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Clopine Trouillefou 01/02/2005 12:24	Jocker !
	Allez, hop, je vais faire jouer mon jocker si généreusement distribué par la Souveraine Wallone, et profiter de ce forum pour parler carrément d’autre chose que de Souffrance Culture (effectivement, cette formule est adéquate, ô combien , on peut aussi l’écrire Sous-France Culture, ça marche aussi…) Parce que j’ai besoin de l’avis et de la culture de ses participants, et parmi eux de la docte Dame Agnès A. et de la non moins érudite Christine A. (entre autres). Voilà le point, assez (trop ?!) long parce que j’aime bien expliquer en détails, même oiseux, le pourquoi du comment. Partiellement autodidacte et asservie assez tôt au travail salarié, qui me permettait de manger et de faire manger ma petite famille, j’avoue humblement n’avoir qu’une culture générale réduite, aussi mitée qu’un vieux vison poussiéreux. Mais fonctionnarisée, j’ai néanmoins la chance et le privilège d’accéder à ce formidable outil de connaissances qui s’appelle « formation continue », et qui me permet de progresser à l’infini vers les jouissances intellectuelles attachées à l’acquisition du savoir. Sauf que ce n’est pas cela du tout ! En réalité, la « formation continue » qui m’est proposée a pour but de faire passer des concours à de braves bougres de la fonction publique, animés par l’unique souci de gagner quelques pézètes de plus, et qui ont une « soif de savoir » limitée très précisément à l’acquisition des techniques utiles pour dépasser la barre des 10/20 aux devoirs des épreuves écrites. Barre qu’il est indispensable de franchir si l’on veut rebondir sur le tremplin social offert par la république… Les profs, ou mieux les « intervenants », sont donc recrutés parmi des profs d’IUT ou d’UER , un peu « en marge », en pré-retraite par exemple ou en « rupture de ban « qui doivent d’une part adapter leur pédagogie aux stagiaires (dont les connaissances sont avant tout professionnelles, limitées à des secteurs spécialisés) et au contenu des épreuves (culture générale dans son sens large et, comme d’habitude, techniques rédactionnelles, droit public ou constitutionnel, etc) Autant vous dire qu’on peut s’y ennuyer ferme. D’autant que je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais autant, dans ma scolarité passée, je pouvais être « bluffée » par le charisme de tel ou tel enseignant, autant, en prenant de l’âge, j’aperçois les ficelles tirées, et de quelle façon elles le sont , bref, les ingrédients de la recette, ce mélange de numéro de cirque et d’éloquence qui s’appelle un cours magistral Bon, je ne vais pas chercher à vous apitoyer sur ces formateurs. Surtout que le troupeau de stagiaires adultes qui est placé sous leur houlette, à défaut d’excitation intellectuelle ou d’échanges passionnés, est au moins respectueux, obéissant voire apathique. Ce qui doit changer des fatigantes turbulences pré et post-adolescentes des publics étudiants… En tout cas, notre formatrice d’hier (qui comptait déjà, sous sa chevelure coupée à la Louise Brooks, nombre d’heures de vol), , en, comment était-ce déjà ? « analyse des faits sociaux », autrement dit culture générale à la sauce sociologique, avait la mine gourmande du chat lapant du lait, et semblait ma foi assez contente d’elle. Elle me faisait penser à une écuyère montée sur un cheval de cirque et tournant en rond autour d’une piste, se tenant debout sur sa selle et ouvrant largement les bras pour recueillir les ovations du public. Elle se démenait pour éblouir les placides bovidés qui lui faisaient face, n’hésitant pas à la jouer « cercle des poètes disparus » (« -pour mon premier cours, je vous demande de fermer vos blocs et de lâcher vos stylos, première condition d’une bonne écoute, et la psy que je suis par ailleurs peut vous parler de l’écoute clinique… ») et réussissait, en seulement quelques heures, à placer tout à la fois et dans le désordre Bourdieu (évidemment, tarte à la crème de la sociologie), Marx et les classes sociales, les mythes de Lucifer et de Prométhée, Brecht, la Shoah, Galilée, , le Docteur Semmelweiss, Roland Barthes et le viol de sa dernière patiente, une allusion à Kant, une autre à Onfray, une référence à Coppens, n’en jetez plus la cour est pleine !! Références un peu vieillottes mais néanmoins sympathiques, qui n’arrivaient cependant pas à cacher le peu de structure interne du discours et les approximations (peu ou pas de références exactes, des erreurs chronologiques, etc) . Mais me voilà bien sévère, moi qui n’aurait certes pas fait aussi bien qu’elle, et qui clabaude sur la pauvre vieille alors que je n’en suis, tenez-vous bien, qu’à l’introduction de mon propos !! Allez je vous laisse souffler un peu et vous poserai ma question tout à l’heure. Clopine
