Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
Louise

12/11/2003
19:58
La Politique sur France-Culture

Ce soir Laurent Fabius était sur france-Culture. Il nous a dit qu'il avait effectué une remise en cause depuis le 21 avril,qu'il réfléchissait, qu'il a visité la France et écrit un livre.
L'émission était formidable, les questions de Jean lebrun pertinentes et ainsi Laurent Fabius a dû reconnaître que son avidité pour le pouvoir l'avait rendu bête et donc qu'il y renoncait. Il allait fonder une petite entreprise de barriques dans les Pyrénées puisqu'après ces années où il était au pouvoir, la France en était là avec des gens tellement malheureux, c'était donc qu'il ne savait pas y faire et que de toute façon, il fallait savoir passer la main et ne pas confisquer la politique pour satisfaire un ego hypertrophié.
Cela fait du bien d'entendre un discours bien différent sur France-Culture que ce qui se serine sur les autres média !
N'est-il pas ?

Louise
 
Yann

12/11/2003
20:31
re : La Politique sur France-Culture

Je m'attendais à voir quelque chose à ce propos sur le forum. C'est vrai que de la part de Fabius, on était vraiment "en étrange pays"... Ou peut-être était-ce un imitateur.
A propos, anecdotiquement, rêvé-je ou Jean Lebrun est-il bien le double vocal de Michel Drucker? La similitude des deux timbres me hante depuis quelques temps.
Yann
 
guizmo

12/11/2003
20:39
re : La Politique sur France-Culture

au lieu de recevoir des politiques racontant leur histoires de pmi, ne serait il pas mieux d'interreser et de former les citoyens a la vie politique
 
Christophe

12/11/2003
21:15
re : La Politique sur France-Culture

Moi aussi, j'ai vu Laurent Fabius.

Vu, mais comment à la radio ?

Non, c'était sur Canal+ et il avait le même costume noir sans cravate ni col que Jack Lang (avant que ce dernier ne remette sa cravate).

Ca fait tôt quand même pour 2007, non ?

Heureusement, il y a une émission politique sur FC maintenant. Elle va sûrement m'en apprendre bien plus sur Laurent Fabius le jour où il ira.

En attendant, il a un produit imprimé à vendre ...

P.S. : C'est super la Star'Ac et la motocyclette 125 centimètres cubes !

 
Nazdeb

13/11/2003
13:27
re : La Politique sur France-Culture

"Pertinente" ?

A un moment, c'est vrai : quand Lebrun a souligné la remarquable stéréotypie (car issue d'une même démagogie) de la déploration par des politiciens qui ne s'en soucient pas autant qu'ils veulent le faire croire des inégalités et de la faim dans le monde, déploration que Fabius a entonnée hier avec deux ou trois larmes solennelles et dans quasiment les mêmes termes que chez Juppé il y a quelques jours, à en croire un Lebrun qui ne cachait pas son hilarité toute sobre.

A part cela, j'ai trouvé le tout bien complaisant pour l'ancien ministre, un beau boulevard où dérouler sa langue de bois et où Lebrun a laissé passer et même appuyé plusieurs cas spectaculaires d'hypocrisie. Par exemple, à propos du "social-libéralisme" de Fabius : l'intéressé a balayé l'accusation d'avoir mené une politique économique de type libéral en commutant tout simplement la définition de "libéralisme" avec celle du libéralisme "politique" qu'il s'est pris à revendiquer, distinction tout à fait valable et que les journalistes français ont encore parfois du mal à comprendre, mais cette simple balayette sémantique lui a servi à gommer d'un trait tout ce que son gouvernement a fait en la matière pendant plusieurs années, et il s'est même offert le luxe de dénoncer ce même libéralisme économique que son gouvernement a pratiqué. Changez le mot, et hop je fais disparaître les actes ! Bref, ce type navrant d'arnaque rhétorique marche même chez France Culture.

