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DDFC

23/01/2005
15:55
Parallèle entre France Culture et "Monum,"

Puisqu'à la direction de France Culture on n'aime pas le patrimoine (cf Le Monde Télévision 9-7-2004) il est intéressant d'établir des parallèles entre la gestion de la Caisse nationale des monuments historiques rebaptisée "Monum," entre 2000 et 2002 et la gestion de France Culture.

Même vision autoritariste et personnelle de la culture, même absence de capacité d'écoute, mêmes dépenses orientées en faveur de "stars", même souci de la communication niaise si on en juge par le décryptage de la marque déposée "monum," : «Monum en lettres noires, la virgule en rouge. La virgule exprime le lien, le partage, la coopération»

On trouve sur le site du sénat un rapport édifiant dont voici quelques extraits ci-dessous et notamment la conclusion percutante :

<< A l'erreur de « casting » initiale consistant à nommer, pour mettre en valeur des monuments historique, un président qui s'intéressait non pas aux monuments mais aux spectacles vivants et à l'art contemporain, s'ajoute une réaction tardive à une politique contestable dans ses méthodes comme dans ses orientations qui amenait le Centre à sortir de sa spécialité>>



---------EXTRAITS-----------------------------
http://www.senat.fr/rap/r01-378/r01-37818.html

Le rapport remarque d'ailleurs que les conditions favorables accordées aux personnalités du spectacle sollicitées ne pouvaient que fragiliser les termes de l'échange au détriment de l'établissement.

La conclusion du rapport est qu'un principe de prudence doit être restauré dans la politique d'action culturelle et qu'il n'était pas dans les intentions du ministère de créer un réseau supplémentaire de soutien à l'art contemporain et au spectacle vivant

Le rapport met en cause ouvertement la philosophie de l'action culturelle menée par la présidence de l'établissement. Il estime notamment que « dans la plupart des cas examinés, il est difficile de cerner le lien, même indirect, que le visiteur est à même d'opérer entre le thème de la manifestation et le monument », au point que « le monument risque fort de n'être en quelque sorte qu'un cadre, finalement accessoire, de la volonté de produire tel spectacle ou telle manifestation d'art plastique. »

Mais, le rapport met aussi expressément en cause le management de l'équipe dirigeante. Un certain nombre de ces opérations d'actions culturelles ont été imposées par la direction et à cet égard, les inspecteurs ont des mots très durs. Ils parlent d'attitude quasi-systématique de « passage en force » pour conclure que « nombre d'actions engagées sont analysées sur le terrain comme le fruit d'un bon vouloir caricaturalement parisien ».

C'est la sous-directrice de l'action culturelle qui concentre les critiques, les inspecteurs reconnaissant qu'elle est présentée « avec une troublante unanimité » comme « peu à l'écoute, inaccessible, voire absente ». Ces considérations d'une étonnante franchise dans un rapport administratif, ont été confirmées à votre rapporteur spécial par des témoignages convergents, dépassant manifestement les clivages liés aux différences de sensibilité politique ou culturelle.

La conséquence de cette politique que ses promoteurs présentent comme volontariste, mais qui apparaît surtout, à la lecture du rapport, marquée par la brutalité, voire l'absence de scrupules administratifs, n'a pas manqué de provoquer « dysfonctionnement et découragement » à l'intérieur et une « regrettable dégradation de l'image du Centre » à l'extérieur.

A l'arbitraire dans les nominations correspond un arbitraire non moins grand dans la gestion : recrutement à des indices maxima de la nouvelle équipe, déplacements ayant « un rapport assez ténu avec la mission principale de l'établissement » (festival de Cannes, festival d'Avignon, biennale de Venise, Francofolies de La Rochelle, congrès interprofessionnel d'art contemporain de Nantes, salon des jardins à Monaco) sont autant d'indices concordants d'un certain défaut d'éthique administrative au sein de l'équipe dirigeante alors en place.

Les inspecteurs débouchent sur un certain nombre de propositions que votre rapporteur évoquera ultérieurement lors de l'examen des mesures de redressement à prendre.

Toutefois, on peut évoquer dès à présent celles consistant à renforcer les liens entre le Centre et le ministère tant au niveau de la tutelle en ce qui concerne le choix des administrateurs -le centre n'est pas propriétaire des monuments mais simplement affectataire d'un bien appartenant à l'État - qu'à celui les DRAC pour l'action culturelle.

On peut en effet penser que, si la présidence désignée en mai 2000 a exagéré l'autonomie dont elle disposait, la tutelle n'a pas vraiment joué son rôle dans le recadrage d'une politique manifestement dangereuse pour l'établissement.

