Que faites vous en lisant DDFC ?

En ce moment même dans Métropolitains : visite à meudon dans les maisons expérimentales de Jean Prouvé.

Rien ne vous empêche de continuer à parcourir les fils de DDFC tout en écoutant l'émission de François Chaslin...

LN.
 
lionel

10/03/2004
10:02
re : métropolitains de François Chaslin

Il faudrait suggérer à François Chaslin de toujours mettre quelques photos sur le site de l'émission. Je ne trouve quasiment rien sur http://www.jean-prouve.net/
 
Henry Faÿ

10/03/2004
10:37
franceculture.com

Vous pouvez le contacter sur le site franceculture.com, rubrique émissions, il répond quand on lui écrit.

 
Henry Faÿ

10/03/2004
22:18
émission sur Jean Prouvé

Elle était assez rébarbative, cette émission sur Jean Prouvé. Elle a consisté en intervious de personnes qui habitent des maisons "usinées" de l'architecte-ingénieur. Des détails, de l'anecdote, rien de vraiment passionnant, quand on n'est pas au fait du sujet. J'aurais aimé en savoir plus sur les raisons de l'échec de l'architecte-ingénieur et sur sa postérité car j'imagine qu'il y en a une.
Vendredi prochain 12 mars, l'équerre et le compas, tribune de la critique de l'architecture, émission publique non pas à Beaubourg, mais juste à côté dans l'église Saint Merri, rue Saint Martin, 19h30.

 
laurent nadot

18/03/2004
13:16
Hier matin L'equerre et le compas

Héhéhé sérieux échange de coups bas hier matin dans Métropolitains. Finalement la tribune "L'equerre & le compas" ressemble plus au "Masque & la plume" qu'à feu Panorama.

Enfin, les fleurets sont mouchetés, et il y a du contenu. Et puis Chaslin a l'intelligence de ne pas nous saouler (suivez mon regard), et de proposer cette tribune à intervalles assez espacés.

Bon cela dit, "L'équerre et le compas" ça se présente un peu comme une révision des dernières émissions, hein, pour ceux qui n'ont pas le temps de les écouter ou qui en ont loupé une, on retrouve globalement la partie actu, en plus agité disons...

Excellente émission. Rediff la nuit prochaine, ca vaut le coup de la récupérer à cette occasion indeed.

LN
 
laurent nadot

24/03/2004
10:45
Paul Virilio prince des fumistes

J'attendais avec curiosité le débat de métropolitains sur le livre de Virilio qui vient de recevoir le prix "Ville à lire". Je suis content d'entendre ce que Chaslin dit de Virilio, et en plus ça se passe en compagnie de Laure Adler, qui contrairemetn aux rumeurs semble accepter qu'on dise du mal d'un livre sur France Culture ?

Personnellement le seul prix que je donnerais à Virilio c'est celui de l'incohérente fumisterie et de la confusion mentale, malheureusement le premier est déjà attribué à vie à Jean Baudrillard et le second tout aussi définitivement à Guy du Faux (sosie vocal de Virilio, d'ailleurs c'est peut-être lui ?).

France Culture a donné son prix à ce livre, heureusement Chaslin échappe à ce naufrage collectif.

Amen

LN.
 
Henry Faÿ

24/03/2004
11:15
du calme, du calme

Quelle agressivité! Du calme, du calme...
 
laurent nadot

24/03/2004
19:24
Les persiflages

Mon cher Henry de l'agressivité tu sais j'en mets de la vraie et ailleurs. Mais là non : je persifle contre deux intellectuels que je juge surestimés. En outre je le fais dans l'espace consacré à Métropolitains, qui est le quasi-dernier repaire de persifleurs de qualité sur F-C. Et pas seulement avec l'équerre et le compas : ce matin Chaslin a conclu son émission par une mise au point sur Rudy Ricciotti, en réponse à quelques reproches critiques qui ont visiblement été envoyées à lui ou à l'émission. C'était assez drôle, ca se réécoute à la fin de l'enregistrement disponible par real player, et en outre Métropolitains est rediffusé chaque semaine en nocturne, de jeudi à vendredi vers 4h30 youpi.

LN.


 
laurent nadot

31/03/2004
00:31
Urbanisme

Samedi matin dernier dans Concordance des temps, une émission sur le Paris d'Haussmann, où l'on ne cède pas trop aux clichés.

J'en profite pour signaler que la très très très (pcc ND) belle série de conférences consacrées par l'Eloge du savoir à Paris, est encore écoutable pour quelques jours seulement par real player. Allez voir le programme il y a du beau linge.

L.
 
Henry Faÿ

07/04/2004
12:00
les bobos ont encore frappé

A la fin de son émission, François Chaslin s'est fait l'écho d'une polémique qui agite la rue des Rosiers IVe arrondissement de Paris et ses alentours. Il s'agit d'une projet de la municipalité d'agrandir des trottoirs avec élimination d'une file de stationnement, c'est une timide semi-piétonnisation. On sait que ce genre de projet qui améliore l'aspect des rues suscite inévitablement l'opposition d'un certain nombre de riverains, qui sont généralement minoritaires. Rue des Rosiers, c'est la mémoire de la shoah qui est invoquée, rien de moins, pour faire obstacle au projet. "parce que j'entends encore le pas de mon père" dit un opposant au projet.
François Chaslin proteste contre "la moulinette bobo, les standards balisés" etc. Objection, les trottoirs étroits où les poussettes d'enfants, les petites voitures pour handicapés et tout simplement les passants ne peuvent pas passer, c'est aussi un modèle très répandu à Paris et ailleurs.
François Chaslin déplore la disparition des commerces traditionnels, exeunt les librairies, apparaissent les boutiques de fringues. Ce processus est en cours, il est bien avancé, les trottoirs étroits et l'envahissement automobile ne sont s'aucun effet pour l'empécher et c'est une conséquence de la liberté du commerce. Rien n'empèche à un commerçant qui vend son fons de commerce de le vendre à une boutique de fringue.
La question qu'il faut se poser, c'est est-ce que c'est bien ou est-ce que ce n'est pas bien et non pas est-ce que c'est bobo ou pas bobo?

 
Henry Faÿ

07/04/2004
12:06
petite énigme

Dans son agenda, François Chaslin a volontairement commis une faute: "les quatre-z-horloges". Il a beaucoup appuyé sur la liaison fautive. Pourquoi l'a-t-il fait? Mystère et boule de gomme.
A part ça, l'émission sur l'hôpital Pompidou était bien intéressante. Les arguments anti hôpital énoncés par les médecins étaient bien peu convaincants. La profondeur d'un placard, ça ne doit pas être un problème si important que ça. Ce qu'on comprend, c'est que ces médecins regrettent leur vieil hôpital Laënnec, car, comme ils disent, il n'y a a pas un français qui n'aime pas les vieilles pierres.

 
laurent nadot

17/04/2004
23:33
Les quatre-z'horloges

Je crois que c'est une fantaisie en forme de clin d'oeil.

Chaslin est un excellent homme de radio, pourtant tel n'est pas son métier. Il est non seulement diplômé en archi et ex-haut fonctionnaire (direction de l'IFA, il y a quelques années de cela), il est en sus un enseignant (Lille), c'est donc un homme qui sait ce que communiquer veut dire.

Cette contrib a pour objet de signaler l'excellence des brèves lectures qui ouvrent chacune des émissions du mercredi matin. Ces courtes interprétations sont de véritables modèles d'art radiophonique, à la fois dans le choix et dans l'interprétation. Le choix est "choisi" : des citations brèves, des poétiques, des extraits consistants dus à divers auteurs de la littérature : autant de morceaux de description urbaine (tout récemment Dumas, Edgar Allan poe, Julio Cortazar, Blaise Cendrars, Richard Kapuczinski), autant d'extraits parlants, exemples de ce que voit l'oeil de l'écrivain, une fois ouvert sur la ville, même quand son propos est autre que simplement descriptif.

Un modèle de lecture, en outre : sans effet superflu, ni dans l'émotion ni dans l'excès de conviction, deux défauts courants observés sur france culture, qui aboutissent généralement à des effets inverses de ceux qui sont recherchés par ceux qui lisent, qui sont pourtant des comédiens ! Au contaire, la lecture de François Chaslin est juste assez neutre pour laisser l'auditeur apporter sa part d'imaginaire, et juste assez personnelle pour nous laisser le plaisir d'entendre la voix et la diction non pas impeccables, mais excellentes, ce qui est bien mieux, car tellement plus vivant.

Enfin, comme déjà dit dans un autre fil de DDFC, la musique choisie en fond sonore pour l'ouverture de l'émission soutient parfaitement le texte. (réf : Androlatik, du groupe Arkan, cf le fil "génériques des émissions de france culture)

L'émission dure depuis 4 ans bientôt (un des deux chefs-d'oeuvre de radio créés par la programmation Adler). Chaslin continue à alimenter ce stock d'extraits sans se répéter, constituant à terme un florilège, un bouquet, d'extraits et de brèves, de regards sur la ville.

Laurent Nadot
 
laurent nadot

17/04/2004
23:40
Accumulation de savoir

Autre chose : grace aux archives du site, on dispose depuis 2001 d'un excellent répertoire de sites internet ayant trait à tout ce qu'on peut imaginer en matière d'archi, urbanisme, sociologie urbaine, construction, histoire art & technique.

En sus, de la bibliographie très abondante, surtout après 4 ans, car cette page est très soigneusement renseignée.

Enfin, l'agenda, qui couvre toute l'Europe occidentale, consitue un excellent carnet d'adresses pour lieux d'expos et de manifestations diverses (conférences, projections).

Archétype de la démarche culturelle, en résonnance parfaite avec l'émission, ces pages sont marquées par la conscience professionnelle que nourrit peut-être la passion du sujet, en tous cas, qui alimente certainement la notre. Est-ce donc assez résumer que de dire qu'il s'agit là d'un modèle ?

Laurent Nadot
 
la reine des belges

25/08/2004
03:54
La rentrée de métropolitains

(Je suis bien content de faire suite à un message de l'excellent Laurent Nadot, homme à la parole si mesurée et aux jugements si pondérés...)

Mais enfin les nouvelles sont mauvaises pour Métropolitains, qui contrairement à ce que j'avais espéré ne change pas de place dans la grille, et comme en septembre 2003 se voit donc réduit à 50'(moins ce que grapille chaque jour Nick de Moor avec ses bavardages), cette fois il faudra s'y tenir. Je suppose que le mieux pour les producteurs est de faire preuve de patience et donc le gros dos en attendant d'être dirigé par de véritables concepteurs de programme et non par de telles pignouves (féminin de pignouf).

Evidemment c'est hautement désolant de voir qu'un type comme Chaslin dépend des décisions de gens qui ne le valent pas. Cela dit, c'est une des spécificités du service public à la française, que de faire diriger des gens intelligents par des crétins. A ceux qui argueraient que le secteur public n'est pas l'employeur exclusif des médiocres, je ferais remarquer que c'est le seul refuge où ils peuvent demeurer installés à des postes importants de façon durable : dans le privé, ils sautent assez rapidement. (Je ne dis rien des hybrides monstrueux que sont les multinationales à la française, qui conjugent les vices du public et du privé).

LRDB
 
lionel

25/08/2004
23:27
re : métropolitains de François Chaslin

public / privé c'est un mauvais procès à faire à FC, vu que l'excellence (passée) de FC repose sur la notion (oubliée) de service public de la connaissance. La radio suisse romande et la bbc sont d'ailleurs également des radios publiques.

Evidemment le problème, c'est qu'en ces temps de chômage massif, le monde politique a de plus en plus d'amis incompétents à caser un peu partout


 
josue

26/08/2004
01:16
métropolitains de François Chaslin

Je reviens sur le sujet pour apporter ma contrib aux compliments faits à cette émission excellente.
Ce que dit Laurent nadot un peu plus haut est très juste: les brèves lectures d'ouverture d'émission le sont de textes très judicieusement choisis. La diction est techniquement dégueulasse (il bouffe la moitié des mots ce cochon) mais totalement sincère et modeste, et donc du coup très chaleureuse et touchante (probablement mieux que si un comédien avait été engagé pour lire).

Quant au propos architectural et urbain, je n'en dirait trop rien n'étant pas spécialiste, mais le demi-ignare que je suis prend toujours du plaisir à se laisser instruire par monsieur Chaslin et ses invités (d'ailleurs je lui ai écrit récemment pour lui dire mon plaisir, faut pas que ronchonner...).
À ce propos, savez-vous que je suis moi-même agent immobilier à mes heures? À mes heures seulement... ( http://www.jr-immobilier.com )

La mauvaise nouvelle c'est que l'émission semble rétrécie de quelques dizaines de minutes sur la grille de la rentrée...



 
la reine des belges

28/08/2004
07:53
L'équerre et le compas

Dans le dernier numéro de l'Equerre et le Compas, Chaslin signale que le prochain enregistrement aura lieu vendredi 1er octobre, et la diffusion Jeudi 7 octobre au soir, parce qu dit-il "les programmes de France Culture changent un peu, et l'équerre et le compas sera désormais diffusé le jeudi soir".

Voila qui limite un peu la réduction de temps alloué à Métropolitains.

LRDB
 
la reine des belges

02/09/2004
07:21
Une autre légère compensation

Annoncé hier matin par Fançois Chaslin, un nouveau rendez-vous d'archi/urbanisme dans le cadre de Surpris par la Nuit.

La première : jeudi 16 septembre.
Le titre : "Métro du soir".
Emission de François Chaslin.

La reine des belges

 
josue

02/09/2004
14:04
re : métropolitains de François Chaslin

Métropolitain
Métro du soir
Histoire de…
Culture plus
Tout arrive
Clair de nuit
nuits magnétiques
de bouche à oreille


on pourrait faire une inventaire des titres d'émissions passées, présentes et à venir...

"Métro du soir", pas mal trouvé pour un avatar nocturne de "Métropolitain" (mais je suis probablement de parti pris, le même titre inventé par Nicolas Demorand m'aurait-t-il fait hurler?)
 
la reine des belges

21/09/2004
23:17
Destruction de l'art radiophonique

L'obsession du direct joue de mauvais tour, dont les bons producteurs sont victimes : François Chaslin accueillait la semaine dernière Françoise Choay venue présenter son dernier livre (ou plutôt la traduction d'une traité historique enfin ça revient au même).

Sauf qu'entre la réduction de la durée de Métropolitains et l'obligation du tout-direct, l'entretien n'a pas pu dépasser les généralités. A 9h50 Chaslin a conclu approximativement d'un "puisqu'on n'a pas eu le temps de vraiment parler du livre , on aura le plaisir de vous recevoir de nouveau, d'ici quelques semaines".

Voila où mène la débilité de la direction des programmes et son interventionnisme forcené, ce qui fait qu'à France Culture, comme dans bien d'autres sociétés d'état, on travaille "contre et malgré la direction" (j'ai 20 ans de service public dans les mollets et je défie quiconque de venir me contredire et attention je rappelle qu'on est ici en fil archi-urba-BTP alors çui qui me cherche je te me le vous envoie dans la seine ake une tonne de béton en guise de couronne mortuaire cornegidouille)

la reine du béton

 
la reine des belges

21/09/2004
23:27
Protection de fait

On peut se demander pourquoi les sujet courants (fabius, terrorisme, guerre d'algérie, OGM) ne sont pas imposés à François Chaslin comme aux autres producteurs de France Culture. La spécificité du thème de l'émission, et l'existence de Vivre sa ville (genre de "Anne Gaillard met les élus sur le grill) semblent lui épargner de jouer les redresseurs de tort, Chaslin peut donc faire encore quelque chose de culturel et échappe au moralisme à 3 ronds qui intoxique la station.

Et puis, Laure Adler ne connait probablement rien au sujet. En témoigne le prix littéraire "La Ville à Lire" maintenant déconsidéré depuis qu'elle y a fait triompher son jugement (en vertu du sacro-saint dirigisme...) en faveur de la dernière pitrerie de Paul Virilio, sorte de sous-baudrillard qui a loupé de peu le poste de clown au cirque Moralès si j'en crois Guy. Ce livre est à hurler de rire, seul son prix "VIlle à lire - France Culture" lui a évité l'éreintement général. C'est Frédéric Garcia, très bon persifleur (c'est autre chose que du Ezine) qui s'est occupé de lui régler son compte et d'en montrer la stupidité dans L'équerre et le Compas.

La reine des belges
 
la reine des belges

25/09/2004
00:57
Poliorcétique

François Chaslin a évoqué dans l'agenda de mercredi dernier la prochaine admission de deux nouveaux membres à l'Académie d'Architecture place des Vosges. Cérémonie de réception jeudi dernier. Mais il n'avait donné -volontairement- qu'un nom sur les deux admis : celui de Bertrand Lemoine. Du second, Chaslin a seulement précisé qu'il prononcerait un hommage à Pierre Riboulet. Un certain nombre d'auditeurs ont deviné qui était ce second admis : François Chaslin lui-même.

On peut espérer que ça consolidera sensiblement sa position à France Culture. Hélas ça ne l'autorisera probablement pas à éviter la maladie Adlérienne qu'est l'obligation du direct, laquelle affaiblit Métropolitains, et est responsab le notamment du fait que l'entretien de mercredi avec Françoise CHoay a été assez décevant. C'est que l'exercice est rendu plus difficile par le direct, au moins quand on veut maximiser le contenu et éviter le bavardage (le Voinche n'est donc pas affecté ni concerné par la question).

La reine des belges
 
lionel

06/10/2004
12:00
re : métropolitains de François Chaslin

Saisi au vol un intervenant qui disait : "j'ai entendu dernièrement Trucmuche qui alignait les clichés et les poncifs chez Demorand sur France Culture"

arf
 
la reine des belges

14/10/2004
00:56
Fumisteries en gros

Je crains d'avoir parlé un peu vite, lors de ma contrib du 21-09 à 23h27 : il y a au moins une actualité que l'on peut imposer à Chaslin, c'est celle du Carnet littéraire, qui peut fournir de la matière obligée pour la lecture introductive de l'émission.

C'est à se demander si Laura n'a pas décidé d'utiliser cette brêche pour faire de l'interventionnisme programmatique, et forcer Chaslin à suivre ses caprices de gamine parisianniste inculte : il y a deux semaines je crois, Chaslin a lu un extrait de Françoise Sagan (emprunté par elle à Eluard) et aujourd'hui on a eu droit à un Elfried Jelinek. Merci l'actu... J'ose espérer que ça provient de ses choix personnels. Cela dit l'extrait de Sagan était court mais émouvant. Et celui de Jelinek était à peine compréhensible car il a proprement saboté la lecture, ce dont je lui suis reconnaissant.

Le mieux (autre actualité) c'est que Chaslin ne s'est pas joint au concert de louanges qui a suivi le cercueil de Derrida. Une seule autre exception à ma connaissance : Jean-Luc Nancy lundi dans Tout Arrive, qui a impitoyablement stigmatisé l'illisibilité définitive de Derrida, dénonçant ainsi l'auteur d'un méga-foutage de gueule scriptural made in Paris-intelligentsia. Les grands fouteurs de gueule de notre petite capitale autistique des lettres & pensées, ce furent parfois des dingues avérés (Sartre) ou bien des exaltés narcissiques (Foucault). Mais pour la plupart d'entre eux (Baudrillard, Bourdieu, Virilio, Ehrenberg, Jullien, Glucksmann, Jacquard, Debord, et notez que je ne vous donne que fort peu d'exemples) on hésite entre le verdict d'abrutissement complet et celui de la corruption idéologique, sans écarter toutefois l'hypothèse de pure escroquerie, éventuellement de plaisante fumisterie.

