Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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ddfc

24/08/2006
23:13
Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 août

À 18h, le journal a brièvement annoncé la mort d'Alain Trutat, un des très grands réalisateurs de la radio publique et de France Culture, très respecté par tous les producteurs de FC d'avant 1997. Prix de la SCAM 1986 pour l'ensemble de son oeuvre. Il avait travaillé avec des gens comme Desnos, Eluard, Georges Charbonnier (couleurs de ce temps), Jean Amrouche... C'est aussi le créateur des ACR, dans la continuité du Studio d'essai de Pierre Schaeffer et Jean Tardieu, et l'inventeur des A voix nue.

J'avais pu discuter avec lui l'année dernière. Il était particulièrement choqué que Laure Adler détruise le principe même d'AVN en s'imposant comme intervieweuse unique

Mon grand regret est que depuis 15 jours je m'employais à chercher un microphone haut de gamme avec l'idée de l'interviewer dans de bonnes conditions. J'aurais mieux fait de foncer avec un dictaphone.

Mettra, Paranthoen, B.Jerome, Trutat : les grands noms de FC s'en vont et sont remplacés par des foutriquets, tandis que la transmission des savoirs a été très brutalement interrompue par la politique manageriale de Laure Adler et Laurence Bloch. Dans les derniers temps, Yann Paranthoen disait (temoignage d'un pigiste) qu'il fallait "foutre le feu à FC" tellement la situation s'était dégradée, humainement et artistiquement

ddfc
 
CA

24/08/2006
23:39
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

"Alain Trutat et les lecteurs :

Lorsqu'il évoque ses débuts à la radio, Alain Trutat parle d'un "âge d'or", d'une époque de liberté, de fantaisie, d'imagination mais aussi de grande rigueur intellectuelle et d'attention".

Un monde bien révolu.


Quelques éléments pour un portrait :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/sites/fict ions/portrait.php


 
Agnès

25/08/2006
07:52
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Je viens d'entendre. Mais rassurons-nous, "France culture lui rendra l'hommage qui lui est dû".
 
news

26/08/2006
12:19
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Mort d'Alain Trutat, l'un des fondateurs de France Culture

Alain Trutat, un des fondateurs de France Culture, réalisateur et ancien conseiller de programmes pour la fiction, est décédé lundi à Paris à l'âge de 84 ans, a annoncé hier la radio dans un communiqué. Il a participé à la création de France Culture dans les années 60 et y a introduit le jazz. Il a également fondé l'Atelier de création radiophonique.

Alain Trutat est entré à la radio comme jeune comédien à 10 ans et cinq ans plus tard il devient petit reporter à Radio Luxembourg. A la Libération, il rentre à la Radio Française où il s'occupe des émissions littéraires et dramatiques et y réalise des émissions poétiques. Dans les années 60, il s'occupe d'une réforme des programmes culturels de ce qui allait devenir France Culture et y introduit le jazz. Il a également fondé l'Atelier de création radiophonique.

24/08/2006 - CB News - Pauline Lietar

 
ddfc

28/08/2006
18:42
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Un article de Borzeix dans le Monde : http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0,50-807007, 0.html

 
Nazdeb

29/08/2006
13:34
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Dernier paragraphe :
"D'une indépendance sourcilleuse, il a passé sa vie à fuir les honneurs et les premiers rangs. Peu enclin par nature à faire des concessions, Alain Trutat eut le mérite et la chance de n'avoir guère à en faire. Il ignora toujours que l'Audimat existait, et aucun directeur ne vint le lui rappeler. C'eût été déplacé."

C'est sobre, mais le coup de miroir négatif que ce portrait assène aux directions récentes est impitoyable.



 
CA

29/08/2006
14:58
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Bonjour Nazdeb !

oui, mais pour cela, il faudrait des dirigeants lucides (et honnêtes avec eux-mêmes et avec les auditeurs). Or, eux vous répondront sans doute, la main sur le cœur. L'Audimat ? Pouah jamais ! Et en sont convaincus...
Je trouve aussi que ce dernier paragraphe est bien envoyé...
C

 
LN

29/08/2006
15:21
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Ses derniers mots auraient été "silence, silence, silence"
(si on en croit Lebrun hier à El Sur)
 
CA

30/08/2006
11:11
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Article dans Libération
http://www.liberation.fr/actualite/medias/201165.FR.php
 
Zx

19/11/2006
14:41
re : Décès d'Alain Trutat, le lundi 21 ao&uci

Un message de Lebrun, qui date un peu maintenant, sur le blog de Travaux Publics (il y est aussi fait mention de BJ) :

"04/09/2006 11:38 Jean Lebrun (Paris)

Après l’annonce du décès d’Alain Trutat l’un de nos Pères fondateurs et l’émission de samedi après-midi consacrée à Bertrand Jerôme, l’un de nos maîtres en esprit, quelques mots sur deux personnalités de France Culture disparues cet été.