Autre cas : évoquant le maintien du célèbre service public français de l'électricité, un intervenant a soulevé le très sérieux problème de l'affirmation dans le projet de constitution européenne du principe de l'économie de marché ("... où la concurrence est libre et non faussée", "... hautement compétitive..." et patati et patata), genre de proclamation qui a toute sa place dans un programme électoral mais pas dans la norme juridique suprême d'une civilisation. La question de fond était en fait la neutralité de la constitution mais Fabius l'a superbement écartée grâce au chantage au communisme (si vous contestez des idées de droite dans la constitution, c'est que vous militez pour qu'elle comporte des idées communistes). Dans ce cas comme dans le précédent, Lebrun a totalement laissé faire...

Et ce n'était guère mieux la veille avec Camdessus, ancien chef du FMI.

Avec ce genre de salon à la "Vivement dimanche" (en effet, bien vu, Yann !), le débat de fond sur France Culture est quasiment interdit.

Nazdeb

 
lionel

13/11/2003
13:47
re : La Politique sur France-Culture

Le style de Lebrun (badinage ironique) est un peu fatigant à la longue car ça ne mène pas très loin. De temps en temps il balance un missile l'air de rien genre : "M.Camdessus saviez-vous que Suzan George refuse de serrer votre main pleine de sang?" Ou alors il aime bien rappeler que tel "opposant" vient d'obtenir la legion d'horreur ou une planque au conseil economique. Bon on est dans un salon parisien, pourquoi-pas? (mais sans moi)

PS : vu le niveau de pouvoir de M.Camdessus j'ai été assez surpris de son côté bredouillant chez Lebrun
 
Nazdeb

13/11/2003
14:34
re : La Politique sur France-Culture

Tout à fait ça.

Notons que Camdessus n'est pas un habitué de la communication grand public, les bricolages FMI ont plus un côté arrière-boutique où on pratique une langue autrement compliquée (technique-juridique).

J'ai noté l'interpellation à propos de Susan George. Je considère que le missile lui était destiné. Lebrun me donne l'impression de faire ce genre de coup à chaque fois qu'il cause politique et qu'il veut discréditer le mouvement social ou l'altermondialisme (je me sens proche de ces courants, mon point de vue n'est donc pas forcément tout ce qu'il y a de plus objectif...). On aurait aimé entendre les raisons pour lesquelles S. George considère Camdessus comme un "criminel" mais nous n'y avons pas eu droit. Résultat de l'opération : les auditeurs doivent comprendre que madame George, l'une des principales figures de la critique du libéralisme, est quelqu'un de pas sérieux.

Pareil, il y a longtemps, avec Ignacio Ramonet, odieux personnage accusé de fricoter avec Fidel Castro : les absents ont toujours tort.

Nazdeb

 
dom

13/11/2003
15:11
re : La Politique sur France-Culture

bonjour nazdeb,

comment veux tu, que le citoyen ordinaire s'y retrouve, d'abord personne ne connais le contenu de cette constitution, ce qui n'est pas sans rappeler le proceder de Maastricht ou toute une campagne a tourné sur un sujet que peu de citoyens maitrisaient,une emission politique donc s'impose, mais politique au sens du terme et sans politicard ,je note souvent les tentatives de Christian Blanc pour imposer des idées nouvelles, ce sont donc ces personnes qu'il faut invité et non des politiciens usés,je n'aime pas l'extreme gauche, mais il faut leur reconnaitre leur capacité innovante, leur mise en avant d'idées, que je contestes,leur passion pour la chose politique.Hors savoir si M Fabius se reconverti ou a des regrets c'est en effet tres "press people".Par contre JP Raffarin mene une politique, on l'approuve ou pas la n'est pas la question, la question est de faire assimiler aux francais ce qu'est la politique, et non pas une promesse de belles retraites une semaine de congé suplementaire ect.. tout un arsenal destiné a la peche aux voix, explique au peuple simplement que pour une fonction ou un service il y a un cout, et que neccessairement cela passe par leur portefeuille, des choses aussi simples ne sont plus percues a l'heure actuelle,la société des droits a completement oublié ses devoirs allant jusqu'a rendre un gouvernement responsable de la mort de leur propres parents.
il y en a long a dire sur les initiatives, que pourraient prendre les politiques de tout bords mais on prefere nous presenter les pleutres alter mondialiste comme une solution,alors que tou ceci n'est que pure demagogie et ne represente pas une politique viable, compte tenu des demographies en jeu.
Salutations (pas de smileys)

