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laurent nadot

19/02/2006
20:15
Répliques - Second fil

Cette semaine de programmes obligés sur le thème de la Banlieue nous fournit l'occasion d'ouvrir un nouveau fil "Répliques" (le précédent étant saturé).

Contrairement à ce qui était prévu, l'émission d'hier matin a finalement été elle aussi consacrée à la banlieue. Le producteur avait pourtant le désir (et la possibilité) d'échapper à ce thème obligé. Répliques n'a rejoint la caravane que du fait de la défection d'un invité, qui a contraint Finkie à organiser en dernière extrémité le débat de samedi matin.

Débat d'une excellente qualité par son contenu et par son originalité. Notons que ça en fait une exception dans les programmes de FC qui, la semaine passée, furent d'une rare médiocrité...

LN
 
la contrib de guy

19/02/2006
23:05
je me permets de la reporter ici

Cette émission consacrée à la révolte des banlieue,- tiens une de plus pour désespérer une partie des fréquentations de ce forum- a vu l'alliance forcenée de Robert Redecker, un des deux invités, et de Finkielkraut contre la deuxième invitée Clémentine Autain qui n'a pas cédé un pouce de terrain et s'est défendue bec et ongles.
Bravo Clémentine.

(Signé Guy Dufau sur l'autre fil, très long à charger)

 
AArgh!!!

19/02/2006
23:09
re : Répliques - Second fil

J'allais en faire autant, alors, la suite :
Guesswho

19/02/2006
23:03 Réponse

Merci d'utiliser l'autre fil, car celui ci est fichtrement long à charger. Si tu ne le vois pas, change donc l'écran de ton UNIVAC.

Agnès

19/02/2006
23:07 Soupe à la guimauve

Elle était parfaitement gnangnan, cette Clémentine! Tous les hommes sont des frères et toutes les djeunz des banlieues sont gentils, il suffit de savoir écouter ce qu'ils ont à dire, et faire place à leur "culture". Brèfle, le discours le plus éculé. Et elle a prononcé le verbe "déconner" dans les 5 1ères minutes d'émission, dans la catégorie "langue débraillée" si présente sur FQ.


 
Laurent

19/02/2006
23:15
Réponse à Guy

Pas d'accord du tout : Clémentine a eu l'immense courage d'aligner les uns après les autres une guirlande de clichés, mais aussi de faussetés. Par exemple en disant d'entrée de jeu que le Karcher de Sarko avait attisé la révolte des banlieues.... qui s'est produite plusieurs semaines plus tard. Hum hum...

Des sottises il y en a eu d'autres, notamment quand elle a cité Michel Sardou comme exemple de chanteur séditieux impuni, puis elle l'a mis en balance avec NTM, martyrs privés de liberté d'expression. Même chose quand elle invoque l'exemple de Duchamp avec son urinoir, alors qu'il est visible qu'elle ignore tout de cette histoire.

Pour le reste, ce sont à peu près les mêmes clichés qu'on a entendu dans le semaine sauciale, notamment vendredi midi aux Chemnis de la connaissance (alors qu'ils avaient été réfutés 2 jours avant à la même heure par Hervé Le Bras).

Mais l'émission mérite d'être écoutée car les arguments courageusement alignés par Clémentine y sont courageusement réfutés avec acuité par Robert Redecker, fils d'immigré issu de famille pauvre et même écrabouillée (son histoire vaut le coup d'être entendue). J'apprécie sa description de la dynamique sauciale enclenchée par l'intelligentsia qui culpabilise et moralise, accorde d'avance son blanc seing à tout comportement de régression vandaliste, au nom d'une conception de l'éducation qui doit remonter au Dr Spock. Redecker fustige 3 aberrations : psychologisme, pédagogisme, sociologisme. Bref la sainte trinité de la bétise sauciale qui nous a conduits là ou nous en sommes...

Sinon, reconnaissons que ça faisait un peu débat de chiffoniers par moments. Mais la culture ayant été elle-même livrée aux chiffoniers, c'est très bien comme ça non ?

Ta reine
 
Nazdeb

20/02/2006
12:23
re : Répliques - Second fil

Je n'ai pour ma part pas entendu le mot déconner car j'ai éteint le poste au bout des trois ou quatre premières minutes, parce que :
- j'ai très bien compris que j'aurai a peu de choses près le même point de vue que celui que défendait Clémentine Autain
- elle défendait ce point de vue d'une manière caricaturale, enchaînant effectivement les clichés et les erreurs

Finkie fait à son tour, mais ce n'est pas la première fois, de la radio de merde, et se fout impunément de la gueule du monde. Il convoque pour un débat qui aurait pu être sérieux, mais afin de ridiculiser le point de vue qui n'est pas sien, une personne visiblement inapte à raisonner lucidement sur les événements, une militante politique qui n'a produit aucun travail sur les causes réelles des violences de l'année dernière. Tout juste a-t-elle écrit une préface ou une introduction à un texte sur un sujet, elle-même n'étant auteur de rien en la matière. Il était évident à partir de là que le débat serait nul et biaisé.

Choisir comme participants à une discussion des personnes qui ne sont pas compétentes et, pire, qui vont servir à caricaturer les idées (et Finkie est le roi des généralisations les plus crétines) c'est faire de la radio de merde. Cela dit, chacun a sa façon de faire de la radio merdique : Munier en direct bafouille et pose des questions idiotes, mais au moins il invite des gens qui maîtrisent leur sujet.

A propos de Munier, un mot quant à Hervé Le Bras : Le Bras n'a pas réfuté l'idée que les Nord-africains subissent une discrimination. Il défend une discrimination indirecte par le manque de réseaux sociaux. Il a tout à fait raison. Mais cela ne dément pas l'idée d'une discrimination directe, basée sur la consonance étrangère du nom ou sur la couleur de la peau, et qui est non seulement prouvée par nombre de cas traités en justice mais aussi au moyen de véritables tests (cv envoyés à des employeurs, etc.).

Manque de réseau et délits de sale gueule : c'est vous dire s'ils sont heureux les gens des cités...



 
Laurent Nadot

20/02/2006
12:43
la discrimination en touche...

Nazdeb, vous qui futes fort malencontreusement absent de ce forum pendant la semaine maudite, vous dont les analyses nous ont tant manqué, je suggère qu'on reporte sur un fil approprié le débat sur ce qu'a EFFECTIVEMENT dit Hervé Le Bras et sur ce qu'on peut en tirer d'autre que l'éternelle exploitation du gisement de culpabiline qui fait ta fortune de certains (suivez mon regard ).

L
 
laurent nadot

20/02/2006
12:45
Défense de Finkie

A part ça, c'est bien dommage que tu n'aies pas écouté Redecker : tu aurais appris que son enfance (fils de prisonnier allemand) a été largement aussi dure et stigmatisante que celle des jeunes issus de l'immigration. Le grrand mystère, c'est que sa réaction fut assez éloignée du vandalisme régressif. Anyway, combien de "révoltés" de la banlieue deviendront enseigannts ?

Le problème de samedi matin, c'est que les arguments de Clémentine A. étaient les mêmes que ceux de certains invités de Munier dont l'émission de vendredi était caricaturale, si celle de mardi fut franchement pathétique.

Pour ce qui est de Finkie, l'émission fut en effet typique du paradigme de Répliques : la pauvre Clémentine s'est fait ratiboiser par deux poilus ligués contre elle, qui à eux deux, devaient avoir environ 5 fois son âge. Ceci est précisément le défaut habituel et récurrent de Répliques : Finkie déséquilibre régulièrement le débat, qui finalement lui sert de tribune idéologique. Vu que sa voix est franchement minoritaire dans le concert actuel (la semaine passée l'a bien montrée) je pense qu'il a raison de pratiquer ainsi.

La neutralité est aujourd'hui un luxe, qu'on peut se payer sur DDFC, mais qu'on ne peut s'imposer à tous coups sur un media officiel comme France Culture. Sinon, on perd la totalité de son temps à laisser diffuser le discours envahissant et le injections massives des marchands de la tri-maladie (bétise, moraline, culpabiline) qui a conduit France Culture là où elle est (et a contribué à conduire les banlieues là où elles sont d'ailleurs).

Laurent
 
Agence Transe-Stress

21/02/2006
02:45
Qui était Clémentine Autain ?

Née en 1973.
Conseillère municipale de Paris dans le XVIIme arrondissement.
Titulaire d'un DEA sur l'histoire du MLF.
Auteur de 2 livres :
- Les droits des femmes : L’inégalité en question. Edition "Les essentiels" Milan 2003.
- Alter égaux : Invitation au féminisme. Edition Robert Laffont 2001.

Comment cette jeune femme intelligente, cultivée, et modèle de l'intellectualisme à la française (la preuve : sympatisante du PC mais pas assez barge pour adhérer) est-elle tombée dans le guet-apens tendu par deux dangereux individus samedi dernier dans les studios de la maison ronde ?

Il semble qu'elle ait été attirée dans le piège par une première manoeuvre d'approche qui a eu lieu le 16 février sur le Mouv' : ce jour là elle avait déjà eu l'occasion de se ridiculiser sérieusement, sans en avoir spécialement conscience vu le niveau des questions qu'on lui pose dans l'émission "C'est Off", le Buzz politique du Mouve. (Je conseille d'écouter, c'est gratiné, surtout les questions sur ses gouts perso, qui indiquent que pour connaitre son âge mental, il faut diviser son âge biologique par 2).

A sa décharge, et si on oublie l'air ahuri sur la photo, il faut remarquer que cette femme semble tout de même infinitésimalement moins niaise que ses interlocuteurs de "C'est Off". Bref elle a du oublier qu'elle n'était plus dans sa mairie. Aussi à ce moment là, peut-elle encore s'imaginer qu'elle contribue à la vie intellectuelle et politique française.

Mais ce jour-là, le calvaire de Clémentine ne fait que commencer. Samedi dernier, le piège se referme, avec l'émission Répliques (voir plus haut). Reste une question qui obsède la France entière : comment une intellectuelle raffinée et admirée par toute la gauche plurielle a-t-elle pu se laisser ainsi entrainer dans deux pièges successifs :
1) le ridicule du Mouv'
http://www.radiofrance.fr/chaines/lemouv/mouvmag/reportages/ home_article.php?rid=100000079
2) la souricière à communistes montée par Finkielkrault et Redecker (tous deux membres de la trilatérale, nous dit notre envoyé spécial Guy Du Faux qui a attentivement lu le titre du blog de RR
http://lire-ecrire-penser.hautetfort.com/
après quoi épuisé par l'effort Guy a été se taper son martini quotidien depuis impossible de rien en sortir quel métier quand même)

Oui, comment ?

Le mystère du quai kennedy reste entier...
 
Agnès

21/02/2006
06:45
re : Répliques - Second fil

Tout de même et après avoir parcouru le blog du monsieur, c'est visiblement un bon copain de Finkie (et de Lanzmann, C., aussi), le jeu du débat était donc en effet faussé, d'autant plus que la dadame, que je n'ai pas le courage d'écouter, ni real audio d'ailleurs, ne faisait intellectuellement pas le poids.
A.
 
guydufau

21/02/2006
09:22
re : Répliques - Second fil

Je regrette de signaler :
"Je n'ai pour ma part pas entendu le mot déconner car j'ai éteint le poste au bout des trois ou quatre premières minutes, parce que :..."
écrit par Nazdeb
et:
"d'autant plus que la dadame, que je n'ai pas le courage d'écouter, ni real audio d'ailleurs,"
écrit par Agnès

Le premier ajoute :
"elle défendait ce point de vue d'une manière caricaturale, enchaînant effectivement les clichés et les erreurs"
et la seconde :
[elle]"ne faisait intellectuellement pas le poids."

N'est-ce pas juger plus vite que son ombre?



 
Henry Faÿ

21/02/2006
12:18
la terrible accusation d'Alain Finkielkraut


<<Je n'ai pour ma part pas entendu le mot déconner car j'ai éteint le poste au bout des trois ou quatre premières minutes, parce que :
- j'ai très bien compris que j'aurai a peu de choses près le même point de vue que celui que défendait Clémentine Autain
- elle défendait ce point de vue d'une manière caricaturale, enchaînant effectivement les clichés et les erreurs

Finkie fait à son tour, mais ce n'est pas la première fois, de la radio de merde, et se fout impunément de la gueule du monde. Il convoque pour un débat qui aurait pu être sérieux, mais afin de ridiculiser le point de vue qui n'est pas sien, une personne visiblement inapte à raisonner lucidement sur les événements, une militante politique qui n'a produit aucun travail sur les causes réelles des violences de l'année dernière. Tout juste a-t-elle écrit une préface ou une introduction à un texte sur un sujet, elle-même n'étant auteur de rien en la matière. Il était évident à partir de là que le débat serait nul et biaisé.>>


De la radio de merde, sûrement pas. L'émission valait la peine d'être écoutée. Le mot déconner ont heurté mes sensibles oreilles et j'ai entendu aussi tous les tics de lengage de la bonne gauchiste de service ("les patrons qui s'en foutent plein les poches"). Ce n'est pas vraiment n'importe qui, Clémentine Autin, outre ses travaux cités dans les fils qui précèdent, elle est rien moins qu'adjointe de la Ville de Paris à la jeunesse.
Caricaturale, elle l'est, et en plus quelque peu ringarde en dépit de son jeune âge, tout ce qu'elle a dit était convenu à souhait mais finalement ses propos que j'ai pris la peine de réécoutér ne manquaient ni de cohérence ni de pertinence. J'ai noté beaucoup de clichés mais pas d'erreur. Elle a dit qu'il fallait comprendre, non seulement c'est vrai mais c'est bien l'essentiel, elle a été indulgente à l'égard des violences et des déprédations mais elle n'en a pas fait l'éloge.

Son interlocuteur, un homme visiblement sincère exprimait avec une certaine maladresse la bonne vieille morale traditionnelle mais ses arguments que je ne déteste pas se heurtaient à ceux de Clémentine: c'est très gentil, la morale mais comment faire la morale à ceux qui ne cessent d'être rejetés quand ils cherchent du travail, un logement et même quand ils veulent entrer dans une discothèque?

L'émission ronronnait entre ces deux points de vue respectables, lorsque qu'Alain Finkielkraut a lancé un énorme pavé dans la mare: il a dit vrai ou faux, hélas sans doute vrai que le groupe, la tribu, décourageait et même interdisait l'effort scolaire. Le bon élève étant stigmatisé, persécuté, traité de "bouffon", terme qu'il répété plusieurs fois devant ses invités qui ne l'acceptaient pas. Terrible accusation. S'il en est ainsi, il y a vraiment des soucis à se faire.



 
La bienpensence

21/02/2006
13:46
re : Répliques - Second fil


Le bon élève a toujours été stigmatisé par le groupe dans n'importe quelle école, du 16ème arrondissement comme de la banlieue.

Vous imaginez Henry, qu'au sein des familles on stigmatise le bon élève ? au contraire c'est une fierté, dans le 16ème comme en banlieue.

Quant à savoir ce que Finkie désigne par "tribu", on peut en avoir une idée si on se remémore les propos qu'il a tenu au journal Haaretz...

Il souffle un vent très mauvais chez certains leaders d'opinion et politiques qui essaient plus au moins adroitement d'installer un climat de peur, d'ignorance de l'autre reléguée dans une identité caricaturée à souhait, hyper médiatisée, dixit les médiocres caricatures "très courageuses"....
 
Nazdeb

21/02/2006
14:31
re : Répliques - Second fil

Je regrette de le dire, mais dénigrer les bons élèves est de la part des mauvais un réflexe nécessaire et quasiment vital pour maintenir leur estime de soi. Ne pas le faire c'est s'atrophier psychologiquement.

Il ne faut pas croire que le phénomène "groupe" ou "tribu" préexiste à l'école (vision essentialiste, pour ne pas chromosomique, qui est celle des Finkie, Slama, etc.). Ca marche dans l'autre sens : l'échec scolaire favorise le regroupement en bande ; les mauvais élèves forment des clans afin de créer des systèmes de normes au regard desquelles ils sont valorisés, ce qu'ils ne peuvent trouver en suivant les normes de l'institution.



 
pascale

21/02/2006
15:46
re : Répliques - Second fil

Je trouve quand même que Finkie se donnait un peu trop l'air d'avoir trouvé (chez Hannah Arendt, naturellement)L'Explication à tout ce qui ne va pas dans le système scolaire et dans les banlieues : l'instinct grégaire chez les jeunes ! Un peu léger, non ?
 
guydufau

21/02/2006
18:45
re : Répliques - Second fil

"Le bon élève étant stigmatisé, persécuté, traité de "bouffon", terme qu'il répété plusieurs fois devant ses invités qui ne l'acceptaient pas. Terrible accusation. S'il en est ainsi, il y a vraiment des soucis à se faire."

Oui Henry, il y a du souci à se faire.
A cette situation, Clémentine Autain a donné une explication : pour ces jeunes un diplôme est devenu inutile, et ça aussi est une terrible accusation.

Répliques est une bonne émission, selon Henry, cela peut arriver, quelques fois, mais celle consacrée aux révoltes des banlieues était exécrable.



 
Henry Faÿ

22/02/2006
22:46
un jugement peu nuancé


<<Répliques est une bonne émission, selon Henry, cela peut arriver, quelques fois, mais celle consacrée aux révoltes des banlieues était exécrable.>>

En quoi était-elle exécrable?




 
guydufau

23/02/2006
10:17
re : Répliques - Second fil

En quoi était-elle exécrable?

- Pour Clémentine Autain, cette émission a été un traquenard.Elle aurait pu être davantage déstabilisée, et si dérapage il y eut ("les patrons s'en foutent plein les poches"), il est expliqué par l'hostilité, bien visible, de Redecker et de Finkielkraut
- Est-ce que cette hostilité était fondée sur de bons arguments?
Qu'on en juge :
Concernant Redecker dire : "de misère ne peuvent s'en prévaloir que les SDF... la misère est engendrée par les discours des travailleurs sociaux..."
Alain Finkielkraut n'est pas en reste :
"95% des enfants de la bourgeoisie sont recalés, ils ne peuvent entrer à Henri IV..." il lui faut une longue tirade pour conclure qu'"il n'y aura jamais assez d'argent pour combattre la violence tribale".
Les thèses de Finkielkraut sur la situation des jeunes des banlieues, il y a longtemps qu'elles sont connues, l'interview donnée au journal Aaretz n'est pas oubliée. Sur ce sujet notre philosophe pète les plombs.
Dans ces conditions, quand il produit une émission sur la révolte des banlieues, en s'adjoignant un comparse, eh bien oui, c'est une émission exécrable.


 
guydufau

23/02/2006
11:11
re : Répliques - Second fil

PS au message précédent.
Le silence fait, au cours de cette émission, sur les violences policières contribue-t-il à la rendre estimable?
 
Henry Faÿ

23/02/2006
11:40
Clémentine ne s'en est pas si mal tiré


<<En quoi était-elle exécrable?

- Pour Clémentine Autain, cette émission a été un traquenard.Elle aurait pu être davantage déstabilisée, et si dérapage il y eut ("les patrons s'en foutent plein les poches"), il est expliqué par l'hostilité, bien visible, de Redecker et de Finkielkraut
- Est-ce que cette hostilité était fondée sur de bons arguments?
Qu'on en juge :
Concernant Redecker dire : "de misère ne peuvent s'en prévaloir que les SDF... la misère est engendrée par les discours des travailleurs sociaux..."
Alain Finkielkraut n'est pas en reste :
"95% des enfants de la bourgeoisie sont recalés, ils ne peuvent entrer à Henri IV..." il lui faut une longue tirade pour conclure qu'"il n'y aura jamais assez d'argent pour combattre la violence tribale".
Les thèses de Finkielkraut sur la situation des jeunes des banlieues, il y a longtemps qu'elles sont connues, l'interview donnée au journal Aaretz n'est pas oubliée. Sur ce sujet notre philosophe pète les plombs.
Dans ces conditions, quand il produit une émission sur la révolte des banlieues, en s'adjoignant un comparse, eh bien oui, c'est une émission exécrable.>>

Clémentine Autin, malgré son jeune âge est une grande fille qui sait que quand elle participe à un débat contradictoire elle aura des contradicteurs et le type qu'elle avait en face, un brave type m'a-t-il semblé c'était plutôt un cadeau pour elle. S'il en faut si peu pour la déstabiliser, c'est qu'elle n'est pas la femme politique qu'elle veut être. En fait, elle ne s'en est pas si mal tirée. Quand son contradicteur a voulu minimiser la misère, ou la pauvreté des banlieues en lui opposant celle des SDF il a été d'une grande maladresse et des maladresses il en a commis d'autres.
Quand Alain Finkielkraut dit qu'il n'y aura assez d'argent pour combattre ce qu'il appelle la violence tribale, je suppose qu'il veut dire que ce n'est pas fondamentalement une question d'argent et je lui donnerais raison sur ce point.
Clémentine Autin a été très bonne quand Finkielkraut lui a demandé: qu'est-ce qu'ils apportent, ces jeunes? Elle a répondu, très justement: "eux". Très belle réponse. Rien à dire de plus, bravo.
Les violences policières, Clémentine en a parlé.




