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paul

28/11/2005
09:20
Egalitarisme : le grand péché de l'Occident



Et qui produit d'autres péchés encore pires comme l'antiracisme. C'est ce que j'ai entendu dans la bouche de Monsieur Finkielkraut ce matin même. Il pourra s'excuser comme il voudra, mais il a parlé Français et ce sont bien les mots que j'ai entendus, il n'y ici aucun malentendu. La France est devenue « rousseauiste » et c'est un crime qui a conduit directement aux violences dans les banlieues de ces dernières semaines.

« L'antiracisme est en train de devenir le communisme de notre temps », à l'instant je viens d'entendre cette incroyable proposition qui se veut une vérité socio-philosophique sans répliques prononcée sur le présent. Alors, outre que cette phrase ne veut rien dire, puisque le communisme n'a jamais existé ailleurs que dans les fantasmes d'une certaine caste intellectuelle, elle ne cache rien d'autre qu'une trahison de l'une des professions de foi de la République qui en comporte, je le rappelle, trois en tout : Liberté, Egalité, Fraternité.

Le philosophe qui forme nos polytechniciens liquide d'un trait l'Egalité, pire il en fait un crime comparable aux échecs du socialisme Soviétique, événement qui n'a rien à voir avec l'échec d'un communisme, encore une fois, fantasmatique et ridicule dans l'esprit d'un agrégé de philosophie. Samedi dernier, le même « penseur » laissaient quelques autres démolisseurs de la République s'en donner à coeur joie contre la Révolution Française, événement fondateur qui figure en toute lettre dans l'introduction de notre propre Constitution sous la forme de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Cela ne porte pas d'autre nom que du révisionnisme, un révisionisme qui semble laisser tout le monde de marbre, et pour cause puisque les décideurs qui ont la parole dans les médias sont pleinement en accord avec ce délit historique. Car il s'agit rien moins que d'un délit et je m'étonne qu'aucun tribunal ne soit saisi par le Parquet pour une telle atteinte à l'une des valeurs fondatrice de la structure de souveraineté que nous avons choisie et dans laquelle nous sommes heureux de vivre.

Je suis malgré tout, choqué par l'insolence de ce pseudo-penseur qui persiste et signe, sachant pertinemment qu'il ne risque absolument rien de rien ni de personne, ce qu'il exprime est tout à fait raccord avec la politique libérale et anarchisante de droite qui caractérise le fonctionement de notre gouvernement. C'est la première fois de ma vie que j'entends un enseignant d'une Ecole aussi prestigieuse et aussi importante pour la survie de la République que l'Ecole Polytechnique, se prononcer avec une telle morgue et une telle arrogance contre les valeurs qu'il est censé transmettre. Il n'hésite pas ainsi à avouer que son enseignement trahit sans même se cacher, le contrat qui le lie à la Constitution de notre pays. Faut-il sanctionner Finkielkraut ? Oui, à commencer par son exclusion de son poste d'enseignant.

Paul Kobisch


 
casse-croûte

28/11/2005
09:45
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

L'exclure de son poste d'enseignant, peut être. Mais le laisser parler à la radio, surement, vu qu'il s'enfonce très bien seul... Il me semblait sévèrement réac, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Entre ses approximations et les sorties russes d'Hélène Carrère d'encausse, il se passe des choses dans le microcosme ...

Le point commun que je vois, c'est la présence du communisme comme contrepoids à ces sorties extravagantes :

- Finkielkraut désigne l'égalitarisme comme dérivant du communisme et comme justification des émeutes en banlieue ainsi que de sa propre réaction;
- Carrère d'E (qui annoncça très tôt la chute du régime soviétique, en 1978 (1)), a tout au long de sa carrière étudiée l'histoire russe pour en arriver à ses réflexions actuelles, élargies aux autres nations. Et notamment sur l'abus de pouvoir du communisme (2).

