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Lionel & LN

15/12/2005
19:40
FC serait victime du libéralisme ?

Sous ce titre volontairement provocateur et en espérant que personne ne viendra pour y péter les plombs, j'ouvre ce fil pour répondre à une contrib de Lionel en Fil
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<que les malheurs qui frappent France Culture (et transitivement les pauvres de nous) n'ont que fort peu à voir avec les combats de doctrines économico-politique>

écoute, ouvre les yeux, toutes les politiques actuelles (OMC, UE & co) visent au désengagement de l'état de tous les secteurs, y compris éducation et culture. Que l'état fournisse de l'education gratuite c'est une idée qui a eu cours dans l'apres guerre et qui est terminée aujourdhui (du moins chez nos élites)

<que c'est la frange des leaders de l'intelligentsia actuelle qui est la cause de cette dégringolade>

consciemment ou non cette intelligentsia applique l'ideologie ci-dessus en tmbant dans le piege de venir sur fc uniquement vendre ses livres. les anciens producteurs ne vendaient pas des livres, ils fournissaient un produit fini à l'auditeur, produit fini financé par la redevance
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Eh bien indépendamment de nos positions à Lionel et à Moi-même himself perso, je tiens à répondre ceci :

./...
 
Laurent

15/12/2005
19:43
Sur le desengagement de l'état in FC :

Concernant le désengagement de l'Etat hors de Fracne Culture :

- FC souffre bien plus, me semble-t-il, d'une excessive rigueur budgétaire, que d'un assaut de prestation privée. QU'on compare avec la télé par exemple, qui sous-traite à mort à des détrousseurs du budgets publics. Sur FC rien de tel.

- Par contre, la rigueur budgétaire (qui n'a rien de spécialement libéral) pourrait bien être à la source d'une gestion particulièrement mesquine, qui nous rpive de documentaires et de producteurs tournants, et aussi de rediffs plus intéressantese dans les Nuits (ce dernier point a été soulevé par Kessler sans préciser plus avant)

- S'il y a un reproche politique à faire ici, ça serait de réduire le budget de la culture, comem celui de la recherche d'aillerus. On se souvient que ces deux budgets avaient connu une forte hausse sous Mitterrand, homme qui avait le sens des valeurs, homme que j'admire, et évidemment je regrette cette époque. Cet homme savait investir l'argent public...

./...
 
LN

15/12/2005
19:49
le direct n'est pas le seul probleme de F-C

./...

... sauf que la baisse de budget n'explique pas la baisse de qualité. Il y a de l'excellent direct (Jeanneney, Chaslin, Piolot) et aussi des gradns radioteurs de jadis qui font de l'épouvantable direct (Jean Lebrun). Le problème n'est donc pas seulement budgétaire ou économique.

D'ailleurs, vu la nullité de leurs émissions en dirèque, je pense que le Deum', le Voinche, ainsi que les clowns Bourmi et Clarino, ben en leur filant deux fois plus de fric on aurait peut-être une radio deux fois plus atroce avec à la clé un gaspillage homérique. Alors finalement, que leur parodie de radio culturelle ça se fasse en dirèque, càd à budget réduit, ben c'est autant d'économisé pour les fonds publics...

Evidemment on peut regretter que tout ce fric économisé dans une relative limitation de leur bétise gaspillante, il soit purement et simplement retiré à la station, au lieu d'être versé au budget documentaire de nos excellents artisans que sont Christine Goémé, Francesca Piolot, Antoine Perraud, Michel Cazenave, Marie-Hélène Fraïssé, Françoise Estèbe, Mathieu Bénézet, Catherine Soullard (et je peux en aligner encore une trentaine comme ça mais j'arrête la liste car j'ai encore des choses à répondre à Lionel).

./...
 
LN

15/12/2005
19:58
Et parlons des invités, tiens, et des livres ...

Alors parlons de ceux qui viennent sur FC pour y vendre des livres : il y a, bien sur, les producteurs qui s'entre-invitent mutuellement et se font leur petite pub. Si tu trouve cela misérable et mesquin, Lionel, eh bien je suis entièrement d'accord avec toi.

Sauf que :
- ce petit copinage de réseau merdouillant (et médiocrissime), ça représente quelle proportion des invités ? Fort peu à mon avis.

Et puis, pour les autres :
- à combien d'exemplaires se vend habituellement un essai de sciences humaines, à ton avis ? Et quel est l'impact d'une émission de FC où un prof de fac, invité, vient parler de son livre ? I mean : quel impact sur les ventes ? Réponse : il en vendra 850 au lieu d'envendre 750...

- restent les romans : ici la dynamique (passer chez Veinstein, ou chez le Voinche), est assez semblable à celle de naguère à la télé (passer chez Pivot). Question : en quoi cela est-il une invention du libéralisme moderne ? Sur notre radio d'état en 2005, les émissions littéraires font la même chose qu'à la télé d'état entre 1975 et 2005. Et probablement dans les 80's sur FC on en était déjà là... Un auteur de livre, invité dans un media, vient pour faire vendre. Franchement si ça te pose un problème là je ne comprends pas du tout.

./...
 
Laurent Nadot

15/12/2005
20:06
Le budget n'explique pas la bétise...

Ergo je ne vois pas de libéralisme à l'oeuvre dans tout cela. Qu'on l'apprécie ou non, la logique libérale, et qu'on la promeuve ou qu'on la critique, je répète que ça n'est pas le sujet de ce fil. Selon moi le problème de FC n'est pas là. La prise de pouvoir du pognon sur la radio, je pense que c'est un fantasme.

D'ailleurs, au bon vieux temps du Panorama tout était déjà ainsi. Tout marchait comme aujourd'hui. A une différence près : y avait un poil d'esprit critique en plus, certes.

Et surtout, du côté des gens de radio, ça sentait l'intelligence.
Aujourd'hui ça sent la bétise.

Lionel, la bétise n'est ni de droite ni de gauche: elle est bète.
FC est lentement devenue une radio bète, dirigée par une femme bète, et qui tente peut-être de nous rendre bètes.

Si je remercie ici ceux qui échappent à ce courant de bétise (Philippe Meyer, François Chaslin, Jean-Noël Jeanneney, Alain veinstein, Michel Cazenavce, La bande à Yvan Amar, Renée-Elkaïm Bollinger, La bande à Françoise Treussard, et encore d'autres oui cete fois non plus je ne peux pas tous les citer), ça veut dire aussi que la bétise n'est pas une fatalité, mais le résultat d'un recrutement désastreux :

On a changé notre radio-intello en radio-crétin.
Avec pendant 6 ans une gourdasse (le mot est d'elle) à la tête de la troupe. Et on voit le résultat...
Le drame est là...
Les histoires de budget c'est très très dommage, je suis entièrement d'accord. Mais je pense que c'est une explication secondaire, à côté du recrutement d'andouilles carabinées, dirigées par une mégère autoritaire et qui donne l'exemple avec chaque jour sa réussite exemplaire dans l'exercice délicat de l'interview la plus idiote ...

Laurent Nadot
 
LN

15/12/2005
20:07
et hop now une Pabst blue ribbon (bien gagnee)

Voila mon vieux Lionel, j'ai fini.
A toi la balle...
 
lionel

15/12/2005
23:17
re : FC serait victime du libéralisme ?

Pour moi le libéralisme n'est pas une théorie économique que se réserveraient les banquiers et les dirigeants. C'est plutot une idéologie qui a atteint tout le monde (nous inclus) grâce à la propagande et à la séduction de la consommation illimitée, en prenant largement la place de la vieille morale chretienne et laïque qui avait il est vrai du plomb dans l'aile.

On pourrait appeler cette idéologie libérale une nouvelle religion de la réussite financière individuelle.

Dans la morale laïque et chretienne du vieux monde je pense notamment aux "valeurs" travail, effort, modestie, exigence (voire culpabilité si on se trompe), valeurs qui semblent de mise lorsqu'on lit les temoignages des anciens producteurs, realisateurs ou ingenieurs du son de fc.

Dans le contexte de basculement vers la modernité libérale, je pense tout simplement qu'aucun des nouveaux venus de FC ne travaille dans le sens "bosser dur pour faire la meilleure emission possible sur une radio prestigieuse"

Pour ce que j'en entends à l'antenne, les nouveaux venus de FC sont des freelance qui cachetonnent sans etat d'âme sur une radio comme les autres, recrutés par copinage sans aucune obligation de qualité et virés sur caprice. Effectivement passer de FC à une station peripherique merdeuse ne leur pose pas de problème si on remplace l'ethique par la satisfaction d'augmenter son patrimoine


 
Marceldudu

16/12/2005
00:18
re : FC serait victime du libéralisme ?

Bonsoir,
Ben dis donc, Laurent, tu vides ton sac, et ça a l'air de faire du bien!
Il y a des points où je peux être d'accord avec toi, mais peut-être faudrait-il que tu prennes un peu de recul.