 
Nazdeb

23/02/2006
12:19
re : Répliques - Second fil

Guy, le premier service à rendre à Alain Finkielkraut est d’arrêter de le qualifier de « philosophe ». Alain Finkielkraut n’est pas un philosophe. Un philosophe doit avoir une méthode de réflexion, Finkie n’en a pas. Il raisonne par amalgames et clichés jusqu’aux plus grossiers, il cultive l’élégance rhétorique ainsi qu’une posture a priori nourrie de biais de réflexion stupides, au total détriment du doute et du souci de recherche de vérité, et par-dessus le marché il ne sait pas poser clairement et suivre les problématiques qu’il veut traiter.

Merci à Henry de rendre compte de l’échange d’une manière sereine qui me fait un peu regretter de ne l’avoir pas suivi en entier. Mais j’avoue que AF me fatigue.



 
guydufau

23/02/2006
16:54
re : Répliques - Second fil

Nazdeb, je n'ai pas mis les guillemets à philosophe, ils sont remplacés par NOTRE philosophe, c'est kifkif non?
 
au passage

23/02/2006
21:41
re : Répliques - Second fil

Philosophie Route comportant de nombreuses voies, et qui s'étend de nulle part à rien.
 
Laurent Nadot

24/02/2006
13:14
L'interminable querelle des étiquettes

Je comprends que Finkie fatigue Nazdeb. En fait il fatigue même ses supporters, dont moi. Si j'admets qu'on lui dénie le titre de philosophe, c'est pour des raisons différentes de celles qu'invoque Nazdeb :
- Finkie est agrégé non pas de philo mais de lettres. Très mauvaise raison en fait, la philosophie est affaire d'activité, non de diplome.
- Finkie enseigne l'histoire des idées à des polytechniciens. C'est peut-être un PROF de philo. Admettons. Ca n'en fait pas un philosophe. Mais vu le bon sens dont il fait preuve, je dois dire que ça me rassure, je regrette seulement qu'il n'enseigne pas à l'ENA.
- Finkie produit non des travaux philosophiques, mais des essais sur notre société. Bien plus que philosophe c'est un essayiste, sociologue intuitif comme il y en a toujours eu des tas, de Baudrillard (pour partir de l'himalaya de la fumisterie) à disons Laborit qui est passé de la chirurgie à la socio, et allez donc, et pourquoi pas au fait ?
- Si je ne vois rien de philosophique dans les écrits de Finkie, je vois que ses essais sur la société contemporaine sont étayés par le bon sens et une grande culture. Ca le distingue de la socio de bistrot qui, elle, a recours uniquement au sens commun et à l'ignorance (2 vices de l'anti-sociologie, dépistables par des formules de type "chacun sait que...").

Cela dit, il me semble difficile de liquider de façon aussi lapidaire (cf hier 12h19) la méthode de réflexion de Finkie, sa soif de vérité, sa capacité au doute. Même si Nazdeb juge que sa production d'idées est nulle, j'aimerais savoir ce qui lui permet de nier qu'elle puisse être sincèrement orientée vers la recherche de la vérité. Il ne s'agit finalement que d'une accusation de pure mauvaise foi. Or cette accusation est une impasse polémique (on le voit bien sur DDFC d'ailleurs). Quant à l'élégance rhétorique, laissez moi rire ! La seule qualité rhétorique de Finkie en tant qu'homme de radio, c'est sa spontanéité. Pour le reste, son style de polémiste à l'oral est à la limite de la contre-productivité. Pour l'écrit, je pense que ça mérite une analyse moins lapidaire.

Enfin l'éternelle accusation d'amalgame (je me souviens que Nazdeb avait fort honnêtement renoncé à une accusation d'hypocrisie totalitarophile sur JC Casanova). Le procès en amalgame est le pont-aux-ânes de la disqualification de l'adversaire. J'y ai donc recours régulièrement, car il est bien vrai que l'amalgame est couramment pratiqué. Mais ici je crois que c'est tout sauf juste : Finkie use-t-il de l'amalgame dans sa commnication ou dans sa réflexion ? Est-ce par bétise ou par malhonnêteté intellectuelle ?

La contrib de Nazdeb évoque clairement la seconde attitude, mais son avis ne repose sur rien de clairement expliqué, sinon l'antipathie profonde que lui inspirent les prises de position de Finkielkrault. cette détestation, je ne la devine pas : elle est exposée dans ses contribs sur DDFC. Or pardonnez moi, mais la détestation c'est un peu lège pour "deviner" les véritables intentions de Finkie.

Je trouve que le procès d'intention de 12h19 ne tient pas debout. La diatribe de Nazdeb se résume finalement à une accusation de mauvaise foi, ce qui est tout de même léger. En plus c'est un classique du mauvais procès. Non que les faussaires idéologiques soient absents de l'intelligentsia du gratin universitaire, au contraire. Certains sont conscients de ce qu'ils font (de Sartre à Bourdieu), d'autres sont apparemment trop disjonctés pour s'en rendre compte (les actuels patrons de la socio dans quasi tout ce qui se fait actuellement en socio dans les ENS). Mais s'il y a quelque chose qui cloche chez Finkie, comment peut-on dire que c'est la sincérité ? La franchement ça me dépasse...

L.
 
Laurent Nadot

24/02/2006
13:16
J'oubliais le principal...

Anyway, philosophe ou non, en fait je parierais bien que Finkie s'en fout de cette étiquette et que là n'est pas non plus notre question. Nous parlons de Répliques ici, nesspas ?

La vraie question est : ce qui se dit dans Répliques est-il acceptable :
- comme propos sur la société ?
- comme production radiophonique ?

De toutes façons Nazdeb ne se pose aucunement ici en gardien de la philo, il a bien d'autres chats à fouetter et son souci est ailleurs, d'ordre politique et social.

Dans ce cas, la question de la nomenclature, et de l'étiquetage du producteur comme philosophe ou non, ça ne fait que brouiller le débat et ça n'a strictement aucun intérêt...

Laurent
 
lou ravi

24/02/2006
13:27
l'étiquetage

L’étiquetage est capital en France. Dans quel tiroir puis-je le mettre ?
 
LN

24/02/2006
13:37
les produits du tiroir français : fromages, confit

dans un méta-tiroir bien sur
ne pas oublier de coller dessus une méta-étiquette
 
lou ravi

24/02/2006
13:51
tiroir

Mon tiroir préféré est l'un de ceux de la Venus tiroirs de Salvador Dali. Plus précisément, le troisième en partant du haut.
 
Nazdeb

24/02/2006
14:16
re : Répliques - Second fil

Je ne vais pas rappeler nombre d'exemples de la pratique finkielkrautienne de l'amalgame, du cliché, des raisonnements de bistrot (je ne l'avais pas mis mais merci de m'y faire penser), sa paranoïa ethnique personnelle, révélant dans la plupart des cas une manière de penser qui vise systématiquement à confirmer ses fantasmes, sa vision manichéenne de la société, dans laquelle la vérité n'a pas sa place. On en a suffisamment évoqués dans ce forum, rappelons simplement :

- en ce qui concerne la recherche de vérité : son fameux "maintenant que j'ai pu voir le film, je reconnais que j’ai été injuste avec Emir Kusturica"... Quelques mois plus tôt il avait qualifié le film en question d'illustration "servile et tape-à-l’œil de clichés criminels ; (...) version rock, postmoderne (...) de la propagande serbe la plus raboteuse et la plus mensongère ; (...) le discours même que tiennent les assassins pour convaincre et pour se convaincre qu’ils sont en état de légitime défense car ils ont affaire à un ennemi". Finkie a joué là au procureur pamphlétaire, tournant des formules chocs et fielleuses tout en se foutant bien de juger sur pièces. Sa sincérité après coup est bienvenue, mais la vérité là-dedans n'est certainement pas son souci...

- en ce qui concerne l'amalgame : ses propos au Ha'aretz sur les ethnies douteuses dont il déplore la présence dans l'équipe nationale de foot (posture absolument contraire à la république dont il se réclame pathétiquement) qui cassent des voitures ; ou encore je me souviens d'une saugrenue tentative, en présence de Luc Ferry, de dénigrer la contestation de la réforme des retraites à partir d'un slogan visible sur une photo trouvée dans un journal ; ou encore sa volonté d'amalgamer les jeunes des cités au nazis (son délire sur la "nuit de cristal"), etc.

Au passage, je ne me souviens pas avoir renoncé à voir des sympathies pour la dictature chez JC Casanova : le bonhomme a clairement exprimé à la radio sa préférence pour un système où les dirigeants détiendraient le pouvoir sans être élus par le peuple.



 
Laurent

24/02/2006
14:33
L'affaire Kusturica

a) affaire Kusturica : la vérité est au contraire son souci in fine, mais on peut lui reprocher une certaine rapidité dans ses accusations. Anyway, je en sais pas qui peut se permettre de tout vérifier avant de parler.

Mais comme Nazdeb, Finkie reconnait son erreur. Le premier reconnait avoir été un peu rapide (et donc Jean-Claude Casanova n'avait fait l'éloge voilé du totalitarisme). Le second reconnait avoir délégué son jugement sur le film de Kustiruca, à des informateurs qu'il jugeait fiables mais dont il se sépare finalement.

La pensée est un façonnage tâtonnant. Tu devrais savoir cela Nazdeb. Contrairement à Sartre qui maintient son mensonge par-delà les années, Finkie reconnait son erreur.

Ce sont là des signes de qualité polémique et d'honnêteté intellectuelle...

L.
 
Laurent

24/02/2006
14:50
L'affaire casanova

L'honnêteté intellectuelle de Nazdeb n'est pas douteuse.
La preuve :
Dans sa contrib du 7 février 2005 à 15h13, il reconnait avoir forcé le trait sur deux sujets : l'hypocrisie de JCC, et son penchant pour le totalitarisme.
<< Casanova partisan de la dictature, certes la proposition est gonflée, et elle ne s’est jamais trouvée telle quelle dans la bouche de l’intéressé. Ce qu’il pense au fond de lui, est-il pour, contre, entre les deux, je n’en sais rien, et il est vrai qu’on ne l’a jamais entendu dire beaucoup de bien de diverses tyrannies existantes. >>

C'est là le noyau d'une contrib qu'il faut lire en entier, car malgré tout elle reste accusatrice. Mais en faisant machine arrière sur un jugement qui avait été un rien hâtif, et qui est ici qualifié de "gonflé".
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=13 531&debut=50&page=2

Les intellectuels (Finkie, Nazdeb) ont droit aux jugements hâtifs, à condition qu'ils les précisent à la demande, voire qu'ils les rectifient en cas de besoin.

Je trouve donc qu'il y a un certaine pratique de l'amalgame chez Nazdeb : JCC n'ayant plus grande confiance dans la démocratie, Nazdeb interprète cela comme un penchant pour le totalitarisme. C'est une inférence des plus douteuses. Ce qui n'est pas douteux c'est l'honnêteté intelletuelle de Nazdeb qui, comme Finkielkrault, montre ici que sa pensée est un façonnage tâtonnant (ceci est une définition de l'intellectuel, car les tâtonnements ne sont pas incompatibles avec la méthode, bien au contraire)

Je conclus qu'on trouve chez Nazdeb honnêteté, vertu, pratique raisonnable de l'amalgame (tout peut-être que personne n'y échappe, et moi moins que d'autres ...). Rien de bien critiquable dans tout cela. Non, ce qui est un peu défaillant chez Nazdeb voyez-vous, c'est la mémoire...

Laurent Nadot

Précision de vocabulaire : je signale que ce que je viens de faire est une attaque ad hominem puisque je mets l'adversaire face à ses propres éléments. Mais ça n'est surement pas une attaque ad personam : pour cela il faudrait l'insulter, le diffamer, le trainer dans la boue. Je ne suis pas un chaud partisan de l'insulte au premier degré : l'insulte est un art si ele comporte une part d'humour, comme quand je traite (affectueusement) mon adversaire de cloporte ou de clown, ce que je ne fais jamais sauf quand j'en tiens solidement un en face de moi ou plutôt quand je devine ce qu'il en reste, de l'autre côté de son univac...
 
victor malicheff

24/02/2006
15:15
re : Répliques - Second fil

Je m’invite dans ce débat car ayant écouté l’émission je me dois d’apporter quelques
éléments contextuels que je n’ai entendu présentés durant la semaine banlieusarde de F.C.,
par aucun intervenant, du moins de la part de ceux que j’ai pu écouter.
La faiblesse discursive des énonciations de clémentine A. est une présentation de la
version officielle de la gauche institutionnelle par rapport aux violences émeutières
récentes. Depuis les années 80 de nombreuses équipes de recherche ou bureaux d’études
ont réalisé des diagnostics et des études et souvent présenté des propositions ; la réception
politique a été quasiment nulle.
AF a joué sur du velours en s’appuyant comme s’est souvent le cas sur un comparse :
Redecker , pour faire valoir sa thèse : le terrorisme musulman est à notre porte comme
les loups de la chanson. L’autre de s’attaquer à son complice : l’animateur social.
Et une fois de plus c’est le forum qui traite au mieux du thème.
Ces violences émeutières donc, sont un des aspects d’un processus engagé depuis les
Années 60 avec la réalisation sous forme de zone à urbaniser en priorité ( Z.U.P.)
d’ensembles immobiliers à dominante sociale à l’initiative de l’Etat. Ces ZUP ont
été implantées sur du terrain ( foncier ) dévalorisé, programmes et plan de masse
sont une application dévoyée de la charte d’Athènes et des modèles du Corbu.
C’est dans les années 80 que l’aspect violent apparaît notamment à Lyon ( rodéos ).
A partir de 90 le phénomène s’est diffusé au territoire national . Il est bien installé
car en novembre dernier ce sont 270 communes qui ont été touchées et faisant
250 millions de dégâts.
Qu’ a fait l’Etat ? face aux jeunes les moins évolués il a opposé des jeunes policiers non
formés rendant cette similitude conflictuelle et discriminatoire. Et pourtant ce n’est pas
une fatalité, l’exemple anglais nous le montre.
Les causes sont à rechercher dans la crise économique des années 70 ,+ le ghetto urbain +
le parcours scolaire . Cet sommation aboutit à la transformation suivante : de l’espoir de
l’intégration au désespoir de l’insertion.
Ces inégalités socio-spatiales se traduisent en lutte des espaces.
Dans ces banlieues 40% des – de 25 ans sont au chômage, ce qui interdit toute intégration,
C’est le résultat aussi d’un système scolaire qui a produit une démocratisation ségrégative :
et pourtant l’aspiration à la réussite est présente parmi ces jeunes qui ressentent que la sté
française ne veut pas d’eux ce qui produit un fort sentiment d’injustice. Ce sont les émeutiers
de l’injustice…
Rien de religieux dans tout cela ce sont les conditions économiques qui prévalent et ce n’est pas non plus la « politique de la ville « qui peut agir sur ces causes, au mieux elle peut accompagner au pire elle relègue.
La mise en cause des institutions publiques témoignent en fait d’une perte de confiance profonde qui se traduit par cette violence auto-destructrive .
Les politiques de tout bord qui continuent de penser que pour civiliser les classes populaires
Yak acheter la paix sociale en distribuant de subventions et des allocations foncent tout droit
dans le mur. Il est désespérant de vivre d’allocations.
Localement ces populations ne sont pas associées à leur relogement ni aux décisions qui les concernent.
Il n’ y a pas d’espace politique et social pour débattre, et de Ségolène, de Clémentine, et de Nicolas, ces jeunes, cette population n’en n’attendent rien.
Voici ce qui aurait pu être débattu lors de cette « émission « .
Victor

 
Nazdeb

24/02/2006
15:22
Réponse à Laurent 14h50


- Affaire Kusturica

On en effet peut tirer deux conclusions différentes et complémentaires de ce malheureux dérapage : d'une part Finky a fait le procureur aveugle, dressé a priori contre sa cible, et même limite haineux : c’est celle que je tire ; de l'autre, c’est vrai qu’il a fait également preuve de sincérité (un peu benoîte à mon goût) en admettant avoir été injuste : c’est la conclusion que tire Laurent, et je l’approuve, bien que sans enthousiasme, et pourquoi donc ? Parce qu’on peut faire deux réserves à la valorisation de la sincérité.
Première réserve : AF admet avoir été injuste dans son jugement, ce qui est à son honneur, mais il ne semble pas qu’il ait formulé quelque regret sur le fait - en soi - d’avoir jugé sans connaître. Quand il dit « maintenant que j’ai pu voir le film… », il semble laisser entendre que ce n’est pas sa faute s’il ne l’a pas vu avant, donc il serait excusable sur sa méconnaissance du film.
Deuxième réserve : il vaut la peine de souligner que Finky a reconnu son indélicatesse non spontanément, mais après que le réalisateur l'eut accusé d’avoir publié sa diatribe dans la presse sans même avoir vu le film. Le bougre a été pris la main dans le sac ! Alors le couplet sur la sincérité…

- Affaire Casanova

Merci d’avoir exhumé les propos exacts que j’ai tenus. Je dénie complètement l’imputation d’amalgame. La seule faute que je m’attribue est d’avoir fait ce que tout le monde fait au point qu’on ne le remarque absolument jamais dans les débats : déduire une pensée à partir d’un propos. Casanova a clairement dit que selon lui les dirigeants ne devaient pas être élus par le peuple, et le système auquel cette opinion réfère est à mes yeux la dictature. Je ne vois pas quel mal il y a à en conclure que Casanova (dans l’absolu, aurais-je dû préciser) préfère la dictature.
Prenons l’exemple de Dieudonné : l’humoriste a déclaré un jour que « les Juifs sont une secte, une escroquerie ». Est-ce faire un amalgame coupable que de dire à partir de cette phrase que Dieudonné n’aime pas les Juifs ?
Certes, j’ai été attentif à d’autres conduites du même Casanova pour dire que son soutien au principe de la dictature n’était quelque chose de constant, ni même re fréquent, mais qu’au contraire d’autres de ses propos allait dans le sens clairement démocrate. Ce monsieur devrait tout simplement faire gaffe à ses contradictions, ou alors il tient, en effet, des propos hypocrites, ce qui n’est pas impossible…



 
LN

25/02/2006
05:26
comme guy, quoi...

Navré mais ceci est du plus haut fallacieux :
- le jugement d'escoquerie est ouvertement dépréciatif : donc il n'y a ni amlalgame, ni inférence hasardeuse
- la méfiance envers la démocratie n'implique aucunement un penchant pour la dictature, d'abord parce qu'on peut imaginer d'autres systèmes, ensuite parce que c'est un des défauts de la démocratie représentative qui est visé, enfin parce qu'à aucun moment Casanova ne dit que la dictature serait préférable. L'extension de son propos à une apologie de la dictature est donc fautive, et le soupçon de préférer cette dernière est tout simplement un procès d'intention qui ne repose sur rien. Dans les deux cas, c'est indigne en provenance de quiconque envoie des leçons de méthode et d'honnêteté à Finkielkrault.

Je ne vois qu'une seule explication à de telles controsions rhétorique : Nazdeb doit être sérieusement remonté contre la trilatérale. COmme Guy, quoi. Cette dernière phrase est un amalgame voulu, une inférence harsardeuse, et un pari que je fais. En un mot : une hypothèse...