France Culture est un archipel si étendu, avec ses bureaux dispersés, une sédimentation historique si complexe, avec ses couches étanches…Le croira-t-on ? Si ancien que je sois dans la chaîne, je n’ai jamais pris le temps ou trouvé l’occasion de parler vraiment ni avec Bertrand ni avec Alain. La bienveillance qu’ils me témoignaient n’a pas suffi à faire tomber ma timidité. Je sais d’instinct, cependant, que c’étaient des navigateurs au long cours – à côté, je me fais l’impression de n’être qu’un marin de cabotage. Ils recrutaient leurs équipages dans des cercles d’amis choisis soigneusement, ils se dirigeaient avec sûreté, dans le théâtre et la littérature, vers le meilleur, comme les capitaines d’antan allaient droit vers les bancs de poissons les plus riches.

L’autre lundi, la nouvelle de la mort d’Alain nous parvint alors qu’entre animateurs d’émissions quotidiennes, nous commencions à confronter nos prévisions. Certains se sont alors souvenu que, dans cette même pièce où nous nous tenions, Alain, sur le départ, avait entreposé un moment ses cartons d’archives: des correspondances marquées par la plus haute précision, des textes de dramatiques, des enregistrements des plus grandes voix qu’il n’avait pas nécessairement montés car il ne jugeait pas le moment venu… Il pensait que le temps ne se contrôle pas, qu’il fallait laisser le vrai se décanter à son rythme. Mais voilà, maintenant, ce lundi de la fin d’août, c’était la réunion de programmes, et les programmes, ça n’attend pas; la réunion de rentrée, et la rentrée, ça ne se rate pas…Chacun, autour de la table, y allait donc de sa proposition, comme si de rien n’était, tandis que, dans le second cercle, où on pouvait faire un peu silence, d’autres étaient au bord des larmes.

M’est revenu en mémoire ce matin lointain où on apprit la disparition de Pierre Mendès-France. Jeune homme admirateur du grand homme, je m’étais promis d’assister à son enterrement. L’instant était arrivé mais j’étais devenu journaliste... A la conférence de rédaction de La Croix de ce jour-là, j’étais surtout préoccupé des colonnes que l’événement allait faire perdre à mes rubriques; pour dire le vrai, je n’étais même pas ému mais bien davantage irrité. Le soin de l’actualité est un exercice d’insensibilité.

Quelques-uns se sont étonnés que Travaux Publics ait ouvert sa saison par un salut fraternel et complice à Bernard Rapp plutôt que par un hommage aux figures paternelles de Bertrand Jerôme et d’Alain Trutat. On aura compris qu’en la circonstance, je n’étais pas le mieux placé. L’exercice d’actualité n’était pas ce qu’il fallait. Quand le temps sera venu, Blandine Masson proposera l’exercice d’admiration qui, seul, est nécessaire.


Alain Trutat disait qu’à la radio on ne voit rien mais on entend tout. Ou bien les codifications entre les genres et les frontières entre les medias s’effacent ou bien Travaux Publics propose un dispositif bâtard. En tout cas, des auditeurs commencent à me dire qu’il y manque l’image. Jeudi et vendredi passés, nous étions installés sur le parvis du petit Hôtel de Ville de briques rouges de Lafrançaise, dans le Tarn-et-Garonne. Comment rendre, avec le son seulement, le contraste entre notre petit groupe méditatif d’une trentaine de personnes et la ronde alentour des mobylettes pétaradantes rejoignant la fête communale ou des camions transportant, après cueillette, les fruits des exploitations agricoles ? Comment montrer que, Benoît Lagane et moi, cherchions du regard les saisonniers agricoles silencieux, ces «invisibles», pour les faire participer à la discussion ? Une dame me dit: «Vous écoutant au loin, je trouve que vous coupez d’autorité la parole mais, vous voyant de près, je suis bien forcée de constater que vous tentez de la distribuer ».Voilà parfaitement résumée la difficulté de notre exercice particulier, qui n’est pas d’admiration mais de participation :il faut coudre ensemble les gens qui sont ici, en l’occurrence à Lafrançaise, sans paraître décousu aux auditeurs d’un peu partout ?