Ps je serais Americain je financerais les alter pour mettre encore plus le binz en Europe, de maniere a ce qu'elle ne se fassent pas.
 
paul kobisch

28/11/2003
09:03
re : La Politique sur France-Culture

Sur fond du 7-9 du 28 novembre.

Cette discussion est passionnante par l’évidence de sa circularité qui forme au total un beau zéro. Droite, gauche, altermondialistes ou non-alter, anti-Fabius ou pro, appel à des extrêmes qui auraient de l’imagination, tout cela ne dit tout simplement rien du point de vue du politique, c’est à dire de la fameuse « chose publique ». Il est vrai qu’il est difficile de fabriquer des débats entre des gens qui n’en savent pas plus à propos de cette chose publique les uns que les autres. Il est presque tragique de devoir entendre à longueur de journée des gens se critiquer réciproquement à propos de sujets sur lesquels ils sont tous fondamentalement d’accord. Un artiste comme Blair a fait toute sa carrière sur une simple figure de style que rappelle tout simplement Fabius avec son « libéralisme politique », comme si le libéralisme pouvait se déchirer en deux, l’un économique et l’autre politique. Lebrun est un grand ironiste qui tire une grande jouissance de cette contrainte qu’il impose à des personnes de s’opposer sur rien. Ainsi en va-t-il de la fausse opposition entre un Camdessus et une Susan George. Pour faire vite, disons simplement qu’une S. George qui veut installer une sorte de péage dans les transactions financières est exactement sur la même ligne objective que son adversaire du FMI qui parle (car tous ces gens ne font en réalité que parler) des Institutions financières internationales comme de « Coopératives mondiales ». Il faut bien comprendre que ce qui importe est le fait que personne ne remette en question la spéculation en tant que telle. Le politique s’est définitivement réduit au problème du partage des gâteaux, enfantillage navrant. Le succès du « libéralisme politique » provient d’une intuition juste, celle de la contrainte que nous a apporté une histoire où on avait encore une idée de la Chose Publique, d’harmoniser l’individuation ontologique de l’être humain et les systèmes de dépendance réciproque dans lesquels ils sont coincés.

FC : que c’est bon un journal sans Demorand !, mais Kravetz le bafouilleur, raz le bol !

La Chose Publique n’est pas la gestion du social, pour cela il y a la démocratie. Elle est la finalité du social, c’est à dire la mise en commun de la question de l’Être, tentative ratée par les religions qui en avaient pris le monopole. Ce qui explique la persistance pathologique du religieux dont se sont servi les « droites », les partisans de l’oubli de l’Être, en gros les empiristes et les pragmatiques. Le plus grand pragmatique que je repère dans notre histoire s’appelle Hitler, qui, se sachant perdu, a déclaré vouloir anéantir l’Allemagne plutôt que de se rendre. Raison profonde du cynisme des Américains qui ont continué à gérer leurs entreprises pendant la guerre, à un jet de pierre d’Auschwitz. L’oubli de l’Être c’est la solution qui consiste à transformer la réalité en Zéro, fantôme nominal que même Hölderlin a touché de l’esprit.

FC : merci Miguel de nous parler de l’amour en ces termes si profonds, mais ce n’est pas néo-positivisme qu’il fallait dire, mais pragmatisme, c’est plus précis.

FC : et voilà l’esthétique : le cadavre de l’art n’arrête pas de se retourner dans sa tombe malgré Dada. L’art, religion des religions, ultime argument de Kant pour nous brancher sur Dieu. Exception culturelle de l’oubli de l’être !

