Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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FredMoreau

03/08/2005
14:54
Michel Onfray : suis-je le seul à être déçu

Pour la troisième année consécutive, je suis les cours de l'université populaire de Caen diffusés pendant l'été.
Je trouve la démarche arlternative d'écriture de l'histoire de la philosophie intéressante mais je ne peux m'empêcher d'avoir des doutes sur la validité de celle-ci quand je vois les travers du personnage. Il semble nous servir de la "bouillie", de la sagesse mode café-philo plutôt qu'une interrogation stimulante. Il pontifie, il disgresse, quant il ne bouffe pas du curé. J'ai interrogé une agrégée de philosophie qui me dit que ses livres sont tout à fait valables. Mais historien de formation je ne fais que relever des aproximations et une impossibilité à comprendre les époques abordées, des anachronismes constants, sans oublier des théories fumeuses émises à tour de bras sans fondement.
Si Monsieur Onfray était génial, il me semble que je l'aurais reconnu, mais sa tendance à dire "tous les autres se sont trompé" m'irrite au plus haut point.

Suis-je le seul hédoniste et matérialiste à trouver en cet orateur un représentant accessible mais trop lénifiant, pontifiant et prétentieux ?

(Excusez moi pour mon français approximatif, j'ai eu mon bac littéraire en 1995)
 
pierre

03/08/2005
16:22
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

au début son débit vocal impressionne, après on s'endort

diffuser des conferences c'est pas de la radio
 
Henry Faÿ

08/08/2005
23:06
une série qui se laisse écouter

Le message s'est coupé, suis-je le seul à être... déçu, c'est ça?
Disons que ça se laisse écouter. Les philosophes libertins de l'âge baroque, en voila un programme alléchant. Hélas, ils ne sont pas si follichons que ça, ses auteurs, et pas du tout sulfureux. Leur pensée semble moyenne, modérée; des auteurs de transition, qui ont leur place dans l'histoire des idées mais qui ne sont pas des grands philosophes. Rien de bouleversant chez Pierre Charron, La Motte le Vayer ne m'a pas passionné quant à Saint-Evremont, on se demande encore si un véritable philosophe se cache derrière le personnage picaresque. Attendons Gassendi qui sera sans doute plus intéressant.
Michel Onfray sans le vouloir rend hommage à l'Eglise catholique, puisqu'il montre que c'est en son sein que sont apparus des personnages qui ont tempéré son dogmatisme et ouvert la voie à des attitudes laïques.

 
zoé

09/08/2005
14:18
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

pour ma part pour la troisielme année consecutive ravie, meme si cette année il ne me semble pour l'instant que l'époque est moins "riche", pour son entreprise de philosophies hedonistes. amis j'attend aussi Gassendi et Spinoza ...
pour le reste je ne crois pas qu'il rende vraiment hommage aux Eglises, par contre il disgresse, il bouffe du curé et moi ça me convient parfaitement, je passe meme 11 mois de l'année à l'attendre.

zoé qui tente de mettre en pratique hedonisme et matérialisme


 
Henry Faÿ

09/08/2005
15:45
dites-nous tout!

<<zoé qui tente de mettre en pratique hedonisme et matérialisme>>
Ah bon, comment faites-vous?



 
Henry Faÿ

09/08/2005
16:14
une philosophie étriquée

L'hédonisme philosophie de la recherche du plaisir, le plaisir considéré comme souverain bien, très peu pour moi.
J'ai fait un petit cop'coll de ce que j'avais écrit sur ce forum le 29 août 2003.



<<Pour s'en tenir à Epicure, je la fort trouve étriquée, sa philosophie. Je ferais bien un petit tour dans son Jardin pour voir s'il est joli mais je n'y resterais pas longtemps. Le plaisir, c'est selon le philosophe hédoniste le souverain bien. Le plaisir, on le trouve en mangeant du pain et en buvant de l'eau. La recherche de l'ataraxie, ça suppose pas de politique, pas d'ambition, pas de musique, aucun souci pour autrui etc. Le mariage et la procréation ne sont pas recommandés. Surtout, ne pas prendre de risque et rester dans son coin, à la campagne, de préférence. Il ne faut pas trop s'étonner qu'une philosophie qui condamne la reproduction n'ait pas été reconnue comme une philosophie officielle.
Il faut bien entendu donner acte à Michel Onfray pour ses critiques virulentes du christianisme qui a propagé une haine fanatique du corps et de la chair. Il y a quand même dans le christianisme d'autres dimensions, une exigence de justice, une aspiration à l'absolu, à l'amour, à la sainteté, un souci de l'autre... Je ne crois pas qu'on aurait pu fonder une civilisation sur l'hédonisme de la Grèce antique qui est plutôt, je crois, une philosophie pour bobos.
Mais qu'en pensez-vous?



 
Agnès

09/08/2005
21:52
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

J'ai écouté M.H la 1ère année avec un immense plaisir, bluffée aussi par les références à tous ces philosophes pré ou péri-socratiques quasi inconnus dont il parlait avec une telle aisance. La voix est agréable, le débit, un peu pressé, un peu désinvolte, plaisant, et les piques anti-christianisme ne me dérangeaient pas. En outre, le principe d'enseigner dans une université populaire me paraît éminemment louable. Je l'ai moins entendu l'année dernière, faute de radio, et en deuil des Décraqués. Cette année, j'avais loupé le créneau horaire, il faut dire que je n'ai quasi pas écouté la radio des vacances. Et puis, hier, en mettant presque machinalement le poste, je suis tombée à un moment où, parlant de Saint Evremont, il évoquait l'"Apolocoloquintose du divin Claude" comme un ouvrage écrit par le stoïcien Sénèque pour faire sa cour à Claude et rentrer d'exil, si j'ai bien entendu.Erreur sidérante! "l'apocoloqintose" est un texte anonyme attribué avec une quasi certitude à Sénèque, qui, APRES la mort de Claude en 54, et son éloge funèbre prononcé par Néron, a circulé parmi les milieux lettrés et proches du pouvoir. Il s'agit d'un éloge parodique de l'empereur, du récit de son arrivée aux Enfers et de sa métamorphose, non en dieu, comme le voulait la tradition, mais en coloquinte ou autre courgette. Si cour il y avait, c'est à Néron et Agrippine que Sénèque la faisait ainsi, et je me suis toujours dit qu'il avait alors, en tant que précepteur de Néron, commis pour le plaisir de l'irrévérence une erreur éducative qui, bien des années plus tard, lui serait fatale. Peut-être ai-je mal entendu. Mais, dans le cas contraire, cela signifie que MH est capable d'asséner avec la plus grande tranquillité, une ataraxie tout épicurienne, des contre-vérités monumentales. Je dois dire que cela a semé dans mon esprit le doute quant à la légitimité de ses cours sur les pré-, péri- et post-Socratiques sus-mentionnés.
Et puis aujourd'hui, il a affirmé avec tranquillité que le XVIIème épicurien n'était pas athée. Je veux bien le croire, c'est évident pour ce qui concerne La Fontaine. Mais quid de Cyrano, par exemple, et surtout, sur quoi se fonde-t-il pour l'affirmer? C'est un peu frustrant.
[quant à la bonne femme qui lit la bibliographie, elle se prend pour l'horloge parlante, ou quoi?]

 
GT

16/08/2005
17:52
Michel Onfray, mon directeur de conscience

Je suis amateur de la première heure de Michel Onfray. J'ai beaucoup apprécié la première année sur les présocratiques. Pour quelqu'un comme moi, qui n'a pas de culture philosophique ou littéraire, Michel Onfray permet une vulgarisation… hors de la vulgate.
Il a le mérite d'aborder l'histoire de la philosophie avec un regard différent de celui de la scolastique, et c'est très intéressant. Il rejoint par certains côté le discours de scientifiques (neurobiologistes, astrophysiciens…)
Son débit de parole et la richesse de ses exposés laisse certainement passer quelques erreurs, approximations, voire certainement un peu de mauvaise foi, tant il est vrai qu'il est anticlérical.
Mais il fait un exposé ouvert, qui permet d'aller ensuite vérifier, étudier, approfondir. Il donne des clés. C'est au public intéressé de poursuivre ou d'arrêter.
Je n'ai pas uniquement bu ses paroles et j'ai été vérifié un peu quelques points de ses conférences de 2003 et 2004 qui m'intéressaient. En particulier sur les débuts du christianisme, période sur laquelle on ne trouve pas beaucoup de faits historiques "objectifs" au sujet du Christ (je sais qu'il y a là matière à force discussions… passionnées). Si l'on s'en tient au fond de son exposé, je n'ai trouvé aucune contradiction en lisant des ouvrages aussi académiques que l'histoire des religions publiée dans la Pléiade dans les années soixante-dix (19ème siècle, hein, pas l'époque de Paul de Tarse…).
J'en ai aussi profité pour lire 2 de ses livres, ainsi que le "de natura rerum" de Lucrèce et le Zarathoustra de Nietzsche, que je n'aurais sans doute pas abordés de la même façon sans Michel Onfray. Et je m'offrirai certainement le volume des présocratiques de la Pléiade un de ces jours.
La forme de ses exposés peut évidemment choquer car il ne se prive pas petites piques ou traits ironiques. On le lui reproche souvent, mais on ne fait pas l'université populaire en adoptant les formes hermétiques de Hegel ou de Sartre. Je ne parle par pour vous, participants de ce forum d'auditeurs cultivés, mais pour le commun des auditeurs qui laisse traîner ses oreilles sur FC à l'heure habituelle de Jean Lebrun ou du journal.
Si l'on se contente de lui reprocher ses piques contre Sarkozy, contre les curés pédophiles, etc. C'est qu'on n'a pas grand-chose à dire sur le fond. Paul Valadier méprise catégoriquement en disant que MF déverse des tonnes d'injures sur le christianisme. C'est un peu court tout de même (M'enfin, Paul Valadier dit aussi que les homosexuels et les amateurs de musiques techno ne peuvent pas éprouver de plaisir parce qu'ils sont esclaves de leur… je ne sais plus comment il a dit mais on comprend bien !). Pour en revenir à Onfray, il y a quand même des piques qui font mouche. Je pense à une remarque dans l'une des conférences rediffusées il y a une semaine, où Michel Onfray nous parle de l'index. Tous les plus grands penseurs ont figuré à l'index. Il cite une dizaine de noms dont je n'ai retenu avec certitude que Montaigne, Descartes… tous, même Bossuet, de nombreux contemporains comme Sartre, apparemment tous les penseurs du vingtième siècle y sont. Par contre, il attire notre attention sur le fait que le Mein Kampf d'Hitler n'est pas à l'index ! C'est assurément une pique, mais c'est intéressant quand même.
Michel Onfray est très à l'aise dans le débat contradictoire (je pense à un "la vie comme elle va" du printemps 2004 où il discutait âprement avec le biologiste Jacques Testard), mais je le trouve très impressionnant dans les séances "questions des auditeurs de ses cours". Il répond immédiatement avec une grande érudition aux questions qui semblent les plus vaches. Il a nécessairement une très grande culture et ces séances sont toujours intéressantes.