Aussi, au risque d’étonner Alain Trutat, s’il était encore là, proposerons-nous encore cette année, une fois ou l’autre, l’émission filmée, sur notre site . Et surtout, le plus régulièrement possible, l’enregistrement des discussions qui prolongent Travaux Publics. A Lafrançaise, vendredi, l’échange dura particulièrement longtemps. Les participants étaient frustrés de ne pas avoir pu en dire assez mais se demandaient si les auditeurs n’en avaient pas entendu trop. La force de Travaux Publics est d’entretenir beaucoup de mécontents.

NB : Retrouvez l'échange dont parle Jean Lebrun sur la page Bonus de ce Blog : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ "
 
LRDB

05/07/2007
20:52
Hommage suppplementaire a Alain Trutat

Dans le cadre d'un hommage à Alfred JArry, l'Atelier de Création Radiophonique diffuse ce dimanche le fameux "Bonjour M. Jarry" d'Alain Trutat et Georges Charbonnier. Pièce radiophonique célèbre, disponible en CD chez André Dimanche. Cause de polémiques saignantes entre les producteurs et quelques 'Pataphysiciens déchainés (Noël Arnaud en tête).

Pour cause de rediff, l'horaire de l'ACR sera un peui modifié dimanche : de 20h30 à 22h
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ acr/avenir.php

LRDB

ps : pour l'ensemble des émissions en hommage
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 5411&debut=0&page=1
 
Laurent nadot

13/07/2007
15:44
Ecoutons Alain Veinstein

Transcription de l'hommage rendu par Alain Veinstein à Alain Trutat, en ouverture de Surpris par la nuit, le 28 aout 2006 :
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<< Comment aborder cette nouvelle saison sans évoquer la mort d’Alain Trutat, que nous avons apprise la semaine dernière. Longtemps réalisateur il a par la suite, dans l’ombre toujours, largement contribué à façonner France Culture où coûte que coûte il a défendu et maintenu l’exigence de la création radiphonique. On lui doit entre autres l’ACR, l’Atelier de Création Radiophonique, qu’il a mis à l’antenne dès 1969. « Un trapéziste tombe... ». On connait la suite, cette violence pourtant qu’il faut se faire à soi-même pour que le spectacle continue comme si de rien n’était, alors que tout parait étrange et vide.

Il n’y a pas de radio sans attente partagée et tentative adressée à un auditeur en particulier. Pour beaucoup Alain Trutat a été celui-là. Il nous a appris la radio comme passion du recommencement qui ne se laisse pas figer par la répétition. Comme un métier durement acquis qui se conjugue avec l’ignorance.

Sans lui la radio risque de perdre le sens des mots Tâtonner et Ralentir ; se Reprendre, je n’en parle même pas. Ce n’est pas un secret qu’elle s’use aujourd’hui, la radio, aussi vite qu’elle se diffuse. Et nos oreilles ne vont plus capter qu’un son rabougri, qui rétrécit le monde et ceux qui y vivent. C’est pourquoi la mort d’Alain Trutat ne me fait pas seulement de la peine, elle me fait terriblement peur. C’est beaucoup de la radio qui disparait, ce qu’on peut appeler de la radio, quand on n’est pas ahuri par ce qu’on entend. Toute sa vie ici à FC il a donné une réalité à ce qui est redevenu un rêve. >>
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Ceux qui voudraient archiver l'extrait pourront le trouver pour encore quelques jours à la 3ème minute du fichier real player suivant :
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/SURPRIS/SURP RIS20060828.ram

LN
 
LN

05/09/2007
17:10
Plus d'un an après

Quoique déjà annoncé dans le fil des programmes de nuit, on saisit l'occasion de réactiver ce fil d'hommage à Alain Trutat et d'entretenir un peu sa mémoire, comme certains remplacent périodiquement la cigarette aux doigts de la statue de Carlos Gardel.