clopine en attente 01/02/2005 15:57	re : Jocker ! suite et fin
	Donc, reprends-je, voilà-t’y pas qu’à un moment notre sympathique formatrice en « technique d’analyse des faits sociaux » (on dirait presque le titre d’une émission de Souffrance-Cul, ne trouvez-vous pas ?) se met à nous parler de la notion de curiosité. Bien entendu, elle nous apporte cela enveloppé dans le mythe chrétien d’Eve la curieuse faisant manger la pomme à son benêt d’Adam, puis elle en arrive à la notion toute bettelheimienne de « curiosité dangereuse-car-s’exerçant dans le champ de l’intimité de l’autre. Et la voilà fonçant sur la psychanalyse du conte de fées, et tentant de nous faire admettre, à travers l’exemple de la femme de Barbe Bleue, (la sœur d’Anne) , que la curiosité, quand elle s’exerce à mauvais escient, mène tout droit à des catastrophes. Mon esprit s’est alors mis à vagabonder, pendant que mes collègues consultaient discrètement leurs montres… Et voilà l’objet de ma question qui pointe. Je n’ai que de très vagues souvenirs de la « psychanalyse des contes de fées », et c’est surtout l’interprétation du petit chaperon rouge qui avait retenu mon attention à l’époque, la transmission-rivalité entre la grand’mère et le chaperon, le côté « conte initiatique voilé », l’apprentissage du sang, etc. Mais les affirmations de la prof me rendaient rêveuse. Ainsi, (première affirmation douteuse d’après moi) tenait-elle « à ne nous parler que des contes premiers, les plus riches, regorgeant d’enseignements sur nous-mêmes ». Je ne peux m’empêcher de penser que séparer les contes entre « primitifs » et « modernes » est une absurdité. Les contes modernes sont tout aussi « signifiants » que les autres. Et la force du conte n’est-elle pas, justement, dans son éternel renouvellement ? Pensez aux admirables contes de Wilde, à ceux, encore plus près de nous, de Daudet. Pensez à Harry Potter ! Le succès de Harry Potter, au-delà du battage médiatique, prouve qu’il remplit parfaitement le rôle que le petit Chaperon Rouge a joué en son temps. Je prends le pari qu’il est parti pour durer… Mais revenons à nos moutons, je veux dire à notre Barbe Bleue. Toujours d’après la prof, le rôle caché du conte , sous l’histoire fantastique, est d’initier secrètement les enfants à leur « destinée ». Contes d’initiation .Jusque là, d’accord et eau à mon moulin ; Les contes modernes ont précisément cette fonction (Harry Potter n’apprend-il pas tout simplement à devenir un homme ?) Barbe-Bleue aurait pour fonction d’initier ainsi les femmes à la dangerosité de la curiosité… Je rappelle en deux mots l’histoire : un tyran prend femme sur femme dans le village de son fiel., mais sitôt épousées, elles disparaissent. Une jeune femme, la huitième, volontaire pour l’épouser, se voit investie du trousseau de clef du château entier, sauf une, enfermée dans une boîte et qui condamne une pièce interdite. A la première sortie du mari, la femme va évidemment entrer dans la pièce et y découvrir les cadavres des sept premières épouses… Trois fins existent : un, Barbe Bleue découvrant la désobéissance, tue sa femme. Deux, l’épouse et la sœur demandent un délai à l’exécution de la curieuse, qu’elles mettent à profit pour appeler leurs frères qui tuent le tyran. Trois, la femme admet sa désobéissance mais affirme n’avoir rien vu dans la pièce, ce qui lui vaut la vie sauve… Franchement, par quel détours peut-on voir dans cette histoire, une injonction à mettre fin à la curiosité ? L’interprétation psychanalytique, très confuse, qu’a tenté de me fourguer la prof ne m’a absolument pas convaincue. D’abord, je remarque que c’est la version où les deux sœurs « résistent » qui est la plus connue, celle qui a traversé les siècles Je suis persuadée qu’au-delà des messages adressés à notre subsconscient, les contes parlent tout simplement de leur époque, et des conditions sociales qui y règnent. Prenons l’histoire de Shéhérazade. Là aussi, un tyran choisit une épouse, puis la tue la nuit même, afin d’éviter toute infidélité. La fille du Premier Ministre se sacrifie et demande à épouser le tyran. Mais, la nuit venue, elle commence à lui raconter une histoire, et s’interrompt à l’aube. Elle obtient ainsi la vie sauve et recommence mille et une nuits. A l’issue de ces mille et une nuits, elle a donné deux enfants au tyran, qui renonce définitivement à ses massacres… Il me semble que bien des points de similitude existent entre la femme de Barbe Bleue et Shéhérazade. Le « sacrifice », d’abord, la faculté de « résister » au tyran (Le délai demandé et l’attente avec la sœur Anne sont de purs actes de résistance), ensuite le bénéfice social : dans les deux cas, le massacre s’arrête… Mais le contexte social change, évidemment… Ainsi les contes, outre leur signification inconsciente, auraient pour moi une signification sociale, bien évidemment issus des contextes historiques. Barbe Bleue et Shéhérazade racontent aux peuples la même histoire : le sacrifice d’une femme peut sauver un peuple. Vieux mythe biblique (Judith), chrétien (Jeanne d’ARC), fondé sur l’abnégation féminine. Outre le fait d’apprendre que tout se paie, que devenir femme est un apprentissage, le conte renferme ainsi une mission sociale, toute de sacrifice , certes, mais appartenant au champ social tout de même, dévolue aux filles. Ce qui est une lapalissade historique. Bon, maintenant que j’ai dit cela, je voudrais attirer l’attention des lecteurs de Harry Potter, conte initiatique s’il en est, sur le poids du champ social dans lequel le roman se déroule. Quiconque a lu les bouquins sait combien le souvenir de la guerre 39-45 y est lourd. Tout y fait allusion, et le héros est presque entièrement dévolu à cette tâche effrayante : régler les comptes du passé. N’ayant pas de père, Harry dispose d’un nombre impressionnant de pères de remplacement : Dumbledore, Hagrid, son cousin, etc. ; sa quête de la masculinité va relever de son identification avec ses pères, et donc il devra finir le travail à leur place… N’est-ce pas une splendide métaphore de la place réservée au masculin au début de ce vingt et unième siècle ? Bon, ma question est donc adressée aux érudits et érudites de ce forum. Mes élucubrations vous semblent-elles contenir une once de vérité ou au contraire révéler, outre une inculture profonde, une pauvreté, une indigence d’analyse ? L’un ou l’une d’entre vous a-t-il étudié sérieusement les thèses de Bettelheim sur les contes, notamment Barbe Bleue, et peut-il me dire si mon interprétation « sociale « du conte est – ou non- en contradiction avec les thèses psychanalytiques ? Et si oui, pourquoi ? Bon, promis, juré, je ne vous engueulerai pas si personne ne me répond. Je vis très seule, et suis souvent très très étonnée de ma dissemblance : les idées qui me préoccupent ne provoquent généralement que haussement d’épaules apitoyés autour de moi. Mais quand même, j’aimerais bien discuter de tout ça avec une personne plus savante que moi, comme celles que j’ai la chance de croiser par ici ! Merci d’avance Clopine
Nazdeb 01/02/2005 17:54	re : Jocker !
	Joker !
lionel 01/02/2005 19:00	re : Jocker !
	Je n'ai pas vu d'allusion à 39-45 dans Harry Potter (à moins de considerer toute histoire avec un super-méchant comme une allusion à Hitler) Beaucoup d'allusions par contre à l'Angleterre contemporaine: la coupe du monde de quiddish, des classes sociales irréductibles, des quasi-esclaves (elfes de maison), la reussite accordée aux gentils blancs qui travaillent dur (Hermione) et à ceux qui ont un don de départ (Harry), le sacrifice maternel (la mère d'harry)... Pour le reste, je ne connais rien à la psychanalyse et de plus la question posée est fort confuse...
dom 01/02/2005 21:17	strike
	dis Clopine, est que regarde pour le spectacle sans chercher a comprendre cela t'arrives? ceci dit c'est la vision d'une femme Harry Potter, alors...
Yann 02/02/2005 16:23	Joker!