Diffuser des conférences, ce ne serait pas de la radio ? Allons donc. Sachez que l'Eloge du savoir est l'une des émissions les plus appréciées des auditeurs de FC. Et les archives INA rediffusées dans le Nuits, c'est pas de la radio peut-être ? Entre ce style d'émissions et la vie trépidante d'Yvette Horner, j'ai vite fait mon choix.

Pour Agnès, il ne faut pas rater la redif de ce soir. Il parlera justement de Cyrano.
En tout cas, moi je ne zappe pas.

Et bien sûr, je signe avec le petit cochon d'Epicure GT

 
à mon tour

16/08/2005
19:22
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Ben oui, on est au moins deux à avoir apprécié Michel Onfray.
Et j'ajoute que je n'ai pas eu le sentiment d'être pris pour un imbécile, comme c'est désormais le cas pour pratiquement toutes les autres émissions.
 
guydufau

16/08/2005
21:11
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Bonsoir et bravo GT, j'ai apprécié vos jugements concernant Michel Onfray. Pour suivre les conseils de Michel Onfray lui-même qui dit qu'il faut connaître la biographie, ou partie de cette biographie, pour juger un auteur, je signale (je l'ai déjà fait sur ce forum) que Michel Onfray,ex de l'Education nationale, a toujours voulu enseigner dans des lycées difficiles.
J'ai du créateur de l'Université populaire de Caen, trois livres : "La politique du rebelle", "Célébration du génie colérique" et "Traité d'athéologie", ce dernier , je l'ai perdu avant de le lire. "Célébration du génie colérique" a pour sous-titre "Le tombeau de Pierre Bourdieu", c'est un éloquent hommage, avec en exergue "Ce que nous faisons est jamais compris mais toujours seulement loué ou blamé".
Pour ajouter aux propos de GT : les questions posées par le public de l'Université populaire de Caen montrent qu'il est de haut niveau.
 
Henry Faÿ

16/08/2005
22:05
contre l'hédonisme, pas contre Michel Onfray

L'hédonisme, si j'ai bien compris, c'est faire du plaisir le souverain bien. Quel programme, mes amis! Y adhérez-vous? Moi, j'y vois une philosophie de beauf, une philosophie tellement étriquée qu'on a peine à la qualifier de philosophie. Le plaisir, pas de raison d'^tre contre, on le prend quand il vient, on ne le refuse pas mais il y a mieux à faire que de consacrer sa vie à le rechercher.
Michel Onfray bien entendu met en avant l'hédonisme le plus philosophiquement exigeant, celui d'Épicure, à qui il revient toujours, qui prône en fait un véritable ascétisme. Mais je sais bien que ce type d'hédonisme n'intéressera personne en ce XXIe siècle. Imaginez-vous quelqu'un qui vous dise "je suis épicurien" et qui se nourrit de carrottes et de navets? Ce à quoi s'intéressent nos contemporains, c'est aux plaisirs que l'argent peut procurer: bonnes bouffes, riches parfums, belles maisons au bord de la mer, luxueux hôtels, voyages exotiques, petites fêtes, théâtre, cinéma, opéra, belles fringues, belles voitures etc. Et pour tout cela, pas besoin défendre l'hédonisme en chaire d'université populaire, la publicité s'en charge très bien, des centaines de milliards d'euros sont dépensés pour ça. Un café très banal est supposé nous entraîner dans la plus grande des extases amoureuses, comme s'il avait un effet aussi puissant que le filtre de Tristan et Isolde. On nous dit que "c'est si bon que c'est presque un péché"...
Notre époque est frénétiquement hédoniste, hédoniste, elle l'est avant tout, elle cultive un hédonisme obsessionnel et vulgaire; dans ces conditions, je ne vois pas vraiment pourquoi un philosophe qui en plus se dit de gauche se mêlerait de donner à cet hédonisme une quelconque caution intellectuelle et d'en rajouter une couche.
Il arrive à Michel Onfray de stigmatiser un puritanisme d'un autre âge, mais quel intérêt? Le puritanisme, de même que le dolorisme n'ont plus cours depuis longtemps, y compris dans l'enseignement religieux. Je ne vois pas l'intérêt de faire indéfiniment le procès du passé.
Quelles grossière erreur de faire du plaisir le souverain bien!
Le plaisir n'a pas grand intérêt, ce qui a une valur véritable, ce n'est pas le plaisir mais le bonheur, qui renvoit à de toutes autres dimensions et à de toutes autres exigences. Le plaisir est fugace, le bonheur est une disposition de la personne et il ne doit jamais cesser. Le plaisir est égoïste, on prend du plaisir, on le prend pour soi, il n'y a de bonheur que dans le partage. Le bonheur implique une profonde satisfaction de son être, la paix intérieure, une morale exigeante, altruiste. La consommation peut apporter quelque plaisir et le plaisir est procuré par la consommation, la consommation n'est absolument pas le clef du bonheur.
Je dois dire que Michel Onfray entretient la confusion, quand il dit plaisir, il faut parfois entendre bonheur, par exemple l'ataraxie d'Épicure a beaucoup à voir avec le bonheur. Un philosophe, que je connais trop peu, parle bien du bonheur, c'est Robert Misrahi.
Le plaisir va bien avec une philosophie totalement matérialiste, si chère à Michel Onfray, le bonheur incite à des attitudes beaucoup ouvertes à l'égard des doctrines religieuses.
En dépit de ce désaccord , je suis reconnaissant à Michel Onfray de ses exposés que j'écoute avec un vif intérêt. J'admire sa faconde et je le trouve très sympathique. À chaque fois qu'il dit qu'il est athée, je sens à quel point je n'entre pas dans cette catégorie. Je vois aussi qu'il a du mal à trouver des auteurs qui illustrent ses thèses. Les "libertins du Grand Siècle"... avec une belle musique de viole... fort alléchant. En fait, ils sont bien ternes, ses libertins. Franchement, Pierre Charron, La Motte Le Vayer, Charles de Saint Évremont et même Pierre Gassendi ne sont pas des grands; face à Descartes, à Pascal et Leibniz, ils ne font font pas le poids; dans l'histoire de la philosophie, ils ne figurent que comme des curiosités, des auteurs de transition. Je vois bien que la grande philosophie n'est pas du côté de l'hédonisme et n'en suis point étonné.


 
CA

17/08/2005
14:18
De la friture dans les longeurs d'ondes


Enfin, un départ de discussion, semble-t-il, sur ce forum qui aoûte désespérément.

Mon cher Gété, vous me permettrez de ne pas être d’accord avec vous. Vous vous en doutez peut-être. Comme je suis celle qui, dans une autre contribe, a dit en passant, qu’elle zappait soigneusement les onfraiseries, je vais essayer de vous répondre. Le plus rapidement possible, parce qu’il fallait entrer dans les détails, nous en aurions pour un bon moment et il y en a qui travaillent en août, cré-nom d’un libertin !.

Je ne connais pas les écrits de Michel Onfray, je ne peux donc juger que d’après ce que j’entends. Je comprends que ces conférences séduisent : elles sont accessibles, souvent ponctuées de traits d’humour, il ne manque pas de brio, le talent d’orateur de MO, malgré sa volubilité, est assez indéniable. Il me semble que le problème posé par ces conférences, cependant, est celui de la vulgarisation. Si les conférences de MO incitent les auditeurs curieux à lire les textes de la philosophie pré-socratique ou ceux des Libertins, pour ne donner que deux exemples, je dis « chapeau » à MO, ce sera sa meilleure réussite. Mais on doit pouvoir faire de la vulgarisation intelligente en mettant à la portée d’un vaste public des textes et des auteurs peu connus, voire totalement méconnus, sans accumuler les approximations grossières (l’une d’entre elles a été signalée par Agnès, ci-dessus), les raccourcis vertigineux ou les omissions volontaires et pa conséquent coupables. Il suffit de connaître un peu la période, les auteurs et problématiques cités, pour s’apercevoir que les conférences de MO frôlent souvent, j’ose le mot, l’imposture.

