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Ronchon.Org

02/04/2005
22:00
Les exercices de narcissisme contemporain

En application consigne DDFC, j'ouvre ce fil après cette contrib in ***livre d'or pour la nouvelle FC*** :
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Pour moi ce sera la remise des tapettes qui sévissent dans pas mal d'émissions de FC. Les hésitations en direct des critiques cinéma, du samedi par exemple, gonflent un max ! Même si les émissions d'avant... étaient souvent du genre austères, les intervenants ne donnaient pas du "j'ai pleuré pendant tout le film" et faisaient marcher leur intellect pour une analyse très souvent pertinente et au moins éclairante. La jeune génération de professionnels qui intervient devrait comprendre que les auditeurs n'ont rien à faire de leur ressenti de chochotes.
Les idéologues qui veulent boycotter un film en refusant d'en parler (je pense à miss Emilie Deleuze ce samedi sur le dernier Clint Eastwood) devraient également rester chez eux.
La roue tourne et c'est très bien !
Signé Zah
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La seconde couche :

Ayant enregistré par hasard cette émission de critique ciné, c'est médusé que j'ai écouté ce dialogue d'adolescents quadragénaires : des critiques de cinéma, CA ?? Sauf un qui a un peu parlé de l'esthétique du film de Hawks, ils étaient plus occupé à interrompre le voisin tout en se dragottant mutuellement. Puis une fois pris la parole, à hésiter interminablement en en en , en multipliant les les, les répétitions qui que oh mais notez que je ne dis rien de leur pratique systématique de l'aposiopèse et de la prétérition : bref 100% de bouillie verbale. Atroce. Le jeu : piquer la parole pour ne rien dire au bout du compte. Remarquez, celui à qui on la pique n'avait rien à dire non plus. Mais rassurez vous ça se fait dans la bonne humeur comme en témoignent les ma chère-mon cher qui signalent finalement l'appartenance à leur petit réseau de copains bo-bo d'où finalement une ambiance de rond-de jambe.

Cette émission m'a rappelé l'ambiance des premiers "la suite dans les idées" où le tandem de clowns Bourmi & Clarino passaient leur temps à monter qu'il pétaient de joie et de fiereté d'avoir enfin leur émission, mais du coup ils en oubliaient de faire de la radio. D'ailleurs les années qui ont suivi ont montré qu'ils n'en sont toujours pas capables.

Bref dans cet under-panorama (appelons-ca un microrama) on entend un non-travail et de la non-critique par des non-professionnels, une petite bande de copains véhiculant le snobisme urbain typique bo-bo, qui en plus se la jouent peuple (atroce), qui confondent le naturel avec le relâchement on les entendrai presque se curer le nez en parlant, et bien sur étalent leur personnage. Pour ce qui est du sujet (les films), ça crève les yeux que c'est le cadet de leurs soucis.

Je suis vraiment curieux de savoir qui parmi nous écoute cette émission et en tire quelque info sur des films à voir. Mais peut-être qu'avec d'autres participants c'est autre chose ? J'ai cru comprendre qu'il y avait aujourd'hui une nouvelle (Elmilie Deleuze, voila qui sent bon la rente familiale mais honnêtement ça n'est qu'un soupçon). En tous cas, si ya ne serait ce que DEUX numéros consécutifs comme celui-là, alors la productrice n'est pas excusable.

Laurent Nadot
 
CA

02/04/2005
22:43
L'imposture du samedi midi

Rassurez-vous, cette émission est TOUJOURS comme cela. Elle mêle invariablement les mêmes ingrédients : un club de copains, plus ou moins copains d'ailleurs, beaucoup de sous-entendus et de références que le non initié ne peut pas capter, un relâchement verbal sidérant (l'un des pires de toute la programmation), des kilo-tonnes de subjectivité, d'opinion et d'humeur. Cela tient aux invités, bien entendu, et parmi les invités (tournants), il y a de tout. Apparemment, ils sont tous copains comme cochon. Cela va de Catherine Breillat (qui fait des numéros de narcissisme hallucinants, mais qui a une certaine culture cinématographique), à Nicole Garcia en passant par des cinéastes chéris des Cahiers ou des Inrocks).

Mais le pire ce ne sont même pas les invités, c'est la formule de l'émission. Depuis ses interventions, les samedis au Pano-cinéma, où elle devait avoir 15 ans et ne finissait pas une seule de ses phrases (je soutiens qu'elle est la recordwoman ab-so-lue du bafouillis, et qu'à côté d'elle Clarinuche c'est Maria Casarès), Claire Vasset, productrice de l'émission et auteur d'une thèse, (légère, disent les connaisseurs) a pris du galon. Certains universitaires, spécialistes de cinéma, vous diront tout le mal qu'ils pensent et de cette émission et de sa productrice.