	Pas sûr de l'interprétation sociale du conte, le conte comme reflet d'une époque. Un conte, une fable n'existe que par le fait qu'il a traversé le temps, et une situation sociale est tout ce qu'il y a de plus ponctuel. Elle n'interesse que les historiens, les écrivains chroniqueurs de leur temps (Machaut, Blazac) et les sociologues. Les contes ont une vérité beaucoup plus profonde, qui transcende tout individu pour décrire l'universalité des reflexes et des contemporains humains. Une façon de les fixer dans un récit pour les démystifier, les rationaliser pour ne plus en avoir peur. C'est à ça que sert le mythe. Quand un conte rejoint le mythe, c'est qu'il parle inconsciemment de ces comportements universels. Harry Potter est un roman d'initiation comme il en existe beaucoup d'autres, le pari de savoir s'il va durer est intéressant (le seul problème est qu'il est un peu trop attaché temporellement)(enfin Peter Pan aussi, et il est entré dans la mémoire collective, alors je ne sais pas trop). Hmmmm, le poids de la 2e GM dans Harry Potter, je n'avais pas vu ça, mais c'est aussi un conclusion qu'on peut tirer pour n'importe quel récit qui se situe après une catastrophe, ou au moins un gros élément perturbateur (la reconstruction du personnage, la quête de paternité etc..) (il faudra que je cherche des signes précis). En attendant, Harry Potter grandit, et je ne peux pas attendre le prochain: "Harry Potter et le service militaire". En gros, j'ai l'impression qu'un conte est comme une jurisprudence, çàd qu'une situation a été posée, elle a créé un précédent dans l'histoire, elle a été fixée pour l'examen des générations futures, et a traversé le temps parce que le genre de situation décrit n'a pas arrêté de se reproduire Cela dit, la prof de formation continue a l'air de s'être fait sacrément plaisir! (en Lettre, on appelait ça l'auto-satisfaction intellectuelle mais pas en ces termes...). C'est une démarche plutôt stérile parce que ses références sont celle d'une expérience personnelle, c'est à chacun de les faire soi-même. C'est comme de noter sur trois fiches bristol l'essentiel de la Bible, du Coran et de la mythologie grecque. C'est très impressionnant mais ça ne débouche pas forcément sur grand chose, sinon à un égo qui prend la dimension d'un zeppelin. Il ya une chose qui est passionnante à faire cependant, mais il faut du temps, c'est de se faire son petit recensement de mythes chez Ovide, Grimm, Perrault, etc etc etc... pour les croiser et en tirer des conclusions. Et on arrive .... à ..... (musique d'Ainsi Parlait Zarathoustra) l'Universel! Bon, faut que j'envoie un mail à KJ Rowling pour savoir si Harry Potter se plaît bien à la caserne. Yann
Anne 02/02/2005 23:17	Courrier du coeur
	Bon, Clopine, il faut que je vous dise. (Il faut tout vous dire!). Vous avez du courrier qui vous attend dans votre boîte à lettres. J'ai fait oeuvre de pédagogie psychanalytique révolutionnaire et vous avez été tirée au sort parmi 3578 sélectionnés. Bravo! Ouvrez-vite pour découvrir votre cadeau! A.
Anne 03/02/2005 22:28	PS pour Clopine
	Il s'agit de votre boîte à courrier électronique, of course... Vous seriez même bien aimable de nous répondre de temps en temps, car nous vous écrivons souvent! Pour toute la petite bande de vos copains, hautement cultivée en psychanalyse, A.
clopine 04/02/2005 09:17	re : Jocker !
	Anne, ma soeur Anne, si vous saviez comme mon clavier se fourvoie et ma boîte merdoie, vous en seriez toute apitoyée ! Je suis virusée, spamée, privée d'accents circonflexes, de trémas, voire de lignes entières qsdfghjklmù, je déborde parfois de centaines de messages en anglais me proposant des offres fabuleuses pour placer un argent dont je n'ai pas le premier kopek, moi qui ne sais même pas comment recouvrir mes découverts, parfois aussi la boîte est sidéralement vide où bien encore une adresse parfaitement vérifiée m'est renvoyée "mail delivery system" ce qui veut dire que l'envoi est kaputt.. Les potes les plus calés s'y sont cassé les dents et le conseil tombe : lâche tout ça, ferme ton compte wanadoo, change de matos et repars du bon pied. Mais mon incurie quotidienne, cet espèce de lâcheté écoeurante devant l'informatique qui m'habite (acheter un nouvel ordi, se renseigner sur les autres portails que wanadoo, envoyer les lettres recommandées, installer les programmes, ah ! installer les programmes ! enfin, tout le pénible apprentissage commun aux pauvres internautes, tout cela me rebute au plus haut point. J'en suis réduite à vous répondre du travail, un oeil anxieux vers le bureau du Chef, en me pressant le plus possible... Mais comment malgré tout ça vosu convaincre de ma reconnaissance ? Bises Clopine
pg 04/02/2005 18:39	re : Jocker !