Derrida n'échappe surement pas à ce catalogue, et on peut se féliciter de ce que Jean-Luc Nancy n'a pas été totalement seul à détonner dans le concert des pleureuses : ceux qui veulent en savoir plus réécouteront (outre Tout arrive de Lundi) la séquence consacrée par Métropolitains de ce matin à la mémoire du maître.

Bon, du coup j'hésite un peu à ouvrir un fil "pourrissement des intellectuels". Commencer par Derrida c'est un peu tard ou trop tôt, mais si demain un des méga-fumistes Baudrillard ou Virilio casse sa pipe, ça va me démanger sérieux d'aller souiller leur mémoire, comme si mes vacheries pouvait ajouter quelque chose à la honte qui ne pourra manquer de rester définitivement accolée à leur nom par la postérité pour peu que cette dernière apprenne à lire...

La reine des belges
 
Henry Faÿ

27/10/2004
10:37
enfin des propos sympas sur les cités!

L'émission métropolitains de ce matin était consacrée à une interviou d'Edouard François, architecte de la tour des fleurs d'Asnière, d'un projet d'hôtel aux Champs Elysées qui méritera au moins le détour tant les concepts qui président à la de ce nouvel ensemble semblent sortir de l'ordinaire et bousculer la routine architecturale des zones les plus préservées.
J'ai été au plus haut point intéressé par sa réhabilitation d'Emile Aillaud, le grand homme des années soixante qui maintenant qu'il ne peut plus se défendre est devenu la contre-référence absolue. Pas de sa faute si ce qu'il a construit n'est pas entretenu. On a l'impression que la Grande Borne, Chanteloup des Vignes méritent d'être visitées comme de belles ruines, au même titre que le Parthénon ou le Colisée.
Je ne sais pas si Edouard François connaît si bien que ça les cités, il a l'air d'en connaître un bout, ce que je sais c'est qu'il en parle mieux que quiconque. Ce n'est pas tous les jours qu'on entend des choses aussi censées et pleines d'empathie sur ces zones de relégation et de pauvreté qui ne sont , selon lui, ni enfer ni paradis mais qui reproduisent tout ce qu'on voit dans ce qu'on appelait jadis le "tiers monde".
Honte à la Grande Philistine et à ses acolytes d'avoir amputé cette émission de plus de 40 minutes (elle est passée de 85 minutes à environ 42, amputée des deux bouts, par la revue de presse de Jean-Louis Ezine et par le démarrage de l'émission d'Emmanuel Laurentin à 10h).


 
Paolo

28/10/2004
21:05
re : métropolitains de François Chaslin

Celui qui a parlé des banlieues, c'est Marc Hartzfield... Et l'émission a été amputée d'une 1/2 h seulement pour faire 50' montre en main...
 
Henry Faÿ

29/10/2004
11:21
mon erreur

Rendons à Marc Hartzfield ce qui lui appartient. Merci d'avoir rectifié mon erreur et j'ai été d'autant plus fautif que je n'étais pas sûr en l'écrivant.
Pour ce qui est de la diminution de la plage horaire de l'émission, si j'admets les 50 minutes "montre en mains", l'émission a quand même perdu 35 minutes par rapport aux 85 minutes de départ.
C'est un très mauvais coup que ce débordement de la revue de presse de Jean-Louis Ezine sur la tranche d'après qui pénalise les meilleures émissions et une absurdité quand on pense que ça nuit à la lisibilité de la grille et que la médiocre qualité d'un certain nombre de séquences de l'émission du petit Nicolas permettrait qu'on y fît un peu de place pour cette revue de presse.
Cela entre dans cette détestable politique du tout actu de la Grande Philistine avec comme idée qu'il n'y a que l'actu qui fait de l'audience alors que je pense qu'un jour ce sera exactement le contraire, les gens en auront marre de ces ressassements indéfinis. Si vous avez été fidèle au poste, combien de fois avez-vous entendu que Yassez Arafat allait être soigné à Paris?

 
la reine des belges

17/11/2004
11:56
excellence radiophonique

Le Métropolitain de ce matin était hyper-réussi

il n'y pas que l'érudition sur FC, il y aussi le cocktail formé par l'ambiance + la culture + la musique + un poil d'humour. le Métropolitains de mercredi dernier m'avait semblé moyen-moyen. celui de ce matin est étincelant :
- bref hommage à Pierre Béarn
- opéra Gaudi à Barcelone
- soufflot
- agenda (même l'agenda c'est du plaisir)
- thierry paquot dans les favelles

je soupçonne chaslin d'avoir ouvert exprès sur Gaudi, ce qui lui a permis d'évoquer Dali, qui est appremment pour lui un tonique puissant. à 9h15 le babilage ezine-demorand n'est même plus un mauvais souvenir, chaslin est en forme et l'ambiance est tout simplement esxcellente, tonique. on passe à Soufflot en douceur, grâce à un air de Rameau (le prochain qui me dit qu'on entend trop de musique dans les émissions de FC je le satellise). le résultat du cocktail ce matin c'est de la radio modèle. même la voix de malraux, voix hyper-pénible pour un homme de ma sensibilité euthanasophile, ne réussit pas cette fois à m'horripiler au dela du supportable. tout est bon là-dedans, même l'agenda est un plaisir. ça se finit avec un reportage de Paquot sur les favellas : interview d'un architecte (paradoxal, intéressant)

- certains jours (souvent entre 7 et 9h10, ou bien vers midi) j'éteins ma radio, persudé que l'univers est habité par des cons
- le mercredi à 10h et notamment aujourd'hui, j'éteins ma radio, persuadé que le monde est rempli de gens intelligents.
(inutile de me dire que c'estlimite-patho, je le sais très bien et je m'en fous)

Laurent Nadot
 
Henry Faÿ

18/11/2004
08:55
une paronomase

François, au début de son émission, salue la disparition du poète Pierre Béarn, mort à 103 ans. C'est lui qui a trouvé la formule métro, boulot, dodo.
Métro, boulot, dodo, c'est une paronomase, des mots liés par une homophonie, autre exemple tu parles Charles.
A suivi un exposé très savant sur Germain Soufflot, architecte de l'Eglise Sainte Geneviève malencontreusement transformée en mausolée.

 
lionel

18/11/2004
09:00
paronomase

Tu parles Charles et tu l'as dit Henry !
 
Clopine Trouillefou

18/11/2004
09:21
re : métropolitains de François Chaslin

je n'ai entendu que la partie sur les favelas, et effectivement c'était du bonheur. Et quand l'architecte brésilien prononçait "couleur", on entendait "colère", ce qui ouvrait des tas de perspectives :

" au départ, il n'y a pas de colères dans les favelas, par manque de moyens, mais pour les bâtimens publics comme l'école de samba j'ai employé plein de colères.."

Clopine


 
Henry Faÿ

13/12/2004
08:21
non à la destruction des bidonvilles!

En conclusion de sa dernière émission, François Chaslin, avec toute la vigueur dont il est capable, s'est élevé contre la destruction des cabanons de Beauduc, en Camargue, au nom de la loi du littoral. Pour l'informel, ce qu'on appelle les bidonvilles, dont les sociologues connaissent bien les mérites. Contre le formaté, le réglementé, l'esthétique ringarde concoctée dans les bureaux des ministères...
L'article que le Monde consacre à cette affaire va bien dans le même sens: Marc et Mireille, chez Juju servaient, depuis des décennies, de magnifiques poissons frais et des tellines, ce petit coquillage plat qui se ramasse sur les immenses plages bordéed de dune...
Alain Dervieux, écologue et adjoint au Maire chargé des zones sensibles soutient que "pour la nature, Beauduc pas menaçant".

 
la reine des belges

15/12/2004
18:08
Encore un mercredi réussi

Ce matin à Métropolitains, Sociologie urbaine :
- Les cafés de Los Angeles. La sociologue secoue quelques clichés. L'amérique n'est pas ce que certains croient.
- La mixité sociale à Paris, avec 2 autres sociologues. Même remarque.
- Ca continue semain prochain boljémoï, puisque ecole de Chicago être au programme.

Le mercredi c'est bien François Chaslin qui sauve France Culture. N'en déplaise à certain vieilard de 35 ans qui ne supporte pas qu'on applaudisse quand l'émission est réussie. Laissons le déverser sa pauvre hargne de triste hère (ou l'inverse) et félicitons derechef François Chaslin.

La reine des belges
 
Henry Faÿ

15/12/2004
20:40
des cafés, des bobos et une décision trè

Le topo sur les cafés à Los Angeles n'était pas mal du tout. Les cafés, c'est un espace de sociabilité et aux States, la sociabilité semble faire problème. Les gens travaillent comme des fous, ils n'ont que les salles de sport pour se rencontrer un peu mais quid de ceux qui ne font pas de sport? Il faut qu'ils aillent dans les cafés.
Fréquenter les cafés, c'est déjà être un peu contestataire sur les bords. Un Américain bien dans la norme ne va pas au café.
A Los Angeles, on fait tout pour décourager le piéton. On s'ingénie à parsemer les espaces d'obstacles physiques. Les espaces sont privés, si vous les occupez, vous devez le justifier.
Jadis, on m'avait fait croire que si on marchait à pied à Los Angeles, on été ramassé pour vagabondage. C'était exagéré mais à peine.
Il y avait paraît-il à Los Angeles de très beaux cafés, des chefs d'oeuvre de décoration, il y en a encore mais seulement dans les quartiers pauvres et périphériques. Dans les quartiers riches, ils ont été détruits. C'est comme chez nous les églises romanes. Dans les régions riches, elles ont été remplacées âr des églises gothiques, dans les régions pauvres, elles ont subsisté.
Le topo sur la sociologie de Paris n'a rien apporté de bien nouveau. Il paraît que Paris se gentryfie, se boboïse dangeureusement. Il y été dit que ce concept de bobo n'est pas si mal trouvé que ça, qu'il correspond bien à quelque chose.
C'était à environ une heure avant que ne soit annoncé le nom du projet gagnant de l'opération d'urbanisme aux Halles. La préférence des architectes et de François Chaslin va au néerlandais Rem Koolhas, beaucoup plus imaginatif; les riverains ont fait une campagne d'enfer pour David Mangin, un projet beaucoup plus planplan.
Nous verrons bien, a conclu François Chaslin. Comme prévu, c'est le projet Mangin qui est passé. On peut commenter à l'infini et c'est ce qu'on a fait dans l'émission de Jean Lebrun. Il semble que la société UNIBAIL était en position d'imposer la décision. Si le projet Mangin n'était pas passé, ses moyens de rétorsion auraient été redoutables.

 
la reine des belges

15/12/2004
22:41
Guy as-tu une raison d'être ici ?

Chaslin apparemment ne connaissait pas le concept de "loyster" (orthographe non garantie) d'ailleurs le mot lui-même n'a pas été cité par l'invitée, me semble-t-il. Mais au moins ils en ont parlé un peu.

Ce mot est presque intraduisible en français, en tous cas il n'a pas d'équivalent dans notre langue, et le concept lui-même nous surprend : en gros c'est un délit sur la voix publique, qui consiste à se trouver là où l'on n'a rien à faire. Délit certes mineur, mais qui en dit long sur la mentalité nationale : c'est une forme du "circulez ya rien à voir".

Dans le pays dela liberté, il ne fait pas bon glander sur un banc car on risque tout simplement de se faire coffrer un moment... Voila ce que me racontait un ami américain exilé loin de cet enfer libéral, il y a une vingtaine d'années de cela (et d'ailleurs tout aussi effaré de la mentalité française. C'était un amerlo très british). Comme j'étais moi-même passablement effaré d'apprendre ce qu'est ce "loyster", je lui réponds : "mais si on dit au flic qu'on se repose ou qu'on admire le paysage, tout simplement ?". Réponse : "alors là ya pas de problème : ce sont là d'excellentes raisons pour se trouver dans un endroit public".

J'en déduis que les américains sont de grands enfants.

la reine des belges
 
la reine des belges

16/12/2004
15:52
dieu que ce fil est beau

Ce soir à Surpris par la nuit : Métro du Soir. Rencontre avec le paysagiste Bernard Lassus

Au programme les cabanons de banlieue, chefs d'oeuvre d'art populaire dit l'invité. ah bon. ça sera instructif. et aussi des innovations autoroutières. bref un aménageur originale, une vraie pensée, de vraies idées : comme qui dirait le retour de france-culture quoi

Quand même Chaslin est un bon : Métropolitains amputé de 30 minutes par semaine, il a tout de même réussi à limiter la casse en obtenant un Surpris par la Nuit chaque mois. Du coup il peut s'installer dans un 90 minutes et nous avec. Un bon négociateur surement. Sur FC l'archi recule moins que la musique ou les scienes...

lrdb
 
Laurent Nadot

10/03/2005
22:18
Réponse à Henry

Avec une rapidité surprenante pour un homme de ma nonchalance, je réponds à la question d'Henry sur Jean Prouvé (contrib du 10 mars 2004 à 22h18, merci de suivre) : les raisons de l’échec industriel de Prouvé. Alors j'ai justement sous les yeux comme dirait Finkie le petit livre de propos "Jean Prouvé par lui-même" entretiens de 1982 c’est paru en 2001 aux Editions du Linteau. L’homme étant réputé digne de confiance, on peut supposer que ce livre permet de se faire une idée assez juste de ce qui s’est passé, donc je résume comme suit :

L’usine de Maxéville avait été fondée en 1924, c’était d’abord un atelier individuel, qui s'est développé pprogressivement par l'autogestion, la création d’équipements, l’achat des machines. La croissance fut biologique, et s’est faite lentement. En 1954 l’affaire tourne bien. Prouvé maîtrise au mieux l'aluminium pour la construction, mais il manque de trésorerie. Il s'est alors un tout petit peu fait prendre en traître, en acceptant le financement de Péchiney. Hélas il ne reçoit pas que du financement, mais aussi les ingénieurs de la boîte qui vont modifier plus ou moins dans son dos, en tous cas malgré lui, l'organisation de son usine. C’est que Péchiney voulait vendre de l’aluminium, des masses d’aluminium. L’organisation à la Prouvé, bien que s’orientant vers la grande diffusion, ne leur semblait pas capable de fournir un débouché suffisant. Pour cette raison ils ont modifié et dénaturé une structure que, selon lui, ils n’ont jamais vraiment comprise. Une organisation qui reposait sur l’autogestion, mais avec une forme d’intéressement non égalitaire ceci à la demande de tous ; de même que le maintien d’une hiérarchie à la demande de l’équipe également. L’ensemble avait la vertu de stimuler la créativité et l’efficacité quotidienne. A terme plus rien ne fonctionne selon ces principes qui avaient pourtant fait leurs preuves. En fin de compte l’interventionnite et la bureaucratie de l’industrie lourde ont infecté la dynamique de la boîte qui jusque là vivait plutôt sur la souplesse.

C’est pour ces raisons qu’un matin tout simplement écoeuré Jean Prouvé a cessé d'aller à Maxéville, et il a levé le camp. Il a tout largué sans formalité. Bref il s'est fait bouffer quoi, cet homme qui savait se battre sur le terrain de l’invention et du travail, mais pas sur le ring du pouvoir et encore moins dans les couloirs propices aux coups bas. Après son départ l’atelier vivra plusieurs faillites. La seconde engloutira une dizaine de milliards.La troisième sera la bonne. Voila en simplifié ce qu'on peut percevoir en lisant ces propos très humains d'un artisan-créateur-entrepreneur-innovateur.

Après Maxéville il y aura la CIMT puis le Cnam puis la rue des Blanc-Manteaux tout près du précédent, et à deux pas de Beaubourg. Ce livre d’entretiens est vraiment très agréable à lire. On y trouve, concrète et sans pose ni baratin, une morale de l’entrepreneur qui se situe aux exactes antipodes de la moraline actuelle. Le dernier chapitre contient l’essentiel, qui expose en quelques traits sa philosophie de « l’architecture à l’endroit » : la forme est le résultat ; être toujours conditionné en amont par le faire ; l’architecte est ethnologue et sociologue, avant tout. C’est une philosophie pragmatique, et non bavarde. D’apparence fonctionnaliste (image que Prouvé réfute) et qui naît de l’intérieur, donc organique (mais il ne dit pas le mot).

Au fil des pages on voit aussi passer une floppée de protagonistes, d'abord il y a les notoires : de Garnier à Wright en passant par Corbu Lods Candilis Zehrfuss Claudius-Petit Dautry etc. Ils ne s'en tirent pas tous au mieux mais dans l'ensemble ça pourrait être pire. Noter au passage un beau coup de chapeau à Mallet-Stevens, exemple édifiant, ainsi qu'un hommage ambigu à Bouygues qui est dépeint comme tout sauf sympathique mais le fleuret est moucheté car Prouvé est un homme pondéré.

La seconde galerie de personnages, ce sont les compagnons de route, tous des obscurs pour nous autres du grand public : Belmont Silvy Oudot Petroff Schein et toute une floppée d'ingénieurs inventifs bien dans la tradition, qui ont participé de près ou de loin (plutôt de près pour les 5 sus-cités) à l'aventure. Des gens comme il en apparaît assez régulièrement à l’écoute de Métropolitains, mais ces noms-là sans Prouvé, ils ne nous diraient pas grand-chose. Cette galerie contribue à faire de ce livre d’entretiens un récit à la fois vivant, dynamique et même contagieux par son optimisme et son énergie.

Jean Prouvé par lui-même
Propos recueillis par Armelle Lavalou
Signalé par le site de Métropolitains depuis le 10 mars de l’an dernier

LN

(en février 2006 je répondrai à une autre question d’Henry, sur l’univers fascinant de la lave émaillée)

 
DDFC

16/03/2005
22:21
re : métropolitains de François Chaslin

Aujourd'hui, une surprise à la 7ème minute


 
AArgh!!!

16/03/2005
22:54
re : métropolitains de François Chaslin

Merci, PatBrog!!! Quelle voix chaude, sensuelle, réconfortante!!!

 
La reine des belges

26/03/2005
13:55
David Mangin (Les Matins)

Le prix La ville à lire a récompensé cette année David Mangin
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2 005/prixfc2005/prixville.php

Métropolitains diffuse comme chaque année les délibérations du jury et ça donne une sorte de dîner de cons radiophonique. Cette année la tablée aura été allégée de son principal invité puisque Virilio n'a pas pu y participer et c'est bien dommage : entendre les sornettes de ce vieux tromblon était pourtant le seul intérêt de lui avoir filé l'an dernier le prix pour ses 250 pages ineptes que Laure Adler avait trouvées géniales tandis que François Chaslin disait n'avoir pas réussi à se farcir le livre en entier. On le comprend. Enfin heureusement à ce diner de cons il y a l'invitée permanente Laure Adler justement dont on entendra dès mercredi prochain de nouveaux les niais commentaires : après la haine des supermarchés (le 9 mars des clichés à la pelle) puis le 16 une apologie des mêmes supermarchés (extrait ci-dessus) avec exactement les clichés inverses plus quelques autres, Laure glissera sans complexes de nouvelles âneries de midinette entre deux avis de ces experts brillants que sont Thierry Paquot et François Chaslin. Franchement chaque année j'ai honte pour elle...