Bien sûr, on peut accuser le libéralisme et tout autant la "rigueur" budgétaire. On trouvera forcément des arguments dans les deux cas, des bons et des mauvais!
Mais quel est le dénominateur commun entre les deux?
L'argent! C'est l'argent qui fait que les deux ne sont pas incompatibles. Il faut dépenser moins (donc bacler plus ou moins)et s'inscrire dans le système qui fait circuler l'argent, du cochon de payant vers les trusts,as usual, en rétribuant au passage les pirouettes des stars, des ceusses qu'on montre aussi à la télé!
Mais je persiste et signe. L'évolution de FC est concommitante avec celle de ce qu'il est convenu d'appeler notre société. Son état de délabrement est tel que plus personne ne s'y retrouve, y compris les intellectuels (petits ou grands) transformés progressivement (en fonction de leur réussite éditoriale, et aussi de leur look) en vedettes du chobize. Et dans tout ça, la culture n'est plus qu'un moyen de gagner, ou pas, de l'argent.
Ce début deu 21ème siècle a perdu tous ses repères, ou plutôt n'en a plus qu'un, l'argent, fortement aidé et orienté dans cette évolution par le libéralisme sauvage qui nous impose ses "normes".
A part ça, je suis tout-à-fait d'accord avec la dernière intervention de Lionel, que j'aurais tot aussi bien pu signer.
Marceldudu
 
shhh

16/12/2005
06:50
re : FC serait victime du libéralisme ?

Dans le discours de David Kessler, ce que je perçois surtout c’est l’annonce suivante :
Vous ne désirez désormais plus de savoir, vous voulez du débat, de l’actualité intelligemment présentée et des tas de point de vue des marionnettes qui sont là pour vous dire quoi penser, et comment le penser.
CA décortiquant les inscriptions du frontispice de France Culture ne montre rien d’autre que cela : vous ne voulez plus rien d’autre que ce qu’on vous donne.
On va aussi accessoirement vous restituer quelques documentaires anciens en boite de conserve, pour les vieux s’ils nous écoutent encore, et pour l’édification des jeunes qui sauront ainsi qu’il n’y a rien d’intéressant à perdre. Car ces anciennes émissions en boîte vont être rendues totalement insipides avant de disparaître, tant le cadrage va y faire son œuvre.
Laissez moi vous dire ceci : j’entends la même chose à propos de l’école : vous ne voulez plus rien d’autre qu’un emploi et une situation hiérarchique satisfaisante. Que la méthode soit syllabique ou globale, le but poursuivi est le même. C'est hypnotique.
Tenons désormais pour acquis que la pensée critique n’est non seulement plus autorisée ( règne de Laure Adler), mais n’existe même plus ( David Kessler).
Tant pis, il reste les (vieux) livres.

 
guydufau

16/12/2005
09:59
re : FC serait victime du libéralisme ?

Il n'y a pas à opposer FC victime du libéralisme et FC victime d'une réduction budgétaire pour la bonne raison que c'est le libéralisme qui réduit le budget de France Culture.
D'ailleurs, sur ce fil, cette factice opposition a rapidement été abandonné pour désigner les bons : Philippe Meyer, François Chaslin... etc. "qui sentent l'intelligence" et les autres "qui sentent la bétise".
Je vois dans cette initiative une occasion pour ressasser les toujours mêmes condamnations.
Bien sûr que FC est victime du libéralisme et même, à terme, en danger de mort. Il faut nier l'évidence ,c'est à dire la réalité des accords AGCS pour répondre négativement à cette question : "FC serait victime du libéralisme?".
 
Nazdeb

16/12/2005
12:37
re : FC serait victime du libéralisme ?

Cavada s’est félicité de faire de Radio France un "produit" commercial et de ses différentes antennes des "marques". C'est au nom de cette idéologie marchande que Laure Adler a voulu "booster" l'audience, c’est au nom de la "concurrence" qu'elle a voulu faire de FQ "une radio comme les autres" et s’est mise à recruter des personnalités du microcosme médiatique parisien, c’est au nom de l'idéologie du marketing qu'elle a imposé à l'antenne une tonalité racoleuse et publicitaire. En terme de causalité exacte, je ne saurais dire que le libéralisme est responsable de ce qui arrive à FQ. L’agent des phénomènes, c’est avant tout les individus. Or ces individus semblent assez confortablement baigner dans l’idéologie marchande, ce qui est leur droit, mais c'est au nom de cette idéologie qu'ils justifient les changements qu’on les voit imposer depuis quelques années...



 
LN

16/12/2005
12:57
Marcel et Lionel

Salut Marcel. Quand je me lache tu sais ça donne plutôt ca :
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=96 74&debut=0&page=1
ou bien ça :
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=6 514&debut=0&page=1

Si je vous lis bien, toi et Lionel : le libéralisme c'est la société moderne consumériste + le profit individuel....

Pardonnez moi mais je trouve que c'est discutable.
- Si c'est ça que vous condamnez, remarquez-le, c'est aussi tout votre mode de vie que vous critiquez. Je comprends, d'ailleurs, cette critique, mais alors il ne faut pas la réserver à FC depuis septembre 99, à la pub et aux media. Si on n'aime pas ce monde (rien de plus légitime) alors il faut être cohérent dans ses choix, et condamner l'ensemble, notamment le marché des ordinateurs domestiques, l'édition musicale et littéraire (et pas depuis 1999, mais depuis le début), et puis toutes les activités économiques tant qu'on y est, y compris bien sur la médecine et l'agriculture. Où s'arrètera ce jeu de massacre contre tout ce qui porte la couleur de l'argent ? Je trouve que ça n'est pas très sérieux, mais enfin si tel est le raisonnement, alors svp appliquez-le un peu plus loin que quelques media qui abusent.

- Au reste, je ne crois pas que cette définition soit bien juste. Nous baignons majoritairement dans le monde que vous décrivez, depuis plus d'un demi-siècle pour le consumérisme, et depuis combien de siècles pour la loi du profit ? Et après des siècles de progrès divers, dont la construction des Etats et des services publics, voila qu'en quelques années le même mouvement global (baptisé Libéralisme si j'ai bien compris) serait devenu subitement assez fort pour éradiquer des institutions qui sont apparues depuis moins de 50 ans, c'est-à-dire alors que nous étions déjà en société consumériste et dévolue au profit.

Que quelque chose soit actuellement capable de cela, et que ce quelque chose soit le libéralisme, on peut certes en parler. C'est d'ailleurs ce qu'essaie de faire celui qui a envoyé les 6 lignes recopiées sans une seule faute par Guy. Mais mettre dans le même mouvement les forces de progrès dont participe l'économie, et les effets pervers, et baptiser l'ensemble Libéralisme, eh bien je crois que ça brouille le regard plus que ça n'éclaire la question. Cette définition du libéralisme n'est pas bonne et dessert votre propos lui-même. Pourquoi ne pas chercher plutôt du côté de la levée des régulations, comme le fait l'auteur de la contrib de Guy (je ne sais pas qui lui a envoyé ces 6 lignes mais notons qu'il les a replacées sans plantage, ce qui est pour lui un petit exploit).

LN
 
LN

16/12/2005
13:17
ne confondons pas tout svp

Avant de répondre à la contrib que Guy a recopiée, je voudrais revenir sur une phrase de Lionel :

<< bosser dur pour faire la meilleure emission possible sur une radio prestigieuse >>
Mais je crois au contraire que Bourmeau, Demorand, Clarini, bossent très dur, et avec une grande conscience professionnelle, et une grande satisfaction vaniteuse d'avoir gagné leur place dans un media prestigieux. Les deux premiers sont des bourreaux de travail avérés, et cette boulimie pourrait d'ailleurs expliquer en partie la médiocrité effarante de leur travail. Le grand Jean Lebrun ne s'est pas fait faute de signaler que lui ne porte qu'une seule casquette. C'est pourquoi son cas est à traiter à part, si nous voulons comprendre comment cet ex-grand homme de radio est devenu un des pires marchands de soupe de toute la station.

Je crois que ce qui pèche chez nos poupons radiophoniques, c'est plutôt la compétence :
Le Deum ne manque ni d'énergie, ni d'un vaste culture générale, ni d'une bonne volonté juvénile. Ni peut-être hélas d'une effarante vanité surdimensionnée vu ses capacités d'interviewer. Car l'oral-interview hélas, n'a aucun rapport avec l'oral du Khâgneux. Le Deum' manque clairement d'art radiophonique. Tout comme Bourmi & Clarino. C'est une compétence qui leur fait défaut.

Or ce sont les systèmes étatiques qui promeuvent des incompétents (voir l'URSS ; voir les républiques bananières dont la France actuelle fait partie), et non les systèmes libéraux. Ainsi Laure Adler se fera éjecter du Seuil s'il devient patent que son management est plus couteux que bénéficiaire. Ce qui sera le cas s'il s'avère, comme c'est probable, que le management d'une maison d'édition ne repose pas sur l'autoritarisme et l'impunité. A ce moment, le libéralisme aura bien fonctionné.

Ce que je voudrais répondre à Lionel, plus généralement, c'est qu'il n'y a pas d'exclusive entre :
- l'argent et la morale
- le profit et le travail bien fait
- le privé et la conscience professionnelle.
Excusez moi de dire de telles évidences mais je crois que c'est nécessaire.