LN
 
Henry Faÿ

25/02/2006
07:58
ce que JC Casanova a voulu dire

- Affaire Casanova
<<Casanova a clairement dit que selon lui les dirigeants ne devaient pas être élus par le peuple, et le système auquel cette opinion réfère est à mes yeux la dictature. Je ne vois pas quel mal il y a à en conclure que Casanova (dans l’absolu, aurais-je dû préciser) préfère la dictature.>>
Clairement? Vraiment? Citez la source. Je n'ai pas écouté les propos de Jean-Claude Casanova mais connaissant un peu le personnage, il y a fort à parier que ce qu'il a voulu dire c'est qu'il goûtait fort peu l'élection du Président de la République au suffrage universel direct et qu'il lui préférait le suffrage indirect qui est aussi une désignation par le peuple par une autre voie et qui n'a bien entendu rien à voir avec la dictature, au contraire, les risques de dictature sont du côté du suffrage universel direct qui permet au chef de l'Etat de court-circuiter toutes les institutions.
Entre ces deux modes de désignation la discussion est toujours vive et on voit que le système actuel instauré par de Gaulle parce qu'il avait les notables du Sénat contre lui est loin d'être idéal.


 
guydufau

25/02/2006
11:50
re : Répliques - Second fil

JC Casanova, membre de la Trilatérale, et oui un de plus, serait contre l'élection d'un président de la République au suffrage universel? Aurait-il les mêmes idées qu'Arnaud Montebourg?
Ce n'est pas, prioritairement, le mode d'élection qui est critiquable (quoique) mais que le président de la République est responsable devant personne, tel un monarque de droit divin.
Pour revenir à JC Casanova son accointance avec Colombani le situe du côté des autoritaires plutôt que des démocrates.
Samedi prochain Finkielkraut consacrera son émission à analyser l'évolution du journal Le Monde. Espérons que sera mis en évidence la tendance dictatoriale de son directeur.
 
samedi prochain

25/02/2006
12:55
samedi prochain

oui, écoutons samedi prochain
 
LN

25/02/2006
13:54
comment se brouille le débat

<< Ce monsieur devrait tout simplement faire gaffe à ses contradictions, ou alors il tient, en effet, des propos hypocrites, ce qui n’est pas impossible… >>

Je comprends qu'on ait envie de brouiller le débat, mais est-ce bien logiquement et méthodologiquement correct, que de diagnostiquer (de manière purement spéculative), que ce que l'on ne comprend pas pourrait bien être expliqué par l'hypocrisie. En interrogeant le moteur de recherche de DDFC, on apprnd que les connectés qui fustigent l'atlantisme sont Guy, Bérhault, et Nazdeb (ceci est à la fois une attaque ad hominem et un nouvel a-mal-game). Ok mais alors si Nazdeb lutte de toutes ses forces contre l'atlantisme, et donc contre la trilatérale, pourquoi ne pas le dire franchement, plutôt que d'inventer à Jean-Claude Casanova un penchant pour la dictature ?

J'ai écrit "inventer", mais j'aurais pu écrire "intenter". L'attitude polémique ici, c'est la même que celle du juge d'Outreau prompt à enfermer des gens pour des raisons qui ressortissaient à l'imagination : pour le juge fou, la pédophilie (il est évident que ce type ignore même ce que c'est) doit être éradiquée même au prix de l'erreur judiciaire. C'est le principe de précaution appliqué à la justice pénale.

Nazdeb intente pareillement un procès en totalitarisme à Jean-Claude Casanova. Mais pourquoi ne pas nous avoir dit plus simplement ce qu'il lui reproche : d'être un AT-LAN-TISTE... Le problème, c'est que ceux qui l'écoutent attentivement ce Casanova (Henry) n'entendent pas la même chose que Nazdeb, dont les oreilles fonctionnent à la soupçonite (filtre auditif de découverte récente).

Laurent Nadot
 
Nazdeb

25/02/2006
14:07
re : Répliques - Second fil

Oui, Jean-Claude Casanova a clairement dit, dans l'Esprit public (je ne sais plus quel jour, entre 2000 et 2002, en gros), que selon lui, "les meilleurs individus devaient diriger la société, et que les élections ne permettaient pas de nommer les meilleurs" (citation de mémoire, à peu de choses près). Il a en a conclu que les élections n'étaient pas un bon système pour organiser la société. La conclusion implicite de son propos : les dirigeants doivent être désignés sans recourir aux élections.

A quel autre système que la démocratie ce propos peut-il faire référence ? Si quelqu'un est capable de me décrire un système :
- qui ait des chefs dont les décisions s'imposent au peuple
- dans lequel ces chefs ne seraient pas élus par le peuple
- et qui en même temps ne serait pas une dictature

alors je veux bien revenir sur mon jugement. Mais dans la mesure où je ne connais aucun système qui réunisse ses caractéristiques, je considère naturellement que le système pour lequel Casanova a implicitement exprimé une préférence est un système dictatorial.

Je précise que l'opinion de Casanova n'est pas une simple "méfiance" envers la démocratie, c'est tout comme dans le cas de Dieudonné un jugement "ouvertement dépréciatif" sur un système.

Mais un tel avis n'est pas quelque chose de si original parmi les milieux de l'élite, et puisque Laurent parle de la Trilatérale, je l'invite à revoir les citations de ses certains de ses représentants (elles truffent certaines pages du forum), où l'intention d'abolir la démocratie est très explicite.



 
La reine des belges

25/02/2006
14:52
Abolition de la démocratie : rien que ça...

Oui merci, grace à l'excellent moteur de recherche j'ai trouvé ces citations et elles sont en effet sans appel pour qui les considère en tant que telles c'est à dire isolées de leur contexte (Boudiou si c'est pas de l'anti-amalgame ça ? Isoler les phrases de leur contexte...)

Mais comme le dit Henry, pourquoi sauter directement du suffrage universel dirct à la dictature, comme s'il n'existait pas d'autres modes d'accès au pouvoir ? Plus haut Henry mentionne le suffrage indirect. Qu'on ne vienne pas me dire que ce système n'existe pas, ne fonctionne pas, reste à inventer... Comment Nazdeb, dont la culture politique n'est pas douteuse, peut-il opérer un tel saut par dessus la désignation indirecte ? C'est pour moi un mystère...

Un point de vue recevable est que le français est actuellement incapable de voter avec ses lobes cérébraux. Je prends 3 exemples :
- Laurent Nadot : n'a pas confiance dans son jugement en matière politique, préfère s'abstenir
- Guy : cerveau hors d'usage depuis au moins 20 ans
- Lionel : "chacun sait" que Lionel vote avec ses tripes, et non avec ses neurones, plus employés à me pourchasser sur le forum et à me persécuter de sa méchanceté

Si ça fait de moi un partisan de la dictature, alors qu'on m'envoie rapido à la Guillotine, où me précèdent d'autres chaleureux démocrates (Robespierre par exemple)

Je continue : pour que le FN, parti objectivement ridicule et non crédible, soit parvenu au second tour des présidentielles alors qu'il n'y avait certainement pas 18% des français qui avaient envie de le voir diriger le pays, eh bien (et non "et bien") il faut vraiment que notre système de désignation soit malade. On a bien vu dans la quinzaine qui a suivie, que nombre d'électeurs français étaient politiquement immatures, avec ces ridicules défilés infantiles anti-le-pen, ce que Chevènement a justement désigné comme "anti-racisme de pacotille".

De là à qualifier un atlantiste (et avec lui tout un lobby de têtes d'oeuf politiciennes) de "partisans de la dictature", je pense qu'il y a un saut logique irrecevable... Donc ca serait bien, maintenant qu'on a bien détourné le fil "répliques" avec un Nième débat sans rapport avec la radio, de se transporter sur le forum bleu où existe un fil consacré au sujet de la Commitiale Trilatéron, et d'y exposer enfin des arguments, au lieu de le laisser se remplir des clichés de Lionel, des âneries incoercibles de Guy, et des blagues malséantes de ma pomme...

Laurent Nadot
 
LN

04/03/2006
19:45
Edwy Plenel enfin dans la sciure

Je suppose et j'espère que ce débat sur le suffrage universel direct (à un tour ou à deux tours ?) reprendra quelque part sur le forum bleu.

Ce matin chez Finkie, retour de l'increvable Edwy Plenel, qui aurait probablement fait un avocat réputé ou un magistrat redoutable aux mains rouges de sang, tant il a transformé le journal "Le Monde" en tribune accusatoire pour faire rouler dans la sciure les méchants. Fottorino rappelle que sous Plenel, le Monde a placé 57 fois Roland Dumas présent en couverture, tout çà pour aboutir à un non-lieu. Cet acharnement et ce harcèlement n'ont pas nui seulement au journal rappelle le procureur Starr(k ?). Un peu comme Guy Dufaux mais avec un cerveau, quoi.

Ce matin il n'était pas face au seul Finkie, donc ses coups plus ou moins bas préparés d'avance sont en partie tombés à plat. Sa citation déformée de Frèche (personnage qui n'était sympathique à aucun des trois), rectifiée par Finkie et par Fottorino, en dit assez long sur les méthodes de Plenel, et dit aussi en quoi cet homme est incapable de produire un journalisme fiable. Quelle part d'info juste et quelle part de manipe ? La fiabilité se devant d'être sans tache, celle de PLenel est bonne pour la poubelle.

Comme procureur, cet homme eut envoyé à l'échafaud ou en prison des innocents, sur la seule base de sa conviction personnelle. Sa croisade fait de lui un incorruptible, mais ses méthodes font de lui un danger pour la vérité sans laquelle il n'y a pas de démocratie possible. Il faudrait que Plenel se retrouve cantonné au rôle d'auteur indépendant, qui ne puisse plus pervertir un journal. A cette seule condition il ne serait plus un danger public, mais un élément intéressant dans le débat public.

On peut faire le même reproche à Plenel et aux journaux de FC : imposer une opinion aux lecteurs, au lieu de donner de l'info qui leur permet de faire leur propre opinion. ce défaut des journaux de FC avait été signalé en son temps du DDFC. Je ne sais pas très bien où on en est, car je ne les écoute pas, sauf ce matin avant FInkie où j'ai entendu parler des malheurs de l'Olympique de Marseille (no comment).

Alors je sais que sur DDFC, parler de neutralité équivaut à dire un gros mot. Mais enfin de voir qu'un type pareil est tombé de sa chaire d'accusateur, franchement je respire mieux. Ce type est bien plus dangereux que 2 ou 3 râleurs qui envisagent (au conditionnel multi-conditionné) de rouvrir le débat sur la peine de mort, tout en précisant qu'ils sont contre.

L.
 
Louise

04/03/2006
21:00
re : Répliques - Second fil

Edwy Plenel parla d'Alain Minc qui au service de l'ex-Générale des eaux alla proposer au groupe italien Enel de s'associer avec l'actuelle Véolia pour "opéaser" Suez, mais personne ne releva.

Qu'a cela ne tienne, pense-t-on, tout à l'heure Colombani nous expliquera ça ....


 
guydufau

05/03/2006
11:47
re : Répliques - Second fil

A part les impasses et les chemins de traverse vers lesquels Alain Finkielkraut essayait de diriger le débat, l'émission a été intéressante. Pourtant des déviations il y en eu beaucoup : le match France-Algérie en 2001,l'affaire Baudis, l'affaire Outreau, un sondage sur le Front national, un article de Pierre Nora sur Anna Arendt.
Le plaisir n'a pas manqué de voir Alain Finkielkraut en mauvaise posture au moins deux fois :
-quand citant un article du Monde qui attaquait Dominique Baudis, Eddy Plenel lui démontre qu'il n'y eu que ce seul article face à des centaines d'autres allant dans un sens contraire, ajoutant que l'auteur de cet article, le correspondant local quitta ensuite pour désaccord le Monde
-Eddy Plenel est direct : "Alain Finkielkraut, tel que vous commentez la presse, vous voulez y voir ce que vous pensez". On entend un NOOOOON sonore et prolongé, puis quand AF dit son attachement aux "vérités de raison, les vérités factuelles", EP en souriant, "Finkielkraut, je ne suis pas sûr, pardonnez-moi, que dans une rédaction voue seriez un producteur de vérités factuelles, vous maniez du concept, du jugement, des théories..."
Peut-être, faudrait-il revenir sur tout ce qu'a dit de percutant EP ? Sur l'arrivée d'un clone de Berlusconi en France, par exemple.
A suivre.

PS- Curieusement, pas si curieux que ça, Alain Finkielkraut a repris presque mot à mot ce qu'il avait dit à l'émission "Maison d'études", pour se justifier dans l'affaire de l'interview donné à Haaretz : " on remplace les problèmes par des ennemis et des ennemis qu'on considére comme des scélérats"
 
FrançoisViete

07/03/2006
19:06
re : Répliques - Second fil

Bonjour,

La tartuferie de Plenel était à son comble.Venir dénoncer maintenant Minc à propos de Suez ,Je pensais qu'il n'oserait pas.Il a osé ! .
Les tripatouillages de Minc dans les affaires ne sont pas nouvelles: elles datent de 30 ans au moins.
Comme si Plenel ne s'en était pas aperçu lorsqu'il était au sommet de sa gloire au "Monde".
A l' époque il aimait mieux se déclarer ému par le parcours de "ce fils d'immigré communiste ,juif et polonais".

 
laurent

01/04/2006
09:46
Répliques, sur le progressisme

Excellent numéro de Répliques en ce moment même.
A se demander si l'émission de Finkie n'est pas tout simplement meilleure quand elle abandonne sa vocation pluraliste.

En tous cas ce matin Finkielkrault accueille Régis Debray pour parler excellemment de l'époque, sans pour autant parler de l'Actu. Le ton est mesuré, malgré les nombreuses occasions de s'indigner ou de fustiger la bétise, on sent que les deux interlocuteurs n'ont même pas besoin de résister à la tentation. Discussion de haut niveau.

Ca ne peut que déplaire à la bétise contemporaine.
C'est de l'excellente radio.
(Je ne peux que conseiller l'écoute, mais je crains déjà les réactions sur DDFC)

Laurent
 
Nazdeb

01/04/2006
10:51
re : Répliques - Second fil

Très agréable émission sur le plan formel, ton dépassionné. En plus j'aime bien papy Debray. Finkie est parvenu à contenir au moins une voire deux de ses propres sautes de véhémence et même à retenir quelques postillons de haine en prononçant des mots vilains ("progressisme", "gauche", etc.).

Il y a entre les deux olibrius de profonds désaccords qu'ils ont par courtoisie préféré ne pas mettre sur la table (papy Debray s'assume comme "tiers-mondiste" ; si on défend le sacré dans notre propre occident, on a le devoir de comprendre le sacré que représente le prophète chez les musulmans, etc.).

Là où on les retrouve, c'est dans leur capacité à bâtir des catégories séduisantes, gentiment polémiques (gauche pastorale, un progressisme de tel type vs un progressisme de tel autre), un peu manichéennes chez Finkie, qui tendent parfois à l'imaginaire du moins à la simplification (son introduction était d'un style polémique qui virait carrément au romanesque), et avec une misère d'exemples remarquable (la crise de départ portait sur Avignon, il y aurait eu des choses intéressantes à dire...). Nous ne sommes pas chez des gens qui se font scrupule de raisonner à partir de faits précis.

Comme à son habitude, Finkie fustige le gauchisme qui prétend abolir les "frontières", défend un certain nationalisme modéré. Il a bien raison, mais ne comprend toujours pas que l'abolition des frontières est surtout nu phénomène qui relève de normes économiques et marchandes...



 
L

01/04/2006
12:42
re : Répliques - Second fil

On peut certes constater que les faits précis sont absents de l'exposé. Mais en inférer qu'ils sont absents du raisonnement, c'est aller un peu vite.

Un peu comme d'attribuer l'emportement de Finkie à la haine, alors que l'indignation est bien suffisante pour expliquer ses tendances couramment taxées de réactionnaire (signifiant dominant, bien commode pour disqualifier sans justifier vraiment pourquoi).

Pour le reste, on constate que deux intellectuels qui ne sont pas d'accord sont parfaitement capables de discuter sans s'engueuler. Pour cela il leur suffit d'un projet commun tout simple : le dialogue. Je signale qu'il y avait mercredi soir un autre exemple de dialogue entre 2 interlocuteurs en désaccord radical (François Chaslin & Thierry paquot). On se serait cru aux bonnes heures du Panorama quand ça discutait calmement (voir le fil Métropolitains)

L



 
zeno

01/04/2006
14:14
les gauches

j'ai retenu du reac's show de ce matin la distinction entre gauche tragique et gauche divine (ou pour AF gauche pastorale).
la gauche divine/pastorale = gauche du beau discours et des utopies, gauche qui se nourrit de beaux dicours et de belles idées sur un monde parfait en devenir,
la gauche tragique = gauche qui passe du discours d'opposition à l'action politique, qui se heurte au monde des réalités, comme après 81,
ai-je bien retenu la leçon ? exemples pratiques en 2007 ?

Nazdeb : pour ce qui est des phénomènes qui relèvent des normes économiques et marchands, je ne crois pas que Fink soit un défenseur de l'hyperlibéralisme, je crois que son discours est très critique pour tout ce qui concerne l'hyperconsumérisme, le monde marchand, le 'je veux tout tout de suite', le 'je veux tout sans limite' et l'excès d'individualisme qui rend la chose possible.
Le discours de Fink a l'avantage de pointer l'origine des maux de notre société, non pas sur des forces obscures et abstraites dominantes, mais sur l'égoïsme des individus qui en pratique se foutent des conséquences de l'assouvissement de leurs petits plaisirs personnels.

 
Nazdeb

01/04/2006
14:39
re : Répliques - Second fil


Finkie est très gêné sur le libéralisme. Il n'ose pas être contre. Il aurait trop peur de se sentir proche de la gauche radicale qu'il confond avec la critique d'Israël, ça le conduirait à être hostile à Washington, à l'OMC etc.
Dans son émission d'il y a quelques semaines "La colère antilibérale", son parti pris favorable au libéralisme était assez transparent.
Mais d’accord, il ne soutient pas clairement et directement le libéralisme. C’est pourquoi, en effet, il préfère s’en prendre au consumérisme, et surtout au consommateur (constituées en masses populaires, qu’il n’aime pas beaucoup), égoïste et hédonique.
Mais alors là je lui reprocherai deux choses :
- d’ignorer totalement les, les quoi ? les réalités économiques ! Nous sommes dans un système qui valorise l’intérêt personnel des acteurs, sur le profit individuel, sur le consumérisme. Il n’est peut-être pas au courant mais tout le système fonctionne comme ça…
- d’ignorer gentiment la loi de l’offre pour n’avoir qu’en tête celle de la demande. Je n’ai jamais vu de courriers ou de pétitions de téléspectateurs réclamant des émissions de télé-réalité avant que des professionnels des médias les aient inventé…



 
zeno

01/04/2006
19:22
re : Répliques - Second fil

pour que ce soit clair, si j'ai dit reac's show, c'est juste parce ça faisait référence au titre de l'émission de ce matin.

perso, je tiens Répliques pour une des meilleurs émissions de FC, et Fink pour un bon animateur, même si sur le fond je ne partage pas toujours ses idées et que je trouve parfois un peu rengaine. En tout cas, c'est un animateur qui n'a peur d'inviter des 'adversaires' (ex: Toni Negri) dans son émission, quitte à même parfois se retrouver seul contre deux.

à Nazdeb : je crois que Fink est assez clair dans ses positions pour ne pas lui prêter des pensées supposées qu'il tairait. S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas lui repprocher c'est la franchise. Plus clair que Fink...

sur votre démonstration d'un public qui subirait la tyrannie de l'offre, alors là, je n'y crois pas du tout.
c'est même un genre d'explication qui me pose moralement problème, parce qu'elle exonère les individus de leur liberté et donc de leurs responsabilités.
Si on part du principe que les individus sont par essence irresponsables de leurs choix et de leurs actes, alors là, c'est mal barré pour la suite.

 
guydufau

01/04/2006
20:48
re : Répliques - Second fil

Régis Debray est-t-il réactionnaire? Titre aguicheur dit Finkielkraut, titre plutôt surprenant venant de lui.
Que de circonvolutions !
"Est ce que je vous est bien compris" demande AF et RD répond : " moi, je ne suis pas sûr, en revanche, de vous avoir compris". Et encore AF : "la révolte jusqu'à une période récente était contre du dur, aujourd'hui elle est cajolée, dorlotée par les médias, les parents, les profs, les sondages"...il est interrompu : "je ne sais pas si je vous suis sur la révolte actuelle..."
Régis Debray déclare "Dieu est une création récente et assez locale" Finkielkraut ne fait aucun commentaire
Enfin, il faut savoir, pendant qu'ils discourent sur la gauche divine, la gauche tragique ou la gauche pastorale, saisir la moindre occasion de prendre la tangente. Ainsi quand Régis Debray croit annoncer qu'une abeille au temps de Virgile est la même aujourd'hui, je me demande si un âne au temps d'Alexandre est le même âne au temps de Clopine?
 
asinus asinum fricat

01/04/2006
21:15
réponse à la pythie

en attendant ici c'est pas l'oracle de Delphes, alors merci d'être clair : que veut dire au juste cette contrib sybilline ?