Mercredi dernier il y avait donc une pause dans cette diffusion des débats du jury La Ville à Lire, car c'était la 50ème édition de l'Equerre & le compas, et comme toujours ce fut instructif. De façon générale ça vaut vraiment le coup d'enregristrer les engueulades entre Ardenne et Edelman, ou bien les persiflages de l'excellent Jean-Claude Garcia, et d'aller ensuite vérifier sur le terrain qui de ces polémistes semble avoir raison. Il faudrait seulement apprendre la modestie à Paul Ardenne, mais enfin ce type a toujours des trucs intéressants à dire. Ca montre que Chaslin sait organiser un débat pluraliste. En outre ça rappelle les bons moments du Panorama.

Mais je cause, je cause, j'allais oublier que cette contrib avait pour objectif de signaler aux amateurs d'urbanisme que David Mangin était l'invité des Matins jeudi dernier, et que ça se réécoute encore sur
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ matins/fiche.php?diffusion_id=29805

Salute.

LN
 
victor

27/03/2005
16:36
re : métropolitains de François Chaslin

Levons une ambiguïté de taille
3 émissions se disputent l'urbanisme: vivre sa ville,
terre à terre et métropolitains. En son temps j'avais
proposé à la directrice de la chaîne une autre programmation qui éviterait de confondre l'urbanisme
de l'architecture en particulier...je crains in fine qu'elle
n'a pas compris la question...
Cette confusion est entretenue par F. Chaslin ; cette
attitude l'amène à privilégier le discours architectural
comme réponse aux questions du développement
urbain ce qui réduit les solutions à de la forme.
Précisons que les urbanistes ( profession autonome
bénéficie d'une formation universitaire suivant les 3
cycles , elle s'est dotée d'un office professionnel de
qualification, de compétence publique, qui garantit
aux donneur d'ordre que les missions seront
exécutées suivant les critères et méthodes que la
profession a établis tant au plan français qu'au plan
européen. )
La profession, tout mode d'exercice confondu, s'inscrit
dans un processus de développement durable qui
met en relation un territoire avec l'éco-géologie, l'économie et la vie sociale. Il s'agit bien entendu de mettre en oeuvre l'aménagement urbain qui est le résultat du diagnostic territorial , du choix concerté entre différentes propositions de développement
soutenable. Elle intervient sur l'aménagement d'un espace public à la structure urbaine de toute une région.
Nous sommes loin du périphérique parisien comme
vitrine publicitaire calibrée sur la vitesse de l'investment
manager de la Défense qui se rend à Roissy en rêvant
à des immeubles de 50 niveaux jalonnant son itinéraire; ce point de vue a été défendu il y a qq semaines, il démontre bien qu'il faut à tout prix distinguer ces disciplines. La prochaine direction
y accordra-t'elle l'attention voulue par respect des
auditeurs entre autres.
Victor

 
laurent nadot

02/04/2005
21:33
pour la diversité

Je voudrai répondre à la contrib ci-dessus : il y a non pas 3 mais 2 émissions traitant d'urbanisme sur France Culture.

- Terre à terre est une émission d'écologie-économie durable, qui semble plaire à son public, intéressante et parfaitement ciblée, et qu'il serait à mon avis erroné de considérer comme attachée aux questions de la construction et de la ville. Depuis le début 2005, il y a eu UN sujet d'urbanisme : le quartier BedZed à Londres (étalé sur deux semaines). Pour le reste, on a globalement les forêts les ogm l'eau les déserts le tiers-monde et l'anti-économisme courant dans la moitié de la grille des programmes.

Quant aux deux autres émissions, les deux angles d'attaque sont tellement différents l'un de l'autre, que c'est bel et bien de variété et de diversité qu'il faut parler, et non de redondance :

- Vivre sa ville est à l'urbanisme ce que "L'économie en questions" a longtemps été à l'économie : une réduction à la dimension sociale ainsi qu'au Droit public et à l'Eco du même nom, (mais quand même focalisé sur le niveau local). Je ne nierai pas l'importance de ces aspects de la question, mais enfin ça fait une émission tout de même limitée. On en a eu un exemple ce matin avec les transports : LA question que se pose Sylvie Andreu et qu'elle pose avec insistance, c'est "est-ce que le Tramway de Nantes est suffisamment égalitaire ?". C'est là une question-clé, une question fondamentale, mais enfin avec elle on n'en sort jamais vraiment : défense du niveau de vie, justice sociale, condamnation des élus, chasse à la corruption, effets pervers, bon très bien, ok, ok, on a compris. Mais outre que le schéma est répétitif, on a peut-être envie d'entendre autre chose. Et puis avec cet axe-maître on rejoint le courant actuel qui fait de FC un mini-tribunal, or il y a déjà assez de procureurs comme ça sur cette radio.

- Le regard de Métropolitains sur la ville est bien plus riche : technique, esthétique, économie de la construction (plus qu'économie publique), sociologie (et non sociophilie). Ajoutons que Chaslin est du métier, ce qui je crois n'est pas le cas de Sylvie Andreu or ça s'entend. evidemment elle n'est pas ici mise en cause, on la connait comme une ancienne productrice de documentaires dans le meilleur esprit maison (par exemple un formidable Bon Plaisir de JC Averty). Mais si on préconise de confier les sujets aux gens compétents, alors ya pas photo : François Chaslin connait et traite de tous les aspects du problème, sa position dans la profession lui fournit d'emblée le carnet d'adresse et la légitimité qui lui permettent d'inviter n'importe quel expert qualifié pour traiter de tous les sujets possibles en la matière.

Il faut donc maintenir ces deux émissions telles quelles. A lire la contrib de Victor, on perçoit bien ses préoccupations d'écologie intégrée. Sa proposition me semble bel et bonne, mais s'il y a un moyen d'y répondre, c'est d'accorder plus de place aux questions urbaines dans Terre à terre. Et non de supprimer ou fusionner les deux autres, ce qui réduirait la variété existante.

A défaut de cette modif, je crois plutôt que l'urgence est de ne rien changer, sauf peut-être de rendre à Métropolitains son format de 90 minutes où l'émission était très bien installée jusqu'à l'automne 2004.

Laurent Nadot
 
Laurent Nadot

20/04/2005
09:14
Métropolitains, le retour

Pour ceux que ça intéresse : j'entends le générique de Métropolitains. - LN -


 
josué

20/04/2005
09:30
re : métropolitains de François Chaslin

ouais, moi aussi
j'aime
Métropolotain c'est de la bonne radio
les textes d'intro et la voix, pourtant mal assurée, de Françoins Chalin, me ravissent à chaque fois…
 
pg

20/04/2005
10:28
re : métropolitains de François Chaslin

Désolé, mais j'espère que la nouvelle direction nous proposera autre chose.
Encore un bel exemple d'émission qui nous offre une vision étriquée d'un sujet qui pourrait être fascinant. Mais, je devrais plutôt dire une vision réservée à un groupe qui s'autocongratule et qui, surtout, exclut les non spécialistes.
Quelle triste vision de l'architecture, alors que les constructions, dans toutes leurs diversités, nous entourent on préfère nous "offrir" une construction à la mode de Laure Adler c'est à dire : réduite aux intérêts de quelques uns.
Ce n'est pas tant F Chaslin qui est en cause, mais encore une fois cette grille dégoût qui filtre la substance et ne garde que la passoire.
 
victor malicheff

21/04/2005
14:35
re : métropolitains de François Chaslin

La création d'une unité de programmation thématique dans le
domaine de l'urbanisme me semble justifiée de manière à
promouvoir la cohérence entre les émissions qui traitent
de cette discipline suivant des approches partielles.
Il n'y a pas d'approches majeures et ou mineures; vivre sa
ville relève d'une anthropologie urbaine du quotidien
et il est en effet dommage que sa productrice n'est retenue
que du factuel alimenté par les acteurs locaux qui ne peuvent au mieux que décrire leurs propres réalisations.
Les travaux de Michel de Certeaux devraient en effet être la source d'inspiration de celle qui tourne autour des pratiques urbaines.
A un journaliste présent à l'une de ses 2 émissions consacrées à Beddington au SE de Londres et impliqué
comme résident proche de l'opération ZAC seine rive gauche
de la ville de Paris, Ruth Stégassy a demandé si les critères d'écologie humaine et urbaine à l'instar de BZ avaient prévalu ds cette opération phare:réponse nothing.
Quand la moitié des usines de traitement des o.m. d'europe
sont implantées en France à proximité ou dans les centres urbains,qui doit vérifier la présence de dioxine alentour ?
personne, et on poursuit les implantations: c'est de la
création d'activités économiques ou de l'urbanisme ?
Le positionnement de F. Chaslin comme esthète lui permet
d'occulter les domaines qu'il considère comme mineur.
Alors on maintient ces trois émissions mais dans le respect
de la charte de l'urbanisme qui intègre les domaines économique, social et culturel d'une part, physique et spatial d'autre part, articulés entre eux.
Victor

 
Albert Neuneu

21/04/2005
21:00
visite visite a a berlin berlin

Ce matin en visitant de nouveau l'ambassade des pays-bas à berlin, qu'il avait déjà visitée pour nous en février 2004, le pauvre François Chaslin s'est fait avoir par la même porte coulissante qui l'an dernier lui avait balancé toute la flotte accumulée dans sa glissière. C'est quand même pas de pot : visiter deux fois l'embassade le lendemain d'un jour de pluie, et deux fois se faire rincer pareil. Mais au moins François fait preuve de constance : il a poussé exactement le même cri que l'an dernier. D'ailleurs il a fait exactement le même parcours et les mêmes remarques aux mêmes endroits. C'est bizarre d'avoir une telle mémoire et de pas s'être souvenu du piège de la porte vous trouvez pas ? Et puis la poutre métallique qui s'était coincée l'an dernier était encore coincée ce matin décidément c'est à croire que ces hollandais ne réparent rien...

Albert N.
 
victor malicheff

23/04/2005
01:33
re : métropolitains de François Chaslin

A l'attention de Laurent Nadot et de Sylvie Andreu je
recommande la (re)lecture de Michel de Certeau à savoir:l'invention du quotidien, 1, arts de faire, 2, habiter, cuisiner; 2 ouvrages parus en folio essais Gallimard.
Victor
 
LN

23/04/2005
05:57
Merci du tuyau

Il semble en effet que ce soit une excellente référence. Mais pourriez vous préciser d'un chapitre ou d'un numéro de page qui fournirait une bonne porte d'entrée dans la pensée de cet homme ?

 
victor malicheff

24/04/2005
11:33
re : métropolitains de François Chaslin

Volontiers, Michel de Certeau universitaire décédé
en 1986 anthropologue et historien a écrit notamment
l' invention du quotidien, 2 tomes partant du constat
suivant tiré de la présentation du 1er tome: " à la
passivité supposée des consommateurs, il a sub-
titué la conviction (argumentée) qu'il y a une créativité
des gens ordinaires. Une créativité cachée dans un
enchevêtrement de ruses silencieuses et subtiles,
efficaces, par lesquelles chacun s'invente une "manière propre" de cheminer à travers la forêt des
produits imposés".
Je recommande la lecture ds le 1er tome la 3e partie
consacrée aux pratiques d'espace, pages 139 à189.
Ds le 2e tome consacré à l'habiter pages 15 à 209.
Il a imposé à Gallimard que ces ouvrages soient
édités en format de poche ds la collection folio/essais.
Donc, bonne lecture.
Victor
 
Laurent Nadot

27/04/2005
10:20
Rob Mallet-Stevens a Metropolitains

Très bon numéro de Métropolitains ce matin. D'abord un coup de chapeau au cher Roger-Henri Guerrand. Puis les premières minutes d "Entracte" réduit pour 2 pianos par Milhaud (Chaslin en profite pour placer une brève évocation de Satie).

Et puis l'émission est consacrée à Robert Mallet Stevens, à cause de l'actualité de la villa Cavrois. Comme il se doit on parle aussi de la maison Stoclet (Hoffman) et de l'architecte d'Hilversum WM Dudok (les promeneurs de la Cité Universitaire connaissent le pavillon néerlandais, mais il faut dire qu'il est plus beau vue en contre-plongée de l'autre côté du boulevard Jordan).

Il y a une rue Mallet-Stevens à Paris tout près du Ranelagh là où Nicolas Demorand joue au cerceau. Elle porte le nom de l'architecte, c'est à deux pas du Square du Dr Blanche ake la maison de Corbu. A l'exception de la villa Martel (reconnaissable à son parasol en ciment) elles sont plus ou moins défigurées par les surélévations mais on peut quand même se faire une idée de ce que ça a été lors de l'ouverture, surtout si on a vu des photos.

Ben justement pour ça y a une expo au centre Pompidou ça dure jusqu'à fin aout surement que ça vaut le coup. Depuis que j'ai découvert RMS grace au film de Lherbier "L'inhumaine" ça fait presque 30 ans que j'attendais ça youpeee...

LN
 
LN

10/05/2005
05:53
Pinault abandonne le projet Billancourt

Je suis un rien curieux d'entendre ce que Chaslin aura à dire de cette affaire
http://www.batiactu.com/data/09052005/09052005-171820.html
 
LN

11/05/2005
09:31
suicide national par l'administration

Un coup de teasing : Métropolitains se donne 2 semaines pour organiser l'émission spéciale que mérite l'événement. Chaslin ne semble pas donner tort à Pinault quant au diagnostic d'un freinage bureaucratique typiquement français donc suicidaire. La 6ème collection du monde ne fera donc pas concurrence aux musées nationaux et municipaux.

LN
 
Henry Faÿ

11/05/2005
18:10
la faute aux bobos


Il était en colère François Chaslin, lorsqu'il a annoncé la nouvelle "accablante" de l'abandon du projet de la Fondation Pinault à l'île Seguin.
Chacun ses obsessions, Alexandre Adler, contre toute logique, s'en était pris aux partisans du non, alors que toute cette histoire se passe entre partisans du oui, François Chaslin lui s'en est pris aux "bobos". Il a dit que les bobos, ils s'en foutaient, ça n'est rien pour eux d'aller à Venise, à Berlin ou à Londres.
Les bobos accusés d'avoir saboté le projet de l'île Seguin? Etrange idée. Pourquoi pas mettre en cause les électriciens mélomanes ou les philatélistes végétariens?
C'est complètement absurde, les "bobos", catégorie sociologique au demeurant mal définie, sont sûrement les plus consternés par la décision de François Pinault et ceux qui si on le leur avait demandé se seraient mobilisés pour empécher que cette désolante décision ne soit prise.

 
Laurent Nadot

13/05/2005
07:05
Réponse à Henry

Chaslin a plutôt explicitement accusé l'urbanisme français, responsable de ce spectaculaire échec. Un urbanisme malade, devenu incapable de concevoir des projets. Sous prétexte de ne pas se faire court-circuiter par l'urgence, l'île seguin est encore une friche après je ne sais combien d'années. Signe d'une manque de dynamisme, ou de divers blocages, ça revient exactement au même.

Pinault ne voulait pas que sa fondation soit installée dans un perpétuel chantier-terrain vague. Car il a plus de goût que Ricciotti, homme capable de construire à Vitrolles, une salle de concert rock ayant toutes les apparences d'un bunker posé sur un dépotoir stabilisé au bulldozer.

Chaslin n'a pas dit tout ça certes, d'ailleurs on l'imagine mal émettre ne serait-ce qu'un soupçon de critique à l'encontre de Ricciotti. Mais si au passage il s'est payé le luxe d'épingler les bo-bos c'était pour le plaisir de les (de se) charrier, et non pour les charger de ce péché supplémentaire.

Laurent.
 
victor malicheff

13/05/2005
16:04
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent, C'est quoi l'urbanisme français ? quelles seraient
les pathologies dont il souffrirait, les origines et les
solutions ?
Victor
 
LN

13/05/2005
17:00
l'urbanisme français

Bonjour Victor, etes vous à Paris ?
Si oui, allez donc ce soir à l'enregistrement de L'équerre et le compas, car si Chaslin pose la question à ses spécialistes, alors vous ne manquerez pas de réponses.
(enregistrement ce soir au centre Pompidou 19h mais je ne suis pas certain, vérifiez...)

Pour ma part je n'oserai pas me prononcer avec solidité sur l'interprétation de cette phrase de Chaslin. J'ai bien sur mon idée sur la question, mais pas assez de connaissances pour pouvoir vérifier ou infirmer mes intuitions. C'est d'ailleurs pour cette raison que je lis Mangin ("projet urbain) et que j'écoute France Culture : pour me faire une idée.

L.
 
casse-croûte

13/05/2005
17:16
re : métropolitains de François Chaslin

Voilà je fais mon coming out, en tant que bobo c'est à cause de moi que le projet pinault a échoué. La fondation Pinault n'aura pas de printemps, je le redoute.

Moi qui me réjouissais à l'idée d'acheter des cartes postales de tableaux d'art contemporain posée en rayon à côté de vibromasseurs à l'effigie des oeuvres phrares de l'expo, vibromasseurs achetables par correspondance pour plus d'anonymat.
 
victor malicheff

14/05/2005
14:32
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent, vous avez sans doute écouté ce matin
Vivre sa ville puis Terre à terre et vous aurez entendu
des points de vue similaires concernant l' affaire
Pinault.
A la date d'aujourd'hui il n'y a pas de fondation, pas
d' équipe chargée de préparer la future exposition,
personne n'a vu sa collection et la promesse d'achat
( charge foncière ) a été modifiée par lui ajoutant de
nombreuses exigences.
A l'origine l'île Seguin était un espace public boisé,
l'entreprise nationale Renault s'est appropriée
cet espace du domaine public et l'a incorporé comme
actif immobilier lors de la privatisation de l'entreprise.
Donc Pinault n'a aucune légitimité à prétendre quoi
que ce soit sur ce projet d'implantation.
Du côté de la Sté Renault elle devait remettre le
terrain purgé ( dépollué ).
Du côté des politiques, nationaux, ce musée privé
était une aubaine ( gauche, droite )
Du côté des politiques locaux on pensait à des opérations immobilières dont les aménagements
auraient pu être supportés par le musée.
Moralité l'échec du dispositif est la marque d'une
politique d'aménagement dont le but essentiel est
la rentabilité financière à court terme.
Ceci n'est pas de l'urbanisme et tant que nous lais-
serons des aventuriers s' y engager avec souvent
la complicité de politiques incompétents et d'archi-
tectes zèlés ils produiront un anti-urbanisme.
Sur cet aspect je reviendrai sur l'intervention de François de Ravignan à propos du paysage.
Victor
 
LN

14/05/2005
15:58
ou est la rentabilité à court terme ?

