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paul

03/10/2005
11:26
Lettre ouverte à Daniel Cohen

Il y a dans vos écrits et dans vos propos une transparence rassurante. Vos analyses sont claires et cette clarté semble ne rien devoir aux idéologies qui survivent ni à celle qui semble s’imposer dans ce vaste monde dit mondialisé. Ce matin pourtant, vous avez fait l’aveu d’une impuissance qu’on ne pardonne généralement jamais à un théoricien qui a pignon sur rue : il n’existe pas, avez-vous dit, de modèle social disponible pour la France. Ce disant, quelle responsabilité pour ceux qui écoutent cette antenne consacrée à ce qui passe pour intellectuel.

Je dis intellectuel, mais je préférerais dire spirituel, car c’est cette dimension qui s’est comme retirée de tous les discours sur l’homme, quel que soit l’angle sous lequel ce dernier est considéré et analysé. Le principal reproche que je fais d’ailleurs à France-Culture, c’est d’avoir définitivement échangé tout ce qu’il donnait à ses auditeurs de spirituel pour de l’intellectuel sans phrases, pour de la technicité stérile par rapport à nos affects, nos sentiments et notre volonté.

Or, c’est certainement dans ce refoulement ou dans cette manière de compartimenter une fois pour toute le destin de l’homme, ici de l’homme français, que disparaît en même temps toute possibilité de dessiner un modèle de son être-là, de son existence d’homme, fût-il Français.

J’essaye d’aller vite car il faut produire vite et bien, n’est-ce pas ? Ce que je veux dire, Monsieur Cohen, c’est que vous faites pour ainsi dire disparaître l’essentiel pour ne laisser sur l’établi que le présent factuel. Pragmatiques, nous voici prisonnier de la philosophie anglo-saxonne qui stérilise les uns après les autres tous les débats sur la Res, tout discours autour du Ring que devrait former entre autre, ce studio d’où vous parliez. En passant je vous pose cette question : pensez-vous que les hommes de la préhistoire qui se rencontraient de temps en temps avaient le temps de se consacrer exclusivement au présent factuel, alors qu’ils se sont engagés dans la Parole uniquement pour parler de leur avenir, de leur destin futur, de leur projet et de leur volonté d’être ainsi plutôt qu’autrement dans l’existence dans laquelle ils se trouvaient jetés par le hasard ?

Non, bien sûr, ils avaient le devoir d’aller vite mais d’aller à l’essentiel et de trouver avant de se séparer pour des années peut-être, un modèle d’homme viable, un modèle qui attestait de sa différence avec les êtres de la nature sans pour autant se croire obligés de traiter ces autres êtres par le mépris et l’arrogance d’une espèce dite et pensée élue.

Leur invention de la Cité, ce dont nous héritons, un projet grandiose, un plan de Recherches ambitieux ou plutôt les conditions d’une telle recherche sont ainsi déclarés
forfait ? Non ? Ca ne marche pas ? Nous n’avons pas trouvé la réponse grâce à la Cité et grâce à ce risque que nous avons pris de vivre ensemble dans le même espace ? Pour finir trois ou quatre mille ans plus tard en constatant qu’il n’y pas de modèle ? Echec et mat ?

Il n’y a pas de modèle ? Vous galéjez, Monsieur Cohen, ne prendrait-on en considération que cette Loi Naturelle dont Spinoza fait l’essentiel du Décalogue : en bon talmudiste votre devoir est d’adapter notre présent à cette Loi et rien d’autre. Or, que nous propose en silence notre immense accumulation de richesses et de science ? Elle nous a offert une liberté impensable sinon voulue par nos ancêtres, un exercice plus épanoui de cette liberté, et je pense sans ironie que les hommes que l’on accuse de « libéralisme » sont en partie mus par cette idée fondamentale, sans, hélas, même le savoir. Alors quel modèle ? Celui qui correspond à la réponse à cette autre question : comment peut-on remplacer la dépendance réciproque que l’on met à toutes les bonnes et mauvaises sauces ? La solidarité juridique qui a fini par se faire ridiculiser par la caritative des religieux.

Or, si, il y a un modèle que la technique nous propose désespérément et que nous faisons mine de ne pas entendre : d'abord, il faut que le Ring se prononce comme il le faisait, il s’agissait certainement plus que d’un simple rite, pour la liberté et l’autonomie individuelle, la liberté et l’autonomie de chaque citoyen dans sa singularité. Pour cela il faut penser une société solidement ancrée sur des principes de relations de respect face à ce qui reste de cette Nature dont nos métaphysiciens pensaient qu’elle avait en vue notre anéantissement.