 
Cadichon

01/04/2006
21:26
re : Répliques - Second fil

Ca veut dire que Guy Dufau devrait *aussi* lancer son propre blog pour dépolluer un peu le forum.

Cad'
 
balthazar

01/04/2006
21:58
au hasard

faudra-t-il une révolution populaire pour porter dufau au hit et au pouvoir des proletarians baudets ? si oui j'en suis
 
Nazdeb

02/04/2006
12:00
re : Répliques - Second fil

Zeno, vous me lisez de travers. Je n'ai jamais dit ni même laissé entendre que le public subirait la tyrannie de l'offre, et cela n'est d’ailleurs absolument pas mon opinion.
Il y a un phénomène d'offre et un phénomène de demande qui interagissent, et dans cette interaction je considère tous les individus comme responsables de leur propre attitude, aussi bien les consommateurs que les producteurs (Finkie, lui, ne voit que les consommateurs comme responsables).

Cela dit, je dois bien reconnaître que je tiens certains acteurs pour plus responsables que d'autres, et vous devinez probablement lesquels…
Dans l’exemple des jeux de télé-réalité :
- la primoresponsabilité revient aux producteurs télé, pas aux individus constituant le public qui n’a pas formulé de demande explicite.
- la responsabilité du producteur est bien plus forte que celle de chaque individu appartenant au public

Conclusion : tout les individus ont une responsabilité (je précise qu’à mes yeux la masse n’a pas de réelle responsabilité), mais les premières et les plus fortes responsabilités dans le consumérisme vilipendé par Finkie sont celles de chaque producteur. Mais c’est un constat que Finkie, qui fréquente plus de gens de la haute que de tartempions d'en-bas, n'a peut-être pas vraiment envie de voir.



 
zeno

02/04/2006
13:51
limites

à Nazdeb : d'accord avec vous.
Moi ce que je reproche au discours moraliste de Fink c'est la chose suivante :
il explique bien la dialectique entre limite et morale : on ne peut concevoir une morale qu'en fixant une limite aux choses.
le problème est qu'il ne prend jamais en compte certains excès.
je pense que ce qui plombe aujourd'hui notre société, ce qui fait qu'on n'a du mal à transmettre des règles de vie, c'est l'incroyable obscénité de l'écart entre les très riches et les très pauvres : les gens se sont pas des cons, quand ils voient des grands patrons licencier tout en multipliant pas 10 leur revenus déjà énormes, quand ils voient les salaires des stars et des footballers, alors que eux on leur demande de faire des sacrifices, cela crée des conditions morales inacceptables.
même si ce phénomène est marginal, qu'il ne représente que quelques individus, l'impact que cela a sur la société est dramatique.
ce scandale devrait mettre d'accord les gens de bon sens, qu'ils soient de droite ou de gauche, parce que cela plomble aussi bien les règles du capitalisme qui à ce rythme risque d'imploser.
on se retrouve dans la situation des pays où les revenus tirés des richesses naturelles sont accaparées par quelques nantis.
c'est vrai que les solutions sont difficiles à trouver dans un cadre mondialisé, mais cela ne devrait pas empêcher les intellectuels de dénoncer ce phénomène.
on ne pourra rien construire de solide, tant qu'on vivra sur les fondations pourries d'une monde immoral, surtout on ne réussira pas l'éducation des jeunes si cher à Fink.
si Fink veut jouer les directeurs de bonne conscience, faire l'éloge du libéralisme, des excès de l'indivualisme, de l'égoisme, de la technophilie, des limites, d'accord, mais qu'il ne fasse pas l'impasse sur cette scandaleuse abberation.
 
lou

12/04/2006
18:34
tabac

Finkie avait reçu le regretté Philippe Muray. Parmi les sujets de mauvaise humeur de celui-ci, les mesures anti-tabac avaient une bonne place. Peut-être d’ailleurs est-ce le clope qui a eu sa peau prématurément.
J'aurais aimé l'entendre fustiger avec son talent habituel les nouvelles mesures anti-tabac qui s’annoncent (mesures que j’attendais, mais je n’aurais jamais osé le lui dire).
.

 
victor malicheff

29/04/2006
20:18
re : Répliques - Second fil

« Demain est une autre nuit », l’ouvrage de Jan Sabrana traduit du tchèque par P. Ourednik a fait l’objet d’une discussion sereine avec un A.F. apaisé et réfléchi. Ce journal d’un homme
( 1931 –1984 ) profondément meurtri par les turpitudes subies par ses parents et lui-même
résultant d’un régime sous la houlette de l’U.R.S.S. est une œuvre littéraire. Elle est pessimiste
car me semble-t’il le pouvoir corrompt, là en Tchécoslovaquie, il n’y a pas d’alternatives seulement des degrés dans l’affadissement du régime considéré.
A.F. a donc poser la question à ses 2 invités à propos de l’alternative. En l’espèce en août 1968
était-il concevable qu’un régime, la 3e voie, puisse prendre la relève, même constitué d’ex communistes comme A. Dubcek ?
L’auteur l’a refusé, les invités restent dubitatifs, et A.F. le pense, reconnaissant une rupture
entre les communistes orthodoxes et ceux qui en tchécoslovaquie ou en Pologne ont
tenté de se séparer de l’EST et de l’OUEST. Encore aujourd’hui à ceux-ci on ne pardonne
pas cette tentative. Serait-elle à ce jour plus soutenable ?
Victor

 
yeti

22/05/2006
11:32
re : Répliques - Second fil

Finkielkraut : procès en diffamation par Eyal Sivan

L'audience du procès en diffamation intenté par le cinéaste israélien Eyal Sivan à l'encontre d'Alain Finkielkraut se tiendra au Palais de Justice de Paris, devant la 17ème chambre correctionnelle, le mardi 23 mai à 13h00.

Le 30 novembre 2003, suite à la diffusion sur Arte du film "Route 181, Fragments d'un voyage en Palestine-Israël" réalisé par Eyal Sivan et Michel Khleifi, Alain Finkielkraut s'en était longuement pris au réalisateur israélien dans l'émission "Qui vive" diffusée par RCJ.

Il avait ainsi déclaré que "[Eyal Sivan] est l'un des acteurs (…) de l'antisémitisme juif qui sévit aujourd'hui". Puis évoquant une supposée "haine de Eyal Sivan à l'égard des juifs", Alain Finkielkraut précisait que le réalisateur israélien voulait "les tuer, les liquider, les faire disparaître".

Quant au film "Route 181, Fragments d'un voyage en Israël Palestine", Alain Finkielkraut avait prétendu que "on a rarement assisté à une telle atteinte à toutes les vérités factuelles" et déclaré que "ce film est un appel au meurtre".

Alain Finkielkraut a demandé à Anny Dayan-Rosenman (universitaire), Elie Barnavi (ancien ambassadeur d'Israël en France) et Claude Lanzmann (réalisateur) de venir témoigner pour sa défense.

(Source : http://paris.indymedia.org/ )
 
Laurent Nadot

22/05/2006
18:54
merci du tuyau

C'est beau la liberté d'expression...
Je regrette de ne pas pouvoir soutenir Finkie.
 
Louise

22/05/2006
23:37
re : Répliques - Second fil

Pour se faire une petite idée :
http://www.momento-production.com/articles_dvds.php3?id_arti cle=15
 
guydufau

24/06/2006
20:55
re : Répliques - Second fil

L'invitée Nathalie Heinich s'adressant à Alain Finkielkraut lui dit : je sais que vous détester cette sociologie qui ne respecte pas la neutralité axiologique, pour quitter ce jargon, qui se permet des jugements de valeur. Tandis que la philosophie pratiquée par Alain Finkielkraut, elle, n'est jamais à court de jugements de valeur : sur les juges, les profs, les banlieues, etc...
 
Henry Faÿ

25/06/2006
14:42
interdit d'exprimer son opinion

Jamais Alain Finkielkraut ne s'est prétendu sociologue nous le connaissons par les débats qu'il anime qui sont contradictoires où lui comme ses invités sont fondés à exprimer des opinions et des jugements de valeur.

 
guydufau

25/06/2006
21:33
re : Répliques - Second fil

"Jamais Alain Finkielkraut ne s'est prétendu sociologue"
C'est juste, et alors?
 
Henry Faÿ

25/06/2006
22:46
faut toujours tout expliquer

Ca veut dire qu'Alain Finkielkraut qui dans ses débats confronte des idées n'est pas concerné par le "respect de la neutralité axiologique", donc que le message d'hier 20h55 était à côté de la plaque.

 
Nazdeb

26/06/2006
11:31
re : Répliques - Second fil

Finky n'est pas sociologue certes, mais le poser en défenseur d'une sociologie objective comme l'a fait Heinich est tout de même sacrément loufoque. Finky déplore que l'équipe française de foot soit "black black black", c'est-à-dire noire à cent pour cent. A-t-il bien regardé ? Pas sûr, notez : on l'a déjà vu accabler d'accusations délirantes un film sans l'avoir vu. D'ailleurs a-t-il seulement regardé "Route 181" avant de répandre ses commentaires haineux reportés plus haut (yeti 22/05) ?

Finky a le droit de ne pas aimer les Noirs. Je tends à interpréter cela comme un échec de la république, qui n'est pas parvenue à intégrer un Alain Finkielkraut plus préoccupé par sa posture communautariste et par l'idée d'une France ethniquement moins colorée. Mais qu'on fasse de ce bonhomme un promoteur de la neutralité des sciences humaines, et encore plus un intellectuel qui recherche la "vérité" me sidère...



 
Laurent Nadot

26/06/2006
13:10
Finkie excellent promoteur de la neutralité

Salut Nazdeb.
J'aimerais bien savoir où et quand Finkie aurait "déploré" la proportion de blacks dans l'équipe de france de foot ??? Je trouve tout à fait douteuse l'allusion selon laquelle Finkie n'aimerait pas les noirs (???). J'espère que ça n'est pas encore une citation apocryphe comme celle de "JJC Casanova promoteur du totalitarisme", étiquette infamante et inexacte qui avait été volontiers retirée après une demande de précision...

Pour le reste, l'émission de samedi était une des meilleures que j'ai entendues. Finkie avait beau avoir tort sur son tableau de la sociologie en France, sa critique parfaitement juste a été confirmée par les anciens séïdes de Bourdieu, qui n'ont pas défendu l'indéfendable (de toutes façons l'image de Bourdieu est en voie de pourrissement accéléré). Le problème c'est que Finkie, vu ses récents déboires, n'envoie pas ses flèches sur la bonne cible : ce qui est pourri par le militantisme c'est pas la sociologie, mais bien plutôt le journalisme (en gros, les pitres inrocks-attackiens comme Bourmeau) qui emprunte à cette dernière la partie de son costume qui est la plus aisée à falsifier. Finkie n'a besoin que d'ouvrir les yeux et les oreilles. Comme certains ici, quoi...

LRDB
 
Nazdeb

26/06/2006
14:12
re : Répliques - Second fil

Salut reine,

FINKY : "Les gens disent que l'équipe nationale française est admirée de tous parce qu'elle est 'black-blanc-beur'. En réalité, l'équipe nationale est aujourd'hui 'black-black-black', ce qui en fait la risée de toute l'Europe".

- "black black black" : Finky fait une caricature grossissant la représentation des Noirs dans le groupe donné, comme si ce groupe était "envahi" par une ethnie (tout comme la France est envahie par les arabes, c'est bien connu, etc.)
- ce qui "en fait la risée de toute l'Europe" : qui donc, en Europe, se moque tant de la présence de Noirs dans l'équipe de foot... sinon Finky qui tendrait à projeter dans ce "toute l'Europe" son propre sentiment ? Quoi qu’il en soit, la présence de Noirs dans le sport français est à ses yeux quelque chose d’humiliant : ça le gêne...

Ce propos est du même niveau que celui d’un humoriste antillais qui, par exemplen accuserait les médias d’être « feuj feuj feuj » ; je ne vois aucune raison d’être plus tolérant pour l’un que pour l’autre (de propos).

Pour conlure, il n'y a pas de citation apocryphe en l’espèce (pas plus que dans l’affaire Casanova : relis l’échange stp.), j’interprète des paroles avec le peu que j’ai de cervelle, et en l'espèce j'interprète une prévention de la part du sujet Finky à l'égard des Noirs : l'intéressé vit mal le fait d'en voir beaucoup dans un groupe passant pour hautement représentatif de la nation.



 
Sophie

26/06/2006
18:02
re : Répliques - Second fil

A la lecture du mail de Nazdeb je me suis posé des questions sur la qualité de mon ouïe ou, plus inquiétant, sur celle de mon cerveau, car j'avais beau faire beaucoup d'efforts, impossible de me rappeler quand A. F. avait déclaré "qu'il n'aimait pas les noirs", ce qui m'aurait fait bondir et casser le poste si une telle insanité avait été prononcée ! Merci de me rassurer.
Dire que l'équipe de france est entièrement black est plutôt une affirmation positive et favorable à la population noire vu la popularité incroyable dont jouit le foot dans notre pays et le prestige, que bien des journalistes envieraient,e de l'équipe nationale.
Quand on répète que les journalistes sont juifs on entend que les juifs monopolisent l'information et on sous-entend très nettement qu'ils la manipulent en même temps que nos pauvres esprits ainsi déformés.
Quand on dit que l'équipe de France est black, black, black; on dit qu'elle est composée de joueurs noirs, rien de plus,rien de moins.
Par ailleurs cette émission était particulièrement intéressante et cette mise en cause de la "socioligeation"
de la pensée fort rafraîchissante.
 
guydufau

26/06/2006
19:44
re : Répliques - Second fil

Alain Finkielkraut déteste les sociologues qui ne respectent pas la "neutralité axiologique". En sa qualité de philosophe est-il aussi exigeant concernant la philosophie? Pour le dire plus clairement la neutralité axiologique, c'est pour les autres, ce n'est pas pour lui. Lui, il a de droit de nous imposer ses jugements de valeur, et il sait les marteler.
 
LRDB

26/06/2006
20:39
ca ne s'arrange pas

Cette dernière contrib est d'une stupidité typique. La neutralité axiologique (et cela a été clairement expliqué samedi) ne concerne que la sociologie, et la sociologie Weberienne, tant qu'on y est, puisque Bourdieu a lui-même reconnu s'en être affranchi (cf entretien avec laure Adler au cercle de Minuit).

Vouloir appliquer cette neutralité-là à la Philosophie est un non-sens en soi.

Anyway, la question posée samedi matin est ailleurs : Finkie déplore le terrorisme idéologique de toute une partie de la sociologie, qui se drape dans une scientificité dont elle ne respecterait pas les règles de base. Ce disant, Finkie a certainement vu juste, à ceci près qu'il surestime la part quantitative de cette partie.

Et Guy duFaux, une fois de plus :
- ne voit rien
- ne redoute rien
- ne comprend rien.
 
Henry Faÿ

26/06/2006
20:47
arrêtez de tout mélanger, bordel!


<<Alain Finkielkraut déteste les sociologues qui ne respectent pas la "neutralité axiologique". En sa qualité de philosophe est-il aussi exigeant concernant la philosophie? Pour le dire plus clairement la neutralité axiologique, c'est pour les autres, ce n'est pas pour lui. Lui, il a de droit de nous imposer ses jugements de valeur, et il sait les marteler.>>

Je peux à la rigueur comprendre ce qu'est la "neutralité axiologique" en sociologie, c'est je suppose le souci très légitime d'éviter les pétitions de principe, de ne pas avoir d'a priori, c'est laisser se dérouler les processus d'investigation sans avoir d'idée préconçue sur les conclusions où ils vont vous conduire, c'est ce que dans le langage courant on appelle tout simplement l'objectivité. Cette notion n'a strictement aucun sens dans une émission qui confronte des opinions différentes qui ont déjà été exprimées et qui sont bien connues, le plus souvent ayant fait l'objet d'un livre. Il faut bien que les opinions des débateurs s'expriment, sinon l'émission n'existe pas.


 
Nazdeb

26/06/2006
23:22
re : Répliques - Second fil

Sophie, je vous confirme mon interprétation des propos d'AF, tirés de sa fameuse interview dans le quotidien Ha'aretz. Sachez que les journalistes israéliens qui l'ont rencontrés vont plus loin que moi : ils ont jugé les paroles de Finky comme s'apparentant à du pur lepénisme.

Dans le contexte de l'article, il est très clair que Finky trouve humiliant que l'équipe de foot soit composée essentiellement de Noirs ; mais ce sentiment sous-tend déjà la simple phrase que j'en ai rapportée ("l'équipe nationale est aujourd'hui 'black-black-black', ce qui en fait la risée de toute l'Europe"). Donc Monsieur Finkielkraut :
- voit des Noirs partout dans l'équipe de France (constat déjà biaisé, pour ne pas dire irrationnel)
- et cela le gêne : je maintiens donc ce que j'ai dit plus haut.

Voyez avec Google "Finkielkraut black risée" vous tomberez bien sur l'article ou sur des commentaires (par exemple sur le site du Nouvel Obs)



 
Henry Faÿ

16/07/2006
20:11
une très très très très tr&egrav


L'émission Répliques diffusée hier sur le réchauffement climatique avec Jean-Marc Jancovici, expert climatique (dont la rélexion va bien au-delà) et Jean-Pierre Dupuy philosophe était une très très très très très très très bonne émission. J'en ai retranscrit l'essentiel.

Jean-Marc Jancovici qui a publié un article en 2004 dans le débat, climat, énergie, les impasses du futur, domine le débat et ce serait peu dire qu’il s’exprime avec vigueur. Son ton est empreint d’une certaine nervosité, la question l’angoisse, par moment sa voix se fait comminatoire, menaçante. C’est une sorte de prophète de malheur. Sur ce sujet bien des choses ont été dites et pas un moment j’ai eu au cours de cette émission l’impression de déjà entendu.

Jean-Pierre Dupuy, philosophe a collaboré avec Ivan Illich, est l’auteur de pour un catastrophisme éclairé. Il a publié récemment retour de Tchernobyl, journal d’un homme en colère.

Jean-Marc Janovici estime que pour écarter le péril d’un changement climatique, il est urgent de faire augmenter le prix des énergies fossiles plus vite que le pouvoir d’achat.
Alain Finkielkraut : Quel serait l’impact sur l’activité ?
JMJ : Si j’étais capable de vous le dire, je serais un homme très riche. Un tel phénomène pour une population sédentaire de quelques milliards d’hommes n’a pas de précédent.
Je ne sais pas, dit-il mais l’ignorance n’est pas une police d’assurance.
Les émissions de gaz à effet de serre qui ont déjà eu lieu ont provoqué une augmentation de la température de l’ordre de un degré. Ce qu’il y aura en plus sera la conséquence de ce que nous ferons et moins on choisira de le faire plus ce sera désagréable.
AF : Mais de quoi s’agit-il ? Augmentation des zones de sécheresse en Afrique, augmentation du niveau des mers etc.
JMJ : Guerre, dictature, déstabilisation violente de nos sociétés

JP Dupuy Bonjour. Que faire ? La première chose à faire, c’est affiner le diagnostic et il rend hommage à Jean-Marc Jancovici et à son dernier ouvrage le plein s’il vous plaît ? écrit en collaboration avec l’économiste Alain Grandjean.
J’ai, dit-il une objection : les prix vont augmenter de toute manière. J’ai des amis écologistes qui disent qu’il y a deux problèmes : la raréfaction des sources fossiles d’énergie et le réchauffement de la planète mais il y a là une contradiction. Une des deux menaces sur-détermine l’autre. En fait, les ressources fossiles sont surabondantes Si nous voulons éviter une catastrophe planétaire l’humanité doit se restreindre à ne pas extraire le tiers des ressources fossiles. Il faut augmenter les prix avant que l’utilisation des ressources fossiles n’ait produit ses effets.
Si on laisse faire le marché, ça n’ira pas assez vite, il faut une très forte volonté politique, il faut une taxe pour incorporer ce que coûte en terme d’environnnement l’utilisation des sources d’énergie fossiles.
AF : quel serait le facteur de déclenchement ?
JPD : je n’ai pas de solution
Il cite Henri Prévôt ingénieur des mines et note que dans la technocratie française on trouve des gens plus radicaux et plus convaincants que les écologistes les plus excités.

