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Henry Faÿ

23/08/2006
12:27
les billevesées paléo-gauchistes du philosophe


Les billevesées paléo-gauchistes du philosophe hédoniste
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<<Le moment fort de ses interventions se situe le vendredi soir au moment des questions du public. Sa réponse que je préfère est : 'je parle sous le contrôle de ceux qui savent'. Ben oui, forcement, le public lui pose des questions sur tout et n'importe quoi : le chômage, la sexualité, la franc-maçonnerie, le bonheur, l'économie. Une vraie ratatouille de la pensée contemporaine.>>

Oui, vendredi dernier, le philosophe hédoniste a tant bien que mal répondu à une question sur la capitalisme et le fascisme et il a donné toute sa mesure. Il s'est lancé dans une sorte de dissertation paléo-gauchiste sur la fin sans cesse différée du capitalisme qu'il a d'ailleurs mise, quel aveu, sous l'invocation d'Herbert Marcuse, le grand économiste bien reconnu!
Le prophète, c'est de Karl Marx qu'il s'agit, avait en des temps anciens, dit: le capitalisme, miné par ses contradictions, n'en a plus pour longtemps, il doit s'effondrer. Or il ne s'est pas effondré que s'est-il passé? C'est que le capitalisme a plus d'un tour dans son sac. D'abord, il y a eu le colonialisme. Michel Onfray, avec candeur, récite un catéchisme d'un autre âge, impérialisme, stade suprême du capitalisme etc. etc. il ne semble pas connaître les études, celles de Jacques Marseille en particulier qui ont montré que les colonies, au moins pour la France ont coûté beaucoup plus qu'elles n'ont rapporté et le capitalisme français ne s'en est pas trouvé mieux, d'autant plus qu'elle l'ont détourné de la compétition sur les marchés les difficiles à conquérir d'où le retard des entreprises.
Ensuite, un classique, il y a eu les guerres qui font tellement bien marcher l'économie. Il n'a pas l'air de savoir que l'économie française est sortie de la première guerre mondiale totalement exsangue et que c'est pendant cette première guerre mondiale qu'a eu lieu la Révolution d'Octobre qui n'a pas été une bonne affaire pour le capitalisme à moins qu'on ne raisonne dans le très long terme.
Ensuite, il y a eu le fascisme, dont n'a pas eu besoin pour sa survie le capitalisme le plus florissant de la planète, celui des Etats-Unis d'Amérique.
Ensuite, autre subterfuge, il y a eu... l'invention de la société de consommation. Le piège des pièges. On vous oblige à acheter des choses dont vous n'avez pas besoin, et pourtant grande envie, comme c'est curieux, vous êtes a-lié-né il n'a pas eu peur de prononcer ce gros mot, vous étiez très contents de vos disques vinyle, manque de chance, arrivent les disques compacts, vous dites, c'est pas grave, je vais résister et le prochain que vous avez envie d'acheter n'est disponible qu'en disque compact. Je vous l'ai bien dit, vous êtesa-lié-né
Petite question: le philosophe hédoniste n'est-il pas subrepticement sorti du sujet de la question qu'on lui avait posée? Pense-t-il sérieusement que le capitalisme a été sauvé par l'apparition des disques compacts et autres gadgets plus ou moins amusants?

Il dit et il n'est pas le seul à penser ainsi que le capitalisme "oblige" les travailleurs à avoir des voitures, des frigidaires etc, tout ça pour des salaires dérisoires, mais si on peut acheter une voiture, le salaire n'est plus tout à fait dérisoire. Est-ce bien le capitalisme qui les oblige? A-t-il entendu parler de Ford qui a compris qu'il avait intérêt à bien payer les ouvriers pour que ceux-ci puissent acheter les voitures? Connaît-il les jeux gagnants-gagnants du capitalisme qui ne se trouvent pas dans la pensée de Karl marx?
Il a évoqué les tenants de la décroissance, il ne s'est pas prononcé, intéressant, s'est-il contenté de dire.
Et il a conclu, "le capitalisme, au fond, c'est nous". Enfin une parole un peu sensée. Si le capitalisme, c'est nous il n'a pas besoin pour sa survie du colonialisme, des guerres et du fascisme. Et il a plaidé pour une consommation intelligente, ce qu'on ne peut qu'approuver mais pense-t-il sérieusement que si on prend la peine de consulter que choisir avant tout achat le capitalisme s'en portera tellement plus mal? Plutôt mieux, sans doute. Entre les mise en cause anti-capitalistes flamboyantes et le repli sur de bons conseils que ma grand-mère n'aurait pas désavoués, on était en pleine confusion.

 
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