Il faut ensuite voir comment appliquer dans ce présent complexe la Loi Naturelle dénaturée par une socialisation historique qui plaçait son futur au-delà de la mort sous le manteau de l’obscurantisme et du mensonge. Et enfin travailler au problème le plus difficile, celui du partage des moyens de la liberté, de l’autonomie technique et existentielle. Et ne croyez pas que ces propos soient ceux d’un fou isolé, d’un Professeur Philippulus qui a perdu ses repères « concrets » et « réalistes ».

Non, l’itinéraire d’une vraie recherche est tout tracé : faisons l’inventaire de ce que nous possédons réellement en terme de puissance et non en termes d’objets, en termes de pouvoir créatif et non pas en nombre de divisions de moyens roulants, en termes d’espace disponible pour recréer un environnement qui permettrait à chacun d’être autonome, en termes d’outils automatiques de reproduction des moyens de survie disponibles par unité, pour l’homme seul et libre : pourquoi ne pas chercher dans le système si astucieux que les Juifs avaient inventé pour que chaque citoyen recouvre à terme fixe, tous les cinquante ans si je ne me trompe, l’ensemble de son bien, un modèle de redistribution de la puissance. De la puissance et non pas de la richesse qui n’est que le fruit qui vient en trop, le surplus empoisonné dont Dieu avait mis Adam en garde mais dans lequel, en termes laïcs, Bataille voyait la cause de la violence : le plus fort choisit le mode de consumation de ce surplus, et ça peut devenir la bombe atomique, qui brûle vite, qui se consume « en beauté ».

Monsieur Cohen, tout cela vous paraît farfelu et si loin des réalités politiques du monde présent. Certes. Mais l’Europe est jeune, elle vient de naître, elle peut encore former le Ring et revoir l’ensemble de la problématique existentielle de ceux qui la forment. En réalité, elle peut tout, et y associer non seulement les étendues proches mais le monde entier. En faisant un léger effort de réflexion, on éclate de rire en entendant les propos tenus autour de l’admission de la Turquie : ici le malade n’est pas Ottoman, il se promène dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg. Le Turc considéré comme le soldat de la face obscure de l’Empire !!!! Mais vous le savez comme moi, ce malade est malade de son vouloir et non pas de sa raison, il est malade de son irrationnelle tendance à la peur de l’Autre. Seulement et toujours la peur.

Mais c’est cependant la volonté qui doit guérir. L’Europe doit réussir à se pourvoir d’une volonté saine, rendre au Ring ses rites sacrés de la Loi Naturelle : aime ton prochain comme toi-même, organise le peuple dans le respect de cette unique finalité avec tout ce que l’histoire de ta Cité, la technique et la science t’ont donné, et surtout, surtout, ne refait pas l’erreur de Dieu qui a puni son peuple en lui donnant une classe de Lévites privilégiés.

L’Europe est aussi l’occasion de réparer cette erreur essentielle, peut-être une ivresse passagère de Moïse ou une mauvaise écoute de son langage de bègue ? Peu importe, ne venez plus nous dire à l’antenne qu’il n’y a pas de modèle. Dites qu’il a un modèle qui exige de la volonté et peut-être plus que de la volonté, mais ce modèle c’est tout ce qui reste de la transition entre le Ring et la Cité, entre des hommes assis en rond autour d’un feu de bois et Manhattan.
Cordialement,
Paul Kobisch

 
stef

03/10/2005
12:14
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Merci Paul,

pour cette lettre ouverte, moi aussi ce matin, j'ai été surpris à l'écoute des propos de daniel Cohen.
Je vais me rendre au collège de France pour en savoir plus sur les 3 thèmes développer par ce monsieur.
 
Nazdeb

03/10/2005
12:55
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Sérieusement, Stef, vous avez compris quelque chose au courrier de Paul ?
Je perds pied dès le deuxième paragraphe, voire dès la fin du premier...



 
A.

03/10/2005
13:31
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Pareil
 
guydufau

03/10/2005
15:40
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Voici ce que j'avais retenu d'un exposé de Daniel Cohen en février 2005. C'était à l'occasion du 60ième anniversaire de l'OBS : (c'est sur un fil de ce forum)
"Il aborde enfin le thème annoncé : la mondialisation est-elle compatible avec le social ?
Il y a une révolution par siècle,aujourd'hui c'est la troisième, celle d'internet. C'est la fin du monde industriel et l'arrivée du monde des services. L'industrie ne représente plus que 17% du PIB en France et 13% aux
USA...La mondialisation a multiplié par cinq les inégalités et les réorganisations qui se présentent se font au dépens de la gauche et au bénéfice de la droite.
Faut-il accompagner ou trahir? Il faut retrouver le sens d'association ouvrière."
Ce matin les 13% de PIB que représentaiet l'industrie aux USA sont devenus 10%. Mais c'est la différence de ton qui est à remarquer. Avec les références à Alain Tourraine et surtout à Pierre Rosavallon tout s'explique.