JMJ : si demain pétrole et gaz disparaissaient il faudrait remettre six millions de personnes aux champs. Avant qu’on ait vu arriver les tracteurs et les engrais il fallait six millions d’actifs pour l’agriculture.
La physique ne fait pas de sentiments. Elle ne répond pas à laquestion (posée par AF) est-ce que nous voulons ?
L’équivalent des tracteurs et des engrais, c’est vingt paires de bras par personne. De ces équivalents, on pourrait aussi en avoir moins dans d’autres secteurs d’activité que l’agriculture.
La politique devrait compter un peu plus avec la physique.
AF : oui mais chacun dans notre société se vit comme un ayant droit, dans ces conditions, y a-t-il un retour en arrière possible ?
JMJ : Si la démocratie est infichue d’accoucher d’une solution la solution non gérée du problème emportera la démocratie, ça devait nous préoccuper plus que de manger un peu plus de lentilles et un peu moins de viande. On est des enfants gâtés. Le français de base a 100 domestiques (énergétiques) à son service. L’élu est extrêmement mal informé. Il considère comme politiquement insoutenable des solutions à un problème dont il connaît mal les contours. C’est la physique qui nous dicte ce que nous devrons faire par les contraintes qu’elle nous impose.

JPD : en 1973 je collaborais à un livre énergie et équité, qui affirmait que la crise de l’énergie
était une illusion. Les haut quanta d’énergie ont (accrochez-vous, on est là en pleine rhétorique illichienne) des « effets dévastateurs » pour la structure sociale il voit dans la société actuelle des « hordes voraces d’esclave » et se demande si des hommes libres ont vraiment besoin de tels esclaves.
Nos sociétés ont soif d’énergie. La croissance mondiale de consommation d’énergie est l’ordre de 2% ce qui avec les effets de la progression géométrique est énorme.
AF : Décrivez-nous quand même le type de mode de vie. À quoi devons-nous habituer
JMJ : on sent qu’il a une partie difficile à jouer, il prend son souffle :
avant de vous dire toutes les horreurs que je vais vous dire, ayez bien en tête les scénarios alternatifs. L’absence d’efforts volontaires se payera une addition qui sera considérablement plus douloureuse.
Et voici sa réponse :
Une voiture de une tonne par adulte en âge de la conduire, c’est fini
L’avion, jadis réservé aux stars et aux ministres redeviendra très élitiste. Ceux qui prétendent baser le développement du territoire sur l’accessibilité par l’avion auront des réveils difficiles. Il n’a pas parlé de l’avenir de l’A 380.
La viande on en mangera moins, un kilo de viande, c’est un kilo d’hydrocarbures.
Il y aura une augmentation des prix des produits manufacturés, nous aurons moins d’objet, nous les garderons plus longtemps
Cette pilule devrait avoir l’avantage de préserver la démocratie, de maintenir une espérance de vie correcte et une vie en commun harmonieuse de bonne qualité.

JPD évoque le thème illichien de la vitesse généralisée de l’automobile. Pour disposer d’une automobile, on consacre y quatre heures par jour, le temps de la bichonner mais surtout le temps du travail effectué pour gagner l’argent nécessaire. Si on divise la distance moyenne parcourue par ce temps et on trouve 6-7 km/heure. L’inefficacité de l’automobile est ainsi démontrée. Pourquoi nous ne voyons pas que nous vivons mal ? Nous passons du temps à travailler et le travail devient, abusivement, une fin en soi. Nous sommes shootés à cette drogue qu’on appelle la mobilité. La consommation et le travail nous apparaissent comme le nec ultra du bonheur.

JMJ : La solution nucléaire ? Le nucléaire ne sera pas la solution pour des raisons de grandeur et de délai. Sachant que l’énergie d’origine fossile se monte à 80% du total, que l’énergie d’origine nucléaire à 6% et que les énergies renouvables 1%, si on veut un monde qui poursuit son énergie dynamique, en quelques décennies, il faudrait appliquer au nucléaire des taux de croissance totalement hors de portée. Même ceux qui sont favorables au nucléaire ne professent pas l’opinion que le recours au nucléaire serait une solution aux besoins d’énergie. Le nucléaire apparaît comme un moindre mal. Si on met dans le panier des solutions avec un peu plus de nucléaire civil, c’est acceptable. Il a moins d’effets immédiats sur l’environnement
L’urgence est telle qu’il faut tirer sur tout ce qui bouge, il faut hiérarchiser.
JPD : En France 80% de l’énergie électrique provient du nucléaire, mais rapporté à l’énergie totale, le taux est de 17%.
Tout discours critique du nucléaire n’est pas antinucléaire. De la même façon, je ne suis pas contre le moteur à explosion mais contre une société organisée autour du transport automobile.
AF : oui mais le transport automobile ne risque pas de provoquer une catastrophe du type de Tchernobyl.
JMJ : une catastrophe bien pire : le changement climatique
AF : avec le nucléaire, nous sommes à la merci d’un Tchernobyl
JPD : par la gestion de la communication, la technocratie mondiale s’est couverte de pipi.
Le « logos nucléocratique » doit nous prouver que le nucléaire peut aller de pair avec une société transparente, démocratique.
JMJ : j’ai publié quelques objections sur le nucléaire civil. Énormément de critiques qu’on peut faire au nucléaire civil, on peut les faire à des tas de choses. On dit que le nucléaire civil c’est peu de choses mais les nouvelles énergies renouvelables ça fait 1%
JPD : une foultitude d’articles parus sur les conséquences de Tchernobyl dans des revues médicales à comité de lecture ne sont pas repris par la presse généraliste. Il faudrait expliquer ce qu’est une étude épidémiologique.
Charpak prix Nobel chiffre le nombre de victimes à plusieurs de milliers, mais Charpak n’est pas médecin. C’est quand même extraodinaire que les évaluations du nombre des victimes des uns et des autres, varient de 1 à 100.000.
JPD : les autorités du nucléaire devraient commanditer des études pour gagner la confiance du public, au moins les financer.
JMJ ce n’est pas aux autorités de commanditer les études. Si les autorités financent les études, ces études seront accusées d’être entachées de partialité.

 
Agnès

16/07/2006
20:41
re : Répliques - Second fil

Fichtre quel boulot ! Merci Henry.
 
Laurent Nadot

29/07/2006
08:14
En hommage à Philippe Murray

Dans un peu moins d'un heure, rediff d'un Répliques de 1999.

Les invités : Philippe Murray & Philippe Meyer.
Ca nous fait 53 minutes de radio par 3 esprits libres

Prévoir quelques sérieux écorniflages des pensées obligées de l'air du temps.

 
LN

29/07/2006
10:08
Tres reussi

C'était bien.
Comme prévu, la bienpensance en a pris plein sa gamelle.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ repliques/

 
Tocqueville

29/07/2006
10:30
re : Répliques - Second fil

un peu systématique dans le dénigrement. la posture de "mécontemporain" qui est la leur peut être assomante.Le délire de début d'émission sur la nécrologie est à côté de la plaque.
 
Henry Faÿ

31/07/2006
20:01
la ronchonnerie courante et ordinaire


J'étais assez curieux à quoi pouvait ressembler une intervention de Philippe Muray, que j'avais ignoré tant qu'il était vivant, qui le jour où il est mort a eu droit à tous les éloges les plus hyperboliques. Bof, pas de quoi fouetter un chat, c'était de la bonne ronchonnerie courante et ordinaire, sur radio-courtoisie, on n'entend pas quelque chose de bien différent. Ils se sont largement moqué des fêtes de Jack Lang et de Bertrand Delanoë, qui au moins ont eu le don de beaucoup les agacer, elles ont des petits côtés ridicules, ces fêtes plus ou moins cuculs, mais je ne vois pas qui elles peuvent gêner, on peut très bien rester chez soi et les ignorer. J'aurais aimé leur faire remarquer qu'au Moyen-âge, les fêtes de saint succédaient aux fêtes de saints, ça n'arrêtait pas.
Philippe Meyer a quand même eu bien raison de faire remarquer que la fête de la musique était un alibi pour laisser dans un état de deshérence l'enseignement musical et la pratique de la musique.




 
Laurent

01/08/2006
00:40
Philippe Murray

En tous cas, la thèse/hypothèse de Murray sur la société festive ne m'a pas spécialement convaincu. Mais par son scepticisme généralisé sur ce qui fait les titres et le baratin courant des media et des politiques, par son regard ironique sur les dérives de l'ostentation actuelle, il produit une analyse bien plus acide et plus percutante que celle d'un Baudrillard, et avec la vanité intellectuelle en moins.

Laurent
 
peh

01/08/2006
08:37
re : Répliques - Second fil

"au Moyen-âge, les fêtes de saint succédaient aux fêtes de saints"

Certes, mais ces fêtes devaient être un peu plus "spontanées" si je puis dire. Mais comme il n'y a plus guère de spontanéité festive, on organise. Paris est devenue la capitale de la fête ( musique, nuits blanches, musées, gay et rock pride...) et nous exportons Paris-plage...
 
Henry Faÿ

01/08/2006
10:10
donnez-nous des fêtes, des vraies!


<<Certes, mais ces fêtes devaient être un peu plus "spontanées" si je puis dire. Mais comme il n'y a plus guère de spontanéité festive, on organise. Paris est devenue la capitale de la fête ( musique, nuits blanches, musées, gay et rock pride...) et nous exportons Paris-plage...>>

Un peu plus spontanées... tu parles... C'était l'Eglise, qui déjà avait fait ses preuves en matière d'organisation. J'imagine qu'on peut en avoir une idée avec la semaine sainte de Séville ou les pardons en Bretagne, je suppose qu'ils existent encore.

Le jour de la fête de la musique, je vais à l'opéra comme d'habitude, je m'engouffre dans le métro et je sors plus de chez moi, ça me paraît atroce; les nuits blanches font la part belle à toutes les inepties très peu artistiques de l'art contemporain; la marche des fiertés, c'est un truc qui vieillit mal, ils devraient en renouveler l'inspiration ou arrêter ce carnaval de sous-préfecture recyclé d'année en année et même pas bandant; la musique techno ce n'est pas mon truc; Paris-plage, je regarde ça "de haut" (c'est-à-dire du quai), je n'y mets pas les pieds, mais je l'approuve car c'est la libération temporaire, en attendant qu'elle soit définitive, d'un espace abusivement pris par l'automobile, qu'il y ait dans une ville des besoins en espaces de loisir, il faut le reconnaître et c'est heureux que ça soit reconnu dans d'autres villes.
Le défilé du 14 juillet, j'en connais qui aiment ça, les journées du patrimoine, c'est très bien, mais les queues sont longues pour voir quelque chose d'intéressant.
Les fêtes de quartiers en dépit de leur côté cucul ont leurs partisans sincères, j'en connais.
Le jour où il y aura une vraie belle fête, je m'en réjouirai. La dernière qu'on a vue c'est celle pour les fêtes du bicentaire de la Révolution avec le défilé de Goude.
En Allemagne, ils ont de beaux carnavals, et au Brésil!!! On traverse l'Atlantique pour voir ça.
Je me fais peut-être des idées, il me semble qu'il y avait de belles fêtes sous l'ancien régime, à vrai dire je n'en sais rien, il en reste des récits qui font penser que c'était pas mal.
Il y a un truc qui était sans doute pas mal, (d'après les photos que j'ai pu voir), c'est le bal des quat'-zarts, le petit carnaval des étudiants de l'école des beaux arts, à côté de ça, la marche des fiertés peut aller, au sens propre... se rhabiller.

 
peh

01/08/2006
11:22
re : Répliques - Second fil

Certes, autrefois l'Eglise était le grand ordonnanceur des fêtes, cela n'empêchait pas d'y prendre plaisir et le peuple de se les approprier. Quand j'étais enfant à la campagne, je trouvais la fête Dieu assez "festive" avec ses tapis de verdure et de roses répandus sur la route ; mais c'était il y a mille ans et dans un autre monde...
Dans un autre domaine, on peut constater la perte de la spontanéité avec les 2 films de Jean Eustache sur la fête des Rosières.
 
Henry Faÿ

06/08/2006
22:28
le festival de ronchonneries de 1999


J’ai repassé la cassette de l’émission rediffusée le samedi juillet. En l’écoutant, on s’aperçoit qu’elle date de 1999. Le thème était le futur manque-t-il d’avenir ? avec Philippe Muray récemment décédé, et Philippe Meyer, qu’on ne présente pas.

Ça commence par la citation d’une notice nécrologique où le fils de la défunte a eu le malheur d’établir une métaphore entre cancer au fascisme. Mal lui en a pris, qu’est ce qu’il a pris sur la figure !


Alain et les deux Philippe sont horrifiés par cette annonce. C’est le « symptôme d’une confusion grandissante ». Cette métaphore du fascisme « a quelque chose de symptomatique ».
Philippe Muray : « Ça m’a paru représentatif d’un monde où les frontières qui séparent la mort et la vie sont de plus en plus floues ».
Pour Philippe Meyer, l’auteur de la notice fait de la tragédie intime une affaire politique. Le cancer est déréalisé. Il n’a que le misérable fascisme pour donner une signification à la mort. Il cherche à se fabriquer une posture de héros au nom d’une solidarité antifasciste. C’est dégoûtant. C’est passer à côté de la vraie mort de quelqu’un. Et c’est dénaturer le combat de ceux qui ont lutté contre le fascisme. Tout ça est dégueulasse.

Petit commentaire : du calme, du calme ; ils en ont fait une histoire pour cette malheureuse notice nécrologique qui n’en méritait peut-être pas tant. Si j’avais été dans le studio, j’aurais posé la question : cette métaphore est-elle si scandaleuse que ça ? Et surtout, en quoi est-elle représentative des errements de notre époque ? On ne va quand même pas monter en épingle toutes les bêtises dites dans tous les cafés.


Et ça continue sur le thème connu de la mort qui n’est plus ce qu’elle était. La mort se trouve festivisée. Les sorcières yankees d’Halloween remplacent la traditionnelle fête des morts.

Petit commentaire : que la mort soit « festivisée », c’est en fait le retour à une ancienne tradition. Il m’arrive d’aller à des cérémonies funèbres, des enterrements cathos et des crémations, il y a presque toujours une petite fête, un « pot » et c’est très bien.

Halloween, c'est une fausse peur, je détestais et ça m’inquiétait mais ça a subitement disparu sans qu’on sache pourquoi.

Et ils poursuivent allègrement leurs ronchonneries : les intempéries ne sont plus supportées, elles deviennent quelque chose d’intolérable. Tout doit être aux ordres y compris la nature. Il n’y a pas si longtemps, une autoroute avait été bloquée par la neige. Pour homo festivus, l’homme de notre temps selon Philippe Muray qui ne sait qu’aller de fête en fête, le réel ne peut plus être toléré. Il y a festivisation de la nature, on fait des « Montagne en fête » mais manque de chance, il y a la neige, la nature ne joue pas le jeu.


Philippe Meyer revient à cette notice nécrologique qu'il n'a pas digérée et il y voit l’équivalent dans la posture de beaucoup de cultureux qui fabriquent des artistes maudits. On a fait dit-il de Van Gogh un artiste maudit ce qu’il n’était pas, c’est lui-même qui refusait qu’on vende ses tableaux. On a dit que Mozart était un artiste maudit parce que personne ne l’avait accompagné jusqu’au cimetière. Renseignement pris, il a eu l’enterrement que tout le monde avait à cette époque. C’est pour des raisons de salubrité publique que Joseph II avait interdit que les cortèges funéraires aillent jusqu'au cimetière mais l'église était bourrée.

Les mutins de panurge, c’est ainsi que Philippe Muray désigne ces révoltés qui ne font que se conformer à des stéréotypes.

Philippe Muray qui présente son bloc-note de l’année 1998 a mis en lumière rien moins qu’une mutation anthropologique, selon lui, une humanité semble disparaître au profit d’un autre type d’homme, Homo festivus. La thèse est-elle vraiment, aux yeux de son auteur, sérieuse, je n'en suis pas totalement convaincu.
Homo… pas sûr… l’éloge de la communication non-verbale, ferait aussi penser à une nouvelle animalité (c’est un peu idiot comme idée pourquoi chez les hommes n’y aurait-il pas de communication non-verbale ?).

Nous assistons donc à une multiplication des fêtes, il y en a tout le temps, aux appellations et aux motifs les plus variés, parfois ridicules. C’est Jack Lang qui en est le grand ordonnateur, l’hôtesse d’accueil. Il y a la Techno-parade, la fête d’internet, la fête de la langue française, la fête des grands-mères, le printemps des poètes. (et alors ? Où est le mal ?)

Alain Finkielkraut : tout doit passer par la fête, y compris les manifs, on joue du tambour et on danse. Même pour les sujets les plus tragiques, par exemple la marche blanche en Belgique avec ses lancers de ballons

Philippe Meyer voit une cause plus profonde au mal. C’est dit-il en raison de l’émergence d’un groupe dirigeant qui se prend pour « une race au dessus des autres ». ( !) Ce sont les anciens soixante-huitards qui occupent des places. Ils occupent les places mais n’exercent pas les responsabilités parce qu’ils en sont incapables. Je fais semblant d’être ministre, je fais semblant d’être Directeur d’administration centrale. En fait je suis romancier. Le mitterandisme a donné au système une grande ampleur, et tout ça marche au clientélisme. Cette fausse fraternité procurée par la fête est un moyen de masquer l’illusion de cette race de profiteurs. ( !!!)


Commentaire : Il y va fort, Philippe Meyer et il dépasse la mesure. Si j’avais été dans le studio, je lui aurais crié : des noms, des noms ? Où donc a-t-il vu que les ministres n’étaient pas ministres, que les directeurs n’étaient pas directeurs ? Y a-t-il tant d’anciens soixante huitards parmi eux ? Il se livre à une extrapolation hasardeuse et peu crédible. C’est un peu n’importe quoi.

Et il poursuit : ces fêtes sont des alibis. La fête de la musique est un alibi pour une politique défaillante. Les associations de pratique amatrice sont taxées comme une société commerciale. (je crois que c’est faux). On laisse la TVA sur les disques au taux de 20,6%

Commentaire : huit années plus tard, en écoutant l’émission de Jacques Attali, on apprend de Dominique Meyer, Directeur du théâtre des Champs Élysées que fête de la musique ou pas, la musique se porte bien en France. C’est le double effet de William Christie et de l’opéra Bastille.

Et Philippe Muray poursuit : la fête s’installe là où la vie est entrain de se retirer. La fête c’est ce qui remplace la vie. On arrive après l’histoire.
Alain Finkielkraut: ma référence philosophique, ce serait la technique selon Heidegger (il n’explique pas trop). Tout le monde doit être artiste. Il y a disponibilité de tout à tous.

Et Philippe Meyer, passant du coq à l’âne, se met à évoquer un souvenir de lycée. J’avais dit-il un prof de philo qui avait proposé un sujet de dissertation : « Le monde est-il mené pas le mensonge ou par la vanité ?» L’élève avait opté pour la vanité mais sa copie avait été jugée faible faute d’exemples probants. Un exemple, il en a trouvé un beau, mais après coup, c’est un parc de loisir parc de culture de l’ego, c’est aux Etats-Unis toute une mise en scène avec photographes qui vous mitraillent fait semblant de faire croire aux visiteurs du parc, qui ne sont bien évidemment pas dupes qu’ils sont de grande vedettes de Hollywood. Donc la vanité mène le monde !

Commentaire : et alors ? On n’a pas le droit de rigoler un peu ?


Et le ronchonnerie meyeresque se poursuit de plus belle : à Sciences po ils se sont rendus compte que les étudiants manquaient de références. Monsieur Homais, ils ne savent pas qui c’est. Ils ont organisé une formation pour combler ces manques mais les étudiants se sont opposés à la notion de grand auteur. On entend là un écho des mouvements de correction politique d’Outre atlantique, il semble qu’en 2006, tout ça soit un peu dépassé.