	Harry Potter me semble plus près du feuilleton que du conte. Plus du coté de Rocambole, Tintin , Oliver twist et Dallas que de Barbe bleue, bien qu'il donne l'impression d'avoir été écrit avec les formules (magiques ?) de Vladimir Propp ("la morphologie du conte"). J'ai l'impression que c'est une belle machine à séduire, très fabriquée, bourrée d'emprunts et de citations (comme dans Tintin...) qui en font une oeuvre creuse, ou blanche, prête à accueillir toute les interprétations. Connaissez vous "Amandine Malabule" de Jill Murphy et la série de Anthony Horowitz ("l'île du crâne" je crois) bien antérieurs à Harry ? Ces ouvrages pour enfants n'ont pas eu le soutien logistique du "projet Harry" alors qu'ils me semblent meilleurs (et avec beaucoup de similitudes) dans ce même genre. Mais ce n'est pas nouveau, il ne suffit pas d'être bon et novateur, encore faut -il savoir se vendre, ou tomber sur le bon marketeur. Je ne vois pas non plus où sont les allusions à la guerre, et la place du père me semble plutôt calculée et posée comme un des éléments moteurs de la structure du récit (la saga). L'idée qui captive et lie l'ensemble est ici celle des origines mystérieuses et de l'abandon, avec les révélations et les coups de théâtre qui en découlent, qui sont des thèmes du mélodrames. C'est sans doute par là que l'auteur gagne la mise et parvient ainsi à faire une oeuvre qui maintient son pouvoir de fascination (et celui de faire couler de l'encre). Pour ne pas finir sur la question , chère Clopine, et retrouver un fil qui ne soit pas hors-sujet... (on dirait qu'à part le fil "reconstruire FC" le petit cercle DDFC somnole au coin du feu, ou a été envoûté par une horrible Miss Tic) ... Une émission sur la littérature et les oeuvres populaires, les contes, mythologies et autres genres dits pour enfants (comment s'appelait celle de Claude Métra ?), ce serait pas mal sur FC, non ?
lrdb 04/02/2005 18:41	cf dernière ligne ??
	"Les dits et récits", de Claude Mettra ?
Yann 04/02/2005 18:52	re : Jocker !
	Un petit truc que je recommande au passage: Les Contes de la Saint Glinglin, de Robert Escarpit. On y trouve une explication (100% fictionnelle et inventée, sous forme de conte) pour certaines expressions comme "courir le guilledou", "tout de go", certains détails sur qui était la belle Lurette, ou qui était Tartempion etc... Ca se lit très bien et c'est très très très divertissant! Yann
guydufau 05/02/2005 14:01	re : Jocker !
	Chère Clopine,je ne peux participer,Harry Potter m'est complètement inconnu.
Agnès 06/02/2005 00:17	Rubrique: Contes
	J'ai lu autrefois un délicieux recueil du mystérieux et confidentiel Oscar Vladislas de Lubicz Milosz, qui écrivait en français: "Contes lithuaniens de ma Mère l'Oye". Je me souviens d'un hérisson qui devenait roi des sangliers sous le nom de "Qui s'y frotte s'y pique 1er". Encore un bouquin dont j'ignore absolument où il peut être passé!
Anne 06/02/2005 23:49	Il était une fois...
	Il était une fois, une pauvre petite Clopine, perdue dans la forêt. Des câbles pendaient partout ; elle n’y voyait goutte. Elle restait sans voix, abandonnée de tous, excepté des Papous (merci Victor). Elle tournait en rond et dans sa langueur, elle disait, monotone, Je me souviens des jours anciens etc… (merci Paul). Elle n’avait pour tout bien qu’un vieil ordinateur en panne . Tous deux faisaient peine. Les oiseaux se détournaient de cette boîte vocale muette, le renard détalait devant ces guenilles. Quand soudain, elle aperçut dans le lointain un peu de lumière. La forêt devenait moins dense, un rayon de soleil filtrait. Elle arrivait dans une clairière. Et alors !!!… Et alors ???… Je vous raconterai la suite quand vous m’aurez dit quel Prince charmant a transformé votre bécane en carrosse. Et ils sont nombreux, sur DDFC, les Princes charmants. Mais attention ! Ils sont exigeants ! Les filles sont tenues de remonter leurs mèches et de passer leur robe à galons dorés avant d’entrer sur le forum . Victorine Eléonore, Natacha et Philomène peuvent témoigner. Nous sommes toutes sur notre trente et un ! Alors, quand vous tiendrez en main le sceptre des rivages roses stagnants sur les soirs d’or (merci Stéphane), tous les Princes seront à vos pieds et à celui de votre ordinateur, et votre boîte vocale se remettra à chanter pour le plus grand plaisir de tous. A bientôt! A.
lionel 07/02/2005 00:08	Précision légale
	Henry appears courtesy of Opéra de Paris
GT 07/02/2005 13:33	re : Jocker !