Cela relève d’abord de la méthode : Onfray raconte, narre, parle d’abondance, –ce qui lui permet de faire passer à toute allure des formules à l’emporte-pièce qu’il croit audacieuses –, plus qu’il ne construit un raisonnement. Si son pari est de ne pas se couler dans le moule d’une approche scientifique des textes, – « scolastique » dites-vous, offrant un minimum de garanties de sérieux, le pari est gagné, car ce qu’il donne n’atteint pas le minimum syndical de rigueur intellectuelle, à mon sens. Et tout d’abord parce que son souci est d’emporter l’adhésion, de convaincre et de séduire un public, plus que de donner à comprendre un texte ou une problématique. Ce qui l’autorise à des facilités qui invalident ses exposés. MO « onfrayse » les Libertins, en prélevant, me semble-t-il, dans la pensée de chacun d'eux, ce qui sert sa propre attitude : la pensée para-doxale – en dehors des circuits des opinions reçues – , la liberté de pensée et de ton, la contestation de l’autorité, des autorités (de temps à autre , il signale aussi que d'audace de pensée, il n'y en a pas toujours). Il les plie à ce qu’il recherche en eux, plutôt que de donner des informations et des pistes de réflexion, qui permettent à l’auditeur d’aborder par lui-même le texte. Son auditoire, conquis d’avance à ses thèses, et un peu captif, je le crains, salue à travers les auteurs et textes mentionnés, plus que commentés ou expliqués, un anti-conformisme à peu de frais, celui qu’adore notre station préférée (Ne m’en veuillez pas, GT, mais je le pense ainsi). On peut s’interroger tout de même sur ce genre de manipulation.

Je reprendrai l’exemple que vous donnez, GT, et que j’ai également relevé (parce que j’écoute un peu, mine de rien, afin de pouvoir critiquer), dans lequel il citait une belle brochette d’auteurs « mis à l’index ». Sans plus (si mes souvenirs sont bons, je n’ai pas vérifié). Oui, mais problème, de quel « index » s’agit-il ? OM prononce le mot magique « index », comme cela, devant un public qui n’a peut-être qu’une notion confuse ou approximative de ce qu’est un « index » de livres interdits, sans le référer à rien : l’ennui est que la Sorbonne a son index, d’autres universités européennes ont les leurs, la Congrégation romaine de l’index a évidemment le sien, l’Inquisition espagnole a ses propres index, depuis le milieu du XVIème siècle. Dire « index » pour signifier qu’un auteur a été condamné par l’Église (bouh, la méchante, mais quelle Église, celle de Rome ? l’Église gallicane ? ) ne veut pas dire grand chose. Il y a plusieurs catégories d’index : des index qui expurgent, des index qui prohibent. Et que condamne-t-on chez ces auteurs ? Tout le livre ? Ou juste quelques propositions ? Et selon quels critères ? Juge-t-on selon les mêmes critères Montaigne, tel Libertin du XVIIème ? Bossuet ? Bayle ? ce sont des questions qu’un auditeur non spécialiste peut se poser. L’amalgame est la méthode de prédilection de Michel Onfray : on met dans le même panier des auteurs appartenant à des conjonctures religieuses, politiques, intellectuelles, différentes, sans grand souci de rigueur. Bref, les raccourcis, simplifications abusives et approximations sont tellement hénaurmes que ce qui est dit devient erroné.


J’ai quelque méfiance pour l’entreprise Michel Onfray, oui, après l’avoir pas mal écouté. MO a un sens suraigu de son propre marketing, vend excellemment son idée de rupture avec la philosophie officielle (c’est flatteur, et France Culture chérit les esprits rebelles), avec l’establishment universitaire (je comprends assez bien, en l’écoutant, pourquoi il est en rupture de ban), choisit des textes et des auteurs idoines pour les temps et les idées qui courent. Henry a raison sur ce point, l’épicurisme, l’hédonisme, c’est tendance, et la démagogie de MO est sans limites. MO traduit la pensée des Libertins dans une langue que je trouve personnellement très « déboutonnée » (comme dirait Finkielkraut), peu tenue, artificiellement accessible, avec des appels du pied à la connivence de l’auditoire (les réponses aux questions des auditeurs sont le sommet). Le résultat de ces exposés est maigre, car MO se limite, la plupart du temps, à de l’anecdotique, du biographique, du comprimé de pensées schématisées à l’extrême (voir son site). Je ne sais pas s’il faut se réjouir de constater qu’au moins, ce genre de conférences met à la portée d’un large public, des noms et des œuvres qui resteraient sans cela, inconnus de lui. Est-ce que les différends personnels de MO avec l’Université, des collègues et des pratiques philosophiques, qu’il juges rassis et sclérosés l’autorisent à simplifier à ce point, à flirter avec la falsification, dans bien des cas ?

Vous comparez avec l’Université de tous les savoirs : oui, mais la différence me semble, personnellement, de taille. Si j’écoute, pour ne donner qu’un exemple qui me vient à l’esprit à l’instant, un Michel Zink, qui est également un remarquable orateur, je sais d’emblée, sans être médiéviste (pour l’avoir un peu lu tout de même et écouté) qu’il ne se laissera jamais aller à de telles facilités. dans le registre adéquat (on ne parle pas de la même façon dans un colloque, entre pairs, que devant une large audience composite), il offrira un discours qui ne mettra pas à mal la rigueur scientifique et l’exactitude de ce qui est dit, sous prétexte qu’il s’adresse à un public de non-spécialistes.

Quant aux histoires d’Yvette, oui, bien sûr, ce n’est guère comparable. Cela dit, je range les conférences de MO dans la catégorie « Histoires de », à savoir ces feuilletons biographiques ou histoiriques que nous serine FC, et qui sont des biographies ou des histoires vues à travers le filtre particulier d’un "auteur ", quasiment aussi important que son objet : on y retrouve le même travers de la narration à outrance.

Pour finir, je me permets d’être en désaccord avec Henry. Il me semble que les Libertins ont toute leur importance dans l’histoire de la philosophie et dans l’histoire des idées du XVIIème siècle.

Pour les Libertins, voir les deux volumes publiés en Pléiade, en 1999 et 2004, sous la direction de Jean Prévot.

Bon, voilà, voilà, désolée d’être aussi critique...

Christine

 
GT

17/08/2005
15:29
Epicurisme de la carotte et du navet

je viens de lire CA. Par manque de temps, je ne peux pas lui répondre pour le moment. Je suis admiratif de son analyse, nécessairement plus étayée que la mienne, mais je n'ai pas la plaisir d'être d'accord sur tous les points.
Je réponds ici à Henry. Ma réponse est un peu innocente, j'en suis conscient...

Michel Onfray a raison d'intervenir publiquement pour présenter les facettes iconoclastes de ces courants philosophiques qui n'ont pas été retenus par l'Histoire, ou par les pouvoirs, notamment celui de l'Eglise.
On ne peut pas exiger qu'il présente un système de pensée aussi vaste et complet que ceux qui ont reçu plus de soutien. Mais enfin, si l'on accepte de ne pas caricaturer l'hédonisme en utilisant les images traditionnelles de pourceaux d'Epicure, de bacchanales orgiaques… on peut considérer avec intérêt la morale d'Epicure.
La tentation est grande de tomber dans la facilité de la caricature, et je crois déceler dans votre catalogue des plaisirs que vous n'êtes pas loin d'y succomber. Il n'y manque que le jetski, le home-cinéma, le foie gras et le téléphone portable hyper miniature.
Il me paraît intéressant de disposer d'une autre philosophie que celle du pari de Pascal (qu'est-ce que la vie ? Une broutille négligeable…), de la preuve ontologique de l'existence de Dieu de Descartes qui ne peut convaincre que les convaincus, etc. et de distinguer Lucrèce pour la clairvoyance de ses raisonnements en matière de sciences.
La position qu'occupe Michel Onfray est singulière et il ne faut pas renverser la situation : dans une histoire pétrie de christianisme et de connivences intéressées entre pouvoir et Eglise, il exhume des idées oubliées des érudits ou ignorées par la plupart des auditeurs. Il est contradicteur. C'est une position qui est à la fois plus difficile, puisqu'il faut être seul contre la majorité, mais aussi plus facile, puisqu'on n'a pas besoin de présenter une philosophie aussi complète et cohérente que celles des vainqueurs (c'est sa terminologie).

L'hédonisme est-il une philosophie à part entière ? Vous en ferez ce que vous voudrez, mais je prétends qu'il y a une vraie place pour cet hédonisme ascétique d'Epicure. Et sans vouloir faire d'exhibitionnisme, c'est une philosophie que je pratique. Vous parliez de carottes et de navets ; c'est un peu poussé. Mais l'idée est tenable qu'on peut vivre sans débauche excessive et en tâchant de se limiter aux plaisirs naturels et nécessaires. Quelques exemples : observer des règles attentives quant à l'écologie, vivre avec ses moyens et ne pas faire de dépenses somptuaires, avoir un comportement décent (ni frime, ni vanité, ni mépris, ni humiliation,…), cultiver l'amitié dès lors que chacun y trouve son plaisir, pratiquer une charité sincère (pour se faire plaisir) et non pas par convention, entretenir sa forme physique et écouter France Culture (savoir couper la radio quand ça commence à faire mal), aimer sincèrement ce que l'on fait et faire ce que l'on aime sincèrement.
Ce catalogue est bien loin de cigarette, whisky et petites pépés que vous faisiez, et de l'amalgame sophiste que vous faisiez en assimilant plaisir et consommation. Il y a derrière ma liste un peu gentillette une philosophie hédoniste puisqu'il s'agit de pratiquer l'ataraxie. Ce n'est pas de l'angélisme.
Je connais suffisamment de gens qui se sont empêtrés dans des histoires traumatisantes parce qu'ils agissent au-dessus de leurs moyens ou sans rechercher une paix ataraxique. Soit parce qu'ils se laissent polluer par les autres (ça conduit au divorce, etc.), soit parce qu'ils se mettent dans une position de danger qui leur cause des troubles. Je sais qu'il y en qui vont rire, mais sachez par exemple que je respecte scrupuleusement les limitations de vitesses en voiture, que je ne triche jamais en déclarant mes impôts. Tous ceux qui font comme moi savent à quel point on dort du sommeil du juste. L'ataraxie, c'est aussi ne pas avoir peur des lettres recommandées. J'ai un collègue qui vit dans l'angoisse des amendes, des retraits de permis. Il s'achète des détecteurs de radar, s'équipe de trucs et de machins. Et bien, je pense que l'hédonisme épicurien consisterait à rouler calmement ! Ce n'est plus un plaisir de rouler à tombeau ouvert si on doit vivre dans l'angoisse. Je connais un couple dont le mari vend de l'alcool et la femme vend des assurances à de pauvres gens qui se font arnaquer. Et bien ces deux-là n'ont pas la conscience tranquille, et ça les travaille.