Avec son style bien à lui, Paul a raison de s'insurger. Entendre Daniel Cohen évoquer que l'usine créait des débouchés à la classe ouvrière et oublier de dire que la situation était ainsi parce qu'il n'y avait pas de chômage, cela permet de faire silence sur les salariés qui aujourd'hui sont adaptables, flexibilisables, mondialisables, c'est à dire virables, jetables, minables, à cause du chômage justement.
Ajouter que le salarié doit prendre des risques, c'est trop ! Répéter que les entreprises doivent constamment diminuer les emplois et que l'on y peu rien, c'est usurper du titre d'économiste et sur cette lancée prétendre qu'il n'y a plus de licenciments économistes, oulala !
Rester sans réaction quand Alain-Gérard Slama déclare qu'avec les prélévements obligatoires la société risque de "s'appauvrir dans son ensemble".
Conlure qu'il n'y a plus de modèle social à trouver, mais quel fruit sec est devenu Daniel Cohen.
Bravo et merci Paul.
 
shhh

03/10/2005
15:56
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Sidérée je suis, vous parlez de la même chose Paul et toi ?
 
Nazdeb

03/10/2005
16:20
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

A l'intention des neuneux comme moi je propose ci-dessous une version éhontément contractée du courrier de Paul, qui finalement dit peut-être quelque chose qui a une cohérence, si si cherchez bien.

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Il y a dans vos écrits et dans vos propos une transparence rassurante. Vos analyses sont claires et cette clarté semble ne rien devoir aux idéologies qui survivent ni à celle qui semble s’imposer dans ce vaste monde dit mondialisé. Ce matin pourtant, vous avez fait l’aveu d’une impuissance qu’on ne pardonne généralement jamais à un théoricien qui a pignon sur rue : il n’existe pas, avez-vous dit, de modèle social disponible pour la France.

Vous faites pour ainsi dire disparaître l’essentiel pour ne laisser sur l’établi que le présent factuel. Je vous pose cette question : pensez-vous que les hommes de la préhistoire qui se rencontraient de temps en temps avaient le temps de se consacrer exclusivement au présent factuel, alors qu’ils se sont engagés dans la Parole uniquement pour parler de leur avenir, de leur destin futur, de leur projet et de leur volonté d’être ainsi plutôt qu’autrement dans l’existence dans laquelle ils se trouvaient jetés par le hasard ? Non, bien sûr, ils avaient le devoir de trouver un modèle d’homme viable, un modèle qui attestait de sa différence avec les êtres de la nature sans pour autant se croire obligés de traiter ces autres êtres par le mépris et l’arrogance d’une espèce dite et pensée élue.

Leur invention de la Cité, ce dont nous héritons, un projet grandiose, un plan de Recherches ambitieux ou plutôt les conditions d’une telle recherche sont ainsi déclarés forfait ? Non ? Ca ne marche pas ? Nous n’avons pas trouvé la réponse grâce à la Cité et grâce à ce risque que nous avons pris de vivre ensemble dans le même espace? Pour finir trois ou quatre mille ans plus tard en constatant qu’il n’y pas de modèle ? Echec et mat ?

Or, si, il y a un modèle. Il faut penser une société solidement ancrée sur des principes de relations de respect face à ce qui reste de cette Nature dont nos métaphysiciens pensaient qu’elle avait en vue notre anéantissement. (Et) il faut travailler au problème le plus difficile, celui du partage des moyens de la liberté, de l’autonomie technique et existentielle.

L’Europe est jeune, elle vient de naître, elle peut tout. C’est la volonté qui doit guérir. L’Europe doit réussir à se pourvoir d’une volonté saine : aime ton prochain comme toi-même, organise le peuple dans le respect de cette unique finalité avec tout ce que l’histoire de ta Cité, la technique et la science t’ont donné, et surtout, surtout, ne refait pas l’erreur de Dieu qui a puni son peuple en lui donnant une classe de Lévites privilégiés.

L’Europe est aussi l’occasion de réparer cette erreur essentielle, peut-être une ivresse passagère de Moïse ou une mauvaise écoute de son langage de bègue ? Peu importe, ne venez plus nous dire à l’antenne qu’il n’y a pas de modèle. Dites qu’il a un modèle qui exige de la volonté et peut-être plus que de la volonté.

Cordialement,
Paul Kobisch

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Oueurde

03/10/2005
16:31
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

La synthèse automatique de Oueurde ne retient que cette phrase:

"Ce disant, quelle responsabilité pour ceux qui écoutent cette antenne consacrée à ce qui passe pour intellectuel."
 
Nazdeb

03/10/2005
16:37
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Justement une que j'ai sucrée, mince alors...
Ce texte doit avoir plusieurs sens différents !



