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Henry Faÿ

26/04/2005
13:36
la démoralisation des cadres selon François Du

Exposé très riche de François interrogé sur son livre "la fatigue des élites", éditions Thierry pèche (très bon éditeur, a-t-il été précisé). Il parle merveilleusement bien, on l'écouterait pendant des heures, il a une tchatche d'enfer.
François Dupuy a fait état d'une démoralisation des cadres; l'entreprise est en train de perdre ses cadres. La raison en est selon lui, si j'ai bien compris, que l'on est passé dans les entreprises de préoccupations de production, jadis les produits étaient rares, à une préoccupation client, c'est-à-dire commerciale et les clients c'est empoisonnant et ça risque de vous mettre en cause en cas d'insuccès. Et cette baisse de moral se comprend très bien, si on fabrique des produits qui font défaut on se sent utile, si on fabrique des produits dont l'utilité marginale est si faible qu'il faut se battre comme des chiffoniers pour les fourguer, on se sent nettement moins utile. Ce qui intéresse les cadres, c'est la thune rien d'autre et la fierté d'appartenir à une entreprise est à ranger au magasin des accessoires, je crois qu'on le savait et il n'y a pas lieu de trop s'en étonner quand on sait que les entreprises se débarrassent de leur personnel en cas de besoin.
La situation des cadres est schizophrénique, ils doivent être les garants et les défenseurs de règles qui leur pèsent et qu'il auraient tendance à contester. Ce n'est pas demain la veille que l'on verra les cadres s'organiser, l'individualisme étant chez eux une seconde nature.
Est-ce que tout est foutu? Pas forcément, dit-il il y aura un jour où le marché du travail se retournera et où les les entreprises seront bien obligées de moins maltraiter leurs cadres.
François Dupuy plaide pour une "promotion horizontale"; puisque le promotion verticale, l'avancement dans l'entreprise est loin de suffire, puisque la formation continue est selon lui un échec", favorisons (mais comment?) le reclassement dans d'autres entreprises ou dans d'autres secteurs d'activité.
François Dupuy n'est pas tendre avec les écoles de management, les business school, ce qu'il appelle le "should management". On vous apprend à un étudiant de première année à réduire l'inflation supprimer les déficits et à et faire baisser le chômage, en trois heures, vous devez y arriver, comment donc se fait-il que les dirigeants n'y arrivent pas?
À propos des syndicats, il dit, ce qui m'a un peu étonné que la législation française leur était défavorable; on peut avoir tous les avantages d'une lutte syndicale sans être syndiqué, dans ces conditions, pourquoi se syndiquer mais ce point n'est pas très clair pour moi.
Je ne crois pas que le propos de François soit de mettre le "capitalisme" en accusation mais ceux qui cherchent à l'accuser de tous les maux trouveront chez lui des quelques arguments.
La fonction publique n'est pas à l'abri de ses critiques. Le statut des fonctionnaires d'après guerre qui devait protéger les fonctionnaires contre l'arbitraire politique s'est totalement rigidifié, on ne peut pas faire changer les façons de travailler. Il cite Alain Juppé "il faudrait que les policiers adaptent leurs horaires à ceux des délinquants".

 
Laurent Nadot

26/04/2005
14:18
ca va faire hufler dans les chaumières

Ceci est directement en rapport avec un débat noyé dans le fil du forum bleu "constitution européenne". On va pas tarder à ouvrir un fil bleu ("deux fils dont un bleu" dit le cronope de cortazar). En attendant place à ce qui suit :

"Le statut général de la fonction publique a été établi à la fin de la guerre pour défendre les fonctionnaires contre l'arbitraire politique (aujourd'hui dit Dupuy il faudrait faire l'inverse : protéger les politiques des fonctionnaires). Petit à petit ce statut s'est rigidifé autour du thème : protégeons les fonctionnaires de tout.
[...]
L'arbitraire c'est l'exercice du libre-arbitre. On va batir des organisations sans aucun libre-arbitre ?
(suit une anecdote saignante sur Michel Crozier qui met la même note annuelle à tout le modne chaque année 16. Du coup la note n'a plus aucun sens, n'a aucun rapport avec le travail accompli)
[...]
On en arrive à des organisations totalement verrouillées, qu'il est d'autant plus difficile d'adapter à l'évolution du monde. La fonction publique en général et la fonction publique française en particulier posent un véritable problème d'adaptation de nos organisations au monde tel qu'il est".