(1) Hélène Carrère d'Encausse, "L'empire éclaté", Flammarion (1978).
(2) Hélène Carrère d'Encausse, "Le pouvoir confisqué", Flammarion (1980).
 
jean pierre

28/11/2005
11:19
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

La suavité des propos universitaires aveugle. Il fait bien plaisir au peuple de se savoir cité, à la cause de la République. Ah, si cela pouvait assurer, à ce "peuple", un retour sur investissement. Soit dit en passant, ce meme "peuple" passé à la moulinette, lorsqu'il perdu la girouette tricolore, et encensé lorsqu'il a répondu aux appels. Il a une drole de gueule, le "peuple", aprés les crapuleries du fascisme canalisé et des vedettes morveuses télégéniques tamaires.
 
guydufau

28/11/2005
12:03
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

"Samedi dernier, le même « penseur » laissait quelques autres démolisseurs de la République s'en donner à coeur joie contre la Révolution Française, événement fondateur qui figure en toute lettre dans l'introduction de notre propre Constitution sous la forme de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen."
a écrit Polo
ce qui me donne l'occasion de revenir sur ce moment incroyable : "l'historien" Jean-Christian Petitfils déclare que les Etats généraux se transformant en une seule assemblée, celle-ci est devenue "totalitaire". Ce qui signifie que, quand il y avait trois ordres, dont deux extrêmements minoritaires pouvaient s'allier -en toute logique- contre le troisième qui lui représentait la quasi totalité des français, eh bien ce système, il faut regretter sa disparition !
N'est ce pas la démonstration de la haine de la démocratie et ce n'est pas un hasard si elle s'est déroulée chez Finkielkraut.


 
guydufau

28/11/2005
14:17
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid


Il y a un article de Petitfils dans le dernier numéro de l'Histoire. Je cite un passage qui correspond à peu près à ce qu'il a pu dire lors de cette interview.
"[...] Le tiers se constitue en assemblée autonome et le 17 juin se proclame fièrement "Assemblée nationale". Le 20, dans la crainte de la dissolution des états généraux et de la "trahison" du roi (qui a fait fermer leur salle de réunion), les députés du tiers réunis dans la salle du Jeu de Paume prêtent solennellement le serment de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution au royaume. C'est un coup d'Etat, au regard du droit et des institutions monarchiques. Le tiers s'est emparé du pouvoir constituant au nom de la souveraineté nationale et entend l'exercer en plénitude, dépouillant le roi de sa propre souveraineté.
"Ce gigantesque déplacement de pouvoir met à bas tout l'édifice séculaire du mystère capétien, auréolé du sacre de Reims. On passe d'une représentation de la nation à l'ancienne, assise sur la juxtaposition des intérêts sociaux, à celle d'une nation moderne, fondée sur un corps politique unifié, englobant l'ensemble des citoyens, dans laquelle en définitive le roi n'a plus sa place, sinon comme un fonctionnaire.
"A l'absolutisme monarchique, qui dans la réalité n'était qu'une fiction, compte tenu de la multitude des corps intermédiaires de l'Ancien Régime, se substitue l'absolutisme populaire, pouvoir fort, redoutable, détenteur de toute autorité (exécutive, législative et judiciaire), enclin par son origine comme par sa nature au totalitarisme. Une si brutale révolution juridique permet de comprendre pourquoi la démocratie française sera fort différente des démocraties britannique ou américaine, hérissées de contre-pouvoirs et respectueuses du droit des minorités."

Ainsi, cet article précédent son émission, Finkielkraut savait qui il invitait.
Je relève cette perle :
"A l'absolutisme monarchique, qui dans la réalité n'était qu'une fiction,"

Il faudrait que cet historien sache ce qu'est une révolution !
 
léonlé

28/11/2005
20:38
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

L' "historien" en question a des références en voici une glanée sur: http://www.capetiens.com/event45.htm

