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| edmond 22/01/2005 22:39 |
Michel Surya and Co |
Michel Surya dans « Les Chemins de la Connaissance » de la semaine dernière qui lui étaient consacrés : « Nous sommes dans une période où il est difficile de voir apparaître des pensées politiques. L’effet d’arasement dont nous parlions est tel que produire de la pensée politique est difficile. Et pourtant cela semble être l’impératif. » (10/01/2005) Puis un peu plus tard dans l’émission, à propos des grèves de 1995 : « On a vu hélas qu’il n’y avait aucune espèce de discours ou de récit qui permette que cette protestation, cette manifestation se formalise d’une façon durable. » (10/01/2005) On aurait envie de répondre à Michel Surya que ce n’est pas avec Sade, Bataille et autres libidino-transgressifs ni avec Nietzsche et autres irrationalistes (qui sont tous les références abondamment citées par Surya au cours de cette semaine), qu’on arrivera à la formaliser ! Puisque la fonction de tels auteurs fut précisément d’écarter la possibilité d’une telle formalisation. Aussi à la question « Que faire ? » que lui posa Jacques Munier, il resta évasif ne s’en tenant qu’à des vœux pieux. Est-ce cela qu’on attend d’un intellectuel qui se drape de la radicalité ? À noter que Michel Surya, et encore bien plus son collaborateur de la Revue Lignes, Jean-Paul Curnier, apportèrent leur pierre à la destruction de France Culture, au printemps 2000, lors d’une émission « Radio Libre », en brocardant à l’antenne une manifestation tout à fait légale et pacifique que le RACCFC avait organisé contre la dégradation de France Culture devant le Théâtre de l’Odéon où aurait dû se tenir précisément ce « Radio Libre » en direct. Est-ce là un hasard ? Pour ces auteurs, « nous sommes au-delà de la défaite » et il n’y aurait plus rien à faire ! La moindre revendication, selon eux, ferait le jeu du capitalisme ! On leur rétorquera facilement que leur attitude, à eux, coûte si peu à ce dernier… On ne peut à la fois brocarder toute protestation et rester d’une indigence absolue au niveau conceptuel. Il faut choisir ! Apparemment ces auteurs n’ont pas choisi. Certes Michel Surya a une immense culture, parle et écrit remarquablement. Le problème est que l’on ne peut rien en faire (il l’avoue implicitement lui-même par sa réponse à « Que faire ? »). Est-ce là sa fonction ? S’il est si prompt à démissionner, c’est peut-être qu’il n’est pas si mal dans un statut dont il craint d’être dépossédé… Du fait de cette manifestation déclarée en préfecture, l’enregistrement en public du « Radio Libre » (pas si Libre que çà !) en question au Théâtre de l’Odéon avait été annulé au dernier moment par France Culture, ce qui fait que les 500 personnes venues pour l’écouter refluèrent vers la manifestation contre la dégradation de France Culture où ils signèrent en grand nombre la pétition et adhérèrent pour beaucoup au RACCFC. Ce « Radio Libre », sur Debord, eut quand même lieu mais pas en public (dans les studios de Radio France). Contribution délocalisée au fil « C’est en lisant qu’on devient liseron » : Que faire (sur le plan conceptuel s’entend) ? J’insiste mais j’assume (je ne suis pas le seul) : plutôt lire Clouscard, Georges Lukacs, Georges Politzer (résistant fusillé par les hitlériens), Rousseau (celui du Contrat Social et pas celui avec un costume d’écolo avant la lettre qu’on s’est acharné à nous présenter), etc., ceux-là même que les libidino-transgressifs et autres irrationalistes de tous poils et de toutes époques, apparemment chers à M. Surya, se sont évertués à occulter. |
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| Philopoemen 23/01/2005 10:16 |
re : Michel Surya and Co |
Merci Edmond. J'ai lu Surya, c'est un DJ de la culture derrido-bataillenne, mais il se sert plus de sa platine que des textes, résultat, néant. |
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| guydufau 23/01/2005 15:16 |
re : Michel Surya and Co |
En lisant Edmond, je me disais que, peutêtre il pourrait bien etre Philopoemon, et puis vlan, Philopoémon lui répond. A propos de Rousseau, voici les premières lignes d'une étude de Henri Guillemin : "Plus de vingt ans m'ont été nécessaire pour constater une évidence ; ce n'est à l'honneur de mon coup d'oeil. Mais tel est le pouvoir des idées toutes faites et du dressage universitaire, qu'il faut beaucoup de temps pour que s'impose à nous, enfin, ce que dès l'abord aurait dû nous crever les yeux. Il semble qu'une entente tacite et générale se soit faite pour ne jamais parler de Jean-JJacques Rousseau qu'A COTE..." |
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