Vous dites que le bonheur est une disposition. C'est une acception qui vous est personnelle, le bonheur est un état de plénitude que l'on peut atteindre par divers moyens. Vous parliez peut-être de générosité ou d'ouverture aux autres… Vous dites aussi que le plaisir est égoïste, certes. Mais nous connaissons tous le grand plaisir de faire plaisir, et c'est un moteur puissant. Tout plaisir à une motivation égoïste, évidemment. Oui, bien sûr, j'éprouve du plaisir à procurer à ma famille une vie agréable, à pratiquer la charité. C'est bien pour me faire plaisir que je suis généreux. Ce n'est pas parce que je crois que deviendrais un ange après la mort.
Mais le plaisir des uns ne signifie pas le désagrément des autres. On peut faire le bien par plaisir. Je pense à une anecdote que m'a racontée un commercial international, un monsieur qui parlait une centaine de langues : des commerciaux français vendaient des trucs à des Iraquiens ; c'était il y a longtemps. Ils négociaient ferme et finissaient par tomber d'accord sur un prix. Ensuite les Français proposaient de fêter la signature de l'affaire et montraient leur bonne humeur. Les Iraquiens étaient visiblement agacés. Après plusieurs affaires, l'équipe commerciale française avait fini par comprendre que les Iraquiens n'étaient satisfaits de l'affaire que s'ils constataient que les Français y avait perdu. Dès lors, les Français conclurent des affaires en terminant toujours avec un air musade et penaud et de cette façon les Iraquiens étaient toujours satisfaits.
Et bien il me semble que les Iraquiens se trompaient et qu'une affaire bien conclue est une affaire où tout le monde y trouve son compte. Il en va de même pour le plaisir, et c'est même une règle de la morale épicurienne… et chrétienne aussi d'ailleurs. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent. Ou la version épicurienne : fais aux autres le bien que tu souhaites qu'ils te fassent.

Il me semble donc qu'on peut être épicurien et ne pas confondre plaisir et débauche. Michel Onfray ne fait pas de publicité pour des plaisirs sophistiqués et contre-nature. C'est tout le contraire, ce me semble. Il recommande par contre de vivre sa vie de telle sorte qu'on aurait envie de la revivre de la même façon.
Je vous concède volontiers que les "libertins baroques" que MF a trouvés dans le 17ème siècle ne sont pas à la hauteur et ne servent pas au mieux la philosophie hédoniste.

Pour faire pousser les carottes, je retourne à mon jardin. GT


 
CA

17/08/2005
15:30
Rectificatif

Non, pas Jean, Jacques Prévot, professeur à l'Université de Paris-X-Nanterre.
 
Yann

17/08/2005
15:55
La philo a enfin son Gérard Majax

(Ah, GT a déjà répondu, alors faites comme si ce message était juste sous celui de CA)
Hum, voilà qui avait besoin d'être dit. Ce qui me gêne beaucoup chez le monsieur, ce sont ses prises de positions soudaines, très infantiles, au milieu d'un discours qui se veut rationnel, et qui de ce fait discrédite l'ensemble de l'effort. Ses prises de positions, on les connait, ce sont toujours les mêmes, je l'ai entendu réduire plus de 2000 de christianisme à "une bande de nains de jardins catholiques", et de manière plus générale, il en est encore resté à la notion de Dieu chrétien = Père Fouettard (position inamovible), alors que le nouveau testament a plutôt tendance à replacer l'homme au centre de la réflexion religieuse, avec un message plus tolérant et ouvert. Malheureusement, c'est l'impasse totale pour Michel On(sucreles)fray(ses), parce cela brouillerait un peu trop son schéma de jeu, celui qui entend ressusciter et entretenir un bon vieux sujet de bagarre, tellement nouveau et d'avant-garde, qu'est celui du bouffe-curé contre la grenouille de bénitier. Pourquoi encore réveiller ces animosités? A t'il peur d'être obligé de scotcher un crucifix au tableau de bord de sa voiture, sous peine d'être arrêté par la poignée de personnes âgées qui se déplacent encore pour aller à la messe le dimanche? Sur ce point, du philosophique et du religieux, MO me paraît mener un combat d'arrière-avant-garde, sûr de créer des connivences avec une rébellion bien institutionnelle et installée.
Ainsi donc, ses drôles de réflexes un peu revanchards, un tantinet immatures (et peu documentés, ce qui surprend beaucoup, car c'est un érudit), jettent une drôle de lumière sur le reste. Que choisit-il? Que coupe t'il? Pourquoi est-il si vague sur un point? S'il s'en tenait à de l'histoire de la philosophie, j'écouterais, mais c'est la teinte, trop actuelle et mélangée d'idéologie, qui me fait douter sur l'équilibre du propos, la justice rendue au sujet. La peur d'acquérir une culture philosophique déformée, étirée ou mutilée me fait éteindre la radio à 19h.
Enfin, et ce sera peut-être un peu élitiste, mais je n'ai pas l'impression qu'on puisse "pré-mastiquer" la philosophie, de manière générale. Il faut se coltiner les textes, parce que rien n'est plus soumis au jugement du commentateur que l'enseignement philosophique. Le côté "I read books so that you don't have to" de MO me gêne énormément.
L'écoute de MO est gratifiante parce qu'on pense avoir, en une heure, appris un tas de petits faits historiques, découvert des recoins d'oeuvres méconnues, ou entraperçu la nature des rapports entre philosophes de la même époque. Mais il n'y a pas là de quoi se faire un viatique solide et surtout équitablement informé (du moins sans avoir à aller vérifier soi-même s'il ne manque pas tel ou tel morceau d'information pour compléter l'image).
N'aurait-il pas été possible d'écouter un orateur sans a priori, qui nous aurait raconté patiemment, étape après étape, l'histoire et l'émergence des idées philosophiques, depuis les Grecs jusqu'à maintenant? Il prendrait le temps d'établir le contexte historique de façon plus établie, puis de décrire les principaux mouvements en s'appuyant sur de longs extraits de textes pertinents. Ah, et aussi que jamais ne filtrent de petites rancunes revanchardes, ce serait bien aussi...
Le plus étrange, c'est que l'école du libertin consiste bien en l'affranchissement et la formation de son propre esprit critique. Il donc plutôt étonnant de voir que cette indépendance d'esprit doive s'acquérir par un filtre aussi biaisé que peut être MO, un filtre au combat mené et gagné il y a déjà de cela plus d'un siècle.
Et pour finir, on peut toujours déplorer que l'on place sur la chaîne une personnalité bien controversée à un endroit aussi en vue. Je ne sais pas s'il s'agit d'une stratégie chez FC, mais une figure polarisatrice sera certaine de faire parler d'elle-même, donc de la chaîne, et cela au détriment de ce qu'une émission de philo est censée faire: nous éclairer sans a priori sur l'histoire et l'évolution des idées. Au lieu de cela, on glisse sur un tas de pentes qui nous en éloignent. Heureusement, il nous reste à débattre de la valeur réelle de l'hédonisme onfraysien. Pour moi, c'est belle aporie, qui aurait tué dans l'oeuf toute histoire de la philo si elle s'était institutionnalisée. La poursuite hédoniste, si minimaliste soit elle, est une quête profondément myope. Enfin bon...

Yann

 
CA

17/08/2005
16:00
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Ah pardon GT, je viens de voir votre message. La page n'avait pas été mise à jour. De toute façon, il n'y a pas nécessairement à être d'accord et je ne cherche pas du tout à convaince qui que ce soit ! C'est juste un échange de points de vue.

Je pense que l'on ne recherche pas les mêmes choses dans ces conférences : si l'on cherche à avancer dans la connaissance de ces auteurs, bon, sans vouloir vexer personne, je crois que l'on peut être sceptique sur l"intérêt de ces causeries ; si l'on cherche au contraire des pistes de réflexion pour "bien vivre ou mieux vivre, des règles de sagesse, en quelque sorte, comme vous semblez le suggérer, je suppose que l'on peut y trouver son compte. J'ai l'impression que c'est le but recherché par une grande partie de l'auditoire.

Et non, non, la philosophie des Libertins (des libertins érudits, appellation qu'il a balayée) n'est pas oubliée par les spécialistes. Il y a une bibliographie impressionnante, les textes sont rendus plus accessibles, après l'avoir très peu été, des Centres de recherche, des revues, des colloques, des séminaires entiers sont consacrés à ces mouvements et auteurs, peu connus du grand public certes. Faites un petit tour sur Gogole... Il n'y a que MO qui laisse accroire que ce sont des auteurs peu étudiés.

