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01/07/2005
01:58
Quand j’entends « culture », je sors Laure Adler

Quand j’entends le mot « culture », je sors ma Laure Adler.

2 chocs à noter vendredi soir : la disparition de Thalia, dernière femme* présente en Guyane, et l’apparition de Laure Adler sur Arte. Perdue de vue, il y a 8 ans, sur France2, sulfureuse, brune, proche des interviewés, elle revient sur Arte, sèche, blonde, condescendante.

Résumons l’émission pour les quelques 59 999 950 français qui y auraient échappé : Chaque mois, Laure Adler reçoit un invité du monde culturel en compagnie de 2 chroniqueurs, Ali Baddou** et le muet Nicolas Demorand dans un décor carré. Ce joyeux trio bombarde l’invité, ce soir l’architecte du projet Ground Zero, Daniel Libeskind, de questions fermées obséquieuses de 3 kilomètres de long. ex : «Daniel Libeskind, vous qui avez été un professeur distingué dans tous les plus grandes universités les plus prestigieuses (sic !), vous, le génie de l’architecture d’avant-garde, pouvez-vous ne pas faire de compromis avec l’odieux monde de l’argent et respecter votre idéal, de quand vous étiez enfant ? ». Vous comprendrez aisément que l’architecte, au début de l’émission flatté par tant d’égards, devint un peu plus méfiant, voire circonspect quant au pedigree de son interlocutrice (« Are you sure, she is the boss of France Culture ? », croit-on lire sur ses lèvres, comme un appel à l’aide, à la traductrice, son attachée de presse, ou un quelconque dieu présent ce soir là devant son poste). Au lieu d’interroger le créateur sur les méandres de la création, la presque totalité de l’interview sera d’ailleurs l’occasion pour l’ancienne égérie de l’intelligentsia de la rive gauche, de balayer les différents problèmes du politiquement correct dans un style très « café du commerce » : en vrac, l’hégémonie américaine, le méchant Bush, le dégoût du capitalisme, le mur construit en Israël... Ce qui laissera encore plus pantois cet architecte mondialement connu.

Néanmoins, pour se mettre à niveau de son auditoire, l’architecte « avant-gardiste » se risquera à répondre après le questionnement de Laure sur le choix de la couleur rouge pour un tableau de Burenne fait en son honneur : « le rouge, c’est la couleur du ciel ». On n’était pas loin, 80 ans après Eluard, de la « terre bleue comme une orange ». C’est vous dire, le niveau de l’avant-garde ce soir sur Arte.

Au fait, l’émission, sans rire, s’appelait « Permis de penser ». Et, pour illustrer de manière magistrale le titre de son émission, Laure termine par une question qui nous laissera sans voix : "Après avoir construit ces oeuvres magistrales, que vous reste-t-il à bâtir : L'Arche de Noé?".



En conclusion, dans cette émission, ça a beaucoup hoché de la tête, surtout du coté des interviewers pour corroborer les dires de l'invité. Heureusement que Laure Adler ne pratiquait pas la langue de bois, parce que l’invité aurait à cette heure quelques échardes dans le rectum.

Etonnez-vous après que Julien Courbette batte les records d’audience, le vendredi soir.

Pour plus d’infos, visitez le site de présentation de l’émission, qui ne se mouche pas du coude.

http://www.arte-tv.com/fr/art-musique/permis-de-penser/Conce pt/640270.html

Source
http://lescahiersdelatele.over-blog.com/article-201717-6.htm l

 
AArgh!!!

01/07/2005
09:19
re : Quand j’entends « culture », je sors Laure

N de M':. Muet? Il était malade?
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?recherche= permis+de+penser&rt=tt
Sur DDFC, et grâce à l'imagination contrapétique de Zaza la vandale, on appelle l'émission: "Mépris de penser"...

 
AArgh!!!