"Il n'y avait plus une seule place assise dans le Salon Royal de la luxueuse Résidence Maxim's de Paris, pour assister à la passionnante conférence de l'un des plus grands historiens de notre époque, Jean-Christian Petitfils, venu parler de l'énigme de l'homme au masque de fer.
S’appuyant sur des sources irréfutables, le conférencier entraîna la très nombreuse assistance dans une enquête digne des meilleurs romans policiers et apporta les explications les plus logiques et les plus incontestables à l'une des grandes énigmes de notre histoire.
Madame la Comtesse de Paris, S.A.R. le Prince Charles-Philippe d'Orléans, Madame Jean Tiberi, Madame Jean-Bernard Raimond, Pierre Pujo et tous les passionnés d'histoire, réunis pour écouter cette remarquable conférence du lauréat du Prix Hugues Capet 1995, purent ainsi découvrir qui était réellement ce mystérieux prisonnier enfermé par Louis XIV dans la citadelle Sainte-Marguerite.
Et comme il est de tradition après chaque conférence organisée par Jacques-Henri Auclair, la soirée se termina par un grand cocktail au champagne Maxim's, dans une ambiance particulièrement chaleureuse et avec l'éternel sourire de Madame la Comtesse de Paris."

Fichtre bougre, heureusement que certaines têtes dignes d'une admiration atavique ont pu traverser cette horrible dictature.
Imaginez l'étudiant nnormalement démocrate face à cette personne pour un oral d'examen à la Fac...
 
paul

29/11/2005
07:02
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

Excusez, mais on dirait que certains tombent du ciel, mais cela fait plus de 20 ans que les Furet-Ozouf nous moulinent une nouvelle histoire de la Révolution Française, depuis toujours accueillie à bras ouverts par notre Finkie national, et déjà à FC. Cette contre-offensive prend ses racines dans le Club de l'Horloge où ces Messieurs n'ont jamais hésité à faire des conférences sur invitation.
 
Laurent Nadot

29/11/2005
09:01
suite des fantasmes

Et si on s'intéressait aux contenus, au lieu de pester contre des fantasmatiques affiliations au club de l'horloge (bande de pignoufs complètement out et dont on se fout comme d'une guigne)

Je ne comprends pas cette focalisation sur des groupes : Opus Dei, Trilatérale, Club de l'Horloge. Tu joue avec tes camions en plastiques là, Paulo.

Recentre-toi sur les idées, merde. Sinon c'est que l'actuel France-Cul a été conçu pour toi...

Laurent
 
lionel

29/11/2005
09:55
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

C'est fatiguant ta mauvaise foi la reine. Les idées, les voilà :

<< A l'absolutisme monarchique, qui dans la réalité n'était qu'une fiction, compte tenu de la multitude des corps intermédiaires de l'Ancien Régime, se substitue l'absolutisme populaire, pouvoir fort, redoutable, détenteur de toute autorité (exécutive, législative et judiciaire), enclin par son origine comme par sa nature au totalitarisme. Une si brutale révolution juridique permet de comprendre pourquoi la démocratie française sera fort différente des démocraties britannique ou américaine, hérissées de contre-pouvoirs et respectueuses du droit des minorités.>>

Cet historien est tout simplement très fortement partial, pour tout dire royaliste, minorant la cruauté de l'absolutisme monarchique et s'épouvantant de "l'absolutisme populaire". Il faut quand même faire une remarque de bon sens. La Révolution s'est faîte peu à peu, par des gens qui improvisaient au jour le jour et se sont radicalisés en proportion de la contre révolution qu'ils ont du affronter (toute l'europe royaliste en fait). Il faut aussi souligner qu'au vu du supplice abominable réservé par la justice royale aux régicides, les révolutionnaires ne pouvaient en aucun cas reculer

Alors c'est bien niais de suggérer lorque l'histoire est finie que toute révolution contient en germe la Terreur et le totalitarisme. C'est tout simplement archi-faux. Il y a heureusement de nombreux exemples de révolutions raisonnablement "réussies."

Sur le site indiqué, http://www.capetiens.com/event45pp1.htm j'ai découvert avec surprise que l'Action française existe toujours

Ce n'est pas à l'honneur d'Alain Finkielkraut d'avoir invité 2 historiens royalistes pour supprimer tout débat


 
Laurent

29/11/2005
10:11
entierement d'accord a un detail pres

Lionel je sugère que cette fois on ne s'engueule pas. Donc
- Merci d'avoir étayé.
- Je ne crois pas que personne ait défendu ici l'émission de samedi matin (notament pas moi)
- Heureusement que l'action française existe sans être interdite. Le mieux serait qu'elle n'existe plus (mais sans être interdite).
- Je maintiens que toujours accuser des groupes sans jamais rien dire ni sur les idées ni sur les aproles ni sur les actes, ça ne fait rien avancer, au contraire, ça enlise la discussion.
- Merci d'avoir