Ca vaut le coup de réécouter toute la séquence (entre la brillantissime chronique d' Alex-"little bastards"-Adler et celle, à la limite du pathétique, de Duhamel.

LN

 
LN

26/04/2005
14:33
2 spitfires mous

En écoutant la suite je trouve les commentaires de Pastré et Duhamel au dessous de tout.
 
guydufau

26/04/2005
17:30
re : la démoralisation des cadres selon Franço

"Ce n'est pas demain la veille que l'on verra les cadres s'organiser, l'individualisme étant chez eux une seconde nature."
Souligne Henry, mais il a aussi ajouté : "peut-être, qu'un jour les cadres seront la catégorie la plus syndicalisée"

"À propos des syndicats, il dit, ce qui m'a un peu étonné que la législation française leur était défavorable; on peut avoir tous les avantages d'une lutte syndicale sans être syndiqué, dans ces conditions, pourquoi se syndiquer mais ce point n'est pas très clair pour moi"
Je trouve que c'est clair, la récente grève à Radio France en est un exemple. En France les syndicalistes sont peu protégés. Dans les petites entreprises, ils sont éjectés en moins de deux, dans les grandes entreprises leurs promotions fait du surplace.

"Je ne crois pas que le propos de François soit de mettre le "capitalisme" en accusation mais ceux qui cherchent à l'accuser de tous les maux trouveront chez lui des quelques arguments"
Là, Henry est un prophète.
La "déprotection (1) du travail est l'impact le plus fort de la mondialisation...ça concerne d'abord les cadres... " (Pourquoi d'abord? les autre salariés sont tout autant concernés)..."autrefois le taylorisme était protecteur, aujourd'hui de plus en plus de travailleurs ne sont pas salariés des entreprises qui les emploient. Le discours libéral qui sublimise l'entreprise n'est plus crédible, l'avenir de cette dernière n'a plus de caractère messianique, a expliqué François Dupuy.

Lors du débat qui a suivi, Olivier Pastré dit que la crise des cadres ne concerne que les cadres supérieurs.
"Je suis en total désaccord avec vous" réplique François Dupuy. Olivier Pastré avance son dada préféré la participation, l'intéressement et il s'entend répondre :
"on essaie, les moutons s'étant égarés de les remettre dans le package... la financiarisation du capitalisme allant croissant, les flutuactions de la bourse,tout cela peut faire que se retourne contre eux ceux qui ont choisi la participation .
Vous êtes déprimant lache enfin "amis de l'économie, bonjour"

(1)"déprotection" plus explicite est absence de protection.

















 
josué

26/04/2005
18:50
re : la démoralisation des cadres selon Franço

c'était effectivement fort intéressant, et il y en avait pour tout le monde…
ça donne envie de lire son bouquin (et en même temps n'y a-t-il rien de mieux à lire q'encore de l'économie et de la sociologie?)
bah…
 
cqfd

26/04/2005
22:01
re : la démoralisation des cadres selon Franço

on oublie trop vite que les cadres on été terhmomoulés par l'éduc nat, le résultat est la, absence d'initiative, convoitise et demonstration de la theorie de Peter's,
donc supression du statut de cadre et rénumération au mérite!
plus con qu'un jeune cadre actuel tu meurs, parvenu ne pensant qu'a lui et se souciant guere de l'entreprise pour laquelle il travaille, il est encore quelques specimens qui se debattent dans la sinistrose du jeune ingenieur qui a eu son diplome pour que les statistiques soit coherente au ministere, cadre, oui! mais a 35 heures, autant délocaliser a toute vitesse, mais je rapelle la specificité du cadre répéter une idée, sans comprendre ni même aprehender le fonctionement a sa direction tout en revandiquant l'idée.
arf, je vous ecrit sur la musique de la nouvelle station de radio de aol ca dechire a fond
 
Louise

27/04/2005
00:07
re : la démoralisation des cadres selon Franço

Je viens d'écouter et ce François Dupuy est en effet bien intéressant,plein d'humour et pugnace alors même qu'il décrit la fatigue des élites.
Et les élites qui l'entourent essaient piteusement de se rassurer elles-mêmes : "Ah, non, nous n'allons pas si mal quand même!"
Et l'autre se marre : "Il veut que je lui chante la positive attitude"

 
josué

27/04/2005
02:09
re : la démoralisation des cadres selon Franço

ouais, c'était drôle, et toutes les certitudes des uns et des autres avaient droit à leur ébranlement de 5 minutes.

 
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