La formule est simple : l'animatrice laisse à ses cinéastes amis le soin de critiquer les films sortis dans la semaine (ainsi que quelques parutions DVD). Mais l'exercice est difficile, on s'en doute, lorsqu'il s'agit de films français, réalisés par des pairs. Le flingage n'est jamais très loin, ou au contraire, la promotion éhontée. Avec ce genre de formule, Mlle Vasset ne s'avance jamais, ne s'expose jamais et se contente d'émettre quelques petits rires niais et quelques remarques complices ici ou là. Écoutez, vous verrez, elle se borne à introduire chaque film d'une petite phrase liminaire dans laquelle elle se garde bien d'avancer sa propre analyse ou de donner son avis, puis elle laisse ses invités ferrailler entre eux. Des invités qui – et cela invalide d'emblée la formule – ne sont pas des critiques professionnels de cinéma, ou des universitaires spécialistes, mais des réalisateurs, donc des créateurs auxquels on demande de se comporter en critiques.

Voici le genre d'émission, très fiérote d'être fondée sur un "concept" que la productrice croit futé et original, et qui n'est rien d'autre que de la daube. Mais la formule tient bon, puisque c'est la même, semaine après semaine et qu'apparemment les cinéastes invités trouvent là une vitrine.

Bref, cela n'a strictement rien à voir avec la critique de cinéma. Cette émission est l'une des plus grandes impostures de la chaîne, et elle est une escroquerie intellectuelle peu commune.

À titre de comparaison, écouter Michel Ciment les dimanches soirs. Un critique, un vrai, et un homme de culture qui sait conduire un entretien et parle en excellent français.

C.



 
AArgh!!!

03/04/2005
07:57
re : Les exercices de narcissisme contemporain

Et elle a l'une des pires VOIX de la chaîne. Genre ado émoustillée après la trentaine dépassée.
Moi, je n'ai rien contre le fait que des cinéastes parlent de cinéma, Bertrand Tavernier fait cela avec passion. Mais ces invités-là! C'est le genre, en effet, relâché, débraillé, et surtout adeptes de l'art sinistre. Plus c'est glauque, plus c'est bien.


 
CA

03/04/2005
11:24
Le cinéma de CV

Bien entendu. Mais il n'est pas question de la même chose. Bertrand Tavernier peut "parler" excellement de cinéma, au micro de Michel Ciment, par exemple, mais il n'est pas sollicité par celui-ci pour faire la *critique* du film de l'un de ses pairs. Les critiques, c'est Michel Ciment qui les fait.

Je reproche à Claire Vassé d'adopter une attitude très confortable pour elle, en se retranchant derrière l'avis de ses cinéastes invités. On pourra rétorquer que cela relève d'un choix délibéré. Voir la présentation de son émission sur la page d'accueil :

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Le cinéma l'après-midi se propose de rendre compte de l'actualité du cinéma en donnant la parole à un petit club de cinéastes. Chaque samedi, trois ou quatre d'entre eux se retrouveront pour débattre de deux ou trois événements (sorties de films, livres, festivals…) et, selon leur envie, présenter un coup de coeur de leur choix.
Ni débat entre critiques, ni entretien avec un réalisateur sur son propre travail, l'enjeu est de susciter un regard différent sur le cinéma : celui d'artistes eux-mêmes engagés dans une démarche de création et qui confrontent leurs visions. Le pari est que leur angle d'approche diffère de celui de la critique et que leur amour du cinéma s'exprime d'une autre manière que dans leurs films.
Bien plus qu'à leur jugement, nous en appelons à leur complicité. Parler de ce qu'ils aiment avant tout et qu'à travers cet amour transparaisse le mouvement d'un esprit créatif, ce qui le touche, l'inspire.

Membres du club :
Mathieu Amalric, Lucas Belvaux, Catherine Breillat, Emmanuel Finkiel, Nicole Garcia, Philippe Grandrieux, Tonie Marshall, Claude Miller et Marie Vermillard.
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Le problème est qu'il ne ressort rien de cette confrontation de "visions" et de démarches de création, parce que cette fille est incapable de pousser la réflexion plus loin et d'aller au-delà de la conversation de café autour du film. Où est le travail de la productrice là-dedans ? On voit bien, à travers le texte de présentation, que l'expression de la subjectivité du créateur est le parti pris de l'émission. On en restera donc le plus souvent à l'étalage de "j'aime " et de "je déteste", dans des échanges d'opinions informes et inarticulés (à quelques exceptions), la "complicité" des cinéastes, postulée par le texte de présentation, n'apportant elle-même rien, à la compréhension des films. Concept-gadget, formule creuse, poudre-aux-yeux que cette émission (que j'écoute pour pouvoir la critiquer).