Votre rapporteur l'a bien vu en consultant les procès verbaux du conseil d'administration, qui montrent qu'alors même que la gestion de l'équipe commençait déjà à faire des vagues, seules se sont fait entendre pour contester la pertinence de la nouvelle politique, les voix du représentant du ministère des finances -qui s'est abstenu- et de celles du personnel- qui ont voté contre.


---------EXTRAITS-----------------------------
http://www.senat.fr/rap/r01-378/r01-37821.html

Votre rapporteur, qui s'est fait communiquer la liste des mouvements de personnels intervenus depuis mai 2000 dans les catégories 3 et 4, et dans celle des emplois de direction, n'a pu que constater une valse des personnels tout à fait étonnante.

Un certain nombre de chefs de service sont mutés dans des conditions qui laissent perplexe. C'est ainsi que le chef du service informatique se retrouve administrateur de Notre-Dame et de la Basilique de Saint-Denis, que les responsables des services financiers et de la communication sont nommés chargés de missions, aux contours mal définis, tandis qu'un troisième est nommé inspecteur général, une tâche, il est vrai, au contenu un peu plus opérationnel.

Il faut citer également l'éviction sans ménagement d'un certain nombre d'administrateurs de monuments. C'est ainsi que sont démis de leurs fonctions les responsables du domaine de Saint-Cloud et du cloître de Fréjus et du site d'Olbia, sans même que l'on prenne la peine de les prévenir dans les formes et des délais convenables. Le départ contraint de l'administratrice de Carcassonne, dont la lettre de démission a été en partie publiée dans la presse, est une autre manifestation d'une politique brutale de renouvellement du personnel.

En revanche, certains services, et, en particulier, celui de l'action culturelle, ont vu leurs moyens augmenter avec le recrutement d'un sous-directeur à l'indice 1.200 et de quatre autres nouvelles recrues, auxquelles il faut ajouter la réaffectation d'un ancien administrateur de monuments.

Les recrutements des nouveaux agents à des indices élevés, généralement compris entre 800 et 1.000, sans, semble-t-il, que la présidence ait pris la peine de consulter la direction du personnel, n'ont pas manqué d'être perçus par les agents en place comme une manifestation supplémentaire d'une politique incohérente, qui s'est traduite, en 2001, par une augmentation de 7,4 % des charges de personnel.

Le sentiment de votre rapporteur spécial est que le nouveau président a à coeur de rétablir des pratiques plus conformes à l'esprit de mesure qui préside d'habitude à la gestion des personnels dans un organisme public, de nature à réduire et à prévenir des disparités de situation dépourvues de justification.

L'autre plan, sur lequel le nouveau président n'aura pas de mal à rétablir des conditions normales de fonctionnement, est celui de la capacité d'écoute d'une direction, vis-à-vis notamment des administrateurs.

Sous la première présidence, la plupart des administrateurs avait le sentiment qu'on ne les écoutait pas, qu'ils avaient à faire à une direction atteinte de surdité, enfermée dans des certitudes que rien ne pouvait ébranler. La relance de la communication interne annoncée le 15 février 2002 apparaît comme un aveu tardif de ce déficit de communication. On en veut pour preuve un seul exemple, tout à fait emblématique de cet aveuglement, l'affaire de la représentation au début du mois de septembre 2001 du spectacle de danse contemporaine « Le garage » de Karine Saporta.

Ce spectacle « rock » d'un coût de 750.000 francs, n'a accueilli que 70 entrées payantes, au point que la direction du Centre des monuments nationaux a dû, in extremis, affréter des autobus et libérer le personnel par anticipation pour assurer le remplissage de la salle. Pourtant, votre rapporteur spécial a eu communication, à sa demande, d'une note en date du 26 juillet, signée par M. Xavier Patier, commissaire au domaine national de Chambord, dans laquelle celui-ci avertissait solennellement M. Jacques Renard des risques d'une telle initiative.

Être à l'écoute de son personnel, s'efforcer en particulier de lui payer ses notes de frais dans des délais acceptables, développer des partenariats ciblés, telles sont les intentions que votre rapporteur spécial a perçues chez le nouveau responsable et qui paraissent de nature à ramener la paix civile au sein du Centre des monuments nationaux.

----------------------------------------------
A propos du président de Monum, lire aussi :
http://bbf.enssib.fr/bbf/html/2003_48_5/2003-5-p118-bertrand .xml.asp
 
AArgh!!!

23/01/2005
16:45
Grrrrrr,,rrr

"La virgule exprime le LIEN, le partage, la coopération", en plein milieu d'un syllabe, au mépris de toute tradition et de tout savoir grammatical partagé. De tout sens?