	Avec un sceptre, on est bien mal armé.
dom 08/02/2005 08:21	re : Jocker !
	bof bof bof! les princesses ne sont plus que des tas de viandes,vaguement habillée en jogging et un tantinet androgyne, elle ne vivent plus en banc comme les morues mais en ont bien souvent gardé les caracteristiques,l'volution fait qu'elle sente toujours le mucus. arf!
Anne 08/02/2005 15:12	re : Jocker !
	A mon avis, Dom doit voir clair dans un stéréogramme.
Nazdeb 08/02/2005 16:07	re : Jocker !
	Dom stp, arrête, tu vas encore faire fuir des gens...
clopine 08/02/2005 16:58	re : Jocker !
	remercie tout le monde pour leurs participations précieuses ; en fait j'ai quand même l' idée d'y mettre un peu d'ordre (dans les miennes), à propos du rôle et de la signification des contes de fées, voire même tout bêtement de leur définition. J'commence à me renseigner sur la bibliographie autour du sujet. J'ai le temps : vu mon emploi du temps, je devrais patienter jusqu'à ma retraite pour pouvoir me consacrer à ce type de recherche. Et vu l'âge canonique où je vais pouvoir prétendre à mes droits, ça sera pas demain la veille (exercice : compte tenu que les employeurs demandent à des bacs + 5 d'avoir 6 années d'expérience avant de les embaucher, d'une part, et que d'autre part 56 années de boulot, hors temps partiel et congés maternités, vont être nécessaires pour ouvrir les droits, calculez la date de la retraite pour : - la reine des Belges - Dom - Guy Du Fau - Agnès - Anne - Nazdeb - Christine A. et les autres . Pour votre servante, ce sera vers 2055 au moins !! N'oubliez pas non plus l'âge du capitaine, j'ai nomme PB L'as des sites) Là bien qu'en vacances je ne peux rien faire, car j'ai été littéralement traînée par ma famille dans un séjour d'une semaine à la montagne, avec obligation de tenir jusqu'à la fin du séjour et non pas de me sauver sournoisement en prenant un petit TGV dès jeudi. NON, j'ai l'obligation de rester là. Et pourtant, j'ai horreur du ski, de perdre l'équilibre sur des trottoirs verglacés, des musiques qui passent dans les patinoires où les gamines prennent des poses, des soirées "à thème" au bowling où l'on vous force à enfiler des chaussures ridicules pour tirer sur des quilles qui ne vous ont rien fait, des menus dans les chalets familiaux (ce soir : tartiflette, demain : fondue, hier : saucisses au pommes de terre à la crème et au fromage, après-demain, quelque chose de léger : charcuterie montagnarde et raclette, etc, etc, je sors de là j'explose la balance, surtout que moi, je vous le rappelle, je ne skie pas !) , des ruelles encombrées de passants bibendumesques autant que dangereux (ah ! les skieurs qui, les planches sur l'épaule, se sentent obligés de se retourner pour vérifer que belle-maman a bien commandé la tartiflette du soir !) et des croix que tous ces montagnards se sont crus obligés de planter partout où cela semblait a priori impossible. Dire qu'il y a eu un temps (lointain) où je pleurais en lisant les livres de Frison Roche. Le soir, on peut aussi regarder la télé dans la salle idoine du chalet collectif. J'ai essayé hier de regarder "questions pour un champion, finale des grandes écoles",je n'osais évidememnt pas envisager arte, je me suis fait blakbouler par les mômes qui ont mis un film américain de merde.Quand j'ai joué mon va-tout en expliquant aux gamins qu'à mon avis le programme qu'ils avaient choisi était de la merde, y'a eu un silence consterné, et puis un ado m'a répliqué que cette merde avait eu deux oscars. J'ai battu en retraite dans la minuscule chambre à lits superposés. Evidemment, j'ai la couchette du bas : à chaque fois que j'essaie de me redresser dans le plumard pour pouvoir continuer à lire, je me cogne la gueule dans le fond du lit du dessus. Tout ça pour vous dire que je m'emmerde tellement ferme qu'outre donner raison à Gide ("Familles, je vous hais") j'essaie désespérément de capter Soufrance-Culture, mais que pouic. Ca doit être les croix sur les montagnes environnantes qui sont pas orientées dans le bon sens... Quand je pense au prix que ça coûte! En plus, j'ai sans doute pris la place de quelqu'un qui adorerait ça, lui ! Et "les autres", qui rentrent tout contents, les joues bien rouges et le regard clair du sportif valeureux, scritch scritch font leurs grosses pompes dans la neige, ce que je traduis par "honte à toi, honte à toi !". Heureusement que j'ai dégotté la salle multi-média ! Allez, à demain pour la suite du reportage de Clopine sur les alpages (on m'a recommandé une sortie en raquettes pour aller voir des bouquetins, oui j'ai bien dit des bouquetins pas des bouquins ; si ça vous dit je vous raconte ?)