C.
 
guydufau

17/08/2005
18:14
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Très satisfait de la défense de Michel Onfray par GT, juste ces apartés :
-personne n'est trompé quand Michel Onfray parle d'index, il s'agit bien de l'Eglise de Rome, ce "bouffeur de curé" est-il si discret ?
-constater que "FC chérit les rebelles" comme c'est bien vu : d'Alexandre Adler (qui vote Bush à 100%) à Alain Gérard Slama (qui est contre la campagne anti-tabac) en passant par Thierry de Montbrial, dont j'attends la fin de son cycle de conférence le 23 août pour souligner ses idées rebelles ... les rebelles ne manquent pas !
-"I read books that you don't have to" est une phrase incomplète, pour trouver un sens il faut lire : "I read books that don't have", mais pour rester français parler d'"aporie" concernant Michel Onfray n'a pas de sens.
 
Mimile

17/08/2005
18:47
Un peu de méthode ?

"I read books so that you don't have to"
I read books : je lis des livres
SO that : pour que
you don't have to : vous n'ayez pas à (le faire)
ou encore : je lis des livres à votre place.
phrase parfaitement correcte quoiqu'elliptique.

I read books that don'have : je lis des livres qui n'ont pas... Pas quoi? - de sens?... comme certaines contribes...

 
Josie Vandersleep

17/08/2005
20:43
Je pwotesst

Mimil,
cowment osay-voo repwendwe Guy Dioufôô suw son anglwais ????? Voo eytes complètement crazy... Il est diplowmé d'anglwais mowyenne sekchionne, you know, comme de fwançay.

Josephine
 
Henry Faÿ

17/08/2005
21:24
rappelez-vous

<<d'Alexandre Adler (qui vote Bush à 100%)>>
Alexandre Adler était un chaud partisan de John Kerry et avait même, wishful thinking, pronostiqué sa victoire.


 
George W Bush

17/08/2005
21:31
What about Walmart, buddy?

And that guy, d'UFO, told us once that Walmart was a dying company. A lot a good predictions goin' on...
GWB
 
guydufau

17/08/2005
23:11
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

AA l'a dit : "je vote Bush à 100%" sur FC, un matin, c'était peut-être quand il préconisait: "la guerre en Irak n'aura pas lieu", mais IL L'A DIT.
 
Laurent Nadot

20/08/2005
00:52
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas

Depuis le début de la semaine, étant chaque jour très occupé à diverses corvées en fin d'après-midi, j'ai réussi à tout de même grapiller par bribes et sans visibilité tout un tas de considérations sur Cyrano. C'était vif, brillant, enlevé, drôle, passionnant. Il y a des jours où ce grand baratineur d'Onfray est vraiment excellent.

Et puis aujourd'hui, tout le contraire : un véritable délire a-sémantique sur la notion d'esclave. Onfray joue avec la définition comme certains intellectuels désignant par "terrorisme" tout massacre qui, aussi affreux soient les massacres, n'ont rien à voir avec le sujet du terrorisme. Onfray fait de même avec l'esclavagisme : tout travailleur est un esclave, et puis voila. Tout précaire, et puis tout ouvrier aussi, et allez, tout salarié tant qu'on y est. A quoi sert un mot, une notion,un concept, quand on les vide à ce moint de leur sens ? Outre que cette position est inepte, elle consiste à gommer des différences et à homogéniser un concept en y regroupant des choses qui n'ont rien à voir ou presque. Bel exemple d'entropie sémantique, au service d'une démagogie bébète à pleurer. J'attendais la référence à ce vieux radoteur de Chomsky mais elle n'est pas venue.

Ajouter que l'Eglise, à cause des Béatitudes, a été taxée de cautionner objectivement l'esclavagisme : "souffrez dans ce monde et vous serez récompensés dans l'autre". Voila. PArce qu'on trouveça dans les béatitudes, les curés sont des esclavagistes. Ben merde. Et il enseigne au lycée ce mec ? Des années d'études, des tas de bouquins, tout un personnage d'anachorète retiré dans l'Orne et d'érudit humaniste, balayé en une demi-minute d'une connerie de bistrot bète à pleurer. Mais merde, Onfray, est-ce que ça vaut le coup de lire tant de philosophes et des plus oubliés, si on n'estpas capable de lire la Bible sans déconner ?

Mais que c'est con...

Et même disons le c'est d'une bétise himalayenne. On a même pu entendre dans la salle la réaction de Guy Du Faux qui a arrêté un instant de ronfler pour se mettre à ricaner bêtement et à postillonner de joie...

Onfray aujourd'hui tu étais nul.

Ta reine
 
Henry Faÿ

20/08/2005
07:53
bouillie pseudo-philosophique

<<Et puis aujourd'hui, tout le contraire : un véritable délire a-sémantique sur la notion d'esclave. Onfray joue avec la définition (...) Onfray fait de même avec l'esclavagisme : tout travailleur est un esclave, et puis voila. Tout précaire, et puis tout ouvrier aussi, et allez, tout salarié tant qu'on y est. A quoi sert un mot, une notion,un concept, quand on les vide à ce moint de leur sens ?>>

Oui, il a parlé du livreur de pizzas qui travaille jusqu'à deux heures du matin. Le plus grave c'est qu'il n'est pas le seul. C'est Marie-George Buffet qui a, paraît-il assimilé les ouvriers à des esclaves et ainsi prétendu qu'il leur était impossible pour cette raison de ne pas voter non au référendum, privant ainsi la totalité de la classe ouvrière de tout libre-arbitre politique. Les ouvriers ne seraient pas des citoyens? J'ai trouvé ça effarant.

<<Ajouter que l'Eglise, à cause des Béatitudes, a été taxée de cautionner objectivement l'esclavagisme : "souffrez dans ce monde et vous serez récompensés dans l'autre". Voila. PArce qu'on trouveça dans les béatitudes, les curés sont des esclavagistes. Ben merde. Et il enseigne au lycée ce mec ? Des années d'études, des tas de bouquins, tout un personnage d'anachorète retiré dans l'Orne et d'érudit humaniste, balayé en une demi-minute d'une connerie de bistrot bète à pleurer. Mais merde, Onfray, est-ce que ça vaut le coup de lire tant de philosophes et des plus oubliés, si on n'estpas capable de lire la Bible sans déconner ?>>

Oui là il a vraiment dépassé la borne, il a donné dans la polémique très facile et ce qu'il a dit est d'autant plus absurde et indéfendable que c'est bien le christianisme qui a fait émerger la notion de dignité humaine qui comme Michel Onfray le rappelait ne trouvait pas sa place dans les différentes doctrine de l'antiquité et qui a abouti à l'abolition de l'esclavage même s'il faut admettre que ça a pris du temps.


 
guydufau

20/08/2005
09:21
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Parce que Michel Onfray, lors d'une belle improvisation, répondant aux questions de son auditoire, développe l'idée que des salaires de misère font penser à un retour de l'esclavage, une énorme indignation réunit LRDB et HF.
Quelle bronca ils nous font entendre, c'est assourdissant.
Il y a le Michel Onfray "vif, brillant, enlevé,drôle, passionnant" celui qui évoque Cyrano de Bergerac. Mais attention, que surtout, Michel Onfray ne s'aventure pas sur le terrain de son pote Pierre Bourdieu.
Quel intolérable scandale, même l'Eglise est appelée au secours pour combattre ce nouvel hérétique.
 
Henry Faÿ

20/08/2005
09:53
le confusionnisme le plus total

<<Parce que Michel Onfray, lors d'une belle improvisation, répondant aux questions de son auditoire, développe l'idée que des salaires de misère font penser à un retour de l'esclavage, une énorme indignation réunit LRDB et HF.>>

Michel Onfray a le droit de s'aventurer sur n'importe quel terrain s'il ne sort pas de grosses carabistouilles. S'il avait dit que les salaires de misère faisaient penser à l'esclavage il n'aurait pas dit grand chose et ça aurait été très acceptable mais il a dit que c'était de l'esclavage et là, c'est du confusionnisme total.

<<Quel intolérable scandale, même l'Eglise est appelée au secours pour combattre ce nouvel hérétique>>
???????????????????????????????


 
guydufau

20/08/2005
11:33
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Michel Onfray a dit que "de son point de vue" c'était de l'esclavage. C'est aussi mon point de vue !
 
Henry Faÿ

20/08/2005
16:45
l'importance des philosophes libertins

<<Pour finir, je me permets d’être en désaccord avec Henry. Il me semble que les Libertins ont toute leur importance dans l’histoire de la philosophie et dans l’histoire des idées du XVIIème siècle.>>

Je n'ai pas nié qu'ils aient de l'importance et à vrai dire je n'aurais pas les compétences pour le faire, je veux dire que Michel Onfray ne les a pas fait apparaître comme des penseurs de premier plan, soit parce qu'il en est ainsi, soit parce qu'il a raté son coup et de toutes façons, ces auteurs ont certainement joué un rôle de transition vers une pensée détachée de la religion. C'est ainsi que je les vois, des auteurs de transition.



 
Henry Faÿ

20/08/2005
16:54
I read books so that you don't have to

<<Le côté "I read books so that you don't have to" de MO me gêne énormément.>>
"I read books so that you don't have to", je dirais que ça pourrait être la devise de France Culture (il faudrait alors trouver une traduction adéquate).


 
Yann

20/08/2005
17:08
une blagounette

A l'origine, c'est une blagounette émanant de la radio anglaise, où certaines émissions s'amusaient à critiquer (bien britanniquement) les programmes d'actualité culturelle des heures de pointe de leur chaîne (les équivalents de nos stands matinaux et du midi tenus par les entalqués du popotin). La phrase d'origine est " -le nom de l'émission-, the programme that experiences modern culture, so that you don't have to", qui m'avait bien fait rire en l'entendant la première fois.
Pour la traduction, la moins pire semble être: "nous lisons les livres à votre place". Something better, anyone?