Ils commentent le film de Bertrand Tavernier ça commence aujourd’hui. La détresse et un suicide se résolvent dans une petite fête, cela redonne du courage à l’instituteur, le message, qui déplaît beaucoup à Alain Finkielkraut c’est que l’école est coupable de ne pas être assez festive. Philippe Meyer n’est pas d’accord, il dit que ce film prend la défense des gens qui font leur métier, et cette fête qui n’a pas eu Jack Lang pour sponsor, c’est une bien pauvre fête.


Et les ronchonneurs s’en prennent à cette mise en cause des intelligences telles que les valident l’école et l’université. Il y aurait « d’autres formes d’intelligence ». Nous serions tous des artistes. C’est ça homo festivus. Les anciennes différenciations sont obsolètes. Les différences sont abolies.

On a célébré les trente ans de mai soixante-huit. Pour Philippe Muray, Mai soixante-huit, C’était une fête, peut-être la première fête d’après l’histoire. C’était la rue, aujourd’hui c’est l’euro.

Selon Philippe Meyer, il n’y a rien d’autre qu’un appétit de pouvoir (décidemment,ça l'obsède) et il convient de réfléchir sur la manière qu’a le totalitarisme de subsiste après l’effondrement des régimes totalitaires.(les grands mots)

Ils reprennent sur le thème de la festivisation qui est une participation permanente avec suppression du spectacle. Cette techno-parade, son « ostentation tautologique » !) qui a mis « Paris à feu et à son », c’est, selon Philippe Muray « le crime de monsieur Lang ».

Comment expliquer que ça marche si bien ? C’est le panurgisme des « mutins de panurge ».


Philippe Meyer s’en prend au PACS. Pourquoi le PACS ? Selon lui, ce n’est qu’une occasion de se porter avocat de ceux qui sont persécutés ou plutôt qui se prétendent tels. On a besoin d’ennemis pour faire croire qu’on est persécuté. Il dit que dans tous les pays où il y a eu des sortes de PACS, il n’est pas utilisé, aucune demande.


Commentaire : ces propos ont été démentis par les faits.

Qu’est-ce qui va se passer si Le Pen s’effondre ? C’était l’époque où la scission de Bertrand Mégret faisait croire à une implosion de Front National. Philippe Meyer dit que si le vote blanc était reconnu, Front National serait diminué de moitié (en proportion).

Une bonne ronchonnerie ne saurait se passer d’un petit couplet sur l’art contemporain qui je dois le dire s’y prête et je m'y associerais volontiers. Dans le FRAC de l’Île de France, a été proposé l’achat d’une ampoule électrique dans un cube de plexiglas. « Cette œuvre qui convoque le vide ». Discussion, une brave dame pas très branchouille menace de refuser mais enfin lui dit-on, si vous refusez une œuvre qui « convoque le vide », vous êtes, très, très… , enfin c’est pas bien.
Car « on n’a pas le droit de critiquer l’art contemporain quand Le Pen est à 15% », c’est les inrocks qui ont dit ça. Celui qui a été victime de ça, c’est Jean Baudrillard. Victime, c’est un bien grand mot.

Philippe Muray évoque une éventuelle fin de l’histoire ou plutôt une caricature de fin de l’histoire. Il y a quelques traits, une sorte d’ébauche d’État universel. La lutte pour la reconnaissance se transforme en défilé pour la fierté. Il voudrait faire l’archéologie de la fierté. Au XVIIe siècle, on appelait ça la gloire, c’était nettement plus chic, effectivement et nous sommes face à une difficulté à penser la grandeur du passé.

Philippe Meyer s’en prend alors aux mise en scène des œuvres classiques. Il y a dit-il un metteur en scène qui actualise systématiquement toutes œuvres ce metteur en scène, c’est Peter Sellars. Et de se moquer du récit qui en a été fait : « dans une représentation donnée à Bobigny, Don Giovanni a été transposé dans l’univers glauque de Harlem, une nana plutôt bourge (c’est donna Anna) il se la fait contre le mur. Ottavio il est vachement colère. Elle en peut plus j’veux dire. Giovanni, c’est pas une tante etc etc ». Alain Finkielkraut cite Thierry Ardisson qui a dit un soir à Peter Sellars : « Tu sais qu’t’es un génie ». Selon Philippe Meyer, il y a chez ces gens une vraie haine de la culture, un refus d’écouter de voir quelque chose de totalement différent. Car la culture dévoilement, sortie de soi.

commentaire: les sarcasmes de Philippe Meyer n'y ont rien fait, les transpositions abusives des oeuvres classiques font toujours rage, voir le traitement qu'a récemment subi à l'opéra Garnier Iphigénie en Tauride de Gluck, transposé par un certain Warlikovski dans une maison de retraite avec deux Iphigénie, une jeune qui joue et chante l'action, une vieille qui se souvient!

Et Philippe Meyer, intarissable raconte ses expériences récentes : je me suis fait, dit-il couper les cheveux et j’y ai lu Gala. (mais, dit-il je ne vais chez le coiffeur que pour lire Gala). Dans ce magazine, il a lu une apostrophe de je ne sais qui à Jean-Paul Gautier « vous dont les défilés sont toujours un message de tolérance ». On n’échappe donc ni à la fête ni à la morale.

Philippe Muray se plaint que « toute critique (homophobie entre autres) soit systématiquement assimilée à de la misanthropie », c’est ce qu’il appelle « l’interdit de l’Alceste ».

Alain Finkielkraut : « J’ai essayé quatre cinq fois d’inviter Bourdieu » dont le point de vue aurait peut-être été différent de celui des deux Philippe et il exprime la peur que l’Europe ne consacre l’Homo festivus. Il a eu la rare curiosité de prendre connaissance de l’hymne de l’Europe, le poème de Schiller mis en musique par Beethoven, dans le finale de la IXe symphonie allen Menschen werden Brüder gnin gnin gnin, jusqu’à présent, j’avais toujours pensé que ce détournement de chef d’œuvre était un sommet de cucuterie.

« Ô joie divine étincelle
Enlacez-vous, millions d’êtres
Que ce baiser aille au monde entier…
Mais c’est très inquiétant, tout ça, dit Alain Finkielkraut, c’est le sentiment qui succède à la culture. (il a l’air un peu orgiaque, ce texte je n’aurais jamais imaginé ça)

La naissance de l’euro, c’est bien entendu une fête avec des ballons.

Ah, dit Philippe Meyer ces festiveurs, si au moins ils avaient de l’imagination ! Jadis Jérôme Savary avec son grand magic circus et ses animaux tristes en avait.

commentaire: là, je lui donne mille fois raison. Ils auraient pu évoquer le bal des quat’zarts, c’était il y a bien longtemps mais c’était beau et ça pouvait charmer.

Ce que j’ai retiré de cette émission :
Philippe Muray est bien l’esprit original et fin, un peu mélancolique auquel on a rendu hommage mais dans cette émission, il avait du mal à en placer une.
J’ai découvert un Philippe Meyer capable de dire absolument n’importe quoi, de quelques fêtes sans grande importance, il tire une théorie de délégitimation du pouvoir, faut quand même pas exagérer ! Il manque totalement de rigueur, d’anecdotes pittoresques il tire des conclusions abusives, il généralise à tout va, il tire sur tout ce qui bouge et il est à la limite du beaufisme, sinon du populisme.


 
Zx

07/08/2006
00:01
re : Répliques - Second fil

Oh, quel boulot ! Merci. Ce débat ne vous a-t-il pas semblé un peu daté à la réécoute en 2006 (votre remarque sur le politiquement correct à Science Po va d'ailleurs dans ce sens) ?
 
Henry Faÿ

07/08/2006
22:37
c'est ainsi que pensent les vieux cons


<<Oh, quel boulot ! Merci. Ce débat ne vous a-t-il pas semblé un peu daté à la réécoute en 2006 (votre remarque sur le politiquement correct à Science Po va d'ailleurs dans ce sens) ?>>

Bof, quelques détails peuvent changer mais je ne me fais pas d'illusion, ça sera toujours les mêmes paroles, les mêmes lamentations, les mêmes divagations, vous voyez bien, Madame Michu, tout fout le camp, ah, j'vous'dis, de notre temps, c'était pas comme ça etc etc. M'en parlez pas, Madame Plessis-Trévise (tiens, Delfeil de Ton a dit son admiration pour Philippe Muray). C'est ainsi que pensent les vieux cons, quel que soit leur âge biologique. Ils ont fait fort dans l'émission de 1999, surtout Philippe Meyer mais c'est un discours pour ainsi dire intemporel, il remonte à Caton l'Ancien, et certainement à avant lui, o tempora o mores. Quand je les entends, j'ai l'impression d'entendre mon grand père, qui est mort, et mes oncles, qui sont vivants. C'est aussi ce qu'on entend sur radio-courtoisie.

Remarquez, les vieux cons, je fais partie de la troupe. L'art contemporain, j'en pense à peu près ce qu'en pense Philippe Meyer, les oeuvres qui "convoquent le vide", je ne les goûte guère et je déteste qu'à l'opéra on transpose les oeuvres comme on l'a fait pour Iphigénie en Tauride. À propos, Elizabeth Scharzkopf est morte il y a quelques jours, dans un forum consacré à l'opéra, j'ai appris que si on avait le malheur de citer devant elle le nom de Peter Sellars, elle se mettait dans une rage folle. Je vous in-ter-dis de prononcer ce nom devant moi!!!!

J'ai vu la mise en scène de Peter Sellars de Tristan et Isolde, elle était magnifique mais lui et le vidéaste Bill Viola ont essayé de faire croire que Tristan était un opéra bouddhiste, ce qui est un contre-sens aussi gros que la transposition de Don Giovanni dans les quartiers glauques de Harlem.

Quand les vieux cons voient apparaître une quelconque nouveauté, par exemple les fêtes, ils sont incapables de positiver (ah le vilain mot, vont-ils dire). Pour eux tout ce qui est nouveau est marqué du sceau de la décadence. La fierté, c'est moche, la gloire c'est quand même mieux. Le prochaine gay pride devra s'appeler la marche des gloires. (cf glory hole). Incapables aussi de relativiser quoi que ce soit, incapables aussi de s'en amuser, sinon par des sarcasmes. Incapables surtout de relativiser. Ils généralisent n'importe quelle bêtise, une petite annonce les scandalise. Vont-ils maintenant faire la chasse aux brêves de comptoir?

Alain Finkielkraut a eu la bonne idée d'aller rechercher le texte de l'hymne à la joie Allen Menschen werden Brüder gnin gnin gnin, gnin gnin gnin. On a l'impression que c'est d'une très belle et très joyeuse orgie qu'il s'agit, on s'enlace, on envoit des baisers à la Terre entière, c'est mignon comme tout, mais non, ça ne lui plaît pas, pas assez culturel, trop sentimental, pour lui, Schiller se situe entre la marche des fiertés et la techno-parade, quel con! Il n'a rien à craindre, personne ne le connaît, ce texte.

Il y a des choses qu'ils ne voient pas, les vieux cons. Philippe Meyer s'est planté dans les grandes largeurs en disant que la PACS était une imposture, que personne ne le demandait, que personne n'allait l'utiliser. Faux, le PACS est bien entré dans les moeurs, pour ses promoteurs, c'est un succès, une petite révolution.

Ils ne voient pas non plus que ce qu'ils appellent la festivisation de la mort est le retour à de très anciennes et de très belles traditions. J'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, j'veux qu'on s'amuse comme des fous, j'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, quand est-ce qu'on m'mettra dans l'trou?

 
trèstres bien

07/08/2006
23:14
Permettez

Pas "J'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, j'veux qu'on s'amuse comme des fous, j'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, quand est-ce qu'on m'mettra dans l'trou?" mais "J'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, j'veux qu'on s'amuse comme des fous, j'veux qu'on rit, j'veux qu'on danse, quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou." (On est justement en train de se le jouer asteure, ç'te coïncidence ! Etonnant, non ? Ah, aussi : il m'a semblé voir, plus haut, qu'on parlait de "Elizabeth Scharzkopf", c'est celle que le New York Times appelle "la diva nazie" ?


 
yeti

07/08/2006
23:15
me suis emmele les palmes

s'cusez
 
TPaAssaPrè

07/08/2006
23:37
t.pas.Assas.Près

t.pas.Assas.près
 
Zx

07/08/2006
23:53
re : Répliques - Second fil

"tiens, Delfeil de Ton a dit son admiration pour Philippe Muray"

Ah ! Alain Carignon aussi. Sur son blog. Ne me demandez comment je le sais. Hum...


"Le prochaine gay pride devra s'appeler la marche des gloires. (cf glory hole)."



"Incapables aussi de relativiser quoi que ce soit, incapables aussi de s'en amuser, sinon par des sarcasmes. Incapables surtout de relativiser."

Je suis d'accord avec ça. C'est d'ailleurs d'autant plus remarquable quand on sait que Philippe Muray attaque l'époque pour son manque d'humour patenté, l'accusant de ne jouer que du seul registre de l'ironie. La forme d'écriture retenue par ces messieurs y est d'ailleurs pour beaucoup. Entre l'essai et le pamphlet (Muray l'a d'ailleurs plus ou moins théorisé en insistant sur le fait qu'il n'était pas philosophe), il est souvent difficile d'accrocher car, en dehors de quelques remarques bien senties, et en l'absence d'une ambition intellectuelle dépassant cette forme réductrice, on se retrouve souvent avec un catalogue d'adorations ou, plus vraisemblablement, d'"abhorrations", sur les bras. Une distribution de bon points en somme, à laquelle le lecteur restera étranger à moins d'en partager l'essentiel, auquel cas il pourra éventuellement se féliciter de constater que quelqu'un d'aussi intelligent et cultivé que l'auteur... possède exactement les mêmes goûts que lui (dans le cas contraire, il se sentira exclu). Bref, ça ne va pas très loin. Et ceci vaut quelque soient les sensibilités affichées.

"Schiller se situe entre la marche des fiertés et la techno-parade, quel con!"

Il a toujours eu mauvaise réputation et les "gens de goût" lui préfèrent Goethe. Mais les Brigands ou le Visionnaire c'est très bon ! (à ce sujet, la préface du Visionnaire est emblématique de ce regard porté sur le dramaturge allemand : d'une préface consacrée à un roman de Shiller son auteur trouve le moyen d'en faire un éloge consacré à Goethe !)
 
Henry Faÿ

08/08/2006
20:45
l'hymne à la joie


Voici le texte qui a tant inquiété Alain Finkielkraut, pas assez culturel, trop sentimental


Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit.

Si le sort comblant ton âme,
D'un ami t'a fait l'ami,
Si tu as conquis l’amour d’une noble femme,
Mêle ton exultation à la nôtre!
Viens, même si tu n'aimas qu'une heure
Qu'un seul être sous les cieux !
Mais vous que nul amour n'effleure,
En pleurant, quittez ce choeur !

Tous les êtres boivent la joie,
En pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants,
Suivent les roses sur ses traces,
Elle nous donne baisers et vendanges,
Et nous offre l’ami à l’épreuve de la mort,
L'ivresse s’empare du vermisseau,
Et le chérubin apparaît devant Dieu.

Heureux,
tels les soleils qui volent
Dans le plan resplendissant des cieux,
Parcourez, frères, votre course,
Joyeux comme un héros volant à la victoire!

Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
Ce baiser au monde entier !
Frères, au-dessus de la tente céleste
Doit régner un tendre père.
Vous prosternez-vous millions d’êtres ?
Pressens-tu ce créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus de la tente céleste,
Au-delà des étoiles il demeure nécessairement.



 
Henry Faÿ

14/10/2006
10:23
des stéréotypes qui ont la vie dure

Dans l'émission de ce jour Marc Fumaroli et Julia Kristeva dissertent de la France de son rayonnement de l'affaissement de sa culture et Julia Kristeva s'émerveille que des jeunes filles asiatiques, des japonaises, des vietnamiennes, des coréennes apprennent le français, le français pour la bonne éducation des jeunes filles pour qu'elles puissent faire un beau mariage, la langue française est mal barrée...

 
Henry Faÿ

21/10/2006
10:54
les ronchonneries de Michel Deguy


Si on avait voulu faire une parodie de l'émission d'Alain Finkielkraut, elle aurait pu ressembler à celle d'aujourd'hui qui rassemblait sur le thème le dictionnaire de soi (intéressant) Gérard Genette et Michel Deguy. Le dialogue était abscon et portait sur les itinéraires politiques et intellectuels des deux participants, avec les inévitables passages au Parti Communiste, pourquoi, comment j'y suis entré et comment et pourquoi j'en suis sorti, pas très nouveau. À première écoute, ce n'était pas vraiment palpitant.
En fin d'émission, c'est Michel Deguy qui s'est mis à ronchonner à plein tube, il a dit que Paris était une ville finie, il avait une grosse rancoeur contre la politique de Bertrand Delanoë qui entre parenthèse est selon plusieurs sondages concordants approuvée par une majorité des parisiens.
D'abord il s'en est pris à Paris Plage, on transforme dit-il Paris en plage, ce qui n'est pas tout à fait le cas.
Il a dit voyez Londres, Londres n'a pas besoin de tout ça, voire, objection, à Londres, il y a des politiques de réduction de l'emprise de l'automobile qui ressemblent à ce qu'on fait à Paris, par exemple Oxford Street.
Il a dit que Paris était vide, se désertifiait, voyez Saint-Germain des Prés, ridicule, ce Monsieur prend-il de temps en temps le métro? Voyez Bangkok, dit-il mais si ce dont rêve Michel Deguy, c'est la surpopulation des grandes villes asiatiques, grand bien lui fasse. Il n'a sans doute pas idée des conditions de vie des populations dans ces mégapoles thrombosées et polluées où on peut passer une journée entière dans un embouteillage.
Il s'en est pris au tramway, on se demande bien pourquoi.
Alain Finkielkraut approuvait et désapprouvait tout à la fois, les embouteillages et la désertification, c'était plutôt contradictoire, mais on était en fin d'émission et il fallait arrêter cette discussion qui commençait à devenir intéressante.
Paris ville finie? Allons donc! On apprend en écoutant l'émission de Frédéric Martel qu'il y a cinquante théâtre privés, c'est la ville au monde où on peut voir le plus de films. Il n'y a pas moins de cinq salles d'opéras, qui fonctionnent à plein régime, entre Lucia di Lammermoor, Salomé, Jules César en Egypte, les Troyens, Les Paladins, je ne sais plus où donner de la tête. Quand je vois l'ensemble constitué par la Grande Bibliothèque, la passerelle, le jardin de Bercy, la cinémathèque, le cour Saint-Emilion, je me dis qu'il faut être bien ronchon et bien injuste pour prétendre que tout est perdu.


 
Henry Faÿ

04/11/2006
10:32
comment on rate une émission


Sans doute une des plus mauvaises de la série. Sujet: les_nouvelles_radicalités avec Philippe Reynaud auteur de l'extrême gauche plurielle et Daniel Bensaïd auteur des fragments mécréants.
Ca ne commence pas trop mal, Daniel Bensaïd est assez clair, entre bien dans les schémas qu'on attend de lui, il débite son catéchisme et dit, il y a la mondialisation qui selon lui ne provoque que des dégâts, les exemples qu'il donne sont dans le domaine de la destruction de l'environnement, il explique que ce ne sont pas les fluctuations boursières ne sauraient pas être un critère valable pour les décisions à prendre et que derrière la mondialisation, il y a le bon vieux capitalisme, qu'il faut combattre car il y a les exploiteurs et les exploités.
Philippe Reynaud lui fait observer que s'il y a une révolution réussie, c'est la mondialisation, que le capitalisme n'est pas en cause dans un grand nombre de débats.
Mais Alain Finkielkraut regrette que cette radicalité soit vue de cette façon binaire et c'est lui, je crois qui introduit l'islamisme dans la discussion. Et tout y passe, le voile, la laïcité, l'affaire Redeker, sur laquelle Alain Finkielkraut s'appesantit lourdement, à propos de laquelle il s'énerve, il y a même une discussion sur les diverses pétitions concurrentes à laquelle cette affaire a donné lieu, et on s'enlise dans le hors sujet. La discussion sombre alors dans la confusion et la banalité.
À noter que sur ce sujet, l'émission de Brice et de Julie, également avec Philippe Raynaud mais sans Daniel Bensaïd était infiniment supérieure.