Peut-être parce que Lionel n'a jamais participé personnellement à la course au fric (qui n'est évidemment pas l'activité sympathique par excellence), il voit l'ensemble du dehors. Pour cette raison il me semble qu'il sous-estime les capacités morales qu'on trouve dans ce monde. On peut me répondre que j'ai, pour ma part, tendance à surestimer la part de la morale dans ce monde-là. Ce qui serait faux : je ne nie pas qu'il existe des requins des salauds des gens dangereux et déloyaux, et pas en faible proportion. Mais peindre à ces seules couleurs l'ensemble des entrepreneurs et des personnes qui travaillent pour l'argent, en négligeant toutes les qualités dont ils peuvent faire preuve dans le même temps qu'ils poursuivent leur objectif, pardonnez moi mais je trouve ça d'un simplisme unilatéral, et d'un manichéisme assez peu crédible.

Voila ce que je voulais dire sur l'argent et sur la compétence de nos producteurs.

Laurent
 
LN

16/12/2005
13:26
Réponse à contrib de 9h59

Franchement, ce lien entre le libéralisme et la réduction de budget est un fantasme. Toute gestion saine, qu'elle soit libérale ou non, consiste à ne pas gaspiller. Une politique de réduction de dépenses est une politique de réduction de dépense, point. Qu'elle soit inspirée par le libéralisme, cela reste à montrer. Sauf bien sur pour ceux qui ne montrent jamais rien et ne raisonnent que par évidences.

Pour ce qui est de l'AGCS, je renvoie au fil de DDFC où le débat s'est arrêté.
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=67 38&debut=0#7452&page=1
En fait, l'AGCS ressemble surtout à un fantasme agité par les marchands de peur. Ce qui est visé par l'AGCS, est-ce l'EducNat, les radio, ou quoi d'autre ? Malgré la question posée il y a plus d'un an par la Reine des Bleges, on n’a toujours pas expliqué en quoi les services non marchands étaient visés par l’AGCS... Donc merci de répondre à cela, et sérieusement svp, pas avec des fantasmes de militant.

LN
 
Marceldudu

17/12/2005
17:08
re : FC serait victime du libéralisme ?

Bonjour,
C’est encore à toi que je vais m’adresser, Laurent. J’ai bien relu tes contribs citées dans ton 16/12, 12h57, et je suis d ’accord avec toi pour dire que ce qui se passe à FC est un acte économique et un coup de force permanent, quel qu’en soit le prix.

Sommes nous, pour nous comprendre, contraints à redéfinir le libéralisme ? Pas facile en peu de mots !
Bien sûr, le commerce a toujours existé depuis un certain nombre de millénaires. L’échange a toujours passé par l’intermédiaire d’une valeur qui est très vite devenue une monnaie.
En gros, la révolution industrielle a inventé la consommation qui est progressivement devenue une consommation de masse, alors qu’en gros aussi, la réforme avait inventé le capitalisme.
On est d’accord..
La consommation de masse d’un côté, le capitalisme de l’autre, se trouvent à l’étroit dans une société organisée, civilisée, consciente des nécessités (infrastructures, services publics, lois sociales, etc). Le capitalisme est convaincu que ces contraintes entraînent des gaspillages, et que l’Etat freine les appétits.
La réponse du capitalisme à ces contraintes s’appelle le libéralisme économique, c’est-à-dire la régulation des échanges humains par le marché, et lui seul, avec évidemment la concurrence comme moteur, puis, plus récemment, comme valeur essentielle, comme idéal !
Le libéralisme, pour « libérer » les échanges, veut moins d’Etat, c’est-à-dire moins de contraintes, moins de lois, moins de « gaspillages ». Tu le dis toi-même en évoquant la « levée des régulations » (joli euphémisme).
Pour ma part, je ne serai pas loin de résumer, pour faire vite, le libéralisme à l’histoire du renard libre dans le poulailler libre.
De façon qu’on pourrait dire parallèle, mais que je crois infiniment liée à l’évolution libérale, la culture, et avec elle son corollaire inévitable qu’est l’éducation, se sont effondrées. La massification a servi de prétexte, le fric et la télé et la concurrence, (toujours elle!)ont fait le reste. L’accélération des échanges s’en est mêlée aussi, plus le temps d’approfondir, time is money, etc.. Dés lors, on se contente de l’image, de la surface des choses. Et puis, il y a tellement à vendre, il faut vendre, vendre, tout est à vendre.

Par ailleurs, tu nous dis qu’il n’y a pas d’exclusive entre
- l’argent et la morale,
- le profit et le travail bien fait,
-le privé et la conscience professionnelle.
Excuse-moi, mais tes évidences ne sont que des affirmations gratuites démenties quotidiennement démenties par les faits !
Le commerce s’assimile tellement souvent à du vol, à de l’arnaque ( et je ne parle pas de l’épicier du coin qui va te mettre les fruits un peu trop murs au fond du sac).
L’artisan qui ne bâcle pas peu ou prou pour améliorer sa marge devient un idiot anachronique (je connais bien le sujet !).
La conscience professionnelle a son prix, comme tout le reste aujourd’hui.
Ne me parle pas des qualités morales qu’on trouve dans le monde du fric, ou alors, explique-toi !
Tu as dit un jour que le libéralisme générait de la richesse. Bien entendu, mais où va cette richesse, et à quel prix ? A bien regarder, il génère aussi de la pauvreté, de la grande pauvreté, de l’injustice, de la maladie, de la misère. Le bilan de tout ça !!!
De même, tu m’as répondu un jour, dans un autre registre, que la religion m’avait été salutaire parce qu’elle m’avait rendu capable de la rejeter. Ces deux exemples montrent que ton analyse, à toi aussi, et pas seulement à « la vermine climatérique » qu’est Guy, peut être obérée par ton idéologie, sans que tu en soies bien conscient. Au fait, je viens d’apprendre que climatérique qualifie aussi quelque chose qui est le produit de 9 par 7. Aurais tu 63 ans, par hasard ?

Je ne parlerai pas beaucoup de FC, car notre (ex ?) radio n’est qu’une des nombreuses manifestations du déclin de notre civilisation, déclin que j’attribue en grande partie au libéralisme sauvage qui caractérise notre époque.
Je ne suis pas un nostalgique, et je ne connais pas d’âge d’or. Cependant, je pense que tout s’est joué, en gros, pendant les trente glorieuses, durant lesquelles le monde pouvait encore évoluer différemment. Mais il a fait le choix libéral !
Désolé d’avoir été si long
Marceldudu

 
Marceldudu

17/12/2005
17:17
re : FC serait victime du libéralisme ?

Au risque d'être un peu plus long, j'aurais pu te parler de Gilles Chatelet, dont il est question sur un autre fil, mais tu connais, je pense!
M.
 
LN

17/12/2005
18:19
c'est de l'homme qu'il s'agit

Oui. Je crois avoir bien lu ta contrib.
Quant à ce que j'ai lu de Chatelet, ça m'a semblé trop caricatural pour pouvoir être retenu. Je crois aussi que cette vision de l'homme soumis au profit au point d'en être déshumanisé n'est pas réaliste. Je ne suis pas certain qu'une vision aussi désespérée de l'homme puisse emmener qui que ce soit ou que ce soit. Il y a bien sur le suicide, le meurtre, et cette version mixte qu'est le terrorisme. mais ça n'est pas de cela qu'on parle, donc passons...

Mais il me semble que dans nos interventions ci-dessus, ne soient exposées que des convictions opposées, et que nous ne pourrons peut-être pas faire plus. Donc je suggère de revenir à la radio. Il y a la contrib de Nazdeb qui appelle une réponse, réponse que je réserve encore un temps si on me le permet.

En attendant, ce que je voudrais signaler, c'est que les hérauts de cette radio que nous n'aimons pas (disons Demorand et Bourmeau) sont clairement anti-libéraux. De même le discours de Laure Adler sur les supermarchés (pouacre). Comment expliquer que l'idéologie anti-libérale parvienne à faire un FC libéral ?

Laurent
 
lionel

17/12/2005
18:29
re : FC serait victime du libéralisme ?

Mais Bourmeau, Demorand, Adler et aussi Plenel sont par leurs actes des enfants du neo-libéralisme! Alors que tout le monde sait que le partage des richesses est le problème number one, pourquoi donc cumulent-ils plusieurs emplois?

Ce sont des gauchistes de salon, completement partie prenante du liberalisme libertaire de l'epoque


 
xyz

17/12/2005
20:07
re : FC serait victime du libéralisme ?

Tout ça est bien beau, mes chers amis, mais en tant que vieux producteur de F.C. he peux vous dire, que libérale ou non, cette radio donne toujours des cachets HONTEUX, quelque soit le travail fourni, que Laurence Bloch ne cesse de nous répéter à la fois qu'il faut être professionnel ET que comme ce n'est pas "un m"tier si vous n'êtes pas contents, partez"...Quie Veinstein jouit d'un traitement de faveur incroyable : on lui paie lecteurs qui préparent ses entretiens, et en tant que monsieur Adler, il gagne plus que leq autres et est rediffusé tous les étés....
Qu'on est vraiment dans un système financier plus qu'opaque et terriblement injuste : si on est un "téléphilosophe " (comme on dit "télé-évangéliste" aux USA), même si on est un con , on est très très bien payé, enfin, pas très très bien, mais mieux que les autres car la peur des patrons, c'est...L'OPINION....
Pour plus d'info, on verra
Un ami
 
Laurent

17/12/2005
20:42
Lionel 18h29

Lionel je ne comprends pas bien : dans ton tableau du monde moderne, qui donc trouve grâce à tes yeux ?

Autre question : est-ce qu'en interdisant la richesse de certains on aura moins de pauvres ?