Yann


 
Henry Faÿ

20/08/2005
18:14
de quoi parle-t-il? du bonheur ou du plaisir?

<<Heureusement, il nous reste à débattre de la valeur réelle de l'hédonisme onfraysien.>>

Ce qui me gène chez le philosophe hédoniste, c'est que je ne sais toujours pas de quoi il parle et je crois que je ne le saurai jamais, même si je vais au bout de sa série, ce qui d'ailleurs n'est pas le plus probable; il me semble qu'il cultive une certaine ambiguité.

Au départ, je le prends au mot. Il parle de la philosophie hédoniste. Qu'est-ce que la philosophie hédoniste? Celle qui fait du plaisir le souverain bien. Faire du plaisir le souverain bien, je trouve ça terriblement étriqué, même s'il s'agit d'Épicure et de son jardin. L'hédonisme, c'est ce sur quoi repose toute l'économie de la consommation, c'est le maître mot de notre société, dans laquelle toutes les jouissances matérielles sont frénétiquement recherchées, il n'y a qu'à aller dans une station balnéaire pour s'en convaincre.
J'ai lu un petit essai d'un certain Christian Boiron "la source du bonheur est dans notre cerveau". Le point de départ est matérialiste, comme le titre l'indique. La notion d'ataraxie si elle n'est pas nommée est bien au coeur de la thèse: "le bonheur est un état physiologique qui caractérise le bon fonctionnement de l'organisme".
Christian Boiron ne craint pas d'affirmer que la relation entre bonheur et plaisir est au coeur de toute la réflexion philosophique et politique et il développe ainsi: la recherche du bonheur doit primer sur celle du plaisir. La recherche du plaisir mène au malheur tandis que la recherche du bonheur augmente le plaisir. Le bonheur a vocation à durer, le plaisir est fugace. Le bonheur génère une profonde sensation de confiance dans la vie, dans le destin, dans l'infinie variété des formes de vie et d'amour, dans le futur comme dans le présent, dans le connu et l'inconnu.
La recherche du plaisir relève d'une démarche égoïste, le bonheur conduit à l'ouverture, à l'amour, au partage, à l'accomplissement individuel et collectif. Christian Boiron écrit même que: "les écologistes s'intéressent au bonheur".
Tout ce qui est vraiment désirable est donc du côté du bonheur et pas du tout du côté du plaisir, qui ne doit pas être recherché mais seulement accepté quand par hasard on le rencontre et qui d'ailleurs ne peut survenir que si le bonheur est là.
Cette thèse est-elle compatible ou en désaccord avec la philosophie hédoniste de Michel Onfray? Un peu difficile à dire car les catégories employées ne sont pas les mêmes. Quand Michel Onfray dit plaisir, il faut parfois entendre bonheur. L'ataraxie épicurienne a plus à voir avec le bonheur qu'avec le plaisir. Mais quand il attaque le puritanisme des temps passés, quand il insiste sur la liberté sexuelle, Michel Onfray fait clairement allusion au plaisir.
Hier, lors de la séance de questions des auditeurs, Michel Onfray a été très loin dans une conception qui relève du bonheur et non du plaisir en affirmant que l'essentiel était dans l'Être et non dans l'Avoir, qu'on pouvait pratiquer l'hédonisme dans un camp de concentration, c'est-à-dire en étant coupé de toutes les sources de plaisir et même soumis à la souffrance et qu'on pouvait jouir du "pur plaisir d'exister". Il faudrait alors éviter l'appellation d'hédonisme qui par définition renvoit au plaisir.

Je suis donc quelque peu perplexe et je me dis que si Michel Onfray faisait cette distinction entre plaisir et bonheur, qui pour moi s'impose et clarifie tout, je le suivrais mieux dans ses développements et il me serait plus facile de me situer par rapport à ses idées. Mais j'ai le sentiment que cette ambiguité dans laquelle il se maintient l'arrange, elle lui permet de jouer sur plusieurs registres différents, de parer facilement aux critiques sur le côté médiocre de la quête hédoniste et d'adopter la posture du grand donneur de leçons éclairé face à tous les attardés obscurantistes.



 
La reine des belges

20/08/2005
22:04
Agueugueu Aguyuy

Puisque Guy parle de Boubou, signalons le livre d'Henri Gruel : Pierre Bourdieu l'illusioniste.

Si suffisamment de gens lisent ce livre, il y aura enfin du nettoyage dans les programmes de socio.

Quant à Guy, s'il est assourdi par deux gugusses qui en 3 ou 4 contribs viennent dénoncer les délires d'un érudit qui se transforme à l'occasion en escroc des ondes, eh bien mon pauvre Guy c'est pas nous qui t'assourdissons, c'est les piles de ton sonotone qui sont à plat, comme tes batteies perso d'ailleurs, huh.

Ta reine
 
GT

22/08/2005
21:55
plaisir et bonheur

Pour ajouter aux réflexions de Henry sur les relations entre plaisir et bonheur, voici un aphorisme de Barbey d'Aurevilly, qui tombe à pic :
"Le plaisir est le bonheur des fous,
le bonheur est le plaisir des sages"

GT
 
Manuel

22/08/2005
22:18
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Je vous invite à écouter la parole d'un philosophe qui s'avère être athée,Maurice Merleau-Ponty (samedi 20 août, 13h30): à peu près le contraire de celle du philosophe athée Michel Onfrey.
 
Manuel

22/08/2005
22:29
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Pan sur le bec, j'en suis pour m'Onfray !
 
Henry Faÿ

22/08/2005
23:31
illustration de mon propos

Merci, GT, de m'avoir lu... et compris.

<<Mais nous connaissons tous le grand plaisir de faire plaisir, et c'est un moteur puissant. Tout plaisir à une motivation égoïste, évidemment. Oui, bien sûr, j'éprouve du plaisir à procurer à ma famille une vie agréable, à pratiquer la charité. C'est bien pour me faire plaisir que je suis généreux.>>

Illustration de mon propos: là, selon moi, selon Christian Boiron dont j'avais omis de dire qu'il s'appuyait sur les travaux de Jacques et Fanny Fradin, neurophysiologistes disciples d'Henri Laborit on est dans le registre non pas du plaisir mais du bonheur. Quand il y a joie partagée, quand il y a échange, quand il y a ouverture, on est dans le registre du bonheur.

 
Henry Faÿ

26/08/2005
17:16
non, vous n'êtes pas le seul à être d&ea

Il me semble que Michel Onfray n'est pas l'homme le mieux placé qui soit pour parler de Spinoza et qu'en fait il n'est pas spinoziste. Il est vrai que Spinoza est un auteur extraordinairement difficile, y compris pour les professeurs de philo. Michel Onfray multipkie les anecdotes, les éléments biographiques et dit ce que n'est pas Spinoza, là-dessus, il est intarissable, il nous explique que Spinoza n'est pas chrétien, on s'en serait douté et ça envahit son discours et il en profite pour cracher une fois encore son venin sur le christianisme, et ce faisant, il se répète tellement qu'on finirait par lui demander d'arrêter de radoter.
Sur France Culture, j'ai entendu une intervention fantastique sur Spinoza c'était celle de Christian Jambet, un des meilleurs philosophes qu'on entend sur les ondes dans les vivants et les dieux. Que j'aimerais en retrouver l'enregistrement!
Finalement, cette série de Michel Onfray était effectivement dévevante. Les libertins baroques du Grand Siècle ne sont pas les grans auteurs qu'on espérait, j'imagine qu'après cette série personne nese précipitera chez son libraire pour connaître à fond les oeuvres de Charron, La Motte Le Vayer, Saint-Êvremont ni même Gassendi.
Je réitère mon reproche à l'égard de Michel Onfray de ne pas faire la distinction entre plaisir et bonheur, ce qui lui permet de jouer sur les deux tableaux; de plaider pour le plaisir des sens en émaillant son discours de petites incidentes égrillades "pour vivre heureux, vivons couchés" et pouvoir dire quelques secondes après "mais non, c'est très sérieux, vous savez, l'hédonisme, ce ne sont pas des parties de jambe en l'air, pas du tout, ne croyez pas ça".

 
guydufau

26/08/2005
17:51
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

"j'imagine qu'après cette série personne nese précipitera chez son libraire pour connaître à fond les oeuvres de Charron, La Motte Le Vayer, Saint-Êvremont ni même Gassendi"

Est ce un oubli volontaire, Henry, d'avoir oublié Cyrano de Bergerac ? Celui-ci m'a esbroufé
Les radotages de Michel Onfray, j'en redemande.
 
CA

26/08/2005
18:04
Honte à M. Onfray

Il n'y a pas de quoi être déçu, Henry. Vous comprenez à présent ce que fait Michel Onfray, cours après cours. Le cours sur Spinoza était lamentable, indigne de FC, de même que le reste. Aucun professeur de Terminale n'aurait l'impudence de dire ce que j'ai entendu hier sur les passions, réduites à un catalogue de "faites ceci, ne faites pas cela". Le cours (?) sur Cyrano ? réduit à dire que Cyrano était l'inventeur du MP3 et de la feuille de sécu. Ben, mon vieux... Onfray est au mieux un amuseur public démago pour public désœuvré. Un philosophe lit des textes, ce que ne fait jamais Onfray, qui invente des philosophes et des philosophies à sa convenance. Ces cours n'ont rien à voir de près ou de loin avec une connaissance des œuvres et des auteurs. Pour moi, il y a là une véritable imposture.

