Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
xxx

29/06/2005
17:31
Laure Adler passe la main

Journal l'Humanité
Rubrique Médias
Article paru dans l'édition du 10 juin 2005.

Médias Télé
Laure Adler passe la main

Dès le mois de septembre, David Kessler prendra la direction de France-Culture.

« Paraît qu’il est de gauche. Mais Laure Adler aussi nous avait été présentée ainsi », sourit un journaliste à Radio France. À partir du 1er septembre, David Kessler succédera à Laure Adler à la tête de France-Culture.

Une surprise ? Pas vraiment : son nom avait circulé dans les couloirs de la Maison ronde, mais des incertitudes subsistaient, en particulier quant au devenir de Laure Adler, qui devrait reprendre à la rentrée des fonctions d’antenne. Et, après la nomination de Jean-Paul Cluzel à la présidence de Radio France, d’aucuns avaient pu s’étonner que l’ex-conseillère de Mitterrand nommée par Jean-Marie Cavada ait, contrairement aux patrons de France-Inter ou de France-Musiques, sauvé son fauteuil. Mais le parrain de la fille d’Alain Juppé n’avait depuis jamais tari d’éloges à propos de celle arrivée à la direction de ce joyau radiophonique en 1999. Mercredi, il lui a rendu hommage, pour le travail « remarquable et impressionnant à tous égards » accompli pour la modernisation de cette chaîne essentielle au service public de la radio. En interne, le point de vue est plus contrasté. La gestion de Laure Adler d’une radio brandie comme un étendard du service public radiophonique en a indisposé plus d’un. On rappelle la diminution du nombre d’émissions élaborées, l’augmentation de la part du direct, l’arrivée sur la grille de « vedettes » et l’arrêt de plusieurs rendez-vous emblématiques comme les Décraqués, sans parler de quelques coups d’éclat comme le limogeage de Miguel Benassayag... Ceux-là estiment que la prétention à la culture de cette station a été sacrifiée sur l’autel de l’audience - laquelle, il est vrai, s’est élargie.

De fait, c’est un ancien conseiller de Jospin qui prend les rênes de France-Culture, une nomination que l’on pourrait analyser comme une caution « de gauche » dans un monde médiatique où la droite n’a de cesse de placer les siens. Mais les propos que David Kessler avait pu tenir lorsqu’il quitta la présidence du CNC pour devenir conseiller de Marc Tessier à France Télévisions se voudraient, rétrospectivement, rassurants : « Je n’ai jamais caché ma couleur politique, ayant travaillé à Matignon avec Lionel Jospin. Mais elle ne m’a pas empêché de servir loyalement les ministres avec lesquels j’ai travaillé », assurait-il à la fin de 2004. Et d’autres noteront que ce normalien agrégé de lettres classiques ayant enseigné la philo à ses débuts s’occupait, au sein de la télévision publique, des contenus, du développement culturel et de la coordination des antennes.

La question reste : Que va-t-il faire à la tête de France-Culture ? Souhaite-t-il en faire une « RFI culturelle », comme l’avait confié Laure Adler au Monde Télévision lors de la présentation de sa précédente grille de rentrée, avec les remous que l’on sait ? Sans parler des réflexions d’un Cluzel sur la radio de demain, dont il faudra repenser le contenu à l’heure de la concurrence et des nouveaux modes de consommation, France-Culture étant à l’origine de deux radios sur le Net... « C’est compliqué, analyse un producteur. Parce qu’entre l’élitisme et les mondanités superficielles, il faudrait un projet d’envergure pour notre radio. Un projet qui fasse honneur au principe du service public. Ce que l’on craint, c’est que France-Culture ne devienne un camp retranché. » On attendra quelque début de réponse avec la présentation de la grille de rentrée. À voir - ou plutôt à écouter - en septembre.

Sébastien Homer

Page imprimée sur http://www.humanite.fr
© Journal l'Humanité
http://www.humanite.fr/journal/2005-06-10/2005-06-10-808288< /A>



 
GOMEZ

30/06/2005
00:59
re : Laure Adler passe la main

Intéressant, non ? Il y a tout de même une presse critique !
 
xxx

30/06/2005
09:00
re : Laure Adler passe la main

A France Culture, la fin de l'ère Adler
Après six ans passés à «normaliser» la station, elle va passer la main en douceur à la rentrée.