Mais très exactement, Victor :
- sauf erreur, Pinault ne prétend à rien, puisqu'il abandonne le projet
- s'il n'y a pas de structures de la future fondation, c'est bien parce que Pinault ne met pas la charrue avant les
boeufs. Chaslin a cité le chiffre de 20 millions d'euros déjà engloutis par Pinault dans cette affaire. C'est peut-être suffisant comme prix à payer pour avoir le plaisir d'essuyer une série de croche-pieds, non ?
- en quoi Renault s'est-il "approprié" ce terrain ? Ne l'a-t-il pas normalement acheté ?
- s'il s'agissait de rentabilité à court terme, au contraire le projet eut été bouclé en un temps record. C'est plutôt la doctrine inverse qui a triomphé : celle du gaspillage sur le long terme, et du celèbre jeu de "bâtons dans les roues" typique de l'aménagement à la française, où il y a surement quelque chose qui déconne et on peut penser que ça ne date pas d'hier. Quand plusieurs intérêts convergent avec la réalisation d'un projet, et que malgré tout le projet ne se fait pas, alors c'est peut-être le signe que le système est malade. N'est ce pas cela que voulait dire Chaslin hier matin ?

Je crois pour ma part que les grands projets sont l'oeuvre des aventuriers, et que ceux qui leur coupent les ailes n'ont pas toujours les meilleurs motifs.

Je reste avec mes deux questions :
- Comment expliquer qu'un projet vers lequel convergent plusieurs intérêts soit ainsi étouffé ?
- Cette fondation était-elle un bon projet ou un mauvais projet ? Pourquoi ? Et qu'est-ce qu'un bon projet au fait ?

Au moins aux questions du second tiret c'est aux experts de répondre, sans préjugés moralisateurs (raison pour laquelle je n'accorde aucune confiance à Terre-à-terre et tout de même un peu plus à Vivre sa ville. En l'occurrence nous sommes ici sur le fil consacré à Métropolitains, émission exempte de l'imprégnation préchi-précha des deux autres, et qui pour cette raison a toute ma confiance)

LN
 
vile toque

14/05/2005
16:46
re : métropolitains de François Chaslin

Dans les Matins, Louis Schweitzer (ex-pdg de renault) a dit qu'en france les délais lui paraissaient corrects puisqu'on construit pour durer (50 ans et plus) alors qu'aux USA on fonçe mais on peut raser le batiment 5 ans plus tard.

A propos des aventuriers, il faut rappeler que dans l'affaire Executive Life où s'illustre la holding Artemis de Pinault, le contribuable français a du verser une première amende de 500 millions de dollars (!) aux plaignants californiens
 
victor malicheff

14/05/2005
18:44
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent et vile toque l'affaire Pinault nous pouvons
tenter de la déconstruire et ou la reconstituer à partir
des éléments/événements qui constitueront les
facteurs d'un échec inévitable.
Par exemple je me propose de rechercher l'historique
du régime foncier : à savoir dans l'hypothèse de ce
qui a été dit au cours de vivre sa ville ce matin, qu'à
l'origine cette île ressortait du domaine public ( duquel?
quels sont les dispositifs qui l'ont fait entrer dans un
actif immobilier, pour dire court.
C'est un aspect qui rentre dans une problématique
( façon de poser des questions sur un sujet, en urbanisme, sur un sujet relatif, soit à l'aménagement
de l'espace, soit à une politique urbaine.) qui concerne
l'ensemble des activités humaines, qu'elles soient du
domaine économique, social, culturel, environnemental, se rattachant forcément au spatial.
Je pense que vous serez au moins d'accord sur cette
définition de l'urbanisme . On "problématisera" ensuite.
C'est à mon avis l'axe de convergence devant assurer
la cohérence entre entre Chaslin, Stégassy, et Andreu.
Pour ce qui concerne le projet résultant de la convergence d'intérêts vous savez bien que dans
notre pays chaque institution engagée dans la résolution d'une question impose ses propres limites
à savoir sa logique d'institution, son champ de compé-
tence et son niveau de compétence. Ces 3 facteurs
caractérisent chacune des institutions et aboutissent
souvent au dialogue de l'impossible, l'institution ne
convainc pas les autres au mieux, elle ne se fait pas
comprendre des autres au pire.
C'est pourquoi de nombreux projets sont abandonnés
c'est ce qui explique la faible qualité de la production
urbaine et architecturale par voie de conséquence.
On retrouve ces logiques institutionnelles dans le
public mais aussi dans le privé.
Seul un pouvoir politique responsable qui s'imposera
aux intérêts économiques et financiers pourra
avec difficulté néanmoins faire aboutir des projets
d'intérêt général (en forçant les logiques institutionnelles. )
Victor


 
LN

14/05/2005
19:58
réponse à Victor

Victor :

- << la cohérence entre entre Chaslin, Stégassy, et Andreu >> ne me semble absolument pas nécessaire.

- << dans notre pays chaque institution engagée dans la résolution d'une question impose ses propres limites
à savoir sa logique d'institution, son champ de compé-
tence et son niveau de compétence. Ces 3 facteurs
caractérisent chacune des institutions et aboutissent
souvent au dialogue de l'impossible, l'institution ne
convainc pas les autres au mieux, elle ne se fait pas
comprendre des autres au pire. >>
Ceci est une description d'un urbanisme malade, comme notre pays est malade de ses institutions. Tout refiler au politique ou à la bureaucratie d'Etat est le meilleur moyen de transformer l'aménagement en loterie qui nous sortira dans combien de cas un bon projet (disons Beaubourg ou le Louvre ?) pour combien de plantages dont les principales caractéristiques seront d'être insipides (l'actuel champ de mars est une honte), mal foutues et gaspilleuses (la BNF), mal placées voire mal remplies (cité des sciences), dégueulasses (les Halles), débiles (colonnes de Buren).

Ergo je pose de nouveau ma question :
- qu'est-ce qu'un bon projet ?

LN
 
victor malicheff

14/05/2005
23:22
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent et la recherche du bon projet:
René Thom dans "modèles mathématiques de la morphogénèse" dit ( p115 C. Bourgois édit.) indique:
"L'action vise essentiellement à résoudre des problèmes locaux, alors que la compréhension vise l'
universel, donc le global. Par un paradoxe apparent, les problèmes locaux exigent, pour leur solution, des moyens non locaux; alors que l'intelligibilité, elle, exige
la réduction du phénomène global à des situations locales typiques, dont le caractère prégnant les rend immédiatement compréhensibles. En effet, dans l'action, il y a toujours une visée au-delà du phénomè-
ne, puisqu'on cherche toujours à réaliser ce qui ne se présente pas spontanément. Briser les containtes de l'espace-temps, tel est le but ultime de l' homme."
L'application de cette règle universelle à l'élaboration
du projet quelle que soit le sujet de la problématique
est indispensable à sa qualité.
En clair, si je prends le sujet suivant : en quoi les
dispositifs actuels de prise en charge des personnes
âgées dépendantes répondent-elles aux besoins
actuels, aux besoins futurs ?
Pour agir sur le local de quelle politique nationale
disposons-nous ? Au plan national quels sont les
exemples et pratiques sur lesquels localement je puis fonder ma politique?
Poser ainsi vous voyez s'esquisser les ingrédients
du bon projet sachant, et l'exemple suédois est
intéressant en l'espèce.
Dans la région de Stockholm , le médecin de santé
publique d'une localité a mis la PAD au centre
du dispositif et a fait appel, non pas aux experts
mais aux professionnels, urbanistes, pour travailler
ensemble sur la définiton d'une politique de prise
en charge des PAD en se référent à une politique
nationale effective, réaliste et efficace.
Ainsi a pu se développer localement dans une
concertation raisonnée un bon projet ( qui comprenait
tous les acteurs du dispositif notamment le niveau
du personnel soignant requis et bien entendu les
logistiques de formation correspondantes. )
Victor


 
Laurent Nadot

15/05/2005
00:13
retour à la planète terre

désolé victor mais je ne comprends absolument rien à cette réponse ...

n'ayant pas envie de pédaler dans la théorie des catastrophes (on a déjà guy sur le forum ça suffit comme catastrophe) je vais tenter de sortir de cette ornière topologique en rappelant ce que me disait en 1993 un professeur de transport & d'économie publique : "qu'est-ce qu'un bon projet ? c'est un projet qui résoud un problème en répondant aux exigences économiques et sans léser le public. Les trois impératifs selon D. Schwartz : efficacité, économie, dialogue social".

Certes il ne s'agit pas ici de transport, mais c'est tout de même d'équipement culturel qu'on parle. Je propose la définition suivante comme base de débat, en vous laissant la charge de l'amender sans trop avoir recours à l'ombilic ou à la fronce : un bon projet
- est bien étudié (résoud un problème)
- est bien financé (ne coute pas plus que ce qu'on est prêt à y mettre)
- résulte d'un consensus (reçoit l'assentiment des acteurs concernés, soit parce qu'il est élaboré avec leur collaboration, soit parce qu'il satisfait les exigences qu'on leur a demandé de présenter, soit parce qu'on a réussi à convaincre les gens, ce fut le cas du VAL de Lille)

D'où je transforme ma question en 3 (en espérant ne pas voir tripler les ombilics les queues d'aronde les plis et les fronces) :
- est-ce le problème de l'île séguin qu'on n'arrive pas à recycler, ou bien est-ce le problème d'une fondation culturelle qui n'arrive pas à trouver sa place (et "trouver sa place" est une expression qui, en ce quib concerne les édficices, a un sens). Ou pire : est-ce la conjonction des deux problèmes qui a créé un sac de noeuds ?
- josué a soulevé la question de l'argent public et c'est bien dommage qu'il ait abandonné la discussion, car là est la seconde condition du bon projet. Ergo une fondation, comment ça vit, et celle-là, combien aurait-elle coûté ou rapporté (hum) à l'année ? Et quelle ardoise à terme ? Il ne faut pas exclure l'éventualité que notre Droit des fondations soit suicidaire (ça serait pas le seul)
- qui a flingué le projet : les assocs ? les élus ? les propriétaires du terrain ? Quels acteurs ont pris ou bloqué les décisions cruciales ?

Voila, j'espère ramener la discussion sur des bases un rien plus concrètes, mais sur aucune de ces trois questions je n'ai le moindre élément.

Laurent
 
victor malicheff

15/05/2005
11:09
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent bonjour,
Comme je l'ai indiqué nous ferons l'archéologie de
ce projet dès que nous serons en possession des
précisions indispensables de manière à distinguer
les facteurs explicatifs de son échec .
Par ailleurs les conditions à réunir pour avoir un
bon projet en urbanisme je pense vous les avoir
données. Et d'une façon générale la référence à René
Thom pour ce qui concerne la relation entre le local
et le non localisé est une cte universelle qui s'applique
aussi aux sciences humaines.
C'est pourquoi j'ai pris l'exemple suédois que je
connais un peu pour illustrer cette démarche qui est
en effet totalement étrangère aux institutions françaises
et aux élites dirigeantes. (cf. les 3 facteurs qui caracté-
risent nos institutions et qui sont à l'origine de l'immo-
bilisme généralisé de ce pays).
Donc rien ne change rien n'avance hormis les projets
à objectif strictement financier tel l'immobilier d'entreprise , mais on ne développe pas une politique économique , de l'emploi, de l'habitat à partir du
meilleur produit immobilier dont seule la rentabilité
à 15% l'an est recherchée.
Victor
 
AArgh!!!

14/09/2005
09:52
Malraux sur corbu

Je ne supporte pas Malraux. Ses trémolos grandiloquents!
Imbuvable.

 
paddy

14/09/2005
10:34
re : métropolitains de François Chaslin

Pour les amateurs de recherche en architecture et urbanisme du futur je signale l'expo François Roche au Couvent des Cordeliers à Paris jusqu'au 9 octobre

http://www.paris-art.com/image_detail-14850.html
http://www.exporevue.org/magazine/fr/cordelier_architecture. html
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/ete2005/qu artiers_ete/fiche.php?diffusion_id=33669

 
paddy

14/09/2005
10:42
re : métropolitains de François Chaslin

J'oubliais le site officiel de l'expo
http://new-territories.com/I'veheardabout.htm
 
paddy

14/09/2005
10:46
PS :

L'adresse ci-dessus est bien la bonne adresse mais comme elle contient une apostrophe elle ne fonctionne pas avec le forum
 
Laurent Nadot

29/09/2005
04:27
Ca c'est de la bagnole !

Excellent numéro ce matin.

Pourtant il y avait une seule rubrique principale, un sujet sur les immeubles de rapport et l'appartement de plain-pied.

Et outre l'agenda toujours fort utile, outre un peu de carnet, pas mal de brèves dont deux étaient assez polémiques : sur l'annexe du Louvre à Lens, et sur les déboires de l'île Seguin. C'est l'occasion ici de saluer l'esprit critique de François Chaslin qui mèle l'analyse et l'ironie, sans aller jusqu'au persiflage, sans asséner aucun point de vue, mais en posant au passage quelques questions simples et fondamentales sur l'état actuel de l'urbanisme.

L'émission baigne dans une ambiance de sérieux dynamique, les musiques d'accompagnement offrent un excellent contrepoint, et en plus Chaslin donne les références en direct. Que demander de plus ?

Rediff dans la nuit de Jeudi à Vendredi, Boljémoï.

LN
 
ddfc

13/12/2005
08:45
re : métropolitains de François Chaslin

Dans le cadre de la réorganisation de France Culture, l’émission de François Chaslin dédiée à l'architecture et la ville, ‘Métropolitains’, change d’horaire. Programme des huit prochaines émissions...

Métropolitains dispose d’une nouvelle grille. L’émission sera désormais diffusée le mercredi soir entre 19h30 et 20h30. Une nouvelle programmation qui fait gagner 10 minutes à l’émission, passant de 50 à 60 minutes.

Voici les prochains thèmes de Métropolitains :

Mercredi 14 décembre 2005
– 98° anniversaire d'Oscar Niemeyer
– Une histoire de tags à l'Ecole polytechnique de Palaiseau
– Le développement urbain soutenable, Thierry Paquot avec Nicole Mathieu, de l'Inra.

Mercredi 21 décembre 2005
– De Paris-Plage à la dalle de la Défense, pouvoirs et limites de la scénographie urbaine, avec Jean-Christophe Choblet.
– Les nouveaux développements de La Défense, avec Bernard Bled, directeur de l'établissement public d'aménagement, l'Epad.

Mercredi 28 décembre 2005
– Rencontre avec l'architecte brésilien Ruy Ohtake
– Paris, la passerelle de Dieter Feichtinger est à quai.
– Cartographie ancienne, le cas de Marseille, avec Odile Lisbonis.

Mercredi 4 janvier 2006
–A quoi sert la prison? avec Robert Badinter, ancien garde des Sceaux
– "Du fer, rien que du fer" : Victor Baltard et la première "affaire" des Halles de Paris, avec l'historien Pierre Pinon
– Equerre et le compas, le pamphlet de Françoise Fromonot sur les Halles commenté par les critiques Jean-Claude Garcias, Jean-Paul Robert, Sophie Trelcat et Philippe Trétiack.

Mercredi 11 janvier 2006
– Les architectes et la prison, avec les architectes Alain Bretagnolle (Architecture Studio), Guy Autran (Scau), Denis Valode et Quang-dang Tran, architecte au ministère de la Justice.

Mercredi 18 janvier 2006
– Le Corbusier et les villas Jaoul de Neuilly (1951-1955), avec l'historienne Caroline Maniaque.
– Mobilités alternatives, Thierry Paquot, avec Susana Jourdan et Jacques Mirenowicz, de Lausanne

Mercredi 25 janvier 2006
– Histoire des relations de Paris avec l'automobile, avec Mathieu Flonneau

Mercredi 1er février 2006
– Histoire de l'incarcération, avec Catherine Prade, conservateur du musée national des Prisons à Fontainebleau.

Programmation de Métro du soir :

Jeud 15 décembre 2005
–Une rencontre avec l'architecte Rudy Ricciotti

Jeudi 12 janvier 2006
– Une rencontre avec l'architecte Bernard Tschumi


 
bonjour

13/12/2005
18:13
re : métropolitains de François Chaslin

qu'un seul de participants baragouinât un peu d'allemand.
Vous dites l'architecture en France, vous parliez de Paris sans doute, Et que donc l'allemand s'y baragouine, à Paris. Vous dites aussi en particulier Bruxelles. Je pencherais pour La Province personnellement. Politique oblige. Et puis pouvez vous expliquer le"reshaping". Pour la suite Meudon? Beaubourg?l'église Saint Merri,? Paris d'Haussmann,? l'Eloge du savoir à Paris? la rue des Rosiers,? l'hôpital Pompidou? vieil hôpital Laënnec?place des Vosges? hôtel aux Champs Elysées? urbanisme aux Halles? la rue des Blanc-Manteaux? la Défense qui se rend à Roissy ? l'opération ZAC seine rive gauche?la Fondation Pinault à l'île Seguin? l'île Seguin ?disons Beaubourg ou le Louvre ?) (l'actuel champ de mars est une honte), mal foutues et gaspilleuses (la BNF), mal placées voire mal remplies (cité des sciences), dégueulasses (les Halles), débiles (colonnes de Buren).François Roche au Couvent des Cordeliers à Paris jusqu'au 9 octobre? histoire de tags à l'Ecole polytechnique de Palaiseau?De Paris-Plage à la dalle de la Défense? nouveaux développements de La Défense? Victor Baltard et la première "affaire" des Halles de Paris? Histoire des relations de Paris avec l'automobile? Pouvez vous dire quekquechose de monpetit village?
 
Laurent Nadot

16/12/2005
05:40
La bonne annee des metropolitains

Bon numéro de Métropolitains cette semaine, multidiffusé en ce moment même. On peut apprécier le discernement de Chaslin, notamment dans les deux brèves du début d'émission, sur Niemeyer et sur les tags de Polytechnique. L'excellence de son commentaire confirme que la bétise n'est pas une fatalité sur cette radio.

Et puis la confirmation du changement d'horaire de Métropolitains, qui dès janvier sera diffusé le mercredi à 19h30. Outre les 10 minutes d'antenne supplémentaires, ce changement la fera échapper (ça c'est moi qui le dis) aux minutes de retard du Deum', ce qui me permettra de ne plus louper la belle musique du début ou même les premiers mots de la lecture, fort occupé que je suis chaque mercredi matin à brancher ma rdio au plus tard afin d'échapper au babillage infantile et insane de Jean-Louis Ezine. Ce déplacement n'est donc pas une déportation mais une bonne nouvelle.

Chaslin a aussi annoncé qu'à partir de janvier, l'émission serait téléchargeable par technologie i-pod. Je ne sais pas encore vraiment ce qu'est ce truc mais ça ressemble à une bonne nouvelle, et peut-être est-elle généralisée à la station ? Pourtant jusqu'ici personne n'a parlé de tel changement sur FC, me semble-t-il. Si quelqu'un a des infos la-dessus je suis curieux d'en savoir plus.

Laurent
 
Christophe

17/12/2005
10:33
re : métropolitains de François Chaslin

La tribune du 07/12 était éloquente à souligner l'impuissance des politiques à ordonner, sinon à décider de l'orientation de la vie et de la forme urbaine. Mais celle des architectes n'est pas en reste.

Cela est particulièrement illustré par l'exposition des projets parisiens à l'Arsenal et le mode présentation des projets parisiens, sur quoi la complaisance des journalistes invités à Métropolitains fut confondante.

De toute évidence, il ne s'agit que de faire passer des images sans donner un instant le moyen de prendre un recul et d'adopter un regard critique. Expo faite pour des branchés, voire des imbéciles auxquels on donne à bouffer de l'image de synthèse en veux-tu-en-voilà, avec comme seul lien, comme seul "espace", le vrombissement permanent du panneau Decaux. Celui-là même qui amuse si gentiment les commentateurs, leur fait dire que l'exposition est "réussie".