Que ces bavardages débiles n'amènent pas à une lecture des Libertins, peu importe. Il y aura toujours des gens sérieux pour les lire et les analyser correctement. Après, tout, je ne suis pas certaine que tous les auteurs doivent être lus par le grand public et tant pis si ce que je dis passe pour élitiste, je l'assume parfaitement. On peut très bien se passer des libertins du Grand siècle. Personne n'a dit qu'il s'agissait de "grands auteurs", et d'ailleurs cela signifie--t-il quelque chose ? Il s'agit de jalons dans une histoire des idées qui méritent autre chose que ces bavardages populistes.

Il y a de bonnes raisons pour exécrer, oui, exécrer, la vulgarisation à ce prix sur une chaîne de service public. À quoi cela sert-il, de débiter de telles inepties (anecdotes, rapprochements et anachronismes débiles, blagues à deux balles, erreurs en tous genres) sur des auteurs, sinon à la gloriole éphémère de ce bonimenteur de foire, qui croit ainsi mettre "des philosophes" à la portée de tous ? Eh non, il se peut que la philo ne soit pas à la portée de tous, justement, à moins qu'on ne la délaye dans du café-philo.

Je ne peux espérer qu'une seule chose , c'est que cette série soit la troisième et dernière, car Onfray ne rend pas le moindre service à la connaissance.

Quand je pense que ce type se dit et s'auto-proclame en rupture, mes bras se dévissent tous seuls. On est vraiment dans une époque prête à porter crédit à n'importe quel gogole.

Christine
 
Henry Faÿ

26/08/2005
22:53
il n'aura plus froid

Je crois qu'avec ça, le philosophe hédoniste est habillé jusqu'à la fin de sa série.

 
victor malicheff

27/08/2005
05:16
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

C'est entendu l'université populaire de MO n'a rien à
faire sur FC . Cependant ses ouvrages peuvent être
lus avec intérêt et faire l'objet de débats sur FC; il
est le seul cependant à remettre en cause la
validité des Evangiles et tout le saint-frusquin. Alors
exit l'université populaire mais pas MO.
Car vous l'avez remarqué durant ce mois d'août
FC a battu les records d'occupation d'antenne en
bondieuseries et en pensée unique: R. Girard et
l'histoire de sa conversion au christianisme, V. Malka
l'intolérant , les rencontres entre théologiens... et puis
le pire avec " la psychogénéalogie" la toute dernière
imposture des sciences humaines, enfin et on touche
le fond avec cette émission sur l'envoûtement et les
crapauds percés.
La pensée officielle a été représentée par J. Attali
et ses " invités ", D. Cohen et les siens ( rediffus)
et B. Couturier et Ali le clône.
Cet ensemble était entraîné par Yvette et les chansons
de radio néo ? dont les paroles ne vous laissent pas
indifférents: " il n'y a pas d'autruche en Autriche..."
Il y a eu qq rayons de soleil avec la série autour
du colloque consacré à M. Heidegger, les émissions
consacrées à la collection Terres Humaines et à
nouveau au procès Papon.
C'est just.
Victor de retour des monts du Pilat.
 
Henry Faÿ

27/08/2005
10:49
ton accordéon me fatigue, Yvette

Il faut saluer la série de Daniel Cohen économie pratique économie savante, qui fait état de recherches récentes, bien introduites par le producteur de l'émission et je mettrais en exergue deux émissions, l'une sur la jalousie motrice ou pas de l'économie qui tente de répondre à la question de savoir si la croissance économique rend heureux, j'en avais rendu compte de façon détaillée et il n'y a presque pas eu de réactions et aussi l'émission sur le partage de la valeur ajoutée.
Je ne sais si Brice Couturier représente une quelconque pensée officielle, il serait plus intéresant de critiquer ce qui est dit sans ses émissions très riches.

 
Henry Faÿ

27/08/2005
20:19
en quoi Victor Malka est-il intolérant?

<<V. Malka l'intolérant>>
Expliquez-moi ça!

À propos de Victor Malka, à l'occasion d'une rediffusion, bref retour sur les ondes de Pierre Assouline, que je ne détestais pas et qui racontait l'histoire tragique du grand banquier sépharade Moïse de Camondo et de sa famille dont je n'aurais probablement jamais connu l'existence si son hôtel particulier en bordure du Parc Monceau n'avait été transformé en un musée qui mérite d'être visité, ne serait-ce pour l'architecture du bâtiment.

 
guydufau

27/08/2005
21:02
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Michel Onfray, il y en a qui aiment, d'autres pas
Brice Couturier, il y en a qui aiment, d'autres pas, c'est normal, mais les "c'est lamentable, indigne, débile, bonimenteur de foire,raisons d'exécrer, etc. tout ce qui fait que les bras se dévissent c'est... c'est de l'ulcère d'estomac en prévision.


 
victor malicheff

27/08/2005
21:07
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Henry bonsoir, j'apporterai des précisions à mon retour
en fin de semaine prochaine.
Victor
 
Zx

30/08/2005
17:12
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Sur Bourdieu et Onfray, je recommande en passant le livre de Jacques Bouveresse, Bourdieu : savant et politique, qui, au-delà de l'hommage rendu par Onfray à celui qui fut son ami, tente de bien marquer l'écart entre le Bourdieu sauce Onfray et le véritable Bourdieu. Bref, un hommage au-delà des hommages vains aussi bien que des caricatures.
 
victor malicheff

31/08/2005
13:32
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Henry bonjour,
Malka l'intolérant ? Lors de l'émission maison d'études du
21/8,pour laquelle il avait invité Nora Seni auteur d'un ouvrage intitulé" Les inventeurs de la philantropie juive "...( au 19e S.) La Martinière éditeur,il s'est emporté à propos d'une appréciation sur la philantropie
effective de certains des acteurs de cette époque en
traitant son invitée de " vous êtes anti-religieuse, votre
livre l'est aussi " sur un ton qui a surpris ce chercheur.
Ce n'est pas la première fois que V. Malka agit ainsi,
alors je pense que comme pour M. Onfrey et son université populaire,il pend sa roulotte et change de longueur d'onde.
Il peut à la rigueur parler de ses croyances le dimanche
matin en 15 minutes en attendant des jours meilleurs.
Victor le tolérant.
 
Henry Faÿ

31/08/2005
19:31
un pari perdu

<<Michel Onfray, il y en a qui aiment, d'autres pas
Brice Couturier, il y en a qui aiment, d'autres pas, c'est normal, mais les "c'est lamentable, indigne, débile, bonimenteur de foire,raisons d'exécrer, etc. tout ce qui fait que les bras se dévissent c'est... c'est de l'ulcère d'estomac en prévision.>>

Michel Onfray, plus qu'un philosophe, est un polémiste, il ne fait pas dans la dentelle quand il attaque, il doit donc s'attendre à recevoir quelques coups. À mon humble avis, j'ai le sentiment qu'il a pour l'instant manqué son pari de montrer qu'à côté de la philosophie officielle imprégnée de spiritualisme figure une philosophie matérialiste et hédoniste non moins intéressante et tenue dans l'ombre voire persécutée. Je vois que les auteurs selon lui hédonistes ou bien sont assez abusivement rattachés à cettetendance, c'est certainement le cas pour Spinoza, ou bien ne sont pas des auteurs de premier ordre, comme cette galerie de portraits qu'il nous a fait, Charron, La Motte le Vayer, Saint-Evremont et Gassendi. Non, décidemment, on ne me fera pas croire que le plaisir est un souverain bien, autrement, je ne serais pas dans une petite localité du Nord de l'Angola et une philosophie pour laquelle le souverain bien est le plaisir ne peut pas être une grande philosophie.
La distinction entre plaisir et bonheur reste indispensable.





 
Henry Faÿ

04/09/2005
22:18
Michel Onfray, le philosophe du Club Med

Tiens, du Nord de l'Angola où je me trouve et où le mot "hédonisme" sonne assez curieusement, j'ai envie d'en rajouter une petite couche.
Hédonisme, tel est le maître mot de notre société de consommation qui fait de la recherche effrenée du plaisir la grand affaire et une véritable obligation.
Que le philosophe hédoniste soit très à gauche, le plus à gauche possible va bien dans le tableau. Michel Onfray, et ceux qui l'applaudissent appartiennent bien à cette catégorie assez épouvantable décrite par Jean-Pierre Legoff auteur de mai 68, l'héritage impossible, ces individualistes forcenés qui se croient autorisés à se parer des oripeaux de l'extrême gauche révolutionnaire. Il en était question dans l'émission de Brice Couturier contre-expertise de l'été 2003.

 
Henry Faÿ

04/09/2005
22:24
Michel Onfray, philosophe du Club med

le message qui précède était raté, voici le bon
**************************************************
Tiens, du Nord de l'Angola où je me trouve et où le mot "hédonisme" sonne assez curieusement, j'ai envie d'en rajouter une petite couche.
Hédonisme, tel est le maître mot de notre société de consommation qui fait de la recherche effrenée du plaisir la grand affaire et une véritable obligation.
Qu'est-ce qui symbolise le mieux cette société sinon le Club Med, sea, sex and sun. Je dirais donc que le Club Med s'est trouvé un philosophe.
Que le philosophe hédoniste soit très à gauche, le plus à gauche possible va bien dans le tableau. Michel Onfray, et ceux qui l'applaudissent appartiennent bien à cette catégorie assez épouvantable décrite par Jean-Pierre Legoff auteur de mai 68, l'héritage impossible, ces individualistes forcenés qui se croient autorisés à se parer des oripeaux de l'extrême gauche révolutionnaire. Il en était question dans l'émission de Brice Couturier contre-expertise de l'été 2003.

 
guydufau

05/09/2005
10:08
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Quelle différence y a-t-il entre le message raté et le bon message d'Henry ?
Ceci ajouté après la quatrième ligne :
"Qu'est-ce qui symbolise le mieux cette société sinon le Club Med, sea, sex and sun. Je dirais donc que le Club Med s'est trouvé un philosophe."