L.
 
CA

17/12/2005
20:50
Une voix de l'intérieur

Merci de votre témoignage, xyz. On est toujours contents d'avoir des témoignages "de l'intérieur" car nous, auditeurs lambda, manquons d'information sur le fonctionnement de cette radio et sommes curieux d'apprendre.
Seule chose : nous avons ici des XXX des XYZ, des XZ, et cela manque de lisibilité. Nous n'identifions que trop clairement XXX, mais les autres ? Si vous pouviez utiliser un pseudo qui prêtât moins à confusion que xyz, ce serait sympathique de votre part.
Merci et revenez souvent,
Christine


 
LN

17/12/2005
21:37
des vieilles questions qu'on peut ressortir...

bonjour monsieur le producteur

comment pouvons nous en savoir plus sur le difficile sujet des coûts de production et de la rétributions des producteurs ?

Ou pouvons nous trouver une réponse à ces questions :
- quelle est la part de ces différents cachets dans le budget de la radio ?
- les producteurs tournants coutent-ils vraiment si cher ?
- les titulaires représentent-ils une économie ?
- un statut intermédiaire permettant à la fois d'employer un plus grand nombre de producteurs et de les payer mieux, ne serait-il pas au bout du compte à la fois moins couteux et plus juste. Est-ce invraisemblable ?
- de quoi parle Kessler quand-il argue du budget pour expliquer le peu de rediffs d'émissions anciennes dans les nuits ?

 
guydufau

17/12/2005
22:08
re : FC serait victime du libéralisme ?

Oui xyz, nous savons et avons des témoignages non anonymes, mais demandant de les utiliser "oralement seulement"-sécurité oblige-. Ces témoignages décrivent l'abus d'autorité, le mépris de l'encadrement, la mauvaise ambiance, les privilèges immérités, etc., les cachets honteux et une situation de plus en plus dégradée.
Opportunément ce matin une chronique de FC, apprenait que les médias du service public anglais disposaient d'un budget deux supérieur, ceux de l'Allemagne plus de trois fois au budget des médias du service public français.
Qu'elle soit de gauche ou de droite, c'est bien une politique libérale qui est responsable de cette situation.
 
howard zinn

17/12/2005
22:32
Comment peut-on écrire de telles sottises ?

Ah tiens, le management autoritaire serait une invention du libéralisme ? Première nouvelle...

 
Marceldudu

18/12/2005
00:56
re : FC serait victime du libéralisme ?

Bonsoir,
Voilà deux contribes, les dernières de Lionel et de XYZ, qu’il faudrait méditer, Laurent.

Tout d’abord, que le demeuré, le bourmou et quelques autres soient libéraux ou non, là n’est pas le problème. Ils sont effectivement nés dans le libéralisme, ils en sont des produits sélectionnés, et quoi qu’ils en pensent ou croient en penser, c’est de l’intérieur, sans le moindre recul. C’est d’ailleurs intéressant de constater que depuis quelques années on voit arriver à des postes en vue ces produits de la déculture et du libéralisme. Il est à remarquer que l’insolence leur sert souvent de culture. Sont-ils libéraux ou non ? Ils ne le savent même pas eux-mêmes !
Quant à FC, puisque tu sembles me reprocher à demi-mot de m’être éloigné de la radio, ce que, de mon point de vue je n’ai pas fait le moins du monde, parlons-en.
Une radio comme FC n’est pas autonome. Elle dépend de la maison mère, de Radio-France, dont elle n’est qu’une « marque », comme le dit si bien Nazdeb, et donc elle ne fait qu’appliquer les règles du marketting qui lui sont imposées d’en haut.. Les petits clowns que tu as cités ne sont là ni pour leur culture ni pour leur compétence, mais pour l’image « jeune et dynamique » que l’on veut vendre !
Tout ça pour t’expliquer qu’après avoir été révolté (ça a commencé sous Gélinet !) puis profondément attristé par la chute de FC, parce que je savais que dorénavant, il me manquerait quelque chose d’essentiel, j’ai fini par considérer que son « évolution » faisait partie de l’évolution de l’ensemble. Ca me fait du bien de parler de cette révolte et de cette tristesse car, en même temps, j’ai parfaitement conscience de notre impuissance, tout autant que de l’impuissance de D. Kessler, quelles que soient , dans le meilleur des cas, sa compétence et sa sensibilité. Comme beaucoup d’autres, il joue le jeu qui le nourrit !
Laurent, ma conscience s’oppose violemment à ce qu’on fait de notre radio [([ ET])]_ au contexte dans lequel cela se produit. Ta conscience s’oppose aussi à ce qu’on fait de cette radio, mais par confort intellectuel, ou je ne sais quoi d’autre, tu déconnectes tout cela du contexte, d’où les contradictions que tu ne peux pas t’expliquer !
Enfin, il me semble qu’il serait dommage que les débats sur ce forum se limitent au désir de pérorer devant ceux qui sont d’accord, ou que l’on souhaite impressionner, ou bien à injurier ceux qui sont en désaccord ou ignorer leurs arguments.
Bonne nuit,
Marceldudu


 
Laurent

18/12/2005
02:28
recadrage

Excuse moi Marc, mais je trouve ta réaction surprenante : je ne t'ai rien reproché, ni à demi-mot ni autrement. Je constate plus haut que nos convictions ne permettent pas vraiment le débat. Nous ne sommes pas d'accord, mais c'est déjà beau qu'on puisse exprimer tous deux nos positions, non ? Tu ne vas quand même pas me faire une maladie parce que je n'acquiesce pas à tes "évidences". J'ai dis ce que j'avais à dire, je ne cherche pas à te faire quitter tes certitudes, alors qu'est-ce que tu veux que je te dise exactement ? Et à quoi bon clôturer ta contrib par un sermon qui n'a aucun rapport avec le débat ?

Je ne sais pas bien à quoi tu joues.
Oui j'ai lu la contrib de Lionel.
J'y ai répondu par une question et j'attends sa réponse.
Tu me conseille de méditer, mais je pourrais te conseiller de t'instruire, car c'est ça qui manque dans tes lignes. Pourtant je ne le fais pas : t'es tu demandé pourquoi ?

Bref depuis le début de cette discussion, tu ne cesses de me juger et de m'asséner tes certitudes. C'est ton droit le plus strict. Et c'est le mien juger que tes leçons tombent à plat.

Le confort intellectuel, tiens. Voila un jugement de plus qui, comme les précédents, repose sur quoi ? Que sais-tu de mon confort ? Que sais-tu de mes contradictions ? Euh rien. Tu fantasmes. Après tout c'est ton droit et je ne te le reproche pas. Mais je te fais simplement remarquer que je ne m'y reconnais pas, tout comme je ne reconnais rien de sensé dans la vision simplette de l'homme-requin que tu assènes depuis quelques contribs.

Est-ce donc si difficile de voir cela ?

(Contrib écrite sans animosité aucune, je le rappelle)

laurent
 
LN

18/12/2005
02:39
le debat est victime d'une certaine surdite

Toujours sans animosité, je rappelle qu'il y a dans ce fil des questions auxquelles personne ne répond :

1) Questions sur le libéralisme :
- le management autoritaire est-il une pratique définissant le libéralisme ?
- l'homme du XX-XXIème siècle est-il intégralement pourri par l'argent ? Vous qui avez l'air de le croire, le diriez vous à tout un chacun autour de vous ? Et dans le cas contraire, combien d'exceptions existent à cette loi du pourrissement humain ? Vous, oui, mais qui d'autre ?

2) Questions sur la radio :
- quel sens ça a de juger libéral même ceux qui ont un discours anti-libéral ?
- comment expliquer que l'accusation d'idéologie politique (le libéralisme) repose sur si peu de faits et propos : 2 chroniqueurs et un producteur ?
- et pourquoi passer sous silence le fait qu'autant de chroniqueurs, bien plus de producteurs, et aussi les journalistes, affichent leur antipathie pour l'idéologie en question ?

Excusez-moi mais je crois qu'on passe à côté du débat sur la dégringolade de FC. Je comprends fort bien qu'on dénigre le libéralisme, et en fin de compte je vois que mon propos n'est pas de le défendre. Aussi rengainez votre venin anti-libéral, car vous le gaspillez. Je dis simplement qu'il y a une éléphantesque erreur de diagnostic et une erreur tactique majeure à avoir placé depuis le début les revendications sous cette bannière-là.

Et si Marcel croit que c'est confortable de défendre cette position devant des sourds et des excités, alors il se fait une drôle d'idée du confort...

Laurent
 
Laurent

18/12/2005
03:13
de quoi méditer en effet...

Au lieu de faire une fixette contre les moulins à vents, je suggère de lire attentivement ceci et de le méditer :

<< [...] je peux vous dire, que libérale ou non, cette radio donne toujours des cachets HONTEUX, quelque soit le travail fourni [...] que Veinstein jouit d'un traitement de faveur incroyable : on lui paie lecteurs qui préparent ses entretiens, et en tant que monsieur Adler, il gagne plus que leq autres et est rediffusé tous les étés.
[...]
Qu'on est vraiment dans un système financier plus qu'opaque et terriblement injuste : si on est un "téléphilosophe " (comme on dit "télé-évangéliste" aux USA), même si on est un con , on est très très bien payé, enfin, pas très très bien, mais mieux que les autres car la peur des patrons, c'est...L'OPINION.... >>

Navré, mais je vois là un système caractérisé par
- le favoritisme
- l'inéquité
- un management imbuvable
- la présence d'accapareurs
- où ce qui compte est en dehors des finalités apparentes du système, en dehors de la compétence, en dehors du gout du travail.
Ce système est probablement assez démotivant. Ceux qui y restent ont du mérite (mais probablement certains dans ce fil vont les juger "pourris par le fric" ?)