A quand les électrodes pour faire assimiler la "politique de la ville" ?

Un seul fait rassurant : j'étais le seul des imbéciles, ce samedi après-midi, à circuler et tenter en vain de me faire une idée entre ces grimaces furieuses. A la librairie, quelques bébés bavaient devant les livres d'images et d'idées reçues.
Je suis ressorti en rampant pour ne pas être vu.

 
Laurent NAdot

22/12/2005
21:09
Encore une anecdote

Hier matin le premier invité était Jean-Christophe Chollet, scénographe de l'Agence Nez-Haut, et l'un des inventeurs de Paris-Plage. Il ne parvient pas à être antipathique malgré nue mollesse un peu énervante. Chaslin le chambre sans méchanceté et conseille au second invité Bernard Bled "de ne pas le tuer tout de suite car on a encore besoin de lui pour la seconde partie de l'émission". En tous cas l'interview est intéressante.

Chaslin signale que remonter en bagnole ces voies sur berges est un très beau spectacle (surtout al nuit) et même une aventure esthétique comme il y en a peu. Et que vouloir les rendre intégralement aux piétons ces quais, ça en privera quelques centaines de millions d'automobilistes. Chaslin montre qu'il ne se laisse pas aveugler par l'hystérie anti-bagnole, fort puissante dans la bien-pensance parisienne, elle-même assez aveugle aux besoins du transport. Chaslin en mettant aussi l'accent sur l'aventure esthétique, dit ce qu'il apprécie et ce qu'il n'apprécie pas, il dit ce qu'il trouve juste et ce qu'il trouve dommage. Bref il pense par lui-même. Prenons-en de la graine, dirons certains. La réponse de l'invité est un peu lège (sinon idiote) mais il n'arrive toujours pas à se rendre antipathique.

Pour ce qui est de la beauté des voies sur berges quand on les parcourt en bagnole, ceux qui en doutent peuvent vérifier en allant directement en faire eux-mêmes l'expérience. Les lointains et les piétons peuvent s'en faire une idée en visionnant une scène du Cercle Rouge. JP Melville avait été semblable à la beauté du site, et l'entrée dans Paris est une des plus belles scènes du film).

LN
 
vmalicheff

23/12/2005
14:37
re : métropolitains de François Chaslin

Laurent, je considère JF Chollet comme un metteur en scène de l’évènement urbain
à ce titre il a traduit une idée de B. Delanoë . La commande de la ville de Paris a
été clairement réalisée. C’est tout.
Sur le fond, ce maire, comme d’autres joue sur l’image /mirage, ainsi implanter pour les
fêtes de fin d’année une pseudo patinoire évitera à cet autre maire de réaliser un tel
équipement permanent même à ce qu’il soit géré par plusieurs communes pour en
alléger les charges de gestion.
Concernant la voie G. Pompidou je considère que l’ouverture de cet axe à la circulation
a été une décision présidentielle qui a sonné le glas pour longtemps au rejet de cette circulation hors de Paris.
J’ajoute que la voiture est bien un outil privilégié d’accès aux opportunités de la ville
Et d’évasion. Par contre on doit viser à limiter son usage aux déplacements pour lesquels
cet emploi n’est pas nuisible à la collectivité.
En l’espèce ces quais doivent être rendus au domaine public piétonnier et où des
animations peuvent se dérouler en relation avec le fleuve.
Je ne suis pas opposé à ce que B . Delanoë transforme la place de l’hôtel de ville
en plage l’été où il pourra organiser des concours de châteaux de sable avec ses amis du marais proche, et les faire construire par les investisseurs qui ne manqueront pas de
sponsoriser l’événement ,ce qui évitera provisoirement d’amputer largement le budget
des affaires culturelles.
De ce point de vue je n’ai pas vu de grande différence entre B.D. et B. Bled .
J.F. Chollet a fait justement remarqué que la place de la défense, au pied de l’Arche
n’était qu’un vaste espace non qualifié, inqualifiable à l’avenir.
Je le redis défendre la place de la voiture au nom d’une vision « esthétique » des espaces
traversés c’est être très éloignés des réalités et donner bonne conscience à des personnages
comme B. Bled qui n’attendait que cela pour nous projeter son film : La Défense 2,les tours
les plus hautes du monde développant 800 000m/2 de planchers.
Quand je circule sur les voies sur berge j’ai en effet le sentiment d’être un privilégié
qui zappe des séquences urbaines uniques sans respect pour toute cette charge d’histoire
qu’elles représentent .Comme Laurent je vous y invite.
Par la même occasion allez à la Défense en voiture ,puis en T.C. Enfin joignez en véhicule
La Défense à Roissy en empruntant le périphérique et A1, et nous confronterons ces expériences.
Victor.


 
Laurent Nadot

23/01/2006
13:40
Nan Aurousseau - Le Corbusier

Il est très réussi une fois de plus le Métropolitains de mercredi dernier. Les 5' supplémentaires gagnées par l'émission sont mises à profit : en entrée Chaslin a proposé une revue de romans parus récemment et disponibles en librairie. La lecture d'intro était tirée de l'un d'entre eux et c'était vif, nerveux, bien envoyé, bien lu, en un mot : slictueux.
(Nan Aurousseau: Bleu de chauffe. Eds Stock. 2005)

Pour le reste, le sujet c'était la construction des maisons Jaoul à Neuilly (Le Corbusier Années 50). résultat : une monographie radio sur la construction de ces maisons. a se fait avec une historienne et avec les clients de l'époque (la famille Jaoul). C'est très réussi, et surtout ça fera réfléchir ceux qui aiment Corbu sans le connaitre, ceux qui le détestent sans non plus le connaitre, et aussi en passant une bonne partie de ceux qui s'indignent parce que les travaux de leur appartement ne vont pas assez vite.

A signaler, dans la dernière partie une interview de Corbu qui devrait pouvoir lui rallier une bonne partie de ceux qui le condamnent, peut-être un peu vite, aux seuls motifs des dégats de la Charte d'Athènes, et aussi à cause de la gueule de la Cité radieuse. On a bien le doit de lui trouver une sale gueule à la Cité, mais qu'on écoute d'abord Corbu à Métropolitains entre le 52ème et la 58ème minute et après on verra différemment le bonhomme...

Laurent Nadot
 
Henry Faÿ

25/01/2006
12:51
l'hystérie bagnolarde de François Chaslin


<<Chaslin signale que remonter en bagnole ces voies sur berges est un très beau spectacle (surtout al nuit) et même une aventure esthétique comme il y en a peu. Et que vouloir les rendre intégralement aux piétons ces quais, ça en privera quelques centaines de millions d'automobilistes. Chaslin montre qu'il ne se laisse pas aveugler par l'hystérie anti-bagnole, fort puissante dans la bien-pensance parisienne, elle-même assez aveugle aux besoins du transport.>>

Donc, si l'on en croit François Chaslin, les voies sur berges livrées aux bagnoles ça serait beau (une aventure esthétique, rien de moins) ????
Et prétendre le contraire céder à une très répréhensible bien pensance parisienne! (Je sais que François Chaslin a une dent contre Bertrand Delanöe, ce n'est pas nouveau).


François Chaslin a une étrange conception du paysage... que je lui laisse. Pour apprécier un paysage, il faudrait selon lui le bruit du moteur quatre temps dans les oreilles, la peur de se faire écraser au ventre l'odeur des gaz d'échappement dans les narines et le souci d'arriver le plus vite possible à son lieu de destination pour mieux en jouir!

Enfin, moi, très démodé et passéiste, je souhaite jouir d'un paysage urbain dans le calme, la sérénité et la contemplation n'est pas un vain mot. Je préfère encore la pierre au béton et au bitume et je souhaite laisser leur chance à tous ceux qui n'ont pas de voiture ou l'ont laissée au garage.

Quelques centaines de millions d'automobilistes privés de voies sur berge ça ferait beaucoup plus de centaines de piétons de piétons, de cyclistes et de patineurs qui pourraient en profiter et en jouir autrement que rivé à son volant.



 
Laurent Nadot

25/01/2006
13:08
Apologie d'un spectacle politiquement incorrect

Calmons-nous, mon cher, calmons-nous... L'automobiliste qui remonte la voie Pompidou à 2h du matin n'est ni noyé dans un flot automobile, ni empesté par les gaz. Quant à celui qui s'y trouve coincé en embouteillage, eh bien allons donc l'interviewer pour savoir ce qu'il en pense, car perso je n'ai jamais vécu cela. En tant que parisien, je n'utilisais jamais mon véhicule pour des transports intra-paris (pas même en première couronne). Aussi n'ai-je pu jouir de ce superbe spectacle de la voie Pompidou que lorsqu'ayant quitté la capitale de plusieurs centaines de kilomètres, il me fallait ensuite revenir, généralement de nuit.

Certes je trouve l'attitude anti-bagnole assez suspecte, comme les autres modes idéologiques de intellos parisiens, qui en font un préchi-précha parmi d'autres. L'écologie se portera mieux quand elle se sera débarassée de la moraline qu'y distillent les opportunistes (genre Delanoë) ou les ex-du PC infiltrés chez les Verts parce qu'ils n'ont pas eu assez de cran pour adhérer au FN comme le firent pourtant une bonne moitié des transfuges.

Je ne dis pas qu'il faut laisser le beauf "Homo-Automobilis" faire tout et n'importe quoi, abuser de son véhicule. Mais l'excès inverse anti-bagnole ne me semble guère plus crédible. Les autoroutes urbaines ont leur utilité : les voies sur berges en font partie, tout comme le périph (très beau spectacle également, il faut le dire).

Et puis il n'y a nul besoin d'être un hystérique de la bagnole pour apprécier le spectacle. En outre, non seulement le "paysage" n'existe pas per se, ce que nous savons bien, mais encore sa perception et son appréhension, surtout esthétiques, dépendent bien évidemment des conditions de réception : en l'occurrence, les voies sur berges illuminées et de nuit, c'est beau surtout en mouvement. Si c'est pour faire la gargouille sur le quai en matant de la vieille pierre, les cartes postales suffisent, palsambleu !

La reine des belges
 
Clopine

25/01/2006
13:28
re : métropolitains de François Chaslin

Les incendies aussi c'est beau, et une raffinerie de pétrole la nuit c'est la classe, y'a qu'à aller à Port-Jérôme tiens, vous savez là où on n'étend plus le linge à sécher dehors parce qu'il se parsème de jolis petits trous jaunes si esthétiques, et quelle puissance tellurique avaient les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl ! (avant que ça pète, évidemment)

Clopine T
 
shhh

25/01/2006
13:47
re : métropolitains de François Chaslin

le beau.. le bien ...
 
victor malicheff

25/01/2006
15:27
re : métropolitains de François Chaslin

J’ai actuellement peu de temps à consacrer à notre forum et pourtant, mais lorsque les interventions divergent à propos de questions fondamentales pour lesquelles les
réponses existent j’interviens ( sur les sujets que je pense maîtriser ) de manière
à ce que le débat puisse reprendre et bénéficie à tous les curieux.
Concernant les transports à Paris, rappel général : les problèmes de planification des transports urbains doivent être pensés avant tout en fonction des heures de pointe qui, seules, conditionnent la capacité des réseaux et entraînent donc des coûts très élevés. (investissements, coûts de congestion …etc..)
Ce principe rappelé, il apparaît que :
- les transports en commun sont à Paris 8 fois moins coûteux en investissements que la
la voiture ( rapportés au nombre de personnes transportées en heure de pointe ).
- les T.C. consomment 3 à 4 fois moins d’énergie , par voyageur-kilomètre, que la
la voiture.
D’autres éléments de comparaison peuvent être considérés, cependant pour ne pas alourdir
la démo., le bilan s’établit ainsi : pour la collectivité , trois éléments ( dépense d’énergie, coût social, et surtout poids des investissements ) sont nettement en faveur des T.C., un seul ( ( la part du coût de fonctionnement supporté par la collectivité ) est légèrement en faveur de la voiture.
Si ce principe avait été respecté le débat relatif à l’affectation de la voie sur berge à l’auto
N’aurait pas lieu.
En effet nous devrions disposer d’un réseau ferré, le métro qui permettrait d’assurer une
Grande partie des déplacements tous motifs confondus : pour ceux qui pourraient en douter
Le réseau de la RATP a été conçu au 19e S. selon un maillage à améliorer ( connexité… )
et qui s’est réalisé dans le cadre d’un conflit dur entre les édiles parisiens et l’ Etat ( oû
l’on retrouve l’opposition capitale/province). Les Stés de chemin de fer ( privées ) à l’époque
voulaient relier les gares parisiennes entre elles, Paris s’ y est opposée en réduisant la dimension des tunnels, et les rayons de giration enfin en faisant rouler ses voitures à droite.
Ainsi aucun train de la SNCF /RER ne peut emprunter le réseau souterrain de la RATP.
Doit-on en rester là ? Je ne le pense pas mais qui à l’Etat, à la RATP, à la Région Ile de France, à la Ville de Paris aura le courage, la volonté d’entreprendre un tel chantier
de modernisation ?
Pour le moment personne n’en parle, je n’ai pas vu dans les programmes actuels des
Partis qui se mettent en campagne la moindre allusion à ces grands travaux, à se demander
comment à la fin du 19eS. le réseau de la RATP avait été réalisé en moins de 25 ans !
Sans doute en dehors de heures de pointe, vers 5h30 du matin est-il plus agréable actuellement d’emprunter la voie sur berge, de passer devant l’ancienne gare d’Orsay, puis devant l’Ile Saint-Louis pour me rendre à la gare de Lyon plutôt que la ligne A du RER.
Ce raisonnement est un contentement d’esthète qui ne gêne personne et qui ne coûte rien
puisque comme d’habitude rien ne bouge et chacun vaque à ses petites affaires.
Victor


 
Agnès

25/01/2006
16:06
Henry, le retour

Bonjour, Henry! ça faisait un bail qu'on ne vous avait pas vu par ici!

 
CA

25/01/2006
19:48
Chaslin, le fil direct avec LRDB

C'est pas possible, il y a de la télépathie, de la symbiose, du fusionnel, un fil direct entre Chaslin et LRDB, ma parole. En ce moment, "les rapports de l'automobile et de Paris".

Tout de même, quel plaisir Chaslin en soirée, à la bonne heure.

Quant aux balades en voiture dans Paris, de préférence la nuit, et sur berges, ah, excusez-moi, mais il faut ne pas connaître Paris pour ne pas apprécier. On peut ne pas avoir de houature, et même pas de permis, en vraie parigote, plus que par choix idéolo-écologique, et ne pas rater pas une seule occasion de s'offrir ce spectacle magique.

Christine


 
Laurent Nadot

25/01/2006
19:48
En ce moment même ....

Victor, Henry : il faut probablement limiter la voiture à Paris, mais les voies rapides ne sont ni les plus polluantes, ni celles dont on se passe le plus aisément.

Cela dit, ous sommes en avance sur Métropolitains, car en ce moment même commence l'émission sur les transports parisiens et notamment la bagnole à Paris espère-t-on...

Laurent
 
guydufau

25/01/2006
21:38
re : métropolitains de François Chaslin

Ca vaut le coup d'être signalé : j'approuve l'intervention d'Henry. C'est à ne pas croire : j'ai vu un taxi 4X4 !
 
Informateurs de GDF

25/01/2006
21:55
Le 4X4 vu par GuyDufaux

C'est un scoop émanant du Salon de coiffure "Maximilien Robespierre" de La Courneuve. .
Source fiable.


 
Laurent Nadot

25/01/2006
22:08
Navré les gars ...

Navré vraiment, de vous avoir embringués dans une émission révisionniste, qui minimise les crimes de Pompidou, membre bien connu de la trilatérale, nous rappelle Guy Dufaux. Témoin cette déclaration du premier des deux, le 18 novembre 71 :

<< ... ceci pour expliquer qu'il y a un certain esthétisme auquel il faut, et que ce n'est pas parce qu'on empêcherait les voitures de circuler que l'on rendrait Paris plus beau. La voiture existe et il faut bien s'en accommoder. Il s'agit d'adapter Paris à la fois à la fois à la vie des parisiens et à la nécessité de l'automobile, à condition que les parisiens veuillent bien se discipliner >>

Hum hum, voila une légende qui prend du plomb dans l'aile. Et en plus c'était même pas en dirèque cette déclaration de Pompidou. Si Laura apprend ça, notre tandem de rigolos des deux G (Ginette & Guytou) va encore nous faire une sacrée manife devant le Palais du Quai Kennedy, c'est Guy qui tiendra l'autre deuxième bâton de la banderole réclamant la casse de la trilatérale...

LN
 
Nazdeb

25/01/2006
23:14
re : métropolitains de François Chaslin

Les propos de Pompidou sont encore un peu plus nuancés que ne le rapporte Laurent : "à condition que les *automobilistes* veuillent bien se discipliner".



 
Clopine

26/01/2006
09:39
re : métropolitains de François Chaslin

le premier plaisir des émissions de Chaslin, c'est la citation du début. Chaslin ne "lit" pas très bien les extraits, par contre il les choisit toujours avec soin; hier, il a sorti un petit passage de Nerval, qui vous mettait tout de suite en appétit !

euh, excusez-moi m'sieurs dames, mais une bonne âme, passant l'éponge sur mon ignorance crasse, peut-elle m'expliquer ce que c'est que cette "trilatérale" dont vous parlez tous ?

Clopine
 
shhhh

26/01/2006
10:19
re : métropolitains de François Chaslin

C'est une terrible conspiration des grands de ce monde qui veut asservir toute la planète à leurs ambitions capitalistiques démesurées.
 
Henry Faÿ

28/01/2006
13:00
bom dia

««Bonjour, Henry! ça faisait un bail qu'on ne vous avait pas vu par ici!»»

C'est que le sujet de ces voies sur berges me tient particuliérement à coeur et fussé-je en Angola je ne peux rester sans réaction si on évoque en des termes peu corrects cette question dont je me suis dans le passé pas mal occupé.


 
guydufau

28/01/2006
14:45
re : métropolitains de François Chaslin

Pompidou révait d'une autoroute traversant Paris. Pour cela il fallait supprimer le canal Saint-Martin.
 
LN

28/01/2006
14:59
Pendant un mois maintenant...

Ce point est évoqué dans l'émission de mercredi dernier, qu'on peut écouter pendant un mois
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ metropolitains/fiche.php?diffusion_id=36588

On y apprend aussi que Pompidou révait d'automobilistes capables de se discipliner. Pour ma part je rève que Guy discipline son cerveau son Univac et ses sphincters, et qu'il cesse de raconter des sottises. Pompidou ne révait pas "d'une autouroute traversant paris" : il en a créé une, excellente, sur les berges du fleuve. Et un de ses conseillers en avait projeté quelques autres dont une (à deux niveaux) à la place du Canal St martin, ainsi qu'une fameuse radiale Vercingétorix. Projets qui furent liquidés pour le premier par un Giscard soucieux de reprendre en main l'Equipement livré aux dérives ; et le second par Chirac qui n'arrivait pas à comprendre le projet (cf "Les paris de Chirac" de Liffran-Ramsay, ou peut-être "Paris-Chirac" de Marc Ambroise-Rendu).
 