Le summum fut atteint un jour où une jeune cinéaste prévint prudemment ses interlocuteurs qu'elle ne saurait pas s'exprimer avec la clarté et la correction requises sur France Culture. Après quelques mots confus, et manifestement gênée par sa propre gêne, elle revint à la charge pour répéter qu'elle ne savait pas se prêter à ce genre d'exercice, son métier étant de concevoir et de réaliser des films*. Cette scène, un peu pénible, a d'ailleurs inspiré un petit livre sur le sentiment d'imposture, dont il a été récemment question chez le Voinche (lequel n'est pas étouffé par icelui, soit dit en passant. Je n'ai rien noté, rien de ce que dit le Voinche ne s'imprime).

Pour la voix, oui, CV fait partie de ces voix immatures – Nickito, Clarini, Bourmeau – qui se sont imposées, certaines depuis Staccato, dans la station. Et pourtant, elle a fait des progrès considérables depuis le Pano.

C.

* on retrouve parfois le même genre de naufrage lorsqu'Arnaud Laporte fait parler de jeunes artistes contemporains.

 
vnny

03/04/2005
12:54
re : Les exercices de narcissisme contemporain


" Cette scène, un peu pénible, a d'ailleurs inspiré un petit livre sur le sentiment d'imposture, dont il a été récemment question chez le Voinche "

Ce "petit livre" il en a aussi été question à la fin du dernier "La vie comme elle va", je crois
 
pg

03/04/2005
15:33
re : Les exercices de narcissisme contemporain

J'avais oublié cette horrible chose qui prétend parler de cinéma.
Un club de mauvais imitateurs compassés de Serge Daney animé par une après-midinette émoustillée (par quoi, mystère !) qui à force de balbutiements, de silences convenus faute d'être convaincants, de mauvais esprits rebelles de salon à très vite réussit à me convaincre qu'il n'y avait plus grand chose à espérer des samedis sur FC.
(à sauver tout de même : "Mauvais genre" , la fiction, et parfois "les vivants et les dieux")
C'est vrai qu'une bonne émission sur l'actualité du cinéma reste à faire, et celle de Ciment (très bien, mais qui n'est pas ancrée sur les sorties) mériterait un meilleur horaire.
D'ailleurs faut-il une émission sur les nouveautés ? Je n'en suis pas sûr.

 
CA

03/04/2005
16:05
Le sentiment d'imposture (kesako?)

Ah voilà, j'ai retrouvé la référence du livre, petit ou grand (je ne sais pas !), merci du tuyau :

 Belinda Cannone Le sentiment d'imposture
Calmann-Lévy (2 février 2005) :

Par « imposteurs », Belinda Cannone ne désigne pas les escrocs de la confiance, ceux qui en imposent ou qui usurpent une place. L'auteur décrit un sentiment très commun mais qu'on a toujours grand soin de cacher : l'intime conviction de ne pas être celle celui qu'il faudrait être pour occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve, et la crainte d'être démasqué. Si ce trouble met en cause l'identité, il n'engage pourtant, pas la question : « qui suis-je ? », mais : « suisje celle ou celui que je devrais être pour me trouver à cette place ? ». Et toutes nos ambitions, quelle qu'en soit la nature (professionnelle, amoureuse, existentielle, etc.), peuvent susciter cette inquiétude. En trente-six allègres chapitres qui vont de la littérature à la psychanalyse en passant par le cinéma, la politique ou nos expériences quotidiennes, cet essai propose récits et réflexions sur l'origine et les manifestations de ce sentiment d'imposture.
- Présentation de l'éditeur -

Elle est bien intervenue au dernier "La vie comme elle va". Et je crois qu'elle analyse cet épisode chez Claire Vassé.

Pour pg, oui, pas besoin de commenter l'actualité, encore l'actualité, toujours l'actualité des sorties en salle. En plus, Voinchet le fait déjà les mercredis, dans une ambiance tout aussi salonnarde , mais en présence, cette fois, des réalisateurs (donc très peu de critique et beaucoup de consensus mondain). Encore un doublon.
C.

 
   
 
Tété75

06/04/2005
17:22
re : Les exercices de narcissisme contemporain

pardon, les gars les filles.
je trouve que l'exercice cinéma du samedi a-midi est rigolo. crispant mais drôle.
la même chose pour les livres ce serait aussi drôle et même plus.
qqu'un a parlé d'imposture, d'escroquerie, oui, c'est bien ça. encore!


 
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