Et on trouve dans la phrase d'attaque ces mots "libérale ou non" , qui indique bien que le problème n'est pas là.

Ergo je re-pose ma question : en quoi la compression de budget et le management démotivant sont une définition du libéralisme ?

Ah mais....

L.
 
paul

18/12/2005
08:55
re : FC serait victime du libéralisme ?

Question 1 : où va réellement le montant de la redevance ?
Question 2 : France-Télévision peut-elle se permettre de rester en-dehors de la planification privative qui vide chaque jour un peu plus le service public de sa substance ? TPS et consort. (Arte est déjà dans le coup, pour combien d'Euro ?)
Question 3 : après avoir répondu non à la question 2, on doit conclure qu'une partie de la redevance va aux investissement privatifs, non ?
Conclusion provisoire : il ne s'agit rien moins que d'un détournement de l'argent public, un nouveau scandale de Panama.

Conclusion corollaire : tout ça s'applique évidemment au présent et à l'avenir de la radio, alors pas besoin de te creuser la cervelle, Laurent : ce n'est pas le talent qui se fait la malle, mais le fric. Encore Arte qui n'a jamais honoré ses engagements clairement inscrits dans sa Charte, le Parlement lui accorde chaque année ce qu'il veut et non pas ce qu'il devrait. Résultat : les Allemands ont un pouvoir discrétionnaire sur tout, Programmes et Administration : Encore une fois, tout le monde est convaincu qu'Arte fait partie du service public (voir la liste quotidiennement visible sur nos écrans : France 2,3,4,5,0 ( au fait c'est quoi 4 et 0 ?). Or, Arte est une chaîne privée, grâce à quelques actionnaires allemands qui n'appartiennent pas au service public.

Question finale : quel journaliste, ou quel enquêteur va chercher à remonter la filière ? Si le CSA permet qu'un seul Euro soit détourné vers des programmes payants, alors nous nous trouvons face au scandale du siècle.
pk

NB : tout bon observateur des média, c'est à dire tout professionnel, peut constater l'appauvrissement artificiel de notre PAF public. Il suit le même trend que les chaînes privées qui préparent la télé entièrement payante.
 
guydufau

18/12/2005
10:39
re : FC serait victime du libéralisme ?

Au risque d'être un peu plus long, j'aurais pu te parler de Gilles Chatelet, dont il est question sur un autre fil, mais tu connais, je pense!

hé bien parlons-en
Vivre et penser comme des porcs
De l'incitation à l'envie et à l'ennui dans les démocraties-marchés
est dédié à Patrick Baudet, Copi Damonte, Michel Cressole, Gilles Deleuze, Daniel Guérin, Félix Guattari, Guy Hocquenghem
Puis avant un avertissement on peut lire :
"La vérité -et la justice- exige le calme, et pourtant n'appartient qu'aux violents"
G. Bataille

"Les droits de l'homme ne nous feront pas bénir le capitalisme. Et il faut beaucoup d'innocence, ou de rouerie, à une philosophie de la communication qui prétend restaurer la société des amis ou même des sages en formant une opinion universelle comme "consensus" capable de moraliser les nations, les Etats et le marché. Les droits de l'homme ne disent rien sur les modes d'existence immanents de l'homme pourvu de droits. Et la honte d'être un homme, nous ne l'éprouvons pas seulement dans les situations extrêmes décrites par Primi Levi, mais dans les conditions insignifiantes, devant la bassesse et la vulgarité d'existence qui hantent les démocraties, devant la propagation de ces modes d'existence et de pensée-pour-le-marché, devant les valeurs, les idéaux et les opinions de notre époque. L'ignominie des possibilités de vie qui nous sont offertes apparaît du dedans. Nous ne nous sentons pas hors de notre époque, au contraire nous ne cessons de passer avec elle des compromis honteux. Ce sentiment de honte est un des plus puissants motifs de la philosophie. Nous ne sommes pas responsables des victimes, mais devant les victimes. Et il n'y a pas d'autre moyen de faire l'animal (grogner,fouir, ricaner, se convulser) pour échapper à l'ignoble : la pensée même est parfois plus proche d'un animal qui meurt que d'un homme vivant, même démocrate."
G.Deleuze, F.Guattari,Qu'est-ce que la philosophie?

Ce texte violent, n'a-t-il pas des correspondances avec le sujet de ce fil ?
La société des amis...les conditions insignifiantes...le dedans...l'ignominie des conditions de vie...les compromis honteux...le sentiment de honte...

 
guydufau

18/12/2005
12:27
re : FC serait victime du libéralisme ?

Après Gilles Châtelet, autre sujet dont il est question l'AGCS (accord général sur les services)
Il vise à la libéralisation des services. Le salaire minimum et la Sécurité sociale sont considérés comme des "obstacles techniques au commerce". Il prone le recours à une main d'oeuvre étrangère à faible coût, la généralisation des CDD sur la base légale et salariale des pays d'origine. Il rejoint ainsi la directive Bolkestein (1)
Les services concernés sont :
-les services aux affaires
-les communications
-la construction, l'ingénierie
-la distribution
-l'éducation
-l'environnement
-les finances
-le tourisme
-les loisirs, la culture, le sport
-les transports
-la santé et les services sociaux
Ca fait douze, et dans le cas d'un oubli il y a le treizième :
- divers
Ne sont pas concernés la police, les impôts, l'armée.
L'article I,3 indique qu'il s'applique à tous les services, à l'exception des services fournis dans l'exercice du pouvoir gouvernemental. Cependant il est précisé que cette exception n'est pas valable si les services sont payants ou sont l'objet de concurrence.

Considérons France Culture, le service est payant avec la redevance, il est l'objet de concurrence par les radios privées. Donc l'AGCS menace France Culture.
 
LN

18/12/2005
14:02
re : FC serait victime du libéralisme ?

Eminemment discutable : la redevance ne suffit pas à faire de FC un service payant. Quant à la concurrence, il y en a autant entre FC et les radio-privés, qu'entre les bibliothèques municipales et l'édition de littérature.

Est-ce intellectuellement correct de se baser sur les interprétations infinies d'un tel texte ? Je ne sais pas mais j'ai tendance à penser qu'il y a là un sophisme.

Maintenant la vérité n'est ni dans mon optimisme, ni dans la joie mauvaise des militants pour qui le sentiment d'exister découle directement de la quantité d'huile qu'ils versent sur le feu des rapports sociaux. La question qui se pose est la suivante : les promoteurs de l'AGCS visent-ils la destruction des media publics ? Et de l'Educ-Nat ? Et quelle est la volonté du politique ? Sa tendance générale est-elle au désengagement, ou à l'extension de ses pouvoirs ?

L.
 
paul

19/12/2005
11:56
re : FC serait victime du libéralisme ?

Xyz me fait bigrement penser à Antoine Spire qui en connaît un rayon sur le niveau de rétribution des producteurs.
Mais son « retour » me fait plaisir, c'est comme un symptôme : quand les vrais combattants refont surface c'est que la bataille n'est pas loin. D'ailleurs je remarque que tout ce qui figure sur ce fil ne fait que répéter d'autres fils, répétitif qui dissimule son évolution réelle dans ce qui reste caché dans les images que nous n'arrêtons pas de retourner dans tous les sens.
Mais en regardant de très près on distingue des évolutions dans les sentiments : il s'installe plus de calme, la haine se fait plus discrète, des participants disparaissent presque complètement, (comme moi), fatigués par le répétitif. Et par la carence effrayante de regard philosophique, seul mode critique qui permet de sortir de dualismes du genre libéralisme / anti-libéralisme, complot / non-complot. Voir la première réponse à mon texte du fil sur l'Histoire, c'est difficile la philosophie. Tellement chiant !
FC : comment cette antenne échaperait-elle à l'évolution réelle de la société ? Les libéraux devraient savoir mieux que quiconque que l'argent est le nerf de la guerre. Et il y a longtemps que ce reflux de moyens a commencé. Allez donc comparer les budgets de FC et d'Arte avec ceux de TF1 ou France2, seulement pour voir. Il est même miraculeux qu'en termes de qualité, FC puisse encore dépasser de mille coudées le premier Europe1 venu. Depuis le bébut de ces deux Forums il est remarquable que tous les membres continuent d'écouter FC sans songer un instant à zapper définitif. Alors ? En réalité, ces Forum ne font que conforter ceux qui travaillent dans les caves de la Maison Ronde (à moins que les choses aient changé depuis la dernière fois que j'y ai mis les pieds.). Dites du bien, dites du mal, mais parlez de nous !
Il reste donc de l'espoir, non ? Celle de l'intelligence contre la barbarie.
p

 
dom

19/12/2005
17:56
re : FC serait victime du libéralisme ?