Donc ce soir ou plutôt cette nuit dans les Nuits de FC :
De 02h01 à 02h37 :
HOMMAGE A... Franz Kafka - Pour le 25ème anniversaire de sa mort
Par Alain Trutat
1ère diffusion : 9/6/49


 
Nostalgie

15/10/2007
03:35
Under Milk Wood

J'aurais pu déposer ça dans le fil "C'est en citant...", mais comme c'est tiré d'un grand Trutat....
Figurez-vous que vu la nullité de la fiction actuellement diffusée dans les nuits, j'ai opté pour un classique.

<< Rapproche-toi. Tu es seul à entendre le sommeil des maisons, dans les rues, dans la nuit lente, profonde, salée et noire de silence. Toi seul peux voir dans les chambres derrière les jalousies, les combinaisons culottes et les jupons sur les chaises, les brocs et cuvettes, les verres à dentiers, le nième Commandement au mur, et les portraits jaunissants des morts attendant le petit oiseau qui va sortir. Toi seul peux entendre et voir, derrière les yeux des dormeurs, les mouvements et les pays et les labyrinthes et les couleurs et les consternations et les arcs-en-ciel et les airs de chansons et les désirs et les envolées et les chutes et les désespoirs et les mers immenses de leurs songes. D'où tu es, tu peux entendre leurs rêves… »

Et en effet après le Captain Cat, à la 10ème minute peut-être nous voilà dans la ruelle au coq et c'est le rêve de Miss Price qui imagine la déclaration d'amour de Mister Mog Edwards son amant aux cuisses formidables fléau des coqs avec des yeux comme des lampes à souder et la voix de Jean Tissier apparemment :

<< Myfanwy Price... Je suis un marchand de blanc fou d'amour. Je vous aime plus que toute la flanelle de coton et tout le calicot. Plus que tout le tissu-éponge, le basin brillanté, toute la toile et tout le mérinos, tout le tussord la cretonne le crépon la mousseline la popeline le coutil, et le croisé du marché mondial de la draperie. Je suis venu pour vous emporter dans mon grand bazar sur la colline, où la monnaie bourdonne sur fil de fer. Jetez vos ptites chaussettes de nuit galloises. Et jetez votre camisole de laine galloise. Je réchaufferai vos draps comme un grille-pain électrique, comme le rôti dominical étendu près de vous.
- Miss Price : Je vous tricoterai un portefeuille couleur de myosotis, pour que l'argent soit bien chez soi. Je réchaufferai votr coeur devant le feu, pour que vous puissiez le glisser sous votre gilet de flanelle, quand ferme la boutique.
- Mog : Myfawy, myfanwy, myfanwy... Avant que les souris rongent votre tiroir du bas, direz-vous
- Miss Price : Oui Mog... Oui Mog... Oui...
- Mog (euphorique) : Et toutes les cloches de toutes les caisses enregistreuses de la ville sonneront pour vos noces. >>

Après ça continue dans la rue noire comme l'océan maintenant dans la nuit noire basculante comme la mer, avec Black Jack le savetier, suila qui dort dans le grenier au-dessus de sa boutique ake sa chemise de nuit fermée aux chevilles par des élastiques.

Quelle galerie.
Bon sang mais qu'est-ce qu'on a perdu les amis.
Heureusement qu'il nous reste les bandes...


 
LN

30/10/2007
12:40
Ce qu'il y a d'éternel parfois

La nuit prochaine, rediffusion de la voix et de l'éternelle intelligence d'Alain Trutat, dans un entretien avec Agathe Mella. Entretien inséré ultérieurement dans une série des Chemins de la Connaissance. L'émission a été rediffusée il y a un peu plus d'un an dans le cadre de l'hommage à Trutat alors récemment disparu.

Mérite l'écoute.

LN
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PS pour les nazdebosphènes
[Mercredi 31 octobre 2007 - 02h01 à 02h37]
LA RECHERCHE À LA RADIO : "Les essais et la création". Entretien d’Alain TRUTAT avec Agathe Mella, présenté par Emile Noël dans la série Les chemins de la connaissance.
[1ère diffusion : 02/09/1987].
 
LN

01/03/2008
19:46
René Char, Alain Trutat (1948)

Quoique ça sera annoncé dans le fil des Nuits, signalons d'avance une rediff nocturne :

Le désir de poésie : René Char
Emission d'Alain Trutat du 28 juillet 1948.
Assez couramment rediffusée, par exemple lors d'hommages à René Char

Dans la nuit du 2 au 3, 2h55 à 4h30

 
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