Paul kobisch


 
Nazdeb

28/11/2003
13:19
re : La Politique sur France-Culture


Si tout se vaut, si libéralismes politique et économique sont inséparables, si nous nous amusons à remonter jusqu'à la plus extrême limite les noeuds du réseau sémantique des concepts politiques, alors évidemment nous allons finir par avoir un problème. A moins que nous soyons raisonnables et décidions de nous arrêter à l'opposition entre société libre (avec tous les "libéralismes" possibles) et dictature absolue ? Quel bon sujet de débat, ça, très d'actualité. Bon, je caricature, là.

"Liberal" il me semble que c'est quasiment une insulte aux Etats-Unis : être pour l'avortement, le mariage des homosexuels, etc. Pas du tout la même chose que vouloir défiscaliser les stock-options.

Il est utile de se référer à l'origine des concepts, mais les concepts évoluent aussi à mesure de réalisations concrètes qui ont besoin d'être qualifiées pour être discutées. On ne disparaît pas subitement dans l'éther ou le néant pour la seule raison qu'en militant pour les services publics et en déplorant l'interdiction du foulard islamique on se rend coupable d'une contradiction au regard de l'histoire des idées.

Nazdeb

 
Nazdeb

28/11/2003
13:36
re : La Politique sur France-Culture


(Un dernier paragraphe qui a oublié de passer de la version brouillon à la version définitive.)

La contestation actuelle est tout de même vachement protéiforme, et même une Susan George défend il me semble davantage de chose qu'un simple péage - même si la remarque, en l'espèce, est évidemment très juste...

Nazdeb

 
paul kobisch

28/11/2003
16:27
re : La Politique sur France-Culture

Pour Nazdeb,

Rien ne disparaît, tout est affaire de degré. Qui aurait comparé le colonialisme esclavagiste à un genre de "dictature absolue" au 17ème siècle ? Et pourtant c'en est bien une et parfaitement "libérale" dans l'esprit des commerçants européens. Quant au problème américain du libéralisme, c'est à la fois une séquelle d'anciennes querelles religieuses, et aussi la bataille bien réelle, elle, autour de la nature et l'exercice de la démocratie. Pourquoi y-aurait-il là-bas deux partis dont l'un s'appelle Républicain et l'autre Démocrate ? Il suffit de savoir manier les paradoxes.
Donc, au contraire, en militant pour les services puclics et contre le foulard islamique on milite :
1 - pour la démocratie républicaine, unique possibilité de gestion de la société,
2 - contre le fait que la religion continue de vouloir entraver par l'évocation de sa figure le travail portant sur la vraie question. Il n'existe qu'une seule histoire des idées, celle de l'Idée. Tu parles sans doute de l'histoire des idéologies. C'est autre chose. Il faut savoir se distancer par rapport à certaines idées reçues sur la religion comme idéologie par exemple.
bien à toi
paul kobisch
 
lionel

28/11/2003
17:04
re : La Politique sur France-Culture

Ce soir à 19h30 invité Alain Madelin : il veut tester FC avant d'acheter?
 
guydufau

28/11/2003
17:28
re : La Politique sur France-Culture

Nazbed, le 13-1-2003à 14h34, écrit:"on aurait aimé entendre les raisons pour lesquelles Susan George considère Camdessus comme un criminel".
Des raisons il y en a, en voici une:
ça se passe au Ghana
le FMI, que dirigeait Camdessus,a imposé que tout soit payant,meme les toilettes. L'eau des mares est bue,filtrée par un tissu. Sont arrivées les multinationales exonérées d'impots pendant 5 ou 10ans. Il est demandé aux ghanéens d'arréter la culture du riz, de s'orienter vers l'exploitation de l'or,selon le principe que chaque pays se spécialise dans le créneau ou il est le mieux placé.
Résultat: ce pays achète du riz américain,par ailleurs fortement subventionné, mais les paysans n'ont plus de débouchés donc plus de travail,le bénéfice de l'or -énorme- quitte le pays,et la dette du Ghana s'accroit.
C'est le scénario d'un documentaire intitulé:
"QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE"
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.05 seconde(s) par la technique moderne