France-Télévision peut-elle se permettre de rester en-dehors de la planification privative qui vide chaque jour un peu plus le service public de sa substance ?
service publique de quoi? j'aimerai bien savoir en quoi FR 2 est un service publique puisqu'elle offre la m^me chose que le privé, je ne te parles m^me pas de france 3 qui a la traine fait du regionalisme electif, c'est quoi le service publique les 4 emissions du dimanches matin qui flattent les egos religieux, revenons 30 ans en arriere ou les zitrones et autres guy lux nous faisaient deja profondement chier, rien a changé, si la conccurence du privé et internet ce que tu refuse de voir, c'est l'acces a l'information et au divertissement, voire a la culture comme je veux, et non comme ils veulent.
si en complement d'info ou autre je peux voir CNN ou BBC, et autres, la contreperformance française est la, elle commente le commentaire, ta télé et tes radios sont quasiment obsolete et ne repondent certainement pas a une vocation de service public, avec une seule reussite celle de France Info, pourtant si decriée a sa création.
Pour preuve 14 heures en moyenne de connexion par semaine chez les francais c'est l'audience perdue par l'ensemble des medias français.
je te parles même pas de la tnt, des radios internet et du satellite et autre moyens de comm..
a + Paulo
 
dom

19/12/2005
17:58
re : FC serait victime du libéralisme ?

la minute de cerveau disponible va se chercher jusque dans l'UMTS ,arf, genial ce Lelay
 
Laurent

20/12/2005
17:54
en ce temps la, Nazdeb disait a ses disciples

Le 16 décembre, Nazdeb a écrit ceci :
<< Cavada s’est félicité de faire de Radio France un "produit" commercial et de ses différentes antennes des "marques". C'est au nom de cette idéologie marchande que Laure Adler a voulu "booster" l'audience, c’est au nom de la "concurrence" qu'elle a voulu faire de FQ "une radio comme les autres" et s’est mise à recruter des personnalités du microcosme médiatique parisien, c’est au nom de l'idéologie du marketing qu'elle a imposé à l'antenne une tonalité racoleuse et publicitaire. En terme de causalité exacte, je ne saurais dire que le libéralisme est responsable de ce qui arrive à FQ. L’agent des phénomènes, c’est avant tout les individus. Or ces individus semblent assez confortablement baigner dans l’idéologie marchande, ce qui est leur droit, mais c'est au nom de cette idéologie qu'ils justifient les changements qu’on les voit imposer depuis quelques années...>>

Loin de moi l'idée de contester ces lignes.
J'aimerais seulement avoir quelques éléments supplémentaires sur le lien entre ce projet de Cavada et la baisse de la qualité radio. L'alignement de FC sur la merdouille radio ordinaire ne me semble pas du tout certain. Du moins pour le temps (assez réduit il est vrai) que je passe sur d'autres antennes. Donc d'accord, mais en quoi ça consiste au juste, cette quête d'audience ? Faire de 'lactu, ça pourrait se faire intelligemment (après tout le Panorama tant regretté, c'était l'Actu de l'édition, et c'était bien, et c'était en direct sivoplit)

Concernant le pognon, je rappelle que certaines des meilleures émissions se font en direct et à budget apparemment faible (Concordance des temps, Métropolitains).

Certes, "le dirèque c'est moins cher" disait la ménagère de 50 ans qui nous a rempli l'antenne avec les ramassis accumulés dans son cabas en quelques années de vie politicarde et télévisuelle (on ne dira jamais assez comment le pouvoir nullifie les médiocres).

Certes nos docs zet fictions soigneusement ouvragées, on devine qu'ils sont couteux en temps humains et en heures de studio (au fait, si on ne les utilise plus du tout les studios, je ne vois pas où sera l'économie).

Mais enfin doublons le budget du Deum', donnons des docs à réaliser à Bourmeau et Clarinuche, et on va entendre ce qu'on va entendre. De la daube intégrale de lycéens qui se la jouent intellos. Bref du Jean Lebrun avec la maturité et la culture en moins (rematrquez, pour ce qu'il en fait, le cher Jean, de sa maturité et de sa culture phénomnale...)

Indépendamment du déplaisir que nous éprouvons à voir disparaitre l'ambiance sonore chaleureuse et poétique qui était celle de la station, je ne vois toujours pas de lien entre le budget et la qualité, et je voudrais bien en trouver un entre la concurrence et la qualité. Je ne demande qu'à changer d'avis notez-bien, il suffit de lire mes loghorrées sur DDFC depuis 2 ans pour me faire confiance la-dessus. Mais je ne change pas d'avis à n'importe quel prix, j'ai besoin d'éléments un peu étayés sitiplit

Laurent
 
shhh

20/12/2005
18:25
re : FC serait victime du libéralisme ?

Deux hypothèses:
1. ces gens sortent des mêmes écoles, avec l'esprit formatté pareil
2. le produit offert est censé satisfaire la majorité des auditeurs, dont les goûts ont été évalués à travers des enquêtes, par les mêmes organismes qui permettent de calibrer une bière un yaourt un chocolat des inclinaisons politiques, etc.., ou tout au moins par les mêmes méthodes.
Est-ce que c'est une explication ? après tout, il n'y a que 1250 signatures sur la pétition.

 
Laurent nadot

20/12/2005
18:35
les fameuses enquêtes

Eh oui c'est une explication, surtout la seconde.

C'est d'ailleurs celle qui avait été mise en avant par Laure Adler en 1999 pour "justifier" sa nouvelle grille des gouts, lors du célèbre Pot-au-feu sanglant en décembre, à l'issue duquel se fonda le RACCFC. J'y étais : le futur président du RACCFC portait une pancarte "Laure Adler démission". C'était croquignolet. Je peux dire que GInette n'avais aps aimé du tout d'ailleurs à la fin démission pendant son ridicule coupd e gueule elle fait référence à cette pancarte. C'est peut-être ça qu'elle veut faire payer aujourd'hui à Antoine Lubrina en essayant de l'envoyer au tribunal (tiens bon Antoine !!!)

Sauf que ces fameuses enquêtes sentent bon la justification bidon, et assez maladroite pour totu dire. Il y a bien le (encore plus) fameux rapport d'Arnaud Ténèze sur les programmes de la radio culturelle. Dans les débats du RACCFC on l'a évoqué plusieurs fois ce rapport. Je l'ai même lu : tissu de considérations creuses sur une réforme souhaitable des programmes, et assez bel exemple de mauvais reportage, mauvais projet, mauvaise étude sur la radio culturelle présente et à venir. Etayé sur rien. Du vent quoi. Mais le vent parfois fait tomber des tuiles hein.

En tous cas, pour les si tellement fameuses enquêtes auprès des auditeurs, elles ont beau avoir été mises en avant, je ne suis pas certain qu'on aye eu UNE SEULE personne qui nous dise les avoir lues. Du coup tout le monde est archi-sceptique...

Laurent
 
shhh

20/12/2005
19:04
re : FC serait victime du libéralisme ?

Ils ont pu se servir d'enquêtes menées pour d'autres radios, ou même d'autres media, et leur donner une couleur appropriée. Je ne sais pas comment se réalisent les enquêtes, quels sont les cahiers de charge et tout ça.
Commander une enquête oblige -t-il l'organisme à la mener du terrain au rapport ? ou a-t-il latitude pour se servir d'informations déjà obtenues ?
 
shhh

20/12/2005
19:21
re : FC serait victime du libéralisme ?

Et au fait, si on s'appuie sur une enquête pour modifier aussi considérablement une radio publique, n'y a-t-il pas obligation de produire cette enquête ?
Et le bilan de radio france n'est-il pas d'ordre public ? on est censés y voir entre autres les salaires des dirigeants non? Tout ne peut pas être opaque, et une telle diminution de qualité a certainement une traduction chiffrée.
Je veux bien qu'on me parle de budget, mais combien, à qui, comment, ça doit se voir quelque part.
 
Marceldudu

21/12/2005
00:59
re : FC serait victime du libéralisme ?