01/07/2005
20:29
re : Quand j’entends « culture », je sors Laure

Et, en particulier, http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=13 909&debut=0&page=1

 
paddy

01/07/2005
20:59
La bêtise de cette emission

à 1'04" on entend cette perle : "nous avons beaucoup de difficulté pour savoir si vous arrivez à vous debrouiller de tous ces méchants capitalistes qui vous empechent d'exister en tant qu'architecte"

à 1'36 un des figurants hoche la tête comme les toutous des plages arrieres de voiture

à 3'50" le final sur la couleur rouge donne envie de se poignarder avec une saucisse

http://sonix.sdv.fr:8080/ramgen/arte/permispenser/libeskind3 .rm
http://www.arte-tv.com/fr/art-musique/permis-de-penser/Vid_C 3_A9oth_C3_A8que_20/890222,CmC=890226.html

 
La reine des belges

01/07/2005
23:46
au festival de la question con

On peut déplorer l'absence d'un bandeau scrollant de type : "pétition SOS france-culture". Rien qu'avec ces questions fumantes, ladite pétition à tout le moins elle explosait la barre des 10 000 avant la fin de l'émission...

LRDB

 
La V@ndale

02/07/2005
11:17
re : Quand j’entends « culture », je sors Laure

C'est sûr que la lecture de ce fil est plus réjouissante que l'émission qui fait mal aux yeux et aux oneilles !
Pour la bande de hocheurs, dont définitivement le Dem' est number one, je reprends le smiley hocheur pertinemant utilisé par Agnès


 
Yann

03/07/2005
18:25
cogito ergo cogito

Je n'avais pas vu qu'il y avait une vidéothèque sur le site, gargl il y a vraiment de quoi s'étrangler... Et pas seulement à cause du Deum qui fait de la figuration avec sa veste sur son T-Shirt rouge et ses converses blanches (ajoutez une table au milieu, et c'est Nulle Part Ailleurs). On se demande vraiment d'où LA tient cette habitude de tirer tous ses entretiens vers le bas. Très intéressant, le Liebeskind, par exemple, mais le vocabulaire ostensiblement racoleur, familier, bistrotier de Lolotte a l'air de le mettre sur ses gardes. Il se demande s'il doit parler architecture ou commander un petit blanc gommé. On pourrait croire que l'expérience médiatique de LA suffirait à lui faire savoir qu'un bon entretien est un entretien qui se fait en bonne intelligence avec l'invité (cf. Munier), et pas en essayant de susciter une familiarité artificielle qui désarçonne.
Il y a autre chose qui détonne, c'est l'obsession de la pensée et du choc des idées, qui parcourt tout le site de l'émission. Bon, il faut penser, parce que ça s'appelle comme ça, on commence à penser juste après le générique du début, et ensuite on va demander aux intervenants de penser. C'est exactement le même principe que les jingles de FC, qui nous disent qu'attention, il faut se faire un massage de cerveau avant d'écouter, parce que la boîte à comprenette va être mise à contribution. Alors arrêtez de faire la cuisine, lâchez les légumes, asseyez-vous, on va penser un peu. Comme la pièce de théâtre ou le film qui vous promet que vous allez rire aux larmes, vous savez d'emblée, par ces outrances cérébrales, que vous allez en ressortir très triste et désespéré. C'est la méthode LA, on dirait. C'est tellement forcé qu'on sent que c'est du pipeau.
Peut-être que sur le plateau du Mépris de Penser (qui sur la photo du site ressemble remarquablement à la mire télévisuelle), ils pourraient aussi engager un de ces artistes de rues qui font les statues. Un poudrage généralisé en blanc, et il pourrait prendre différentes postures tout autour des invités, des postures inspirées du Penseur de Rodin (des fois qu'un des invités aurait oublié de penser)(ou pire, aurait oublier d'entrechoquer des idées). Si ça, c'est la pensée, on est en crise, m'sieur dames...

Yann


PS: exercice pour l'auditeur de FC gavé de jingles, essayer de penser tout en machant un chewing-gum... (et aussi tout en marchant, pour les plus advanced)
 
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