- A part ça ton accusation de mauvaise foi est hors-sujet. Si tu ne veux pas qu'on recommence à se foutre sur la gueule, je te suggère de la ranger, et de faire plus fréquemment ce que tu viens de faire à 9h55 : alimenter le débat au lieu de faire marcher le procès contre la trilat, le club de l'horloge, et l'opus déi (3 trucs dont je me fous). Tant que Guy et Paul ne disent rien de précislà-dessus, ils ne disent rien de valable. D'ailleurs Je signale que toi non plus tu n'en parles pas. Le débat que tu aliments, c'est celui sur Répliques, et rien d'autre.

Laurent le pacifique
 
guydufau

29/11/2005
10:51
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

"Excusez, mais on dirait que certains tombent du ciel, mais cela fait plus de 20 ans que les Furet-Ozouf nous moulinent une nouvelle histoire de la Révolution Française,"
dit Polo
32 ans exactement, de François Furet et Denis Richet, la Révolution française, 1973, le Club
Successivement ensuite, Furet et d'autres, Mona Ozouf, Petitfils, etc. ont fait chorus pour montrer que l'origine de tout totalitarisme remontait à la Révolution français
Dans un récent numéro de la revue Histoire -signalé quelquepart sur ce forum- Petitfils est allé encore plus loin, écrivant que le pouvoir absolu de la royauté était une "fiction".
Ce sont ces historiens là (Ozouf, Petitfils) que Finkielkraut a choisi pour enseigner l'histoire, dans son émission Répliques du 26 novembre dernier.
 
lionel

29/11/2005
10:55
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

Désolé d'avoir été blessant chère amie, mais je me suis autorisé à parler de mauvaise foi uniquement car mon extrait qui etaye se trouvait en fait sous ton nez 5 messages plus haut et posté par Guy


 
Laurent

30/11/2005
10:46
y'a pas de mal. y'a pas d'idées non plus

Salut Lionel. Il y a contresens sur les idées demandées : celles que tu rappelles ne sont pas de Guy, et précisément je lui en veut à Guy, de les liquider un peu connement, mais sans jamais apporter, justement, une seule idée à l'appui de sa réfutation.

D'ailleurs il fait de même juste au dessus à 10h51 : il dit ce qu'il condamne, mais il ne dit jamais ni pourquoi ni comment il est fondé à condamner. Et pour cause : il n'a que sa conviction, appuyée sur une version de l'Histoire rien moins qu'enfantine. l'Histoire de Guy n'est guère plus étayée que les fictions vendues par l'école. L'absolutisme monarchique, auquel plus personne ne croit en tant que tel, est un exemple de ses croyances.

Non que le Roi était réduit à l'impuissance, mais enfin il était tenu de tous les côtés par des lois qui restreignaient son pouvoir. L'absolutisme en 1789 est une simplification énorme. D'ailleurs la Révolution a été déclenchée par des juristes qui ont usé de toutes les ficelles possibles pour bloquer la mise au pas des
Parlements. La société française évoluait, elle eut évolué sans les révolutionnaires : probablement beaucoup moins vite.

Merci de ne pas me juger, car ici je ne juge rien ni personne. Ni les hommes de 89, ni le roi, ni le régime d'avant ni celui d'après. Je ne fais l'éloge ni l'excuse de personne, et surement pas de la monarchie. Je signale que les procès faciles sont le fait des ignorants. Je suis moi-même un ignorant, mais pas assez pour avaler certaines sornettes.

La scie ordinaire de Guy et de quelques autres, c'est de tout placer ou presque sous la forme "c'est la faute à X" (remplace X par ce que tu voudra : trilatérale, opus dei, club de l'horloge, juifs, arabes, sectes, colonisation, front national, noblesse, clergé)

Je maintiens que ça ne fait ni une analyse, ni même un discours crédible. Et outre, c'est chiant, pardon.