 
Oueurde

03/10/2005
16:47
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Tiens, personne n'a encore prononcé le mot "Débilitron", bizarre bizarre...
 
stef

03/10/2005
16:51
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Nazdeb,

Je n'ai pas la prétention d'avoir tout compris au texte de Paul, mais je lisais bien en filigrane son intention. Voilà.
Mais comme lui ce matin, j'ai retenue certaines choses qui m'ont troublé et avec lesquels je n'étais pas d'accord. Quand ce monsieur affirmait qu'il n'y plus de projet social pour la france, j'ai tiqué.

Et celui-ci rajoutait, que les USA ont réussi à passer le cap ( passage du monde industriel au monde des services) avec un taux de chômage de 5%. Il faudrait lui rappeller dans quelles conditions les gens bossent là-bas ( salariés kleenex). Guy s'en fait l'écho plus haut. Donc là-aussi j'ai tiqué.
Bref, l'analyse de Guy me conforte sur ce que j'avais bien entendu ce matin.

" l'amour, la vie sont précaires pourquoi le travail échapperait-il à cette règle ?" Laurence Parisot.

Sans commentaire

 
Nazdeb

03/10/2005
16:54
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Le Débilitron c'est hors-jeu, trop facile. Tenter de comprendre le texte de Paul c'est un véritable exercice qu'on ne doit pas prendre légèrement...



 
Nazdeb

03/10/2005
17:08
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Tiens, voilà une version encore plus contractée poiur t'aider Stef.
Ca prend forme, diantre !
Si je fais ça, c'est bien pour prouver que je m'intéresse à ce que dit Paul, c'est comme ça qu'il faut le prendre hein...

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Il n’existe pas, avez-vous dit, de modèle social disponible pour la France.

Les hommes de la préhistoire se sont engagés dans la Parole uniquement pour parler de leur avenir, de leur destin futur, de leur projet. Leur invention de la Cité, ce dont nous héritons, un projet grandiose, un plan de Recherches ambitieux ou plutôt les conditions d’une telle recherche sont déclarés forfait ?

Or, si, il y a un modèle. Il faut penser une société solidement ancrée sur des principes de relations de respect. Il faut travailler au problème du partage des moyens de la liberté, de l’autonomie technique et existentielle.

L’Europe est jeune, elle vient de naître, elle peut tout. L’Europe doit réussir à se pourvoir d’une volonté saine : aime ton prochain comme toi-même, organise le peuple dans le respect de cette unique finalité avec tout ce que l’histoire de ta Cité, la technique et la science t’ont donné.

Ne venez plus nous dire à l’antenne qu’il n’y a pas de modèle. Dites qu’il a un modèle qui exige de la volonté et peut-être plus que de la volonté.

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paul

04/10/2005
07:39
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Merci pour tous ces certificats de débilité mentale. Guy, ne te mets pas en danger pour défendre l’indéfendable. Je me contente de souligner ici que mon texte s’adresse à Daniel Cohen et pas à des supporters du PSG qui pensent, de temps en temps, penser. Non pas que j’attende la moindre réaction de Daniel Cohen même si je pense qu’il doit mettre son nez dans nos grognements, de temps en temps. Ma réaction va donc se réduire au Bongolisme désormais classique : « les chiens hurlent, la caravane passe », et pour Bongo ça fait déjà 36 ans qu’elle passe.
Et que personne ne pense que je vous la fais au mépris, c’est exactement le contraire, et c’est bien triste.
Paulo

 
Nazdeb

04/10/2005
11:14
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Merci de ne pas usurper les diplômes des autres ! Les débiles sont ceux qui, dans mon genre, ont du mal à te comprendre. Figure-toi que tous tes lecteurs ne sont peut-être pas aussi intelligents que toi. Cela dit, ils auraient un peu plus de chances si tu voulais bien parfois te laisser inspirer par les muses Concision et Clarté dans tes dissertations.
Tout de même, je ne dirais pas cela si elles n'étaient pas intéressantes !



 
paul

04/10/2005
11:26
re : Lettre ouverte à Daniel Cohen

Je te promets de faire un effort, mais tu dois aussi comprendre que je me suis adressé à un poids-lourd ou supposé tel, et sans vouloir me pousser du col, je pense avoir été conçis et clair. Je me souviens d'une expérience intéressante : la découverte de la revue de l'IS (Internationale Situationniste) en 1964. Je n'y comprenais presque rien et pourtant elle m'a tellement passionné que j'ai fini chez Debord. Pour un temps, s'entend. En ce moment même, je lis et relis pour la millième fois l'Ethique de Spinoza, et malgré sa clarté, je reste ébloui, j'ai pas encore tout capté : mais tout capter signifie se mettre à sa place, ce qui est impossible. C'est la tragédie de la communication à laquelle Habermas lui-même ne comprend rien.
bien à toi
paulo
 
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