Henry Faÿ

29/01/2006
11:21
la critique de l'automobile n'est pas une mode


««l'attitude antibagnole comme les autres modes des intellos parisiens»» message LN du 25 janvier
Trop facile de présenter les choses ainsi et faux. La critique modérée ou radicale de la voiture n'est pas une mode, c'est un mouvement qui remonte aux années septante, (vous souvient-il des manifs à vélo) qui bien entendu se rattache à l'écologie, qui a eu ses théoriciens, parmi eux Ivan Ilich a dit des choses qui peuvent être prises au sérieux ou faire rire, je trouverai la citation, très célèbre plus tard à moins que quelqu'un ne la retrouve avant moi.

Quoi qu'il en soit, les militants de la lutte contre l'invasion de l'automobile et contre le tout automobile ont eu de la constance et ne se sont pas laissés impressionner par les modes car après avoit été briévement à la mode, du temps des succés électoraux de Brice Lalonde, ils ont longtemps été démodés; même s'il y a parmi eux de jeunes recrues, trop peu, ils ont le plus souvent les tempes grises et les cheveux blancs. Ils voient maintenant leurs efforts récompensés avec des opérations comme l'aménagement du Boulevard de Magenta que la Municipalité s'applique à planter d'ormes et qui passe de six à deux voies pour les voitures pour le plus grand bonheur des riverains et la construction du tramway sur la petite ceinture. Sans doute au grand dépit de François Chaslin, Bertrand Delanoe reste l'homme politique le plus populaire de la capitale, c'est ce que vient de me dire Lemonde.fr.

 
LN

10/03/2006
16:04
délices radiophoniques

Bien que ça passe dans "Surpris par la nuit", c'est dans ce fil que je voudrais signaler la série "métro du soir" produite par François Chaslin, une fois par mois sous la coord de Veinstein.

Jeudi dernier, Chaslin accueillait Claude Parent, pour une conversation pleine d'intelligence, de savoir, d'humour. Voila qui nous fait d'autant plus regretter le temps des producteurs tournants, aujourd'hui remplacé par le principe de la titularisation : on peut rêver à quelques "Bon plaisir" (émission fracassée en septembre 99) ou à quelques A voix Nue ou Chemins de la connaissance, ouvragés par le producteur de Métropolitains.

Le Bon Plaisir de Parent avait, certes été réalisé et réussi par Sylvie Andreu (il a été récemment rediffusé dans les Nuits). Il se complètera très agréablement grace au Métro du soir de jeudi dernier :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ surpris/fiche.php?diffusion_id=38796

LN
 
LN

01/04/2006
13:48
Le prix La ville à lire

Mercredi dernier en seconde partie d’émission, délibération sur un livre sélectionné pour le prix de FC La ville à lire. Il s’agit de « La violence des villes » d’Yves Pedrazzini, professeur au Polytechnique de Lausanne. D’où l’inquiétude de Chaslin pour l’Ecole, si un de ses enseignants est capable d’aligner un tel flot de baratin et de clichés mais jamais un seul fait concret à l’appui d’une thèse assez semblable à celle de Dieudonné. C’est par pudeur peut-être qu’on ne prononce le nom de Virilio qui avait eu le prix en 2004 avec le même genre de thèse, mais complètement illisible, avait fait alors remarquer le producteur de l’émission. Cette année, c’est donc pas Paquot (renforcé par Laure Adler) qui a gagné, mais Chaslin (appuyé par Denis Kessler).

Le débat reste très correct. Thierry Paquot et François Chaslin se sont opposés vivement sans une ombre d'animosité. Paquot avait apprécié le livre et l’a solidement défendu. Chaslin a signalé que l’ensemble du propos était creux, et tissé des clichés de l’actuelle pensée dominante des intellectuels, c’est-à-dire des clichés altermondialistes. Dans l’ensemble, le point de vue de Chaslin a été soutenu par David Mangin. Ceux qui ont entendu Mangin lors de ses précédents passages à l’antenne notamment aux matins, ne peuvent le suspecter d’nu excès de sympathie pour la société marchande. Mangin sait que l’urbaniste (et l’architecte) n’a pas d’autre choix que d’oeuvrer dnas les limites du système, même s’il le désapprouve. C’est ça ou rien : on y construit un peu mieux, ou bien on ne fait rien. Portzamparc était absent du débat (dommage). Le dernier débatteur était le directeur des programmes un nommé Kessler. Quand on compare son intervention à celle de Laure Adler l’an dernier dans le même cadre (le débat du prix la ville à lire), on se dit que FC ne peut qu’être gagnante avec un tel changement de boss.

Le tout s’est passé sans excès verbaux. On se serait cru aux bonnes heures du Panorama. Toute la séquence (les 20 dernières minutes approx) mérite la réécoute. Les thèses altermondialistes y sont décrites pour ce qu’elles sont : de la fumisterie coupée de tout sens des réalités.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ metropolitains/fiche.php?diffusion_id=38732

L
 
Laurent Nadot

25/05/2006
15:23
Encore un excellent Metropolitains hier soir

Grace à Métropolitains mes réveils se font dans l'enthousiasme. Franchement réussi fut le numéro d'hier soir : les amateurs de structure et les curieux d'histoire de Paris en apprendront des belles sur la passerelle de Feichtinger, qui a été récemment posée à l'emplacement dit Bercy-Tolbiac.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ metropolitains/index.php?emission_id=76
Au programme, de très intéressantes remarques techniques sur l'âme de la poutre tout-à-fait originale en l'occurrence + anecdotes passionnantes sur l'aventure que fut le chantier, et surtout l'acheminement de l'objet géant par voix d'eau (pour passer sous le pont des Invalides il a fallu presque couler les vaisseaux c'est à dire les remplir de plusieurs milliers de tonnes d'eau du coup ils ont touché le fond de la Seine car le profil des géomètres/logues comportait des erreurs bigre il n'y a donc pas que France-Culture qui touche le fond alors et d'ailleurs savez vous que la Seine est extraordinairement peu profonde au fait je ne suis pas certain que la pesanteur radiophonique de la doctrine Laure-Adler parviendrait au fond en plus de temps qu'il ne nous en faudrait pour entendre le plotch mou de ce boulet radio perçant la surface de l'onde séquanale.

A part ça en lecture d'entrée Chaslin avait cité "L'appel du mort". Notons qu'il a pris soin de lire un extrait qui décrit une bicoque avec force détails et tout le sel de John Le Carré. Il en avait pourtant un autre à sa disposition, I mean le passage non moins excellent qui ouvre le chapitre 2 du bouquin et que je cite dans la contrib suivante pour les gourmands et les grincheux. Le producteur a préféré l'autre. C'était son droit. En ce jeudi de l'ascension mes frères, je dis Gloire à ces braves gens qui sauvent notre radio de la honte post-adlerienne : Gloire à Chaslin, Gloire à John le Carré. Gloire à Feichtinger. Gloire à Métropolitains. Et vive Guy Du Faux et les pommes de terre frites.

La reine des belges
 
George Smiley

25/05/2006
15:26
L'appel du mort - Chapitre 2

Extrait de John Le Carré en fil "Citron"
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=25 263&debut=0&page=1


 
Henry Faÿ

25/05/2006
16:35
inadmissible!

<<Et vive Guy Du Faux et les pommes de terre frites.>>
... qui ne nous a pas fait parvenir le mot d'excuse de ses parents pour son absence.



 
Laurent Nadot

13/07/2006
10:34
Le carrefour du centaure couillu

Hier soir, c'était l'avant dernier numéro de Métropolitains pour cette saison. Signalons, dans les 5 dernières minutes, un excellent billet humoristique et satirique de François Chaslin, qui s'insurge contre le changement de nom du Carrefour de la Croix-Rouge, lequel a été rebaptisé par Delanoë "Place Michel Debré". Voila qui est "extraordinairement sexy", note Chaslin, lequel fustige la manie de l'édile qui joue de la plaque un peu partout dans la capitale, et qui avait notamment projeté de rebaptiser le Petit Pont : "Pont Ytzhack Rabin". Tout le billet est envoyé sur un ton satirique excellent, sans excès de cynisme ni mauvais esprit, mais avec un humour aussi désolé que distancié, et aussi de la référence culturelle bien éclairante et très bien dosée. Comme quoi on peut entendre sur FC de l'excellent persiflage, il suffit d'écouter la finesse de Chaslin et de boycotter les gros sabots de Ezine. Allez écouter les 5 dernières minutes de l'émission, vous m'en direz des nouvelles.

Justement dans Métro du Soir, Chaslin devait accueillir aujourd'hui le maire de Paris. Mais la chose a été différée, et sera remplacée par une rediff de l'émission d'il y a un an (Rogelio Salmona). Je n'ose pas fantasmer l'existence d'un lien entre ces deux mini-événements, mais Bertrand (savez-vous que tout le monde appelle Bertrand Bertrand, au fait ? ) a peut-être pris tardivement ses infos, et appris qu'un homme comme Chaslin dit ce qu'il a à dire, au risque de se froisser avec l'un ou l'autre de ses pairs, ou encore avec les cadres officiels.

Ainsi on a appris hier que Jean Nouvel boude dorénavant Métropolitains, depuis les commentaires acides qui ont acueilli ses dernières réalisations en Espagne. Comme dit Chaslin, c'est bien dommage. Il nous a expliqué tout ça après la rediff d'une séquence de Métropolitains datant de 2000, où Jean Nouvel expliquait son projet pour le Musée des Zarpreumié. Finalement c'est toute l'émission qui mérite l'écoute.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ metropolitains/index.php?emission_id=76

Laurent Nadot
 
victor malicheff

13/07/2006
14:35
re : métropolitains de François Chaslin

J’apprécie aussi F. Chaslin sauf qq fois quand il s’aventure dans un domaine qu’il connaît peu, à savoir l’urbanisme.
Je regrette que cette émission déplacée en début de soirée ne me permet pas une écoute régulière.
A la réflexion je la verrai en alternance avec d’autres émissions le matin de 7 à 9h à la place des bateleurs matineux.
Je recommande la lecture de Paris, histoire d’une ville de Bernard Marchand, 19e & 20e siècle , Points/ Seuil, cet enseignant chercheur fournit les éléments qui permettent de comprendre le retard qu’a pris Paris par rapport aux villes européennes
dans les différents secteurs de son développement ( transports, habitat …etc…) retard qu’il situe entre entre 20 & 40 ans selon les secteurs.
B. Delanoë ne supporte aucune critique comme Nouvel d’ailleurs.
Le premier n’a aucune compétence en urbanisme ni en architecture, il confond ces domaines avec la promotion immobilière, cf la restructuration du trou des Halles.
Autre exemple, dans le 10e arrondissement c’est une association d’habitants qui organise une consultation de professionnels concernant la restructuration d’un îlot, qu ‘une densité excessive guette. Les équipes ne seront pas rétribuées
car cette consultation non officielle ne bénéficie d’aucune subvention.
Le second figure dans le TOP 5 des architectes qui bénéficient de la commande Publique…du président de la rex-publique et qui amuse la gallerie avec ses
caramels durs du quai Branly . Il ne figurera pas sur les plaques commémoratives du Musée de l’Homme du Trocadéro , au lieu de la Résistance.
Victor





 
la reine des belges

09/02/2007
00:34
émission savoureuse sur les délires turkm&egra

Métropolitains continue à être une excellente émission. Notamment avec le numéro d'hier consacré aux délires architecturaux de l'ex-leader du Turkménistan (cf le livre de David Garcia "le pays où Bouygues est roi", d'ailleurs il parait qu'un type aurait rapporté que Martin B. lui aurait confié que ledit tyran lui rappelle furieusement son paternel). Bon on se marre mais enfin y'a pas vraiment de quoi.

En seconde partie, l'ingénieur Bertrand Lemoine parle de l'aménagement parisien hors les murs et notamment des réseaux urbains. C'est un peu instructif. En fait pas tant que ça pour les passionnés de Paname qui depuis longtemps sont tous capables de tracer sur une carte le cours de la Voulzie et même celui de la Dhyus, qui connaissent l'écartement des arches de l'aqueduc de la Vanne, les limites extrêmes de son débit (de 190 à 418 litres par seconde pour une moyenne de 315) et qui même si vous leur crevez les yeux seront capables de dessiner en moins de 17 secondes et en coupe le siphon d'Ormoy qui permet le passage de la vallée de l'Essone, siphon qui se montra difficile à installer vu le terrain mou et tourbeux. Vous me direz que tous ces gens, aussi férus soient-ils sur toutes ces foutaises dont Lemoine n'a d'ailleurs pas parlé hier, trop occupé qu'il était à disserter sur la topographie des champs d'épandage où poussent les bonnes patates de la banlieue, tous ces casse-couille dira-t-on, n'ont qu'à se la fermer et c'est vrai donc je la ferme. De toutes façons la discussion entre Chaslin et l'ingénieur Lemoine c'est quand même intéressant et intelligent donc un plaisir à l'écoute.

A part ça et bien que Chaslin ne s'en soye pas vanté il y a un sacré bouleversement dans Métropolitains depuis 6 mois. 6 mois c'est le temps qu'il aura fallu à certains pour digérer le nouvel indicatif de l'émission. L'excellent Arkan a été remis au placard et remplacé par un le morceau LUXEMBOURG tiré d'un concept-disque lounge-branchaga de 2003 intitulé Métropolitain (mais si), et rassemblant une dizaine de morceaux dont le dernier, titré LUXEMBOURG on se demande un tout petit peu pourquoi. Enfin on finira bien pas s'y faire. Hélas de hélas je n'avais pas pris la précaution de noter toutes les références des anciens indicatifs (sauf ARKAN bien sûr, la très belle marche qui faisait l'ouverture). Il y avait Shaitan je crois et puis encore une autre, ah zutre. Si quelqu'un de pointilleux ou de bargeot a noté tout ça merci de me le communiquer car ça manque dans mes fiches (en échange j'envoie très belle photo du siphon).

la reine des fiches
 
badminton

09/02/2007
00:36
pardonnez a cet ivrogne

c'est la Dhuys bien sur pas la Dhyus
 
Nazdeb

07/03/2007
20:29
re : métropolitains de François Chaslin

Est-ce que quelqu'un habitant près de la maison de la radio peut aller étrangler l'invité de Chaslin qui n'arrête pas de dire "n'est-ce pas ?" dans toutes ses phrases, c'est SAOULANT !!
Sujet passionnant, la toponymie, mais traité en ce moment de façon pas très approfondie, j'ai l'impression, c'est limite de n'anecdote.



 
laurent

08/03/2007
09:09
meaning of liff

Oui et en plus le mec a l'air de se prendre pas mal au sérieux en plus. Je crains qu'il n'aye saboté le sujet. François Chaslin est hilare, mais c'est parce qu'il ne connait visiblement pas les décraqués ni le jeu "meaning of liff" bien connu des collectionneurs et d'ailleurs mis en oeuvre occasionnellement sur DDFC, notamment dans le fil Crimon d'une pipe les 21& et 22 juillet (Frettecourt ; beaudéduit ; Bouzencourt ; Lamotte-Warfusée ; Grézieux-le-fromental ; Cendrecourt ; Issy-l'évèque ; Fresney-le-vieux ; Andorre-la-vieille ; sans oublier Chilleur-aux-bois, Conchil-le-temple, Crottes-en-Gâtinais et Marchélepot)
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=26 118&debut=0#26210&page=1

Pour le reste, ce Jacques E. Merceron semble plus un passionné qu'un véritable spécialiste.
http://www.lire.fr/entretien.asp?idC=43191&idR=201&i dTC=4&idG=

A part ça hier soir dans le même Métropolitains, excellent moment excellent juste avant le calendrier (entre 36'30 et 38'30 sur le fichier real), avec l'évocation d'une maladie rare qui grèle les cuisses des femmes dans quelques immeubles dont le dernier de Mirallès. Chaslin est plied.

Laurent
 
Nazdeb

08/03/2007
11:06
re : métropolitains de François Chaslin

Cette maladie de la peau, quels en étaient déjà les facteurs supposés, il y avait l'assèchement de l'air dans ces bâtiments, et un autre il me semble...?

Sinon ça veut dire quoi 'liff' ? Je sais que le jeu de mots apparaît au générique du film des Python précieusement celé en ma dvdthèque d'ailleurs mais j'en ignore désespérément le sens, les sites de traduction sont muets.



 
Nazdeb

08/03/2007
11:09
re : métropolitains de François Chaslin

Tiens, un nouveau candidat pour MoL, non repéré dans le fil indiqué par Laurent
http://www.villorama.com/arnac-la-poste.htm



 
A. Fone

08/03/2007
11:53
re : métropolitains de François Chaslin

Et pourquoi ne pas citer les lignes ferroviaires célèbres, comme celle qui va de Mézidon à Monsalvy ?
 
Henry Faÿ

05/05/2007
11:45
autoportrait d'un maire bâtisseur


Je ne saurais dire si François Chaslin avait quelques arrières pensées politiques en tête en consacrant à Georges Frêche, ancien maire de Montpellier, sa dernière émission. Diplômé HEC, professeur d'histoire ancienne, Georges Frêche a dirigé la mairie de Montpellier de 1977 à 2004, il est actuellement président du Conseil Régional Languedoc-Roussillon, président de la Communauté de l'agglomération de Montpellier, toujours membre du Conseil Municipal et a réussi à se faire exclure du Parti Socialiste pour "propos non compatibles avec les valeurs d'égalité et de respect des droits humains ».

Il a été question de l'opération Antigone, et pourquoi cette dénomination, dont François Chaslin a fait l'éloge, du choix de l'architecte catalan Ricardo Bofill au style néo-classique, du projet de rebaptiser Septimanie la région Languedoc-Roussillon, du devenir des quartiers historiques, mais il semble qu'à Montpellier ils ne soient pas prêts de se muséifier définitivement, de l'intercommunalité englobante et envahissante que pratique la "surdouée", de l'application aux villes des méthodes du marketing, des ambitions mondiales de la ville et de bien d'autres choses. Il a dit pis que pendre de la gestion actuelle de la Grande Motte, peu dynamique selon lui et condamné à l'échec parce que, vous savez, c'est moins cher d'aller passer ses vacances dans un quatre étoiles sur une plage en Turquie.
Une émission fort intéressante, il faut le reconnaître, et fort utile pour ceux qui brûlaient d'en savoir plus sur la personnalité assez spéciale de l'ancien maire de la surdouée.


Pour votre info, je fais un petit cop'coll d'un extrait de la notice wikipédia (semi-protégée) consacrée à Georges Frêche:

Les grands projets
On peut citer notamment la création d'un nouveau quartier à la fin des années 1970 : Antigone par l'architecte Ricardo Bofill mais aussi de celui du Millénaire, une zone économique, à la fin des années 1980, qui vient prolonger le développement de la ville vers l'est ou encore au centre-ville l'édification du Corum (centre de congrès et opéra).

Les années 1990 voient se construire la piscine olympique, au sein du réseau des médiathèques la « centrale » Émile-Zola, la première ligne de tramway, implantation de la Faculté des sciences économiques et d'AES sur le site de Richter.