Par Annick PEIGNE-GIULY
jeudi 30 juin 2005 (Liberation - 06:00)

Arrivée en rollers, départ sur la pointe des pieds. Nommée par Jean-Marie Cavada, alors président de Radio France, à la tête de France Culture, en 1999, Laure Adler, 55 ans, laisse sa grille de programmes à David Kessler le 1er septembre, pour retourner à l'antenne, à ses chères écritures et sans doute à l'édition.

Entre-temps, les six années de l'ère Adler auront secoué les murs de France Culture au gré des extrasystoles de sa vibrionnante directrice. Une personnalité atypique dans une petite station qui n'avait connu jusque-là que des révolutions tranquilles. Elle se sera voulue à la fois l'héritière respectueuse de France Culture et la fille rebelle, impatiente de déplacer les meubles. Dans la lignée d'un Jean-Marie Borzeix qui, de 1984 à 1997, oeuvra, comme il le disait, à «enraciner la chaîne dans le temps présent». Mais elle aura aussi eu, et c'est ce qu'on lui a souvent reproché, la tentation de la suspendre à l'air du temps.

Tracts machistes. On se souvient qu'à la rentrée de septembre 1999, l'installation de la première grille signée Adler provoqua une levée de boucliers d'auditeurs, de producteurs et d'acteurs... et finalement une «autocritique» de la directrice. Dès janvier, elle dut supprimer les formats courts, réintroduire les fictions et les documentaires... On se souvient aussi de la valse continue d'émissions (suppression de Panorama ou des Décraqués), mais aussi de producteurs ou chroniqueurs «vedettes», la plupart venus des grands quotidiens et magazines nationaux (éviction de Pierre Assouline ou du philosophe Miguel Benasayag, jugé «trop militant»). Là aussi déclenchant une fronde contre la direction de la chaîne, accusée de banaliser l'antenne et de l'aligner sur les autres médias. Au nom de la «mission culturelle» de la station, associations d'auditeurs et syndicats ont mené une bataille qui a pris parfois des tours machistes : on a vu des tracts représentant Adler en minijupe avec une faucille et un marteau...

Entre cette femme qui se trouve aussi à l'aise dans ses talons aiguilles comme journaliste à France Culture (depuis 1974) que comme chargée de mission à l'Elysée pour la culture (en 1990) ou comme biographe de Marguerite Duras... et l'auditoire fidèle de la chaîne, le courant n'est pas toujours passé. Aujourd'hui que son départ est annoncé, une pétition circule, intitulée «SOS France Culture», adressée au futur directeur, David Kessler, ex-conseiller culturel de Lionel Jospin à Matignon. «Il est temps de refermer la parenthèse 1999-2005, aventure qui a transformé en "radio comme les autres" un fleuron de l'art radiophonique», affirment les pétitionnaires, qui accusent la chaîne de ne plus «remplir son rôle d'université populaire».

«Attachement». Alors que l'audience a sensiblement augmenté, atteignant les 4 millions d'auditeurs réguliers, cette frange de «mécontents» reste très active, réclamant même une participation à la «reconstruction d'une grille de qualité». «France Culture a un auditoire très particulier, commente Emmanuel Laurentin, producteur. Je ne pense pas qu'une autre radio ait un public d'une telle exigence, d'une telle vigilance... mais aussi d'un tel attachement à la permanence de l'antenne.»

Outre ces errements «souvent toniques, mais aussi fatigants pour nous que pour l'auditeur», comme le dit une productrice, la critique principale porte donc sur une «normalisation» de l'antenne «Cette question est symptomatique de ce qui se passe dans tous les médias, poursuit un autre producteur, et cela s'explique parce que nous avons de plus en plus recours aux partenariats croisés avec eux.» «Ces partenariats, reprend le producteur Jean Lebrun, mais aussi les "cumuls" de chroniqueurs qui sont en même temps directeurs d'une revue... Tout cela inquiète l'auditeur qui a la sensation d'avoir affaire à un réseau. On n'arrêtera pas la défiance envers les médias sans changer notre comportement. Sans sortir de Paris, de nos ordinateurs. Sans aller chercher l'altérité là où elle est.»