Laurent
 
paul

30/11/2005
20:48
re : Egalitarisme : le grand péché de l'Occid

Une fois de plus je partage partiellement les opinions de LN, c'est pas tous les jours dimanche !
J'ajoute même que bien avant Furet et Ozouf, j'ai écrit, moi, le petit Polo, que la Révolution Française était le triomphe tardif de la monarchie sur la Fronde. C'était une partie de l'argumentation que j'ai entendue l'autre samedi chez Finkie. Mais mon interprétation, qui se fondait sur une vraie connaissance et de la Fronde et de la RF, n'avait pas du tout le même sens, c'est à dire qu'elle n'était pas fondée sur la même intentionnalité que celle du joueur de tennis.

En effet, c'est au plan moral que je jugeais des événements, ceux de la Fronde et les autres. Savoir : la Fronde a été le combat d'arrière-garde d'une noblesse dépossédée et surtout déshonnorée par l'absolutisme capétien et ludovicien. Mais elle conservait une forme ludique que n'a effacée par la suite que la rancune cachée et impitoyable de Louis XIV, un petit homme au demeurant, bien entouré.

Le rapport avec la RF se retrouve dans le rôle éminent qu'ont joué les Talleyrand, ainée mal aimé transformé en curé à cause d'un pied bot, les flamberges au vent comme La Fayette et aussi les apprentis Talleyrand comme Mirabeau. Ils ont dû manoeuvrer pour faciliter l'entrée en scène du peuple dont ils avaient besoin (exactement comme les Frondeurs ont eu besoin des bourgeois parisiens), mais ont aussi évolué chacun psychologiquement. Talleyrand a été pendant quelques mois un vrai révolutionnaire, plus tard, écoeuré par les magouilles du Marais et les maladresses des Jacobins il a repris l'esprit joueur de son clan. Mais plus important encore, c'est le résultat géopsychologique de la RF par rapport à la Fronde : la Fronde voulait faire revenir la FRance un millénaire en arrière, c'est à dire réinventer le jeu des féodaux entre-eux, les jeux d'une caste que l'origine germanique de la plupart séparait totalement du "peuple".
Elle voulait dissoudre une centralisation considérée comme sacrilège. La RF au contraire, et là Furet a presque raison, a parachevé totalement l'homogénéisation de la Nation, transformé la France en espace divisible à l'infini, l'espace de Descartes.

Si cette conséquence est indéniable, elle n'a rien à voir en revanche avec la naissance d'un totalitarisme, sauf à confondre le nationalisme avec ce même totalitarisme. Mais il manquait encore la dimension industrielle pour en arriver à un génocide. La Terreur était un bordel où tout le monde paniquait parce que les Révolutionnaires étaient d'une confondante naïveté en laissant vivre en plein Paris les trois-quarts de la noblesse qui n'avait pas fui à Coblence et qui se moquaient ouvertement des bourgeois et des sans-culottes.

En étudiant attentivement le Directoire, on se rend compte que Thermidor n'a pas eu la charge émotive que nous lui donnons aujourd'hui et n'a pas creusé la césure qui semble couper la Révolution en deux, en tenir lieu de fin en quelque sorte. Le Directoire était encore sous la pression "populaire" quoi qu'on en ait et la République bien vivante sous l'anarchie apparente. En novembre 96 on emprisonne entre plus d'un millier de prêtres réfractaires. D'ailleurs le 18 Brumaire a été, selon moi, un acte révolutionnaire et je ne partage pas l'analyse de Marx, ni en général celle qui fait de la RF une "révolution bourgeoise". Pour penser cela il faut croire à l'existence de classes, et ce n'est pas mon cas. Je crois aux individus et aux alliances de circonstances, ce que démontre le mieux possible une révolte comme la Fronde.

Pour être plus précis, je dirais que les classes naissent avec leur critique et au moment de leur décomposition, en même temps que l'apparition d'intérêts divergents. Il ne s'agit là que d'Alliances de circonstances, ce que démontrera bien longtemps après les Congrès de Tours et autres contradictions internes des partis et des syndicats. Voir ces derniers aujourd'hui...
à suivre... peut-être...
pk





 
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