Au cours des années 2000 les grands projets continuent : zone ludique et commerciale Odysseum, quartier Nouveau Saint-Roch, deuxième ligne de tramway, chantier du musée Fabre, nouvel hôtel de ville.

Il a donc imprimé sa marque sur la ville en tant que bâtisseur. Ces programmes de construction ont été très coûteux mais, sur le long terme, ils se sont indéniablement affirmés comme positifs et même essentiels. Ses adversaires critiquent le caractère autocratique et mégalomane de ces décisions ; ses réalisations ambitieuses pour Montpellier n'ont pas diminué. Tout ceci correspond à la devise promotionnelle des années 1980 : « Montpellier, la surdouée ».



 
Laurent Nadot

27/06/2007
20:15
le totalitarisme des écolos

Je me demande qui est le charlot agressif qui ne laisse pas Chaslin finir une seule phrase, et qui avance qu'avoir une bagnole à paris ça coute 1000 euros par mois. Ben voyons. je souligne juste cette énormité car tout est de cette eau. Il peut bien tenter de donner des leçons de réalisme à son interlocuteur, ce type n'a vraiment aucun sens des réalités. C'est une sorte de petit enragé, et visiblement un intégriste de belle facture.

Ah mais oui, suis-je bête, c'est un élu Vert et adjoint au maire de Paris (du coup je parie 50 $ que c'est un ancien commnuniste qui n'a pas osé passer au FN). Bonjour l'intolérance. Avec ce genre de candidats au soviet suprême, il ne faut pas s'étonner si les Verts courent tout droit à la dissolution. A une intelligence politique infirme, ce parasite sonore et institutionnel ajoute une incapacité à laisser parler son interlocuteur. Il pourrait donc remplacer Ali Baddou, on verrait à peine la différence.

LRDB
 
Nazdeb

28/06/2007
11:21
re : métropolitains de François Chaslin

Eh ben voilà, à force de vitupérer tu as raté l'interviou du photographe italien Niedermeyer qui venait juste après....

Il était un brin persifleur Chaslin, il a introduit le dialogue par une désopilante Complainte de l'heure de pointe par Joe Dassin.
Autant l'autre faisait le politicard et tordait ou floutait les faits et les chiffres à son avantage (la fameuse citation tronquée de Pompidou, il faudrait "adapter la ville à la voiture"), autant quelques biais et focalisations de Chaslin ont inutilement embrouillé le débat (Baupin veut parler des banlieusards qui pour se rendre par métro à un autre endroit en banlieue doivent forcément passer par Paris... Chaslin ne comprend pas et insiste à plusieurs reprises pour les qualifier de "parisiens", juste pour servir son point de vue).
Chaslin se plaint de ce qu'il est difficile d'accéder à Paris en voiture depuis la banlieue. Parce qu'il croit que ce serait plus facile s'il n'existait pas de transports en commun et que tout le monde dût venir par la route ? Les embouteillages (dont ce sont avant tout les voitures qui sont la cause...) sont déjà assez étouffants comme ça, j'en connais un vendredi dernier qui s'en serait bien passé...

Le passage PC-FN, ça commence à dater ma chère, l'époque est plutôt au passage FN-UMP (cf. derniers scrutins...)



 
Henry Faÿ

28/06/2007
18:42
le très courtois débat F. Chaslin D. Baupin


La reine devrait régler un peu mieux son sonotone. Le débat François Chaslin Denis Baupin était de part et d'autre parfaitement courtois, je dois dire que François Chaslin, c'est sa manière de faire, cherche toujours à rendre la réponse facile à son interlocuteur, à lui tend des perches, à désamorcer l'agressivité de ses questions, à minimiser les critiques et à faire quelques compliments.

Donc le débat s'est bien déroulé, pas tout à fait comme celui qui a opposé Jacques Vergès à Brice Couturier.
J'ai été quelque peu déçu que François Chaslin continue de faire l'éloge du texte de Michel Deguy, "très bien écrit", dit-il, la destruction de Paris (sic), article bête et méchant paru dans Libération qui n'est qu'un tissu de carabistoouilles monstrueuses, dont j'ai fait la critique que je joindrai en appendice.

Denis Baupin a bien répliqué que ces intellectuels de très haute réputation qui jadis sa faisaient les avocats de nobles causes se considérent comme un aristocratie qui considère désormais comme sacrés ses petits intérêts de citadins, pas tous, par exemple Edgar Morin. Pierre Bénichou directeur du Nouvel Obs estime qu'il avait gagné suffisamment gagné d'argent dans sa vie pour ne plus avoir à prendre le métro.

François Chaslin estime que les cyclistes "n'existent pas". Ca, c'est un argument typique de bagnolard. Mais si les cyclistes "n'existent pas", les écolos ne font que leur boulot en cherchant à les "inventer".

François Chaslin trouve que certains quartiers qu'il fréquente sont déserts, (c'était un argument de Michel Deguy), par exemple certaines zones du XIIIe mais d'autres sont très animées, par exemple la Butte-aux-Cailles, pleine de petits restaurants très accueillants. Denis Baupin cite des quartiers très animés, rue Oberkampf, Ménilmontant. On ne peut pas tirer d'argument bien fort du caractère un peu mort de certains quartiers, c'est vraiment très variable.

François Chaslin estime que le cyclisme, c'est générationnel. Je conteste ça, dit Denis Baupin, il estime qu'on peut être cycliste de dix à quatre-vingt ans, je crois qu'il n'a pas tort. Mais que ça soit générationnel ne serait pas un argument totalement décisif, la tranche d'âge vélo-compatible ne serait pas à négliger.

François Chaslin passe à des questions plus fondamentales, il dit que la municipalité a été très vite en agissant sur la matérialité de la chaussée et complimente l'adjoint: "seule façon de faire" et "une très bonne stratégie" mais déplore la segmentation des espaces, comme si tout ça était l'oeuvre "d'un ingénieur fou, qui serait peut-être vous". Denis Baupin répond qu'il est d'accord mais que ce n'est pas de sa faute, c'est parce qu'on n'a pas adapté la législation, on applique le code de la route dans les villes, où il n'y a pas de route. Pour chaque modification, il faut prévenir les automobilistes d'où cette prolifération de panneaux de signalisation en tous sens, qui sont imposés par le code de la route et que le Préfecture de Police exige. Conséquence, la ville a tendance à s'enlaidir.

Denis Baupin dit qu'une majorité d'automobilistes estime qu'il est juste de réduire la place de l'automobile (incontestable). Il estime que le nombre de 4X4 est très préoccupant, qu'ils sont très dangereux. La moto dit François Chaslin est le fruit de votre politique, ce que conteste Denis Baupin, peut-être pas tout à fait de bonne foi, qui admet qu'avec la moto, sur le plan technique, il n'y a pas de réponses.

François Chaslin dit à son interlocuteur qu'il a failli être ministre. Oui, presque, mais quelques conditions n'ont pas été remplies.
La France est urbanisée sur les kilomètres et des kilomètres. Certes, certes, répond Denis Baupin on ne va pas interdire à tous ces gens d'utiliser leur voiture mais il faudrait des automobiles moins grosses, moins gourmandes.
La discussion sur l'étalement urbain aurait pu être poussée plus loin.

François Chaslin rappelle à son interlocuteur qu'il a eu la maladresse de dire "ceux qui ont choisi de vivre en banlieue", en fait c'était une réponse à un journaliste du Nouvel Obs qui disait avec arrogance vouloir à la fois son jardin et venir à Paris en automobile.

François Chaslin embrouille un peu la discussion en considérant que les habitants de la banlieue sont des parisiens, qu'ils ont des droits sur Paris, donc on ne sait plus très bien de quoi on parle. Mais oui, réponde Denis Baupin, c'est bien pour ça qu'on améliore les transports collectifs et il donne quelques exemples. Il dit que c'est absurde que les transports banlieue banlieue transitent par Paris. Denis Baupin plaide pour une rocade de métro à l'extérieur. Il dit que le maire de Clichy-sous-Bois réclame un tramway qui améliore les relations avec Paris. Mais c'est l'affaire de deux générations dit François Chaslin. Pas tant que ça, dit Denis Baupin, dans la région parisienne on consacre 100 euros par an par habitant, à Londres et à Madrid, 400. Denis Baupin serait favorable à des recettes spécifiques pour les transports collectifs, qui appliquent le principe pollueur payeur, et suggère que les autoroutes franciliennes pourraient être payantes.

Autre reproche, dit François Chaslin, les livraisons. toujours aimable, il dit que le livre de l'adjoint fourmille de bonnes idées intéressantes. C'est vrai, dit Denis Baupin, "on s'est pas mal frités avec les livreurs", mais il y a eu une bonne concertation, ils ont même eu les félicitations de la Chambre de Commerce et et que leur système est tellement génial que toutes les villes de France sont en train de le copier (de France seulement?). Il faut sanctuariser les espaces de livraisons, qui sont souvent squattés par les commerçants eux-mêmes.
François Chaslin trouve insupportable qu'on chope une amende de 35 euros pour avoir acheté un paquet de cigarettes. Vos n'avez qu'à ne pas fumer, répond Denis Baupin qui plus sérieusement fait remarquer qu'on n'a pas besoin de sa voiture pour acheter des cigarettes.
Denis Baupin dit qu'une automobile en ville coûte 1000 euros pas mois, que favoriser les automobilistes, c'est favoriser, toujours les mêmes, ceux qui ont plus ou moins les moyens. Il dément que sa politique soit contre les familles et soit néfaste à l'économie, et fait valoir que de plus en plus de familles s'installent à Paris.

Autre sujet, la détestation de Denis Baupin pour deux équipements d'une autre époque, les voies sur berges et le périphérique.

François Chaslin trouve que ces voies sur berges sont tellement belles un jour de pluie. Denis Baupin dit que si elles sont belles, il faut les rendre aux piétons, c'est d'ailleurs ce que fait la municipalité pendant l'été lors de l'opération Paris-plage qui rencontre un succès immense.
C'est vrai que si un site est beau, c'est absurde de la livrer à l'automobile, car l'automobile ne peut que détériorer un site, et c'est à pieds qu'on peut pleinement jouir de sa beauté sans avoir à s'occuper de celui qui est derrière, qui est devant, qui vous fait une queue de poisson etc. François Chaslin dit que c'est un spectacle magnifique pour des dizaines de milliers de personnes. Denis Baupin lui répond que libéré des voitures, ça serait magnifique pour dix fois plus de personnes.

Le périphérique. François Chaslin ne nie pas les nuisances de ce monstre, bruit infernal, niveau de pollution insupportable, mais il n'est pas d'accord avec les travaux de couverture, pas assez jolis. Pas assez jolis, pourtant, ils ne sont pas mal dit Denis Baupin un peu étonné. François Chaslin dit qu'il a voulu dire à l'intérieur. Ah, vous voulez dire pour les voitures, toujours les mêmes... Et François Chaslin trouve que malgré tout, c'est quand même pas si mal ce périphérique, avec ses ponts, avec ses "beaux arbres". Ses beaux arbres, tu parles, je me souviens du massacre qu'ils ont fait dans le bois de Boulogne pour la faire passer à proximité de la Place Dauphine!


 
LRDB

28/06/2007
21:59
cornegidouille

Baupin est tout sauf courtois. Sa courtoisie est la même que celle d'Ali Balourd. Les enragés politiques nous pompent l'air, et celui qu'on eu hier soir était la version écolo de Geroges Marchais. Intellectuellement ridicule, je maintiens.

D'ailleurs la véritable différence entre ces deux types n'est pas leur appartenance à des camps opposés, mais à des profils intellectuels différents : c'est que l'un est simpliste, binaire, manichéen, et excité. Tandis que l'autre est subtil, fait la part des choses, et fait preuve d'humour.

Bon je vais réécoute attentiement l'émission (jai loupé les 10 premières minutes), et on va voir ce qu'on va voir

LRDB
 
LRDB

28/06/2007
21:59
re : métropolitains de François Chaslin

oupse I meant
 
Henry Faÿ

28/06/2007
23:43
mauvais procès

<<Baupin est tout sauf courtois. Sa courtoisie est la même que celle d'Ali Balourd. Les enragés politiques nous pompent l'air, et celui qu'on eu hier soir était la version écolo de Geroges Marchais. Intellectuellement ridicule, je maintiens.

D'ailleurs la véritable différence entre ces deux types n'est pas leur appartenance à des camps opposés, mais à des profils intellectuels différents : c'est que l'un est simpliste, binaire, manichéen, et excité. Tandis que l'autre est subtil, fait la part des choses, et fait preuve d'humour.>>

Je ne vois pas à quel moment dans cet interviou Denis Baupin a manqué à la courtoisie, ses propos étaient mesurés, aucunement ridicules, absolument pas manichéens, ni simplistes ni binaires et son argumentation dans l'ensemble bien construite et convaincante, ce que François Chaslin a par moment reconnu. Pas le moindre rapport avec Ali balourd ni avec Georges Marchais. Présentés avec amabilité, les arguments de François Chaslin étaient eux sinon ridicules du moins peu pertinents par exemple que les cyclistes à Paris "n'existent pas" et il lui fait de mauvais procès en relayant d'idées que sa politique est anti-banlieue. Et puis, il faut bien que les écolos aient de temps la parole, en dehors de la case très matinale occupée par Ruth Stegassy dont les intervenants sont souvent manichéens et parfois mais pas toujours simplistes.


 
Henry Faÿ

28/06/2007
23:49
la diatribe de Michel Deguy contre B. Delanoë

Chose promise chose due, voici ma réponse à l'article jugé si bon par François Chaslin, si vous avez assez de courage pour la lire. Que d'idioties dans cet article!

******************************************************

La diatribe de Michel Deguy
contre la politique des transports
de Bertrand Delanoë


Une diatribe contre la politique des transports de la Municipalité conduite par Bertrand Delanoë est parue dans Libération le 24 janvier 2007. En fin d’une émission récente de l’esprit public Philippe Meyer l’a citée et en a fait l’éloge avec de la gourmandise dans la voix et dans sa dernière émission, François Chaslin a fait de même. Quand on lit ce texte, on y trouve un salmigondis d’artifices rhétoriques, de confusions en tous genres, d’outrances verbales, d’erreurs factuelles, de partialité bagnolarde accompagnée de mépris pour l’opinion des parisiens et même pour les droits des handicapés. Je vais tenter un examen de ce texte.


En gelant la circulation, la mairie a instauré un «couvre-vie» sur la ville.
La destruction de Paris
Par Michel DEGUY
Article paru dans Libération mercredi 24 janvier 2007
Michel Deguy est écrivain, universitaire, directeur de la revue Po&Sie.


<<Paris n'est plus une très grande ville. C'est une agréable cité, qui ressemble à un gros bourg paisible. Souvent le soir, traversant le boulevard Saint-Michel ou le Saint-Germain, à l'heure où Londres, New York grondent, j'aperçois un bus ou deux, vides aux trois quarts, trouant la nuit; quelques piétons se hâtent chez eux, comme dit le romancier.>>

Déjà au titre, la destruction de Paris on pourrait répondre que tout ce qui est excessif est insignifiant. Un « gros bourg paisible » ? Vraiment n’importe quoi. Où l’on voit que quand on laisse libre cours à se subjectivité on s’égare facilement. Michel Deguy parle de Saint-Germain qui n’est pas si désertique, il pourrait aussi parler des Champs-Élysées qui ne désemplissent pas, de la Gare du Nord, la plus grande d’Europe, de l’aspect qu’offre la Gare Saint-Lazare à sept heures du soir.
Dans une émission d’Alain Finkielkraut il s’est aventuré à faire l’éloge des grandes métropoles asiatiques qui sont si excitantes à la vue pour le visiteur occidental mais qui sont complètement congestionnées et qui pour leurs habitants, ce sont des enfers dont on n’a pas idée.



<<Les rez-de-chaussée commerciaux ont mis la veilleuse.>>
C’est tout à fait faux. Il n’a qu’à ouvrir les yeux, la vitalité commerciale de Paris est étonnante, incroyable le nombre de commerces de toutes sortes qui se créent chaque jour dans tous les quartiers.

<<Les surgelés Picard grelottent.>>
Que les surgelés Picard grelottent, ça vaut mieux.

<< Les SDF déplient leur couchage de carton.>>
Que les SDF grelottent, c’est plus préoccupant l’abbé Pierre, ses successeurs et les enfants de Don Quichotte ne seront jamais de trop et c’est un domaine où tout est à faire mais Paris est la ville de France qui en proportion dépense le plus pour l’action sociale.


<<J'accuse la mairie de Paris d' «entrave à la circulation», délit punissable.>>

Dans l’esprit de Michel Deguy, la circulation, c’est la circulation automobile. Il semble ignorer que la circulation automobile par l’espace qu’elle occupe est aux prises avec une contradiction interne, qu’elle engendre encombrements, pollution, nuisances et finalement lenteur et inefficacité. Les circulations douces, il les méprise et ce qu’il dit des transports en commun, on le verra par la suite, n’est guère pertinent.
La punition infligée à la Mairie, ce serait un désaveu massif de l’opinion annonciatrice d’une gamelle aux prochaines élections, or des sondages répétés ont montré que l’opinion est en faveur de ces mesures qu’elle attendait.

<<Ils ont voulu la province ¬ le tramway obsolète, la plage ou la pétanque, la piétonisation villageoise, les maraudes ou les parcages des gros autocars touristiques, les quartiers chichi, les foires à brocante et à charcuterie.

Quiconque fait le bilan des activités culturelles, musique, opéra, théâtre (cinquante théâtres privés à Paris), cinéma (Paris, capitale mondiale incontestée de la cinéphilie), musées y compris de nouvellement créés, expositions sensationnelles, manifestations ne pourra pas dire qu’ « ils » ont « voulu la province ». C’est de la vaine polémique, une injustice totale et un total mépris des faits. Le tramway n’est absolument pas obsolete, c’est être obsolete de penser ainsi, c’est confondre le tramway pittoresque et brinqueballant qu’on trouve encore à Lisbonne avec les tapis roulants high tech dont s’équipent de nombreuses villes soucieuses de la qualité de la vie. La plage (Paris-plage) c’est très réjouissant, peut-être un peu trop peuple pour l’intellectuel germano-pratin. La piétonisation n’est absolument pas villageoise, ou alors Francfort-sur-le-Main capitale allemande de la finance est un village, Michel Deguy n’a qu’à aller y faire un tour pour s’en rendre compte. Les parcages des gros cars touristiques datent de bien avant l’accession de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris. Ils ont leur utilité, le tourisme n’étant pas une activité économique négligeable. Michel Deguy peut-il nous dire quels quartiers sont chichis ? En quoi le sont-ils ? Et qu’est-ce que ça veut dire chichi ? C’est de la ronchonnerie caractérisée teintée de mépris. Qu’est-ce que Michel Deguy a contre les foires à brocante qu’on trouve dans toutes les villes du monde et qui sont tout à fait réjouissantes? Elles ont entre autre le mérite de sauver de la casse des objets anciens qui peuvent avoir une certaine valeur artistique. Elles rendent service aux vendeurs comme aux acheteurs. Qu’est-ce que Michel Deguy a contre la charcuterie à moins qu’il ne soit musulman, juif pratiquant ou végétarien ?