Culot. La plupart des producteurs reconnaissent pourtant que l'antenne a gagné en visibilité, en prise sur le monde. Que Laure Adler a eu, aussi, le «culot» de mettre des jeunes à l'antenne. Comme le trentenaire Nicolas Demorand, qui assure la tranche matinale. Un rajeunissement de l'antenne qui s'accompagne d'une augmentation des émissions en direct, des magazines d'actualité... autant d'objets radiophoniques étrangers à la culture de la chaîne. «C'est vrai qu'il y a un danger à délaisser les documentaires, à vouloir être trop près de l'actu», reconnaît le producteur Arnaud Laporte. Laurence Bloch, adjointe de Laure Adler, en convient, qui préfère aujourd'hui le mot «contemporain» au mot «actu». «Mais je trouverais dommage, dit-elle, que l'on revienne à une chaîne du patrimoine.»

Laure Adler, visiblement ravie de boucler ses six années de pouvoir, livre ainsi son héritage à David Kessler : «France Culture est l'outil idéal pour une nouvelle façon de faire de la radio. Avec le Web, chacun se fera son France Culture... tout comme on se fait son cinéma.»



 
xxx

30/06/2005
09:08
re : Laure Adler passe la main

Au moins la pétition "SOS France-Culture" est-elle mentionnée...les auditeurs "mécontents" mais exigents et vigilants aussi...
 
Louise

30/06/2005
11:27
re : Laure Adler passe la main

Merci Annick PEIGNE-GIULY, elle avait aussi signaler la pétition pour le retour des décraqués.

L'article de Télérama ne donne pas la parole aux mêmes producteurs qui encensent ce qu'ils prennent pour l'énergie de la patronne: "ça déménage" dit Anne Brunel qui se réjouit de tout pouvoir chambouler suite au décès de Paul Ricoeur.
En effet ça a déménagé.

Avec quand même au début de l'article l'emblême de la directice : " Derrière son bureau, accrochée au mur il y a toujours cette même affiche : le portrait d'une femme nue, allongée de profil. A côté sur une feuille blanche épinglée ces quelques mots de David Bowie : "Ce n'est pas parce que Dieu n'existe pas qu'il faut prendre sa place."

à rapprocher de la cure de pouvoir qu'elle se promet de faire.

 
LN

30/06/2005
11:49
Elle ne mettra plus de poison dans mon verre

Mégalomanie transitive : elle se prend pour Mitterand la chérie : lui aussi il s'était pris pour Dieu. Heureusement, un proche de Laure, à la fois lucide et ayant réussi à conserver son amitié, le lui a fait comprendre en lui envoyant la phrase de Bowie. Elle a collé la feuille sur le mur. A cause de ce rappel au bon sens, elle a peut-être fait une ou deux bétises de moins...

Combien d'années lui faudra-t-il pour digérer cet échec ?

Et nous, combien d'années nous faudra-t-il pour ne plus lui en vouloir ? Car cette acrimonie que certains nous reprochent, est avant tout le révélateur de notre déception et des excès de Laure...

LN
 
w

30/06/2005
12:13
Castrita jette l'éponge

LOUISE ! J'ai aussi eu, en lisant la citation de Bowie, le souvenir de cette dejà fameuse cure de pouvoir ! ça s'est aussitôt superposé dans un neurone.
Oh ! quelque chose a chu dans ma boîte aux mails : un accusé de réception de mon message à l'émission «Au fil d'inter» sur FI, que j'avais envoyé avant l'émission de domanche dernier, ajoutant que mon message a été transmis au médiateur.
Mieux vaut tard...
 
pat

30/06/2005
13:13
re : Laure Adler passe la main

<< Et nous, combien d'années nous faudra-t-il pour ne plus lui en vouloir?>>

Si Laure Adler partait vraiment, je l'oublierais immediatement. Une fois éloignée de FC, cette personne n'a absolument aucune importance.

Ce qui m'intéresse c'est l'avenir de FC car contrairement à ce qu'exprime l'analyse erronée de Télérama, la qualité n'est pas une question de nostalgie
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.05 seconde(s) par la technique moderne