C'est donc cette fine réflexion qui fait la valeur du message !
D'urgence, il faut informer, de cet événement les clients du club Med
 
à mon tour

05/09/2005
10:24
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Qui sont bien sûr d'épouvantables hédonistes extrêmistes d'extrême gauche, et de celà il faudrait informer M. Trigano.
 
w

06/09/2005
10:04
Etre "re"

Ma non e vero, non e piu Trigano !
C'est pas Henri (ou son frère Louis) Giscard d'Estaing qui dirige en interim ? Bref, un des deux seuls gars qui n'ont pas un nom de fleur dans la famille.
Dans la série je me souviens : la première fois que j'ai été irritée par Onfray. Eté 2004, en fin de saison, les soldes en analyse horizontale de la philosophie grecque en deux coups de cuiller à pot, du ras de moquette extrêmement frustrant et réducteur. A hurler. Depuis, je me méfie, même s'il m'arrive de lui prêter parcimonieusement une oreille.

I.


 
Henry Faÿ

06/03/2006
16:32
on va pouvoir discuter avec Michel Onfray


Je suis passé récemment devant la librairie l'écume des pages à Saint Germain des Prés (174 Bd Saint Germain, juste à côté du Flore 01 45 48 54 48) et j'ai vu que Michel Onfray allait y présenter le vendredi 10 mars à 18h30 les deux livres sur les sujets qu'il a traités au cours de ses séries de conférences à son université populaire au cours des étés précédents (i) les sagesses antiques et (ii) le christianisme hédonique.
Je compte y aller. Ce sera peut-être une occasion de se rencontrer.

 
Clopine

06/03/2006
17:09
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Je n'y serai pas, parce que le 10 mars à 18 h 30 c'est l'heure où je donne à manger à mes poules, toutes confinées, les pauvrettes.

Mais je suis bien entendu preneuse d'un reportage ici-même ?

Si je pouvais y aller, pauvre potagère rurale que je suis, j'aimerais bien l'interroger sur :

- son opinion sur son "collègue" Finkielkraut, les dérapages d'icelui, ls réponses et éventuel débat à proposer
- son propre parcours et les difficultés (s'il en a eu) rencontrées pour imposer son université populaire
-ses rapports avec France Culture. C'est vrai quoi, merdalors. Quand on comptabilise le temps qu'a FKK toutes les semaines sur France CUl, alors qu'Onfray ne passe qu'une fois par an, pendant le mois d'août (quand les autres sont barrés sur les plages, quoi !), ben on se dit qu'y a pas de justice sur terre, ma brave dame, ça c'est ben vrai ça alors
- aurait-il des projets autres que la philosophie ? La littérature, l'autobiographie l'attirent-elles ?
- que pense-t-il en général de la radio France Culture ?

Bon, ça se trouve, il va être inapprochable (je n'ai guère l'expérience de ce genre de manifestations parisiennes !) ou bien il va se contenter de signer les bouquins ?

Il y en a qui ont de la chance, quand même. Mais je vais faire contre mauvaise fortune bon coeur, et je lirai des passages entiers d'Epicure à mes poules, na. J'ai d'ailleurs l'impression que la petite rousse va aimer ça...

"Que nul, étant jeune, ne tarde à philosopher, ni, vieux, ne se lasse de la philosophie. Car il n'est, pour personne, ni trop tôt ni trop tard, pour assurer la santé de l'âme. Celui qui dit que le temps de philosopher n'est pas encore venu ou qu'il est passé, est semblable à celui qui dit que le temps du bonheur n'est pas encore venu ou qu'il n'est plus. De sorte que ont à philosopher et le jeune et le vieux, celui-ci pour que, vieillissant, il soit jeune en biens par la gratitude de ce qui a été, celui-là pour que, jeune, il soit en même temps un ancien par son absence de crainte de l'avenir. Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l'avoir.
Ce que je te conseillais sans cesse, ces enseignements-là, mets-les en pratique et médite-les, en comprenant que ce sont là des éléments du bien vivre."

Clopine, qui confirme qu'une poulette confinée est bien plus réceptive à Epicure qu'une qui passe son temps à picorer dans les prés, fussent ceux de Saint Germain !




 
clo

06/03/2006
17:11
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

fussent-ils , évidemment !
 
Père Singh

06/03/2006
20:14
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Entre aller à la messe de minuit et aduler Michel Onfray, il faut choisir, Clopine...................

L'Abbé
 
guydufau

06/03/2006
22:33
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

Clopine m'a secoué les puces...
 
Agnès

07/03/2006
00:07
Le contrepet de minuit

L'écume des pages, les camés d' jupes. ¨Pour ce qui concerne Onfray, je crois savoir qu'il a sombré dans l'autobiographie, et que ce fut un naufrage...

 
Clo

07/03/2006
10:26
réponse à l'abbé mol

Euh là donc, que votre message est agaçant !

Un, je n'"adule" personne, je crois. En fait, j'ai de très très grandes admirations, mais comme par hasard, leurs objets sont souvent morts. En extrait, en vrac et en désordre, Hugo, Dostoïevsky, Carson Mac Cullers, Woolf, Apollinaire et Marcel Proust. Je suis comme beaucoup, bien plus réservée sur mes contemporains, d'abord parce bien vivants, ils échappent d'autant à notre imagination, ensuite parce qu'habitant le même monde que moi, ils sont eux aussi responsables de son état actuel, pitoyable, ce dont j'absous généreusement les défuntes générations.

Mais j'admire Monsieur Onfray (et quelques autres !!), sans aucune honte ! Voyez-vous, c'est que son savoir dépasse le mien, et de loin, que la clarté de ses exposés me convainc bien souvent, qu'il est plein d'humour, qu'il possède des qualités de pédagogue (clarté, précision), qu'il est soucieux du bien commun (université populaire) et qu'il est athée, bien précieux que je partage avec lui !

D'où mon agacement redoublé quand vous me demandez de choisir entre lui et la messe de minuit. Sachez, Môssieur, que vous ne m'y verrez pas, et que, si je peux sourire en lisant les "Trois messes basses" d'un Alphonse Daudet, n'empêche que je garde solidement mon chapeau sur la tête au passage des processions, en souvenir d'un certain chevalier de la Barre, qui en perdit la sienne.

Laïquement votre,

Clopine Trouillefou



 
guydufau

11/03/2006
11:35
re : Michel Onfray : suis-je le seul à être d&e

J'étais hier à la librairie "l'Ecume des pages" où Michel Onfray "dédicaçait". Ce n'était pas une opération de dédicaces en série et en cadence, c'était de la part de Michel Onfray une écoute de ses lecteurs. Mon tour arrivant, je lui dit que j'étais pour le repos de la main de l'écrivain et ne lui est présenté aucun livre. "Quel bonheur" a été sa réponse, en souriant.
En ambassadeur de Clopine, je lui ai demandé ce qu'il pensait des derniers avatars survenus à Alain Finkielkraut. "Je ne suis pas surpris, c'est conforme à tout ce qu'il écrit depuis 30 ans et que j'ai lu". Il n'y a pas de dérapage concernant l'interview donné à Haaretz"
Avec Henry, on ne s'est pas rencontré, il n'est pas resté croyant en un débat public, avec des chaises, face à Michel Onfray.
Plutôt que deux gros livres dernièrement édités, objets de la venue de l'auteur, j'ai pris "Physiologie de Georges Palante" (modèle du roman de Louis Guilloux, "Le sang noir") et "La communauté philosophique".
 
Mandarhum

15/03/2006
22:11
Il y a quelqu'un qui l'aime

Tout le monde n'est pas déçu par Michel Onfray, bien au contraire...

http://fr.news.yahoo.com/15032006/202/michel-onfray-enrole-m algre-lui-par-les-raeliens.html

mercredi 15 mars 2006
PARIS (AFP)


Michel Onfray enrôlé malgré lui par les raéliens
Le philosophe Michel Onfray a été enrôlé malgré lui par la secte raélienne, qui l'a nommé "prêtre honoraire", provoquant la colère de l'intéressé qui rejette tout lien avec les raéliens.

La décision du gourou français de la secte, Claude Vorilhon, qui se fait appeler Raël, a été rendue publique par le mouvement à Miami (Etats-Unis), selon le quotidien Le Monde daté de jeudi qui a révélé l'information.

"Ce samedi 4 mars, Michel Onfray, philosophe français, s'est vu attribuer le titre de prêtre honoraire du Mouvement Raélien par le Prophète Raël", écrit en effet la secte sur son site internet.

Les raéliens citent abondamment les textes d'Onfray, dont la philosophie hédoniste est, selon eux, "très proche de celle enseignée par le Prophète Raël".

Interrogé par Le Monde, le philosophe se déclare stupéfait et accuse Raël d'utiliser "la mécanique médiatique pour faire la promotion de son mouvement".

"Mon éditeur et moi-même allons entreprendre une action en justice", affirme Michel Onfray, dont le "Traité d'athéologie" (Grasset) s'est vendu à plus de 150.000 exemplaires.

En août dernier, les raéliens avaient félicité un autre auteur, Michel Houellebecq, après la publication de son roman "La possibilité d'une île" (Fayard), dont l'action se déroule dans le milieu des sectes. Houellebecq avait démenti être un adepte du gourou, assurant qu'il le trouvait "seulement sympathique".
 
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