<<Le commerce a horreur du vide? Qu'on lui donne (?) les grandes places et les larges trottoirs; couverts à chaque fête (c'est tout le temps) de baraques de bois accolées où les crêpes, boudins et autres pots d'étain, attisent la convoitise de l' occasion. La fripe a rasé la librairie au Quartier-ex-latin; la plus-belle-avenue-du-monde (sic) est affermée par la boutique.>>

Si on considère toutes les institutions vouées au savoir et dont le prestige ne se dément pas, le Quartier Latin reste bien le Quartier Latin. La fripe ou plutôt la fringue, désolante en effet qui a envahi le Quartier Latin, il serait bien injuste de l’attribuer à Bertrand Delanoë, le mal a été fait bien avant lui sous Chirac et Tiberi en particulier mais je lui ferais observer que si le Boulevard Saint-Germain est de ce point de vue sinistré, les petites rues adjacentes résistent très bien, on y trouve d’excellentes galeries, des magnifiques librairies de livres anciens et modernes, d’admirables antiquaires et toutes sortes de merveilles imprévues. Quant à la plus-belle-avenue-du-monde, je ne vois pas en quoi la boutique pourrait lui nuire, elle est faite pour les accueillir depuis que les belles demeures aristocratiques ont cédé la place aux immeubles de rapport.


<<Faute d'agrandir Paris en annexant la banlieue, on a transformé Paris en banlieue. Huit millions d'urbains sont traités de, et en, banlieusards; et les intra-muros, ces malheureux deux millions immuables bouclés à jamais dans leur ceinture et leur périphérique, obéissant à une poignée de dogmatiques omnipotents, subissent, paralysés, une transformation dévastatrice de leur Ville.>>

Agrandir Paris en annexant la banlieue, c’est un programme qui dépasse l’actuelle municipalité de la Ville de Paris, qui sans doute en rêve et qui fait des efforts de concertation avec les municipalités voisines. Les deux millions immuables ne sont pas si malheureux que ça, s’ils l’étaient, ils ne payeraient pas aussi cher pour se trouver bouclés. Quant à la transformation dévastatrice, je voudrais bien qu’on m’explique un peu ce que ça peut bien être.

<<On a détruit les grandes et belles avenues, jadis à la fois encombrées et rapides, les voici découpées en couloirs incompréhensibles, obstruées de trottoirs médians au profit de sinistres allées centrales avec leurs arrêts de bus en guérites-miradors au milieu de la chaussée. Partout les panneaux contradictoires, les Decaux exhibitionnistes, les interdictions peintes sur le bitume. La ville fléchée à mort se traîne.
Montparnasse, Port-Royal, Gobelins, Saint-Marcel, Rivoli, Magenta, Sébastopol, Jean-Jaurès, l'axe Pigalle-Père-Lachaise, des kilomètres d'autres voies étranglées. Tout doit s'enfiler dans une interminable queue leu leu monomaniaque d'un exode harassé. A contresens, ils ont réussi cette prouesse d'installer à la fois la thrombose latérale et le vide central, le bouchon et le désert! Les deux mauvais opposés se gênent, conjuguant le pire, au lieu que les deux beaux contraires associés s'ajointent, la «spaciosité» avec l'animation.>>

On n’a absolument pas détruit les grandes et belles avenues, qui étaient jadis encombrées et pas rapides du tout, d’ailleurs celles qui n’ont pas été aménagées sont toujours encombrées et toujours pas rapides. On les a considérablement améliorées, moi qui habite près du Boulevard de Magenta, je peux en témoigner. On y a planté des arbres, créé des pistes cyclables, l’opération était audacieuse, le résultat est très convaincant, il plaît beaucoup aux riverains qui en aucun cas ne voudraient qu’on revînt en arrière. Ce Boulevard de Magenta qui était un cauchemar pour ses riverains a retrouvé une certaine aménité, les terrasses de café sont devenues sympas. Quant aux interdictions peintes sur le bitume, il y en a toujours eu. Je note que c’est une réalisation que l’opposition de droite se garde bien de contester. J’ai une note qui précise que sur cette artère, la vitesse moyenne de circulation est passée de 9,5 km/h à 11 km/h. Les mesures acoustiques montrent, je vous épargne les chiffres, que le bruit a baissé de plusieurs décibels. 278 locaux commerciaux nouveaux ont vu le jour.


<<Dans la rue du Bac, un de nos rares axes Nord-Sud, et qui va se rétrécissant du Saint-Germain à la Seine, il n'y avait que deux files, et déjà saturées; on vient d'en supprimer une, en «autorisant le stationnement à seule» fin d'enrayer plus encore le débit!>>

C’est bien mal connaître la géographie de Paris que de prétendre que la rue du Bac est un des rares axes Nord-Sud. C’est une idée sinistre et absurde de faire de cette merveilleuse rue à la fois pieuse et aristocratique, lieu de pèlerinage et rue musée, sous ma plume, c’est laudatif, où il est si agréable de faire du lèche-vitrine haut de gamme un axe Nord Sud pour les automobiles. Si on voulait faire quelque chose de bien pour cette rue, il faudrait la piétonniser définitivement. Idem, par exemple, pour la rue de la Gaîté qui est d’un autre style mais qu’on pourrait beaucoup améliorer en virant les bagnoles et aussi les sex-shops si la législation le permettait.

<<A-t-on augmenté le nombre des taxis et des bus? Nullement. A Londres, ils se touchent; à New York on ne voit qu'eux. Ici on les cherche.>>

Les bus ne dépendent pas de la municipalité, ils sont sous la responsabilité du gouvernement qui est de droite et qui est peu soucieux de rendre pas la vie facile à une municipalité de gauche. Les taxis sont peu nombreux, c’est tout à fait exact, mais on touche là à une des plus graves blocages de notre société. Ce n’est pas à Bertrand Delanoë qu’il faut demander des comptes mais à Charles Pasqua qui a officialisé le détestable système des plaques, le rendant plus intouchable que jamais car les plaques représentent l’unique fortune de ceux qui les détiennent. Qui se frottera à ce très mauvais système, de toute évidence, s’y piquera.

<<Il n'y a que le métro qui fonctionne bien, où l'on s'entasse. Tout ça pourquoi? Pour les vélos, les rollers, le jogging. Ils remodèlent Paris pour le dimanche des cyclistes et des familles. Pour cent vélos et quelques patins, ils vont fermer les voies sur berge et rêvent de «piétonniser» la Concorde. Le piéton roi a la priorité absolue, ce monstre légal, cette faute de jugement.>>

Le vélo, les patineurs ce n’est pas que pour le dimanche. Fermer les voies sur berges, c’est restituer dans sa plénitude un des plus beaux sites urbains qui soit, défiguré par cette détestable autoroute urbaine, un des plus graves saccages qui ait été commis. Piétonniser la Concorde, c’était une très bonne idée, elle était de Jean Tiberi, c’est l’équipe de Delanoë qui l’a abandonnée au tout début de la mandature, on peut le regretter. Plût au ciel que le piéton fût roi. Le piéton, c’est vous et moi, c’est encore le plus légitime des utilisateurs de l’espace urbain, le plus doux, le plus aimable, le plus disponible, le plus sensible à le beauté des lieux et la marche est un excellent moyen de déplacement, comme on s’en rend compte les jours de grève des transports publics. Le monstre, c’est la brutale cohorte des automobiles dévoreuses d’espace ce qui d’ailleurs apparaît souvent dans les commentaires des étrangers qui visitent Paris, ils disent que c’est une ville invivable.


<<Est-ce au nom d'un principe de réalité? Au contraire. Ni de plaisir. Parce que le Parisien n'est pas, et ne veut pas se faire, cycliste. Le Parisien n'est ni hollandais ni chinois. C'est dommage mais c'est comme ça.>>

Au nom de quoi Michel Deguy se fait-il l’interprète autorisé de la volonté et de la nature vélo-non-compatible des Parisiens ? Jusqu’à présent, les circonstances étaient défavorables à la bicyclette mais si ces circonstances changent, les parisiens ne seront-ils pas séduits par ce mode de transport simple, silencieux, économique, efficace et agréable et bien adapté à une ville de dimensions moyennes?


<<Premièrement il a «peur»; il croit que l'automobiliste veut sa mort. Deuxièmement, on l'a persuadé que l'air était irrespirable; ce qui est entièrement faux. (Attention: c'est un cycliste qui vous parle.) On ne s'étouffe que dans le métro.>>

Les voies cyclables sont justement faites pour que le cycliste ou celui qui aspire à l’être ait moins peur.

<<La Ville lumière est passée au couvre-feu, couvre-vie. Or ce qui compte, c'est l'animation. La vitalité d'une grande ville se mesure aux déplacements qu'on y doit et peut faire. Une ville mondiale n'est pas faite pour la promenade, le lèche-vitrines, les touristes. Attrape-soldes ou vacanciers, ils sont surnuméraires, parasitaires... Très importants, certes, mais secondaires. Le tourisme n'est pas le but, mais la bonne conséquence. Il ne faut pas prendre la marge pour le centre; erreur la plus répandue aujourd'hui.>>

Absolument rien ne permet de dire que la Ville Lumière est passée au « couvre-vie ». C’est une affirmation totalement gratuite, tout prouve le contraire. Rien ne dit que le nombre de déplacements a diminué, une étude de l’Observatoire des déplacements à Paris montre que la vitesse des automobiles dans Paris intra-muros a baissé de 1992 à 2001, passant de 21 à 16,5 km/h et qu’elle est restée stable à environ 16,5 km/h de 2001 à 2004. C’est incroyable ce dogmatisme avec lequel Michel Deguy prétend savoir pourquoi est fait et n’est pas fait une ville mondiale. Je ne vois pas pourquoi dans une ville très active la promenade, le lèche-vitrine qui favorisent le commerce donc l’activité économique ne devraient pas être favorisés. Le tourisme est une activité qui va bien avec le statut de ville mondiale, une ville mondiale, on veut la voir, elle est importante en particulier pour l’emploi mais aussi pour ses recettes financières son développement peut, si on a quelque sens des réalités économiques fort bien être considéré comme un but.

<<Paris n'est pas une plage, ni une station de ski; Paris-pétanque, Paris-pêche, Paris-pique-nique, ce n'est pas le programme.>>

Mais qui a dit que Paris était une plage ? Ce n’est pas parce qu’on reprend pour quelques semaines à l’automobile de l’espace qu’elle a accaparé pour la détente à la belle saison que Paris devient une plage. Et qu’est-ce que ça veut dire, « ce n’est pas le programme ». Qui donc est ce Michel Deguy pour dire ce qu’est et ce que n’est pas le programme ? A-t-il obtenu la majorité aux élections ?

<<L'activité primaire, comparable (banalement) à celle d'un organisme, un scanner imaginaire en montrerait les vecteurs et les synapses d'échanges fourmillants, proliférants, inlassables. L'activité requiert la circulation. Il faut donc remettre en jeu «contradictoirement» les deux conditions de celle-ci: la «spaciosité» et la sanction contre les «stationneurs» abusifs. Démolir tout ce qui réduit la largeur des voies et des vues, et punir durement les «obstructeurs». Rendre à la circulation, au bon stationnement, et aux bons «embarras de Paris» un maximum de surface, ce qui implique de démolir les obstacles, les privilèges d'acier, recoins, vestibules en pavé, ronds-points accapareurs, barrières plantées, trottoirs géants; et conjointement traquer le parking sauvage et redompter le piéton-qui-a-tous-les-droits. Ne pas configurer la rue «pour» l'exception (l'invalide du coin, le corps diplomatique infatué), mais pour l'aisance générale. Faire monter le contentement et non la «râlerie», faciliter la danse des citoyens enlaçant leur ville.>>

On voit que Michel Deguy sacrifierait sans états d’âme la qualité de la vie et l’esthétique de la ville (trottoirs géants, barrières plantées, ronds-points « accapareurs ») à l’activité économique. L’activité requiert la circulation, certes, c’est pourquoi le tout-automobile est si néfaste parce qu’il provoque inévitablement thrombose et inefficacité globale, lui qui aime tant les grandes métropoles asiatiques devrait le savoir. Il y a un bon moyen de concilier qualité de la vie et efficacité économique, c’est mettre en cause l’hégémonie de l’automobile. Et si l’écrivain s’attaque à l’invalide du coin, c’est-à-dire aux handicapés, il va avoir quelques problèmes avec les associations. Il n’a pas intérêt à participer à des réunions publiques, il risquerait alors de recevoir des tomates pourries. Il devrait aussi savoir que s’attaquer aux véhicules des handicapés, c’est aussi d’attaquer aux poussettes, donc aux enfants en bas âge, donc aux jeunes ménages et à la vitalité démographique de la ville. Faire monter le contentement, c’est bien ce que réussit à faire le Maire de Paris puisque plusieurs sondages ont montré, à la surprise de leurs commanditaires, et peut-être à leur déplaisir, que la majorité des parisiens, 52% d’après ce que j’ai lu dans le Paris Obs approuvent sans ambiguïté la politique de restriction de l’automobile, ne croient pas qu’on puisse revenir en arrière et demandent qu’elle soit poursuivie et même accentuée.

Pour ce qui est de la danse, je sais qu’on a vu beaucoup de chorégraphies extravagantes, mais jamais en automobile, car je crois qu’on danse mieux à pied, avec des patins et un vélo qu’engoncé dans une automobile qu’on ne sait jamais où garer.


<<On a tout investi dans la voirie pour la saccager, rien dans le logement. Des millions d'euros furent coulés dans le bétonnage d'obstacles, l'«insularisation» des «quartiers», le «labyrinthage» des circuits; mais les hôtels insalubres brûlent, les églises ou les gymnases sont occupés, les loyers montent.>>

Je n’ai pas les chiffres mais l’examen du budget de la ville montrerait que ce n’est pas exact. Que les loyers montent doit être interprété comme une preuve de succès de la politique, c’est que cette ville qualifiée de déclinante et même d’infernale est en fait très recherchée. Que les églises soient occupées, d’une part ça n’arrive pas tous les jours, d’autre part cela témoigne d’une certaine vitalité de la contestation, donc de la vie civique ce qui est sain et rassurant. C’est aussi la preuve que les plus pauvres n’ont pas renoncé à la ville.


<<Il faut «construire» ¬ mais du logement social, de l'habitation modérée, des cités universitaires. Il faut ouvrir la ville à ses confins, et réinventer de beaux monuments. Ou renoncer à la gloire et à la modernité. Ce qui précisément arrive: le Comité olympique ne s'y est pas trompé.>>

Je crois que la municipalité souscrirait à ces objectifs et qu’elle n’est pas inactive en ce domaine. De beaux monuments, ou qui ont l’ambition de l’être il y en a, par exemple la passerelle qui relie Bercy à la Grande Bibliothèque, le Musée du Quai de Branly, d’autres plus discrets néanmoins remarquables. Pour ce qui est du choix du Comité Olympique, Paris, sur le plan des monuments modernes ne fait pas mauvaise figure par rapport à Londres et il semble qu’il y ait eu de fort sinistres magouilles. En outre mettre l’accent sur les qualités de la capitale britanniques ne signifie pas que l’on nie les mérites de la capitale de la France.

<<Tant qu'il y aura de l'auto-mobile, de tout format, c'est-à-dire vraisemblablement encore pendant tout le siècle, il est capital (c'est le cas de le dire) que les flux de circulation aient leur fluidité. Si vous ne voulez pas que les moteurs à explosion polluent, ce n'est pas le «transport» et ses véhicules qu'il faut entraver, ce sont les machines «à essence» qu'il faut remplacer. Inventez! Et comme il y eut des milliers d'attelages dans une belle odeur de crottin ( «sentez-vous» les vieilles cartes postales haussmanniennes?), il pourrait y avoir des dizaines de milliers de «voitures» d'un troisième type. Ce n'est pas le voiturage qui doit disparaître pour une cité inanimée, interdite comme dans le tableau fameux, c'est le gaz d'échappement! Une métropole doit demeurer un tourbillon attractif; le mouvement l'emporter ¬ en avant.>>

Remplacer les machines à essence par des dizaines de milliers de voitures d’un troisième type, c’est l’utopie d’un certain Jeremy Rifkin, je crois, avouez que ça sort des attributions et des compétences de la Mairie de Paris et qu’en plus, ça ne résoudrait pas les problèmes d’encombrement. En attendant que des inventions miraculeuses aient lieu, il n’est pas mauvais de calmer un peu la circulation automobile à Paris, de promouvoir les circulations douces, les transports en commun et de se soucier de la qualité de la vie, que cela plaise ou non à quelques ronchons rétrogrades lettrés et distingués.

Juin 2007


 
LN

23/01/2008
14:37
France Culture aussi vulgaire que Ricciotti

Ce matin dans Métropolitains, les critiques de l'Equerre et le Compas ont planché sur une polémique récente : la réaction de l'architecte Rudy Riciotti après que le prix de l'Equerre d'argent a été attribué par le Moniteur à une architecture "modeste et non gesticulante", donc à des architectes à la Prouvé, ceux qui mettent le bâtiment au service de la commande, et non à Ricciotti, Dieu auto-proclamé de l'archi branchouille, qui met son art au service de sa mégalo un peu minable.

Les critiques ont essayé de désactiver la polémique, en en niant la pertinence. Pourtant c'est bien par ses prises de position esthétiques (en gros : l'architecture de la frime) que Ricciotti agace, car ses prises de position idéologiques quoique ridicules on s'en fout un peu : elles sont calquées sur celles des intellos officiels, elles manquent d'imagination, et après tout il n'oblige personne à vivre dedans. Il n'en va pas de même quand lui Ricciotti (ça vaut aussi pour un Jean Nouvel) livre du bâtiment public qui, sous couvert de remplir un programme, est en fait un signe fort à la gloire de son concepteur. Bref la mégalo du démiurge qui pète les plombs. En fait le débat n'est pas neuf.

Non il n'est pas neuf ce débat donc on se demande un peu pourquoi il vient de rebondir. Cela dit, il est proche du problème que nous pose France Cultrue depuis septembre 99 : en se transformant en radio branchouille et gesticulante, FC ajoute à sa dé-mission culturelle une forte dose de cette vulgarité définie par Tretiak : il ne s'agit pas de la vulgarité qui choque le bourgeois ou l'aristo, mais de la vulgarité qui brouille les cartes de la qualité et interdit la réfelxion en intoxiquant absolument tous les débats. En effet sur Fc depuis 1999 :
- le documentaire posé et élaboré est remplacé par du dirèque blablatant où on se met en avant
- le producteur qui s'effaçait derrière son sujet a été remplacé par un producteur qui se fait mousser sans traiter le sujet
- l'invité est le faire-valoir de l'animateur gesticulant (le ventilateur Jean Lebrun, le gueulard ali Baddou)
- la culture est remplacée par les sujets mode et les sujets porteurs : en gros l'actu et les clichés contemporains

Laure Adler était une personne éminement vulgaire.
Kessler ou du moins une bonne partie de ceux de sa bande, sont restés sur la même ligne.
Ils ont remplacé une radio pleine de profondeur par une radio d'agités stériles. Certes nombre d'émissions échappent encore à ce vice de communication, ce qui explique que les anciens auditeurs, quoique déçus ou dégoutés, n'ont pas déserté totalement la chaine, dont ils parcourent la grille à la recherche des miettes de culture qui n'ont pas encore été englouties par les ramasse-miettes du boss.
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 1.25 seconde(s) par la technique moderne