le genie des alpages 08/02/2005 18:14	Bienvenue au refuge
	Ils vous ont fait CA, Clopine ? Vous forcer au séjour en station ? Soit ils ne peuvent pas se passer de vous soit ils veulent votre peau. Larguez les donc et montez au refuge pour la veillée de ce soir : Maboulette et Bicyclette ont préparé une fondue au gingembre. Au fait vzappelez bien Clopine ? Ca nous manquait on a déjà Colombine Caroline Messaline Jacobine Gourgandine Moleskine Muscadine Nicotine Seccotine Gazoline Moraline [... 3h plus tard ...] et Romuald. Athanase Percevalve
dom 08/02/2005 20:18	re : Quinte floche
	encore, dis tu Nazdeb, suis je a ce point, associal? peu importe,on demande a une femme d'etre simplement une femme qu'elle soit d'esprit ou pas ce qui fait son originalité c'est sa feminité sinon autant parler a un homme. note d'ailleur qu'aucune reaction hormis la tienne n'est a signaler. mais le temps de se preocupper de la retraite et de son calcul, n'est reservé qu'aux personnex qui s'ennuient sans passion dans l'exercice de leur art imposé et non choisi. Vain calcul que celui la, sinon celui de la demonstration de son ennui.
Le mari de Clopine 08/02/2005 22:40	Autofiction dans un refuge
	Clopine ? Clopine ??? Cloooopiiine !!!! Ouh ouh ? Tu es là, ma chérie ? Salut, vous l'avez vue ? je croyais que Clopine était avec vous. Bon elle a dû faire un tour sur un autre forum. Ah ! Je vois qu'elle était en train de vous raconter nos vacances à la montagne ? Vous croyez que je peux voir ce qu'elle raconte ? Aaaallez ! Après tout, c'est public, non ? Viens fiston, viens voir ce que Maman raconte à ses copains. Mmmm... Mmmm... Mmmmm. Ah, ben... ben... ben ça alors... Tu crois que c'est nous, "les autres", fiston ? Naaaaan, c'est un conte, voyons.
Le Yéti 08/02/2005 22:55	Science-Fiction dans un refuge
	Cloooooopiiiiiiiiiine! Viens dans la montagne... Entends-le vent souffler... Tu dois absolument venir visiter ma grotte. Je n'ai pas la télé mais je reçois toute la bande FM et France Culture en Dolby Stéréo. Jean Lebrun en surround, tu ne sais pas ce que tu rates... Viens, je t'emmène... 'Tchââ! Pfff, snurfl, aller chez le coiffeur pour tondre mon pelage avant l'hiver, pas bonne idée... (marre de la montagne, moi aussi) Le Yéti (bourru mais qui cache un coeur d'or, comme chacun sait)
Charles Perrault 08/02/2005 23:56	Au château de Barbe Bleue
	- Clopine ma mie je dois sortir dans la montagne et ne puis vous celer les clefs d'internet. Toutefois n'oubliez pas l'interdiction bien formelle que je vous ai faistes tantôt et il n'y a guère à mes six regrettées épouses... - Mon doux sire, pour ne point vous déplaire je promets bien volontiers de ne pas visiter le diabolique forum DDFC où pourtant j'ai su que ma soeur Anne y poudroyait et ma reine y verdoyait - Vous ferez bien et brisons là car je suis fort attendu à la cour du Roi Teleferic - Sur mon Port Salut éternel, noble Seigneur je demeure votre humble et obéissante Clopine
Grimm 09/02/2005 16:55	Nous n'aimons pas le ski non plus
	Hansel et Gretel font une soirée fondue ce soir au Chalet Tom Pouce. B-N sera là avec ses 7 petits copains. Par contre la Belle au Bois s'est excusée pour cause de sieste. Jacob et Wilheim (nous avons lu tout Bettelheim par anticipation, évidement)
A 11/02/2005 15:11	re : Jocker !
	Aors Clopine, bientôt la fin des vacances? Enfin de retour à la maison? Faire des lessives , le ménage , la cuisine . Enfin le repos après les vacances! A.