Bonsoir,
Je vous signale que les slogans les plus merdeux de l'habillage d'antenne, comme on dit, du genre "ces deux là sur un banc"... ou " ...moi je fais du porno" qui me semblaient avoir disparu ont fait un retour en force; ce qui fait de l'hypothèse numéro deux de Shh (18h25) beaucoup plus qu'une hypothèse. J'ai déjà dit un certain nombre de fois que nous (les récalcitrants) ne pesons pas lourd, si ce n'est rien. Ca signifie que d'une façon ou d'une autre, ils ont forcément des retours et qu'ils vont dans le bon sens, c'est-à-dire dans le sens du vent de la majorité. C'est pour ça, entre autre, que je pense que l'évolution de FC n'est qu'un épiphénomène, ramené à l'évolution de la société d'une part, des média et de radio France d'autre part.
Par ailleurs, et pour répondre à certaines questions évoquées ici ou là,
- Il me semble évident que le management autoritaire ne définit absolument pas le libéralisme. Cependant, le libéralisme l'a bien repris à son compte. Le quincagénaire qu'on jette parce que trop vieux, trop expérimenté, trop couteux, n'est ce pas du libéralisme brutal, ça?
Pour ce qui concerne les compressions de budget et le management démotivant, ça non plus n'en fait pas la définition du libéralisme, mais plus justement des applications perverties par l'incompétence.
- Tout aussi évident, l'homme contemporain, n'est certainement pas intrinsèquement pourri par l'argent. Cependant, toutes les autres valeurs, bonnes ou mauvaises, étant passées à la trappe de l'histoire contemporaine, l'argent est devenu la principale valeur, la valeur essentielle de notre temps qui, sans pourrir systématiquement les hommes, pervertit quand-même grandement les échanges.
- Je ne veux absolument pas dire que les petits clowns de FC sont des libéraux. Mais ils sont nés dedans; comme dit Shh, ils ont été formatés, et toutes leurs "critiques" n'iront pas jusqu'à remettre en cause le système qui les a faits. Les vrais libéraux sont au niveau de Cavada et de ses sbires. Fc est entrainé dans le sillage de ces gens-là, avec quelque retard.
- A mon sens, il n'y a pas beaucoup de chroniqueurs antilibéraux.
Revenons à FC. Il 'est plus question de s'y cultiver. Je pense qu'aujourd'hui ce ne serait plus porteur, trop ringard. Mais les slogans (les jingueuls, pardon) nous le disent: on peut s'informer, se documenter, être au courant, faire du sport, etc...
Enfin, je ne pense pas du tout que nous soyons en régime libéral, tout du moins pas encore, mais reconnaissons à tout le moins que le libéralisme frappe à la porte et assez fort, sous couvert de "gestion sérieuse et efficace". Pour autant, il est difficile d'affirmer que nous sommes en capitalisme d'état. L'état vend tout ce qu'il peut au plus offrant. Malgré tout, on pourrait se rassurer: l'état reste présent et légifère. Là où le bat blesse, c'est qu'il légifère de plus en plus dans le sens de son désengagement, de la dérégulation et de la libéralisation, soutenu, voire "contraint" en ça par l'UE.
Alors en quel régime vivons-nous? Un mélange de plus en plus indigeste de tout ça, capitalisme d'état, libéralisme, autoritarisme, incohérence. Tout ça ne marche pas, et nous avons le résultat sous les yeux.
Au fait, Laurent, je ne demande qu'à m'instruire!
Marceldudu
 
shhh

21/12/2005
06:49
re : FC serait victime du libéralisme ?

Donc, nous avons le paradoxe suivant: plus d'état pour plus de libéralisme.
Mais je vois mal Sarkozy rêvant à un libéralisme se passant d'autoritarisme.



 
Marceldudu

21/12/2005
10:04
re : FC serait victime du libéralisme ?

Bonjour,
Non, Shh, nous n'avons pas plus d'état. Il se désengage régulièrement, sauf pour ce qui concerne ses droits régaliens. Effectivement, pour contrer les désordres consécutifs à l'avancée du libéralisme, il renforce son arsenal législatif sur tout ce qui concerne l'ordre et le contrôle des citoyens, y compris l'immigration, mais ça, c'est surtout fait pour faire plaisir aux cons.
Le paradoxe, c'est surtout l'iznogoud. Au fond de lui, c'est un peu un bonapartiste, (avec lui dans le rôle du chef, bien sûr), et pour le reste, il cherche les vents favorables. Le libéralisme est porteur? Va pour une dose de libéralisme. Même chose pour l'immigration, ou la religion. Ce mec-là est vraiment pourri et malade, même si des naïfs ne le comprennent pas encore. Il a tout le profil de l'apprenti tyran. Jusqu'où ira-t-il? Personne ne le sait encore.
Je précise qu'il ne s'agit pas de jeter l'anathème sur qui que ce soit, mais d'analyser le plus lucidement possible une trajectoire et de réflèchir en s'aidant des leçons de l'histoire.
Je suis désolé, tout ça nous éloigne un peu de FC, mais pas pour longtemps.
Marceldudu
 
île flottante

21/12/2005
10:13
Tout ne peut être opaque

A Shhh..., les usagers du service public de la radio ont un droit d'accès aux documents administratifs. Les enquêtes qui auraient été réalisées par FC entrent dans la catégorie de ces documents.

La loi du 17 juillet 1978 organisant le droit d'accès aux documents administratifs permet à tout citoyen de demander la communication de tout documents administratifs.

Ont en principe un caractère administratif tous les documents produits ou détenus par une administration publique (administrations d'Etat, collectivités territoriales, établissements publics). Il en va de même pour les documents détenus par les organismes privés chargés de la gestion d'un service public, dès lors qu'ils sont liés, par leur nature, leur objet, ou leur utilisation, à la gestion de ce service.

Le droit d'accès aux documents administratifs est en principe ouvert à toute personne physique ou MORALE, sans condition de nationalité. Le demandeur n'a pas à préciser les motifs de sa demande ou à justifier d'un quelconque intérêt pour agir.


 
guydufau

21/12/2005
12:32
re : FC serait victime du libéralisme ?

Du message d'Ile flottante, on peut dégager l'idée suivante : puisque "Le droit d'accès aux documents administratifs est en principe ouvert à toute personne physique ou MORALE," les personnels de FC peuvent organiser des fuites (1) nous renseignant sur leurs situations : contrats de travail et salaires, situations des stagiaires et des intérimaires, conditions d'embauche de vedettes telles Alexandre Adler et d'autres. Je signale le dernier arrivé Olivier Jay qui sévit sur France Culture et également sur France Inter tout en continuant à être présent sur LCI. C'est avec de telles opérations que la radio publique atteint le but assigné : "une radio comme les autres". En l'occurrence une radio à la pointe du libéralisme, façon LCI, l'arrière boutique de TF1,qui abrutit le client au profit de la consommation, comme l' expliqué son patron Le Lay.
(1)- tout en prenant les précautions nécessaires à leur sécurité.
 
yeti

21/12/2005
13:08
re : FC serait victime du libéralisme ?

"Olivier Jay qui sévit sur France Culture et également sur France Inter tout en continuant à être présent sur LCI"

Y'en a un phonétiquement du même nom qui présente le journal de RTL, c'est le même ou un homonyme ?
 
guydufau

21/12/2005
15:03
re : FC serait victime du libéralisme ?

Yeti, à une visite de Google je n'ai pas vu le nom Olivier Jay. Il serait étonnant que cet Olivier soit présent sur quatre médias (LCI, Fc, FI, LCI), quoique ces "journalistes de marché" soient envahissants comme le constate Serge Halimi.
 
yeti

21/12/2005
15:11
re : FC serait victime du libéralisme ?

Oui, celui-là, d'oiseau, s'écrit Olivier Geay http://www.rtl.fr/radio/emission.asp?dicid=232261

Y'a un nid ou quoi ???
 
guydufau

21/12/2005
15:43
re : FC serait victime du libéralisme ?

Donc Olivier Jay n'est pas sur RTL. Sur LCI, il traite de la situation économique et sociale, ce qui aggrave sa venue sur le service public et confirme que FC est victime du libéralisme.
 
ddfc

21/12/2005
16:54
re : FC serait victime du libéralisme ?

Pour repondre à "20/12/2005 17:54" je crois qu'il y a un très gros travail de montage par l'assistante de Jeanneney sur l'émission Concordance des temps


 
shhh

24/12/2005
10:03
re : FC serait victime du libéralisme ?

A bien y réfléchir, je ne vois pas le rapport entre le libéralisme et le déclin de FQ.
Pourquoi mettre Laure Adler si longtemps à la tête d'une radio comme ça, et la laisser faire n'importe quoi ? engager n'importe quel freluquet comme le deum ou le voinche.
Et même si on évoque les lois du marché, alors on peut considérer que la culture est aussi une marchandise, et les marchandises de luxe se vendent bien. Alors pourquoi en avoir fait un produit aussi misérable ? Non, l'explication ne tient pas.
Une bande d'idiots incapables peut tout démolir, c'est comme ça n'importe où.
 
LN

24/12/2005
12:51
Un conte de noel

Tiens, une petite plongée dans mon passé : je vais vous raconter une rumeur récoltée en 1985 par ma pomme, à partir de ce que racontaient à l'époque des potamoi. (En fait il s'agissait de gosses de bourges du quartier Ranelagh qui s'encanaillaient dans mon quartier populaire La Motte-Piquet). DOnc voici :

En 1985, ces jeunes étudiants racontaient avec angouasse que France Culture allait être fermée, car elle était à la fois dans le colimateur de la droite ET de la gauche. Les politicards de gauche la trouvaient trop à droite, et ceux de droite y voyaient un foyer de gauchos.

20 ans après, je vous sors mon petit fantasme sur l'habileté des politique : un rien diabolique les gens de droite mettent aux commandes de la radio une personnalité de gauche, dans une position intenable et avec une mission telle que sa seule solution sera de démanteler l'ensemble de l'appareil. Le résultat : l'appareil culturel (subversif, forcément subversif) a été flingué. Mais en place du ronron intello qui les dérangeaient, ils ont maintenant une radio anti-gouvernementale. Beau résultat.

Finalement cette histoire ne tient pas. Je pense qu'après quelques années de cette radio anti-gouvernementale, les décideurs auraient stoppé la casse, et mis un directeur des programmes plus sympathisant pour la politique de droite. Au lieu de quoi ils mettent D.Kessler qui ne réduira probablement pas les propos antidroite et antilibéraux qu'on entend du matin au soir sur la fréquence.

Bon tant pis. Qu'elle soit Hypo ou Suppo, la thèse ne tient pas. C'était juste pour prouver que je peux parler de Laure Adler en restant poli et même un rien bienveillant...