 
Agnès

10/02/2007
09:41
Finkie et les désastres

Il m’énerve Finkie, avec son histoire de Stendhal, one more désastre, les djeuns de banlieue qui commentent Le Rouge et le Noir en termes de meufs et de keums, et la prof désemparée devait-elle enseigner Stendhal ? et vlan Les Héritiers & so on . Mais le problème de la prof, c’est que ce qu’elle voulait en faire, de son texte, c’est précisément « le schéma narratif » ! Du coup, elle n’avait pas de but de sens & elle ne pouvait pas rattraper les propos de ses élèves. Ce n’est pas Stendhal qu’elle enseignait ! la grossièreté de ses élèves, c’est un problème, mais elle était récupérable en termes de sens ! le problème, c’est que Stendhal comme Rabelais ou Totor ou who else n’est l’objet que d’une étude du schéma narratif. La faillite est du côté de la formation des maîtres et du contenu des enseignements. Les djeunz, après, sauf cas critique, on peut parler avec eux, et les amener à Stendhal (pas Le Rouge !... je déteste ce roman) comme à Cendrars ou Fromentin ou Montesquieu !
 
A.

10/02/2007
09:42
re : Répliques - Second fil

C'est ce que souligne la seconde intervenante, d'ailleurs.
 
A.

10/02/2007
09:49
re : Répliques - Second fil

Pour ma part, j'ai une extraordinaire histoire de "préliminaires de genou" suscitée par le visionnement et le commentaire du film Ridicule. Un malentendu complet entre eux (les élèves) et moi, qui a duré presque l'année, mais c'était surtut très drôle, quoique grossier.
 
pascale

10/02/2007
19:17
re : Répliques - Second fil

J'aime beaucoup le Rouge et le Noir, Agnès !
Mais qu'est-ce qui vous fait dire que cette prof tenait au schéma narratif ? Est-ce que ce n'était pas plutôt une position de repli toute préparée, plus de prise de tête avec les fauves et ça roule comme ça jusqu'à la récré ?
 
A.

11/02/2007
10:25
Le schéma bourratif

Parce que sinon, elle n'en aurait pas parlé. C'est une telle merde, le s.n., qu'on l'explique un coup pour qu'ils sachent s'en servir si on le leur demande, et puis on l'oublie à tout jamais, c'est le dévoiement - as usual - d'un travail de recherche en soi intéressant, appliqué n'importe comment à n'importe quoi. Le schéma narratif de la façon dont Julien drague Mme de Rênal !!!!
J'ai découvert il y a deux ou trois ans, en en discutant avec une copine, qu'il y avait parmi les lecteurs de Stendhal les "Rougistes" et les "Chartreusiens". ça m'a rassurée de ne pas me savoir unique tant j'étais troublée d'aimer tant l'allégresse de La "Castreuse de charme" et de haïr autant les aventures de Julien qui, malgré toutes mes tentatives, me font soupirer d'exaspération et me tombent des mains. Ce doit être une de nos lignes de partage de lectrices !
 
pascale

11/02/2007
19:38
re : Répliques - Second fil

Non-non, Agnès ! Je vous assure qu'on peut être à la fois rougiste et chartreusien !
Pour la prof,je ne sais pas, mais je continue à avoir l'impression qu'elle voulait vraiment faire passer autre chose que le SN !
 
motusetcouchebousue

17/03/2007
13:14
le cauchemar de finkie

encore du grand Finkelkraut, ce matin... Sur le thème Google, ouèbe et blogs, il a réussi à faire exclusivement du Fink. : sa brave invitée se réjouit qu'au fond du désert le plus éloigné, un simple ordinateur permette au premier quidam venu d'accéder à la définition des catégories d'Aristote ? Mais elle ne comprend pas que c'est cela, précisément, le cauchemar de Fink ! Ce type-là, arc bouté sur son terreau culturel tendance fumier qui lui permet d'être un beau coq de basse cour, ne peut et ne pourra jamais accepter que la moindre poule sache aussi chanter.

MEBC

 
chère clopine

17/03/2007
13:17
éclairez nous de vos lumières

oui quelle était la configuration de l'émission de ce matin ? Finkie et lequel de ses invités contre quel autre ? et qu'a dit Bougnoux. Merci de m'éclairer car j'ai loupé l'emission.
 
cLopine Trouillefou

17/03/2007
20:34
re : Répliques - Second fil

bon, d'accord, c'est bibi. Ne ricanez pas, sachez bien que c'est juste ma solitude et mon irrépressible envie de partager des impressions avec d'autres auditeurs de France Cul qui m'amènent à revenir hanter ces lieux.

Pour les références de ce matin, z'avez qu' à acheter Télérama, même s'il vous sort par les trous de nez, c'est le seul journal qui donne les programmes radio...

Ben voilà, salut les trolls,

Votre

Clopine Trouillefou, même pas la queue entre les jambes, n'est-ce pas.
 
Pineclo Fouilletrou

17/03/2007
21:02
les Répliques de clopine

Clopine faut apprendre à lire : ma question ne porte pas sur la composition (les personnes présentes), mais sur la teneur de débats, qui ne peuvent être dans Téléramuche

A aprt ça votre façon de répondre est hyper-sympa : avec vous si on a besoin de rien on est sur d'être servi !

signé : votre admiratrice masquée qui brule de lire vos textes
 
Clopine Trouillefou

17/03/2007
21:19
re : Répliques - Second fil

Totalement occultée par Kinkie, la teneur des débats. Il avait bien trop envie de s'exprimer pour laisser les deux invités tenir le dé.

Vous ne pouvez pas lire mes textes, admiratrice cachée : vous en brûlez d'envie, peut être, mais eux ne sont encore que d'obscurs germes, quelque part derrière mon occiput. Je vous préviens dès que ça sort.

Clo
 
clo's fan

17/03/2007
21:27
re : Répliques - Second fil

ok prévenez moi dès que ca sort mais n'oubliez pas le papier sitiplit
 
Clopine Trouillefou

17/03/2007
21:29
re : Répliques - Second fil

delicatessen, isn'it ?
 
Henry Faÿ

24/06/2007
09:12
nos bon gros nietzschéens parisiens

Un débat entre Pierre-André Taguieff et François Cusset sur le thème qu'est-ce qu'un réactionnaire, on dira: "encore"! et pourtant...

Alain Finkielkraut a été convaincant et même magnifique quand il a dit le choc esthétique qu'a été pour lui la découverte de Vie et destin de Vassili Grossman.
Il dit "j'ai découvert un article de Kundera dans le débat, l'Occident kidnappé, incroyable, la fragilité de l'Occident, la vulnérabilité de l'Europe, la fragilité des langues, une civilisation qui peut mourir, j'ai changé de paradigme, c'est aussi l'évolution de Barthes".

Petite discussion sur Nietzsche: Alain Finkielkraut: "Nietzsche nous dit que la démocratie peut sombrer dans le ressentiment, le ressentiment contre ce qui est beau, ce qui est élevé".
Pierre-André Taguieff: ils sont un peu drôle, les Foucault, les Deleuze dans leur période para-mao, Nietzsche est critique non pas des effets de la démocratie mais de la démocratie elle même, mais aussi du socialisme, du féminisme, du wagnérisme, de l'alcoolisme, des idées modernes, des idées nulles pour lui. Comment une critique de présent sympathique peut-elle se réclamer d'une pensée aussi mauvaise?
François Cusset: nos bons gros nietzschéens parisiens
Cusset, ils peuvent en faire ce qu'il veulent, c'est plutôt bien.
Alain Finkielkraut revient un peu à la charge, Nietzsche peut nous apprendre à ne pas sombrer dans le ressentiment qui se cache derrière l'égalisation totale.


 
lecteur

24/06/2007
15:45
Vie et destin

Y a-t'il une ou deux traductions de "Vie et destin"? Si deux, laquelle? Merci.

 
Lectrice

24/06/2007
16:29
Grossman

http://passouline.blog.lemonde.fr/2006/03/29/2006_03_destin_ de_gross/
http://www.voixauchapitre.com/archives/vie_et_destin.htm

En feuilleton sur FQ, c'était génial. Je dois dire que j'ai calé à la lecture, pas tout lu.
 
lecteur

24/06/2007
16:38
Vie et destin

Merci, Madame Lectrice.

 
victor malicheff

27/10/2007
11:47
Incorrigible A.F.

Le thème favori de A.F. revient à nouveau ce samedi : » l’école va mal » . Comme d’habitude il en rend responsable les méthodes qui depuis 30 ans ont modifié les enseignements dans le primaire & le secondaire. Flanqué ce jour d’une enseignante de français et d’un prêtre polytechnicien éducateur conseiller d’une secrétaire d’Etat à la banlieue.
Cet attelage a donc dénoncé comme il se doit les responsables des méthodes : P. Mérieux les linguistes, et autres calamités fréquentant les IUFM.
Mais comme d’habitude ceux qui décident de la mise en œuvre de cette œuvre de destruction effective ne sont pas convoqués par ce tribunal d’Instance. Tout au plus on condamnera pour la énième fois P. Bourdieu pour sa dénonciation de la violence symbolique de l’élite dirigeante qui impose son modèle culturel aux dominés et de le rendre aussi responsable
de la justification de l’assèchement des programmes scolaires .
En réalité s’opposent artificiellement deux thèses : soit adapter l’école aux plus démunis, en reconnaissant au passage leur infériorité intellectuelle, soit donner à tous le même enseignement au nom du républicanisme universaliste, pourvoyeur de l’élitisme républicain.
Je reprendrai pour conclure les propos de J. Rancière ,qui n’était pas invité , dans son ouvrage « le philosophe et ses pauvres » :»- C’est le mépris qui fait l’ignorant et non le manque de science . Et le mépris ne se guérit par aucune science mais seulement par le parti pris de son opposé, la considération. »
Victor Malicheff


 
Fulgence

27/10/2007
12:05
re : Répliques - Second fil

Si je puis me permettre, Victor Malicheff (avec un texte plus large en mise en page que d'habitude, vous devez être très énervé) vous avez mal écouté l'émission, écrivant ici ce que vous pensiez entendre. Réécoutez ce qui est dit au sujet de l'"entre-pairs", du respect et de la considération envers l'élève par l'enseignement complet d'une belle langue, des nuances d'AF vis à vis de Mérieux, etc etc etc...
C'est comme que si vous réagissiez de façon idéologique, sans vraiment écouter, ce qui n'est pourtant pas votre habitude!
 
Initiales

27/10/2007
12:22
"Incorrigible" "VM" ?

Le mépris c'est aussi :
- "flanqué de "
- l'énoncé que l'on devine ironique des titres de l'invité
- "cet attelage" (?) et j'en passe.

Vous ne pouvez donc pas rendre compte d'une émission sans agressivité et sans vous convertir en juge ? Où avez-vous entendu que ces trois interlocuteurs se transformaient en "tribunal d'instance" ?

Le tout pour nous déliver sous forme de Vérité absolue ("en réalité") une thèse bien carrée, et bien manichéenne et quelques sentences définitives qui n'en sont pas ("c'est le mépris qui fait l'ignorant et non le manque de science". Ah bon ? Je dirais personnellement que le mépris, c'est au contraire de ne pas lui transmettre la science, en le consérant inapte, par ses origines, à la recevoir et en rabaissant systématiquement la qualité de ce qui est transmis. Qui a donc a établi cette fallacieuse équation infériorité sociale = infériorité intellectuelle, comme vous dites ? certainement pas ceux qui s'efforcent de tirer les élèves vers le haut et non vers le bas. Mais cela, les démagos qui pleurent sur la misère du monde ne le comprendront apparemment jamais).

Vous ne donnez pas envie de se faire une idée par soi-même de ce qui a été un dialogue plutôt posé, courtois et plus nuancé que vous ne le dites. Evidemment, Alain Finkielkraut ne fait pas mystère de ses préférences et de sa vision des choses. Mais cela peut se discuter dans rejeter le tout avec le mépris que vous professez d'ordinaire pour tout ce qui ne vous agrée pas.

On peut aussi, par "considération" pour la personne, d'Alain Finkielkraut même si on ne l'aime pas, même si on ne partage pas ses idées la citer autrement que par ses seules initiales. Fi, quel signe de "mépris"... Quels cris d'horreur ne pousseriez -vous pas si un professeur s'adressait à ses élèves par ses initiales ? (Apparemment, le nom complet ne vaut que pour votre personne digne de toute considération !)

Alors, appliquez-vous un peu vos règles de "considération"... Considérer autrui, cela commence peut-être par l'écouter correctement, sans en dénaturer systématiquement les propos, quel que soit l'a priori défavorable ("incorrigible") que l'on ait de lui.


 
Fulgence

27/10/2007
17:13
re : Répliques - Second fil

... et Bourdieu n'est pas cité une seule fois.

Ce cher VM... C'est le journaliste d'investigation de DDFC, entre Albert Londres et Edward Murrow : les faits, les faits, rien que les faits. Pas d'idéologie ni de dogme. La critique informée. Pure et dure.

Cher VM : voici le lien vers l'émission:

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ repliques/

Vous cliquez dessus, et ensuite vous cliquez sur le bouton "écoutez", et comme il est écrit sur le bouton, vous ECOUTEZ! Je dis ça pour vous, parce que si vous vous faites une réputation de critique à l'emporte-pièce, en imaginant ce que vous croyez voir, sans avoir ni vu, ni lu, ni entendu ce dont vous parlez, c'est Joseph Macé Scarron qui vous invitera à Jeux d'Epreuves!
Vôtre,
Fulgence
 
victor malicheff

27/10/2007
19:22
re : Répliques - Second fil

Chers amis vos circonvolutions m'attristent, Bouvard & Pécuchet c'est plus
drôle et plus sérieux.
A force d'esquiver le fond des questions donc à refuser un réel débat autour
du thème de ce matin vous prenez un abonnement à Répliques
pour les prochaines émissions qui seront consacrées à l'école qui va mal
selon A.F.
Bonne soirée
Victor
 
Fulgence

27/10/2007
19:38
Victor-Joe Malicheff-Dalton

"A force d'esquiver le fond des questions donc à refuser un réel débat autour
du thème de ce matin vous prenez un abonnement à Répliques"

Excusez-moi Victor Malicheff, je peux me tromper, mais une discussion, pour être crédible (et ne pas se révéler une désolante perte de temps) doit démarrer sur des bases **véridiques**, non pas un catalogue de jugements non-informés, de formules injurieuses et de faits imaginaires anticipés. Qui est le Bouvard dans l'histoire? Avez-vous écouté l'émission, comme je vous ai aidé à le faire? (je peux vous écrire un tutorial, si vous voulez)
Yours forever,
Fulgence

 
Louise

16/11/2007
14:46
re : Répliques - Second fil

"Cette fois, pour parler de « La pensée de Pierre Bourdieu », qu’il ne cesse de pourfendre d’émission en émission [3], Alain Finkielkraut avait réuni autour de lui, non seulement Nathalie Hienich, mais également Gérard Mauger, auteur d’un livre d’hommages à Pierre Bourdieu, dont il ne fut question que pour en citer le titre… à la fin de l’émission. C’est donc autour du livre de Nathalie Heinich et des ruminations d’Alain Finkielkraut que tourna le « débat ». Très équilibré, comme toujours, comme le montre le comptage des temps de parole : sur 50’47’’, Finkielkraut a pris la parole durant 19’32’’, Heinich pendant 17’41’’ et Mauger pendant 13’47’’. Soit, pour Finkielkraut, 38,5% du temps de parole, Heinich 34,8% et Mauger 26,7%. Autrement dit, les critiques de Pierre Bourdieu ont occupé près des ¾ du temps de parole (73,3%)…"

http://www.acrimed.org/article2762.html
 
Miles

16/11/2007
16:15
Pourquoi des sociologues ? Pourquoi l'Acrimed ?

Voilà le genre même de décompte qui dessert profondément la cause qu'il entend défendre. Si la sociologie sert à compter des temps de parole chronomètre en main et à établir des totaux aussi ridicules (Finkielkraut + Heinich = critique de P. Bourdieu) on comprend mieux la suspicio que l'on peut nourrir à l'égard de la discipline. Il y a de quoi être confondu par la grossièreté de la méthode. Et cela n'est guère rattrapé par la suite, puisque l'auteur de l'article multiplie les jugements à l'emporte-pièce, les formules lapidaires, faisant montre d'une attitude partisane, voire sectaire – on est camp cntre camp, (secte contre secte ? ) – , notamment dans l'analyse de Du Grain à moudre et d'une mauvaise foi évidentes (le livre de N. Henich est exécuté en quelques phrases défnitives au début de l'article, mais on comprend mieuxen lisant, la toute dernière note [6] ce qui lui vaut cette volée de bois vert). Pas le temps de détailler, mais on n'est pas sorti de l'auberge avec ce genre d'article.

Cela dit, je partage finalement assez la cnclusion : France Culture ne remplit plus son rôle de médiateur des œuvres, c'est un fait, et ne se conduit que trop en juge ou en polémiste. Est-ce une raison pour produire une critique qui verse exactement dans les travers qu'elle incrimine ? Acrimed serait plus utile s'il analysait d'autres maux plus profonds de France Culture. Mais bah, il est tellement agréable de s'en prendre aux bonnes vieilles têtes de turc et de régler quelques comptes... Ça ne fait guère avancer la connaissance...



 
LRDB

16/11/2007
16:39
Syndrôme électoral, certainement.

A l'Acrimed ils se croient en période électorale. Ils s'imaginent peut-être que Bourdieu est candidat. Plié.

Pour ne pas envenimer le fil Finkielkrault, je met la suite en fil "Grain à Moudre"
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=33 062&debut=0&page=1

LRDB


 
Nazdeb

16/11/2007
16:56
re : Répliques - Second fil

L'Acrimed n'est pas un médiateur des débats publics, comme est supposée l'être FC, les griefs exposés dans cet article sont tout à fait valables. La monopolisation (disons en grande partie) de la parole par les détracteurs est un indicateur en soi, il me fait dire aussi que Finky n'est pas quelqu'un qui veut faire émerger une connaissance, mais avant tout à exprimer sa, heu, pensée ? ses obsessions, disons...



 
LRDB

16/11/2007
17:14
Finkielkrault

Mais Finky s'est-il vraiment montré Bourdieuphobe ce matin-là ?
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ repliques/fiche.php?diffusion_id=56526

Et Heinich : en tous cas dans sa participation au Grain à moudre, elle est restée très clémente pour Bourdieu. Rien à voir avec les démolitions en règle publiées par des sociologues au nom même de l'éthique scientifique. Ce jour la d'ailleurs Demeulenaere et Wieviorka n'ont pas été très acides non plus.

Si l'on doit reparler de Bourdieu himself précisément enfin de son travail, alors je préconise de passer sur le Bleu

Par contre, concernant l'honnêteté radiophonique, qu'as-tu pensé de l'attitude de Finny ? Son chapô était plutôt mesuré, non ? Est-ce que je vais devoir me farcir le reste de l'émission (encore un débat surexcité ?) pour changer d'avis ?

L.
 
Miles

16/11/2007
18:45
re : Répliques - Second fil

Le "sont tout à fait valables" de Nazdeb semble bien catégorique... L'article d'Acrimed est une prise de position dictée par la passion partisane. Or n'est-on pas en droit d'attendre d'un sociologue (on le suppose), pratiquant une méthode "scientifique", d'un chercheur probablement, qu'il analyse un peu plus froidement, avec un peu plus de recul, cette émission ? L'auteur se conduit en supporter de son champion, ça ne vole bien haut... En tout cas, pas plus haut que l'attitude de polémiste qu'il dénonce.

Il peut sembler assez erroné de considérer Répliques comme une émission destinée à transmettre de la "connaisance" (comme par exemple, sont ou devraient l'être les "Chemins de la connaissance ). Il s'agit bien d'un "débat", au sens le plus strict du terme, et la structure de l'émission le montre clairement, puisqu'en général les deux débatteurs invités représentent deux positions plus ou moins opposées. Donc d'une *discussion* – a priori informée, puisque menée par des spécialistes– qui peut laisser apparaître des vues divergentes, voire antagonistes. Je ne confondrais pas cela avec la transmission de la connaissance.