A 11/02/2005 15:17	Erratum
	Après "ménage", il fallait lire J'en rajoute un pour les joies du retour ! Histoire de rêver après-coup aux sommets enneigés, au soleil de montagne, à l'air vif de l'altitude, et aux bonnes raclettes montagnardes...
A 11/02/2005 15:20	re : erratum
	Après "ménage" il fallait lire . J'espère que cette fois-ci c'est le bon.
clopine trouillefou 11/02/2005 17:11	re : Jocker !
	je retire tout ce que j'ai dit, car aujourd'hui, il neige, comme... comme... il pleut chez moi (c'est dire !) et voilà : je lève la tête vers le ciel gris, j'avance la langue pour attraper les flocons, sans goût, sans couleur, sans presque d'existence, juste une minuscule pastille de froid dans ma bouche chaude et rouge. J'aime ça ! Quelle revanche sur mon pays de Bray ! Outre que la neige recouvre la laideur de la station, qu'elle redonne en quelque sorte sa raison d'être à ce qui l'entoure, qu'elle enveloppe de silence ce qui n'aurait jamais dû en manquer, elle m'apaise. Je voudrais être enterrée un jour de neige . Pas dans un quelconque souci de préservation du corps, un fantasme de dinosaure aux poils intacts au bout de cent mille ans, non. Mais parce que ce serait bien que d'innombrables flocons viennent se poser sur mes innombrables péchés : ma cruauté envers ma mère et ma sécheresse envers les miens, mon égoïsme et ma paresse, ma lâcheté et mes gourmandises insatiables... Je suis athée et ne crois certes pas à un pardon céleste : je ne vois donc que la douceur froide et légère des points blancs, inexorables et s'accumulant sans cesse, pour m'absoudre ! Moi que nul homme n'a emmenée à l'église, je trouverais ça bien de me coucher en blanc... Evidemment, ce serait un coup de vache pour les fossoyeurs chargés de creuser la terre durcie. Et puis, après ces idées apaisantes mais qu'évidemment on va trouver morbides, quel bonheur de pousser la porte du chalet et de voir les visages de ceux que j'aime ! Je sais bien, allez, pourquoi ces trois-là m'obligent à être ici : quand ils s'élancent sur les pistes, ils savent bien que mon regard les porte. Quand ils reviennent avec des récits terribles ("tu aurais vu le verglas sur la rouge de la fin ! Heureusement que le petit devient super balaize, tu verrais comme il slalome !"), ils ont besoin de mon écoute pour être héroïques (depuis très très longtemps, les hommes ont ainsi besoin des oreilles, des yeux, des mains des femmes - sans compter quelques autres attributs annexes :>))- ) : je suis là pour ça, et franchement je ne cèderais ma place pour rien au monde ! Sinon, j'en ai profité pour lire une biographie de Yourcenar, qui m'a donné la curieuse impression d'être la biographie de sa compagne, Grace Frick... Et aussi une biographie de Zola (par Troyat) dont un passage m'a vraiment fait rêver : un mois de novembre 18??, Zola, un des deux Goncourt et Maupassant ont pris ensemble le train pour venir à Rouen inaugurer une statue (décrite dans le livre comme "un bloc de saindoux", et placée "dans le jardin de l'hôtel de ville") de Flaubert tout récemment décédé. Il faisait froid, les paroles de Goncourt étaient inaudibles, il n'y avait guère qu'eux trois autour de la statue... Ah ! Comme je voudrais en savoir plus sur cette scène ! Zola, Maupassant, Goncourt autour de la statue de Flaubert ! Neigeait-il ??? Clopine
Anne 11/02/2005 23:12	re : Jocker !
	Clopine, vous devriez lire un bon polar. A.
Dominique 12/02/2005 14:41	Il y en a qui ont de la chance...
	Quelle est la probabilité pour un flocon de neige d'attérir sur la langue d'une femme et de fondre dans sa bouche chaude et rouge ?
clopine 14/02/2005 09:28	re : Jocker !
	réponse à la suggestion d'Anne : Anne, vous n'aimez pas mes lectures, donc ? Vous savez, il n'y avait plus de place pour le stage macramé, alors fallait bien que je m'occupe ! Clopine
Anne 15/02/2005 14:36	re : Jocker !
	Mais non, Clopine. Ne prenez pas tout pour vous! Ce n'est pas parceque je vous suggère aujourd'hui la lecture d'un bon polar que je n'aime pas vos lectures. Mais de temps en temps, il faut changer de flocon de neige. En prendre un autre, un rose à pois bleu par exemple. A bientôt! A.
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