Laurent
 
LN

24/12/2005
13:01
comme le dit Shhhh

Pour enfoncer un peu le clou et en espérant n'exciter personne, je crois au contraire que FC souffre d'un syndrôme du service public.

- réduction des budgets peut-être nécessaire, mais opérée sans discernement (à l'exemple de la SNCF depuis 1985)
- management autoritaire et assorti d'impunité (je rappelle que le service public fonctionne en dehors du Code du Travail)
- la régulation et la qualité dépendent non d'un marché, mais de la qualité de la direction
- et le maintien en place de ses dirigeants dépend de leur capacité à résister aux multiples injonctions venues d'en haut, cabales internes, etc

Cela dit et pour tranquilliser Lionel, je ne crois pas du tout que privatiser FC serait un moyen de redresser la qualité des programmes.

Je crois que le Service public bien dirigé fait couramment des merveilles. Inversement je crains que le service public mal dirigé aye une forte tendance à produire de la daube.

LN
 
LN

24/12/2005
13:18
Reponse a Paul (18-12 a 8h55)

Paul a écrit :
<< [... ] on doit conclure qu'une partie de la redevance va aux investissement privatifs, non ?
Conclusion provisoire : il ne s'agit rien moins que d'un détournement de l'argent public, un nouveau scandale de Panama. >>

<< besoin de te creuser la cervelle, Laurent : ce n'est pas le talent qui se fait la malle, mais le fric. [...] Question finale : quel journaliste, ou quel enquêteur va chercher à remonter la filière ? Si le CSA permet qu'un seul Euro soit détourné vers des programmes payants, alors nous nous trouvons face au scandale du siècle. >>
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
Je ne sais pas qui peut contester cela, en tous cas pas moi. Mais je ne sais pas non plus si cela s'applique vraiment à la radio d'Etat. Paul a raison si on répond froidement et par l'affirmative à la question : "y a-t-il eu captation du budget de FC par France-Télévision ?"

Je crois qu'une partie des réponses que nous cherchons (enfin disons que certains d'entre nous cherchent) se trouve dans les comptes d'exploitation de la station. La question avait été évoquée en Aout 2004 peut-être, mais je n'arrive plus à retrouver dans quel fil.

- le budget de FC est-il en stagnation, en réduction, ou en croissance. Et dans ce budget, quels sont les postes en croissance et lesquels sont en réduction ?
- quelle part de l'argent public de FC est partie au secteur privé : de façon directe (prestation), ou de façon indirecte (captation du budget)
- quelle part de l'argent public de FC tombe dans des poches de privilégiés (on cite ici régulièrement la bedaine d'alexandre), et de combien ça réduit le budget de création de la station ?

Ces comptes sont publics, non ?

LN
 
shhh

24/12/2005
16:34
re : FC serait victime du libéralisme ?

Mais pourquoi y avoir mis Laure Adler, qui se je me souviens bien était l'une parmi les proches de Mitterand.
Et comment se fait-il qu'une maison d'édition comme le Seuil la prend dans ses rangs. C'est une maison d'édition nulle ?
Pour ce qui est des comptes, je peux me tromper, mais ce qu'on trouvera c'est le bilan de Radio France, dans lesquel le budget particulier à FQ n'apparaîtra tout au plus que comme une ligne. Le bilan détaillé ne sera peut-être pas accessible.
L'autre différence d'avec un service public habituel réside dans les statuts particuliers qu'ont les producteurs acteurs journalistes, qui ne sont pas des fonctionnaires; comment sont-ils payés ? des contrats ? des vacations ? des honoraires ? des prestations ? et quel est l'organisme de tutelle des radios ? dépendent-elles directement du ministère ?
La thèse de l'ahbileté politique c'était, c'est vrai, je me souviens de mettre de gros bâtons dans les roues les uns dexs autres . Mais c'était sous Mitterand surtout.
Peut-être aussi que la radio que nous aimions était une danseuse mais que maintenant ça rigole plus, faut que ça serve à quelque chose.

 
shhh

24/12/2005
16:37
re : FC serait victime du libéralisme ?

Alors bon, supposons que la dernière phrase reflète ce qui s'est passé. A quoi doit donc servir cette radio. Y a mieux pour faire de la promotion, ou passer des messages. TF1 Canal+ etc.. s'y prennent beaucoup mieux.
Et puis non, je reste à mon autre idée. C'est des gros nuls et voila.
 
paul

25/12/2005
11:27
re : FC serait victime du libéralisme ?

Marcel

« - Il me semble évident que le management autoritaire ne définit absolument pas le libéralisme. Cependant, le libéralisme l'a bien repris à son compte. Le quincagénaire qu'on jette parce que trop vieux, trop expérimenté, trop couteux, n'est ce pas du libéralisme brutal, ça? »

Marcel, tu te rends compte, je pense, de l'énorme contradiction dans les termes que tu nous sers dans ces deux phrases ? Mais je comprends ton problème, question d'expression. Néanmoins il faudrait quand-même revenir d'une certaine naïveté qui fait du libéralisme une pure et simple quête de pouvoir par l'argent. Ce sont les rapports humains qui se décomposent : tu n'as pas dû voir jouir beaucoup de DRH dictant des lettres de licenciement, ou proposant à un « vieux » de se contenter d'un mi-temps. Les requins n'aiment pas d'abord les palaces et le sable chaud, ils aiment bouffer les petits, les humilier et en rire. Le libéralisme est un Diner de Cons où on montre sa Cartier à 50 briques uniquement pour montrer ses dents. Nous sommes dans une société malade, pas dans une collectivité qui évolue selon telle ou telle théorie. La nature de la maladie, ça c'est autre chose, mais ça n'intéresse pas beaucoup de monde, c'est trop difficile et ça manque de chiffres.

« l'argent est devenu la principale valeur, la valeur essentielle de notre temps qui, sans pourrir systématiquement les hommes, pervertit quand-même grandement les échanges. »

Marcel : peut-on définir la nature humaine sans mentionner l'échange comme attribut essentiel ? i.e : pervertir l'échange c'est pourrir l'homme. Cela dit, je ne pense pas que l'argent soit devenue la principale « valeur », il est devenu le symptôme de l'absence de valeurs; l'excrément de la psyché comme diraient les psy. Et puis le temps n'a pas de valeurs, c'est le privilège d'à peine quelques êtres humains. Pas se laisser piéger par le mythe de l'Histoire. Bis repetita et exemple classique de ce que les ignards crasse sont incapables de comprendre, quitte à m'insulter de rage.

île flottante

« La loi du 17 juillet 1978 organisant le droit d'accès aux documents administratifs permet à tout citoyen de demander la communication de tout documents administratifs. »

Alors là je rigole bien fort. Pour deux raisons : la première est qu'il faut être milliardaire pour disposer du temps et de l'argent pour contraindre l'état à respecter cette loi, j'en sais quelque chose. Expérience conseillée au plan le plus simple : adresse-toi voir au CNIL, tu verras le résultat. De plus, les décrets d'application et les circulaires administratives concernant la fameuse transparence administrative attribuée à Giscard rendent cette loi impraticable. Nous sommes bel et bien dans une République bananière qui se fout du respect de ses propres lois.

shhhhhhhhhh

« Et même si on évoque les lois du marché, alors on peut considérer que la culture est aussi une marchandise, et les marchandises de luxe se vendent bien. »

La culture une marchandise : pour les gens de gauche ça n'a pas de sens. Ceux-là pensent, depuis Lucacks, que la culture est le vecteur de la réification et non pas la chose elle-même. La preuve de cette opinion serait que malgré tous ses efforts Adler n'est pas arrivée à vendre sa camelotte « de luxe ». Pour les gens de droite, au contraire, la culture c'est bien une marchandise et je pense que le pouvoir a piégé la « gauchiste Adler » en lui refilant sa camelotte bonne pour la casse sans ajouter un maravédis à son budget. C'est ce que Mitterrand avait fait en 81 en faisant nommer tous les Grands Reporteur de droite Rédac-Chef, sans moyens. Ils n'ont pas tardé à craquer, les uns après les autres.
__________________
LN

« Je pense qu'après quelques années de cette radio anti-gouvernementale, les décideurs auraient stoppé la casse, et mis un directeur des programmes plus sympathisant pour la politique de droite »

Mais non, Laurent, la vraie culture (forcément anti-gouvernementale) est conçue par la droite comme une mauvaise marchandise (ce que prouve l'Audimat). Il faut donc persévérer dans la politique adlérienne, en plus intelligent, ce qui n'est pas difficile. Il y a vingt ans, lorsque FC rayonnait (pour des gens comme nous), il y avait 20 000 auditeurs en moyenne (source Borzeix). Il faut revenir coûte que coûte à ce score idéal. Les libéraux n'ont peur que d'une seule chose, c'est d'une marchandise meilleure que la leure, or le « du cul, du cul, du cul » de TF1, c'es parfait, vaut mieux laisser crever ce qui est au-dessus de la ceinture.

« Ces comptes sont publics, non ? »

On dirait que tu ne lis pas le Canard Enchaîné, traîné en justice X fois pour exercice légal de leur droit légal.

shhhhhhhhhh

« C'est des gros nuls et voila. »

A condition d'y ajouter les trois-quarts de nos universitaires et prof de grandes écoles.

pk
 
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