Comme LRDB, j'avais écouté un débat bien plus mesuré et équilibré que ne veut le décrire l'auteur d'Acrimed. D'ailleurs, l'autre interlocuteur d'AF et NH, le défenseur donc de Bourdieu, dont j'ai oublié le nom exact, n'était pas plus scandalisé que ça par leurs propos ...
 
Zx

16/11/2007
19:29
re : Répliques - Second fil

"Il peut sembler assez erroné de considérer Répliques comme une émission destinée à transmettre de la "connaissance""

Finkie et France Culture publient tout de même le résultat de ces débats : on peut penser, par conséquent, qu'eux-même souscrivent un tant soit peu à la vision décrite par Nazdeb : "faire émerger une connaissance". Que Finkielkraut y parvienne ou non, c'est une autre histoire, tant les sujets d'émissions sont variés et la qualité des interventions contrastées.

S'agissant de l'émission consacrée à Bourdieu, AF, indubitablement, a fait de gros efforts pour se montrer mesuré, reconnaissons-le. Maintenant, ça ne change pas le fond de son discours non plus...
 
Dexter

16/11/2007
22:03
re : Répliques - Second fil

je permets d'intervenir dans ce fil bien qu'étant moins érudit que vous sur la question et je m'en excuse par avance.
J'écoute l'émission de fink depuis bien longtemps, souvent il m'agace, je ne sais s'il produit de la connaissance ou de l'obsession, ce qui est sûr c'est qu'il laissera une trace dans les mémoires comme de quelqu'un qui aura pris des positions sur notre temps.
S'il est si souvent l'objet de haine ou de mépris c'est en vérité parce qu'il aura résisté à une pensée commune qui a symbolisé une époque (fin des année Mittérand ?) et qu'il renvoie des choses désagréables à pas mal de gens, ce qui est la marque d'un intellectuel.
Maintenant ses idées (sur l'éducation, les mœurs, la technique, la marchandisation, l'anti-technique etc...) commencent à être plus largement admises, sauf que ceux qui disent la même chose que Fink n'osent surtout pas l'avouer, ce qui est souvent très amusant (comme dans l'émission grain à moudre sur la vulgarité, c'était vraiment marrant).
Quoi qu'il en soit Fink existe surtout par l'importance que lui donnent ses détracteurs, et je ne comprends pas quel danger il représente encore à leurs yeux.
Par exemple pour Boudieu, il me semble évident que si les disciples de Bourdieu étaient sûr d'eux-mêmes et de la pensée de leurs maitres ils n'auraient pas besoin de pratiquer comme le fait l'acrimed la chasse aux sorciers et de comptabiliser toutes les phrases et les mots prononcés pendant une émission. Au contraire écrire contre un intellectuel qui tient la route a souvent pour effet de renforcer sa position, mais pas si les fondations de ses théories commencent à partir un peu en vrille.
Ce qui objectivement est le cas, plus aucune des écoles actuelles qui menant un travail sérieux ne se revendique de la pensée de Bourdieu, bien au contraire, par contre ce qu'on peut effectivement reprocher à Heinich ou Fink c'est de s'acharner à tirer sur une ambulance, au moins préserver la mémoire d'un intellectuel qui aura marqué une époque.

Par contre, si je peux me permettre, une chose plus embêtante concernant Bourdieu est rarement abordée, c'est l'influence néfaste qu'il aura eu sur la création artistique en France, surtout la littérature, et même le cinéma, la création française doit beaucoup de sa médiocrité à l'héritage bourdieusien (ou tout du moins à ce que les artistes en ont retenu) et la pauvreté de son monde un peu trop simpliste.

 
victor malicheff

17/11/2007
12:54
Répliques - Second fil-AF la calamité

L’intellectuel engagé ( du mauvais côté ) dérange toujours les adeptes du conformisme . Ces adeptes le manifestent avec leurs moyens, faibles sur ce forum.
C’est pour cette raison qu’ils attendent la parole d’un AF pour les rassurer.
En fait il devient un chef de cour médiatique ce que PB a toujours refusé lui.
Les autre, s’appellent A. Minc, BHL…etc…on a les références que l’on se choisit.

La haine de la démocratie c’est ce qui caractérise les propos de AF et de son faire valoir indispensable, N. Heinich, en l’espèce, la rhétorique est bien rodée.

Il reproche à l’autre ses propres turpitudes : « les ressentiments de P.B. contre la culture dominante », lui, A.F. adepte de la méritocratie républicaine dont l’échec est récurrent.
Il est vrai NH et AF ont pointé la contradiction apparente entre la culture comme facteur de domination ( violence symbolique ) et la culture comme facteur de libération.
Cette ambivalence note Gérard Mauger, le 3e intervenant en temps de parole comme l’a remarqué Louise, et collaborateur de P.B., « le capital culturel peut aussi fonctionner comme un instrument de domination comme le capital économique ».
Cette ambivalence est la caractéristique du capital scolaire , le sociologue a rendu compte des inégalités que ce régime d’éducation sécrète depuis 30 ans.

Que PB ait influencé les tenants d’une pédagogie de l’illusion, ce que AF qualifie de « la distinction par l’indistinction « sans doute, mais pourquoi ceux-ci ont persévéré dans un système qui produit autant d’échecs ?
La linguistique saussurienne comme substitut à l’analyse logique , en gommant le patrimoine culturel dominant et en niant l’apport essentiel de celui-ci a en fait abouti à l’inverse du processus d’acculturation.

Rendre responsable PB de cette situation me paraît excessif, ce qui cache la haine que certains tentent d’assouvir « modérément », par delà la mort, sans grand courage d’ailleurs.

L’engagement de P.B. est qualifié de « radicalité » par AF, cette radicalité qui aurai été à l’origine de son succès dit-il.
D’ailleurs et d’ajouter « le mépris de PB pour le journalisme résulte de ce que les faits ( rapportés par les journalistes ) ne cadrent pas avec la théorie ( de PB ).

C’est ça la rhétorique de AF. Elle rassemble des figures du discours telles la commination, l’imprécation et la dubitation ( à l’égard de certains auditeurs ). J’en oublie sans aucun doute.

Comme d’habitude l’émission est passée à côté de l’essentiel : la démarche scientifique du sociologue qui inaugure l’analyse de la société en mouvement.
Elle repose sur la maîtrise & l’emploi d’outils spécifiques :

L’enquête et l’analyse des données ainsi que leur interprétation.
Qui le discute ?
G. Mauger de préciser : « le réel est contradictoire d’où la nécessité de changer de perspectives en fonction des enquêtes « l’œuvre de PB est beaucoup plus ouverte que la présentation qui en est généralement faite (opinion que je partage avec celle de GM )

NH définit le rôle du sociologue : « il analyse & explique comment les acteurs se situent, mais son rôle n’est pas de prendre parti : contre les humanités. «

Elle reproche à PB ce qu’elle prône en fait : un univers intellectuel qui patauge
dans l’ésotérisme et le travail sectaire, prophétique, d’allégeance au pouvoir dominant.

Les pompes funèbres devraient ajouter à leur menu les obsèques symboliques.
Car avec PB, c’est un enterrement quotidien qu’elles pourraient facturer à AF & consorts.

Victor.


 
Dexter

17/11/2007
17:28
re : Répliques - Second fil

en lisant ce dernier message je me dis qu'une autre considération concernant Bourdieu est le tort qu'il aura fait à la gauche : pour ce sortir du pétrin dans lequel elle se trouve il faudra bien que la gauche démocrate se décide à se débarrasser de cette pensée qui la plombe.
Parce que voyez-vous Victor vous parlez de démocratie, le problème est que rien dans votre propos ne respire la démocratie, laissez donc parler même ceux dont vous ne partagez pas l'avis sans les vouer au bûcher :
'La haine de la démocratie c’est ce qui caractérise les propos de AF ' : reconnaissez à lecture de cette phrase terrifiante que le chemin qui mène de Bourdieu à Robespierre n'est pas très long.
 
EZ

17/11/2007
17:56
re : Répliques - Second fil

Bien d'accord avec vous, Dexter. Ces propos suintent le mépris, le dogmatisme et l'arrogance, comme d'habitude : "L’intellectuel engagé ( du mauvais côté ) dérange toujours les adeptes du conformisme . Ces adeptes le manifestent avec leurs moyens, **faibles sur ce forum*** ". Comment voudrait-on engager une discussion quand on prend les connectés de **ce** forum pour des crétins finis ? Y a -t- il des forums à la hauteur de la clairvoyance extraordinaire de VF ? Effectivement quand on lit ce genre de langue de bois ("culture dominante", "pouvoir dominant"), on se dit que certains sont profondément atteints.


"Que PB ait influencé les tenants d’une pédagogie de l’illusion, ce que AF qualifie de « la distinction par l’indistinction « sans doute, mais pourquoi ceux-ci ont persévéré dans un système qui produit autant d’échecs ?"

La bonne question... ! Parce que lorsqu'on est un apparatchik de l'Education nationale, lorsqu'on s'est taillé à l'intérieur de cette forteresse quelques baronnies intéressantes, qui donnent un pouvoir considérable – sur l'enseignement, le marché des manuels, la formation des maîtres –, eh bien, on n'est pas prêt à se déjuger et à constater les dégâts. VM ne connaît sans doute pas grand chose au fonctionnement de ce milieu, mais demandez donc à un Inspecteur nourri à la soupe bourdivine appliquée à l'Education, ou à telle commission d'experts responsable d'une réforme dont les méfaits sont constatés et quantifiés, de revenir sur ses dogmes et sur ses réformes. "On ne se déjuge pas" est la phrase que l'on entend le plus dans ces fiefs. Elle est authentique. Et ce, quels que soient les désastres commis. Et bien, entendu, peu importe la couleur des gouvernements.


"Comme d’habitude l’émission est passée à côté de l’essentiel (que VM va nous révéler en direct) : la démarche scientifique du sociologue qui inaugure l’analyse de la société en mouvement.
Elle repose sur la maîtrise & l’emploi d’outils spécifiques :L’enquête et l’analyse des données ainsi que leur interprétation. Qui le discute ?"

Personne, on ne peut que s'incliner devant la beauté de la démarche scientifique quand on voit l'usage de la calculette qe fait l'auteur de l'Acrimed

 
Malitaure

17/11/2007
18:17
Chefevique

Vous avé taure devout môcquet de Viquetorre Malliechaiffe, illé bihin plu fork oeuvou paski poeu criteeker une aime y sion dalle 1 Fine qu'eul Croate 100 m'aime les coûtez allah vanse (sel aveu nirre du podcast).
Alaure K m'en bear.
 
victor malicheff

17/11/2007
19:40
: Répliques - Second fil- querelle d'allemand

Le refus de discuter de l'oeuvre de PB amène mes contradicteurs au n'im- portequouisme ambiant en sombrant ds le conformisme retro de AF.
Qd un inspecteur d'académie reproche à une enseignante du 93 de parler à
son auditoire de terminale de Proust, de C. Simon ,de l'Education sentimentale, prétextant qu'il est tellement éloigné de cette culture qu'il ne comprendra pas ce n'est pas attribuable à P.B.C'est de l'idéologie réac.
Il faut avoir eu l'expérience des jurys de concours et d'examens pour observer
les ravages de cette idéologie.Les copies de l'épreuve de physique d'un bac pro du millésime 2007 étaient illisibles.Alors on ne corrige plus on attend la consigne des CPR pour donner la notation qui permettra au système d'avoir
sa classe d'âge à hauteur de 80% au niveau du baccalauréat.
Quelle faute imputer à PB ?
Allons donc, je vous attends sur le véritable terrain de la discussion: à moins
bien entendu que l'oeuvre de PB vous soit étrangère auquel cas ayez au moins la curiosité de vous documenter par vous-mêmes ce qui vous évitera de me chercher une querelle d'allemand .
Victor
 
pourtant

17/11/2007
19:56
re : Répliques - Second fil

"Qd un inspecteur d'académie reproche à une enseignante du 93 de parler à
son auditoire de terminale de Proust, de C. Simon ,de l'Education sentimentale, prétextant qu'il est tellement éloigné de cette culture qu'il ne comprendra pas ce n'est pas attribuable à P.B.C'est de l'idéologie réac"

Pourtant, c'est étrange, si on regarde le diagramme de l'espace saucial dessiné par Boubou, les termes de cette équation ont l'air diamétralement opposés, nan? Victor?

http://www.mattikeltanen.com/movable/archives/pics/diagramme _bourdieu_complet.jpg

 
EZ

17/11/2007
21:59
re : Répliques - Second fil

"Il faut avoir eu l'expérience des jurys de concours et d'examens pour observer les ravages de cette idéologie."

Victor Malicheff, vous nêtes pas le suel, je vous rassure. Pouvez-vous imaginer une seule seconde, du haut de votre incroyable arrogance, que la personne qui vous écrit a justement une longue expérience des jurys de concours ? (Agrégation, Capes, ENA, Saint-Cyr, ENSIB, etc ) . Vous en voulez encore ou ça vous suffit comme ça ? Tout ce que vous décrivez du haut de votre incommensurable morgue, d'autres connectés peuvent le connaître **aussi**. Qu'est-ce qui vous autorise à penser que ceux qui discutent ici sont systématiquement plus imbéciles et plus ignares que vous ? En partant de ce s prémisses, il n'y a * aucun * dialogue possible. Bourdieu, figurez-vous, je l'ai personnellement, lu , relu, rerelu, pratiqué en séminaire, analysé en long, en large et en travers et je compte sur mes étagères une qinzaine d'ouvrages du Maître, sans parler d'un grand nombre d'articles. Vous voulez la biblio complète ? . Et j'ai même assisté à son premier cours au Collège de France, mais si, mais si. Il est lamentable que pour vous remettre en place, l faille user de semblables arguments. Si vous aviez un minimum de bon sens, et un minimum d'humilité, vous pourriez tout simplement considérer vos interlocuteurs et penser qu'ils ont peut-être quelque chose d'aussi valable que vous à dire.

Bref. Cessez d'une bonne fois pour toutes de prendre vos interlocuteurs pour des cons.

Si vous n'avez pas encore fait le lien entre l'idéologie de PB (oui l'idéologie) et les ravages de certain pédagogisme sévissant dans l'EN depuis des années, je ne vous l'apprendrai pas. Vous le devinerez bien tout seul.

 
victor malicheff

18/11/2007
09:41
re : Répliques - Second fil-

Bonjour,
Puisqu'il y a une ouverture au débat je vous propose de se retrouver sur le forum bleu . Le thème pourraît-être : est-il concevable de rendre compte des
inégalités et ds l'affirmative comment.
Victor
 
LN

20/01/2008
19:59
Sur la démagogie compassionnelle

Belle émission de Répliques ce samedi 19 janvier.

Finkielkrault et ses invités ne sont pas d'accord sur tout, loin de là, mais tout de même sur l'essentiel oui. Le dialogue tend à montrer que la démagogie compassionnelle est contre-productive sauf pour ses promoteurs à condition encore qu'ils parviennent à ne pas se faire piéger par la posture (tous n'y parviennent pas).

Finkie est moins nerveux qu'à son habitude, probablement parce que les invités savent rester corrects (finkie perd couramment les pédales face à la mauvaise foi agressive). L'émission est à la fois philosophique, morale, et, euh, culturelle parce qu'on cite Proust et Tocqueville ? Bon ça c'est autre chose hein.

Depuis la rentrée de septembre sur 19 émissions Finkie a traité la moitié du temps des sujets actu-saucio-politiques dont quelques scies de la station (immigration, laicité, identité 3 fois) + une de ses propres scies (l'école). Ya tout de même quelques sujets culturels (7 selon moi) dont 3 philosophiques (dont St Augustin) et 4 littéraires. C'est toujours ça, perso j'apprécierais d'en avoir davantage, j'écouterais encore plus Répliques.

LN

 
LN

10/02/2008
16:22
Répliques - L'opinion

Ce samedi, un bon Finkie, certes c'est toujours davantage de la philosophie de l'actu popolitique, plutôt que de la culture.

Après un couplet contre les procureurs des media (description du syndrôme de la comparution), vers la 20ème minute j'entends ceci, de la voix de Finkie :
<< ... on est amenés à penser comme on pense, à ricaner comme on ricane puisqu'aujourdh'ui le ricanement est la modalité systématique, prsque continue et permanente de la pensée (etc etc) ... >>
Eh oui, le ricanement et le persiflage nous saoulent. Nous saoulent sur FC avec des Martel, Delaporte, Ezine, Fraïssé, Andreu, avec des Baddou et des Gardette, sans oublier Manu Giraud et les 3/4 des gens du journal. Le ricanement nous saoule chez les satiristes à deux ballse, qu'ils soient en clair et en marionettes sur canal+ ou qu'ils aient récupéré les anciennes tribunes de la contestation comme Charlie hebdo et le Canard. Le ricanement nous saoule aussi sur DDFC où n'importe quelle andouille se prend pour un satiriste, quand bien même il n'a que clichés à ressasser. Et pire, non seulement il faut endurer la pratique du ricanement, mais on se laisse aller soi-même à ricaner contre les ricaneurs. On va jusqu'à créer un et même plus d'un fil rien que pour ça :
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 7723&debut=0&page=1
Bon sang quelle plaie en cette époque, et pourvu qu'on en sorte...

A part ça le débat de samedi matin mérite une oreille. Un peu distraite hein, mais tout de même.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ repliques/
 
esthète

13/02/2008
22:16
re : Répliques - Second fil

belle réplique de LN,certes conne mais alors, c\'est un performeur et il performe
 
LN

01/03/2008
16:54
Répliques - La chirurgie

Reposante émission de notre excellent Finkie ce matin. Certes, 100% de sauciété et 0% de culture dans le sujet. Mais enfin Répliques a toujours été ainsi, n'est-ce pas, même à l'époque bénie. Finkie étant égal à lui-même, ou plutôt nettement plus calme que d'habitude, on aura droit aux inévitables Lévinas, Jonas. Par miracle Péguy est remplacé par Valéry. Jusqu'à la dernière minute on s'attend à voir Hannah Arendt sortir de derrière un rideau

Alors de quoi s'agit-il ? Du malaise des chirurgiens. L'intérêt de ces 50', de mon point de vue, c'est d'entendre une discussion entre deux voix non connues, celles de deux praticiens expérimentés qui n'ont pas besoin de la fumisterie des abstractions pour avoir quelque chose à dire. Ainsi l'émission échappe à cette pratique du métier à tisser les fantasmes d'intellos, qui semble devenir la règle sur cette radio en plein délire.

Certes on y entend ici et là quelques unes des obsessions du bon Finkielkrault, fort bien venues à mon avis, à ceci près qu'en combattant les fantasmes contemporains, il nous ramène un peu à ces tics de débats foireux. Ainsi tout en reconnaissant la légitimité du Principe de Précaution (grâce à Hans Jonasz, Tac-et-UN-point-pour Finkie !), le producteur s'inquiète des dérives du Principe, mais surtout il souligne son inutilité quand ledit principe est déjà constitutif du métier. Et comme c'est tout de même pas si simple, les invités sont là pour recadrer. Finkie se fera encore plaisir en signalant le malaise généralisé du sens des responsabilités en France. Avec deux invités qui sont chirurgiens, prévoir quelque recadrage sur ce vice contemporain. On y entend aussi quelques remarques bien venues : dans notre société dit Fink, la plainte est devenue la forme adoucie de la haine. Bref le Fink' est en forme mais sans sa pratique habituelle de l'apnée en studio, et comme le sujet du débat permet d'échapper au petit jeu du flingage entre polémistes, l'émission est instructive en même temps que reposante. Ouf, merci Finkielkrault.

Prévoir aussi une récréation vers la 42ème minute quand Finkie avale ses lunettes en apprenant qu'il est déjà techniquement aisé d'allonger un être humain, de 1m65 à 1m75. "Et vous pouvez les raccourcir aussi ?" demande le Fink' à quoi l'autre répond "oui mais là j'envoie plutôt le type chez un psychiatre".

50' de radio calme, donc. Qui décevront tous ceux qui ont pris l'habitude d'entendre touiller dans Répliques la toujours même mayonnaise des questions sauciales (école, immigration, laïcité, civilisation, génocides etc etc). En fait le même débat aurait pu être organisé dans l'une ou l'autre des émissions de 14h sur FC, disons mardi ou vendredi.

LN
 
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