...."Il faut cesser d'être vieux dans la tête", ou "Bouge dans ta tête", le devise du grelot.
Bon, je retourne à mes moutons.


 
lionel

23/01/2005
16:54
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Arf il est gratiné ce rapport. En remontant à la première page je trouve ceci :

"propension de certains responsables culturels à utiliser l'État et les moyens qu'il leur donne, en fonction de leurs goûts culturels personnels, indépendamment de la demande exprimée par le public et, le cas échéant, en contradiction avec la lettre et l'esprit des textes définissant les missions de l'établissement."

"Une bonne partie des difficultés de l'ex-Caisse préexiste à la nomination le 16 mai 2000 du premier président, M. Jacques Renard. Mais, il faut bien reconnaître que sa politique ambitieuse, pour ne pas dire aventureuse, a complètement désorganisé un organisme fragile et qui avait déjà du mal à moderniser sa gestion."

LES ERREMENTS DU CENTRE DES MONUMENTS NATIONAUX
http://www.senat.fr/rap/r01-378/r01-378.html
http://www.senat.fr/rap/r01-378/r01-37815.html


 
edmond

23/01/2005
21:39
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Très édifiant. Les similitudes avec ce qui s’est passé pour France Culture sont criantes. Il faudrait reprendre point par point toutes ces ressemblances. Ces méthodes étaient-elles programmatiques ? Tout ceci d’ailleurs s’est passé à la même époque (1999-2000) sous le règne de Catherine Tasca si je ne m’abuse. On pourrait ajouter, toujours dans ces années, la décision de fermeture du Musée de l’Homme et la loi votée en 2001 qui permet de déclasser les œuvres du patrimoine, auparavant inaliénables, pour les vendre à 10 % de leur valeur (car dégrèvement d’impôt pour l’entreprise privée acquéreuse, d’un montant correspondant à 90 % de la valeur de l’œuvre patrimoniale vendue), etc. Si çà c’est pas du socialisme !!!
 
DDFC

23/01/2005
21:54
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Le patron de Monum, a été successivement nommé puis désavoué 2 ans plus tard par Catherine Tasca. Dommage qu'il n'y ait pas eu d'audit similaire pour France Culture.

C'est sans doute le statut précaire des producteurs qui a permis à la direction de FC de faire tant de dégâts sans resistance interne. Alors qu'auw Monuments Historiques les dérives ont quand même rencontré la resistance de nombreux professionnels titulaires (conservateurs du patrimoine, etc.)


 
Louise

23/01/2005
22:28
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Et ça à la fin du lien donné par DDFC http://bbf.enssib.fr/bbf/html/2003_48_5/2003-5-p118-bertrand .xml.asp
"Quels peuvent être les remèdes à ces maux ? Il faut cesser d’être « vieux dans la tête » et entrer dans la modernité. Comment ? En faisant confiance aux artistes. D’ailleurs, le projet de Monum, (lettres noires, virgule rouge) a rencontré le soutien des « milieux artistiques », et « d’anciens directeurs de scène nationale ou inspecteurs de la création artistique » furent alors recrutés comme administrateurs de monument. Le ministère et ses établissements publics doivent être « à l’écoute des palpitations du monde », prendre en compte « les nouveaux territoires de l’art », « les espaces intermédiaires » et aider « les nouvelles générations d’artistes » qui cherchent « des lieux inhabituels à investir et à revisiter ».
Ce Renard est le frère de Laure.....
Il faut réouvrir l'enquête.
 
Louise

23/01/2005
23:01
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Je viens de trouver ça:
http://www.acsr.be/artic_gen.php?id=159
 
CA

23/01/2005
23:19
Lu rapidement

Merci Louise pour ce lien.
Pas le temps d'une lecture attentive, mais un simple survol permet de voir que

- le signataire connaît de l'intérieur la situation
- ses constats sont ceux qui sont faits ici régulièrement

Je partage son diagnostic des quatre émissions-phare : deux émissions de variétoche (Voinche et Lebrun) et deux émissions qui se la jouent un peu plus intello (Nick et E. Laurentin). Je note au passage, pour LRDB, qui cherchait un surnom pour les quatre émissions en-tête du Top-ten DDFC que Jean-Marc Turine les appelle "Les quatre paillassons de la patronne" (Ya pas qu'ici qu'on ait la dent dure...).

Le dernier paragraphe a de quoi faire frémir. Bien des faits lui donnent raison. Il ne s'agit pas seulement d'un fantasme ou d'une rumeur sans fondement.

"Aujourd’hui, France Culture vit sur son prestige passé". À mon avis, c'est une grande partie du problème. L'immense leurre, l'imposture sans nom, sur laquelle LA est encore installée.

C-



 
CA

23/01/2005
23:44
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Mon ignorance est grande et je ne crois pas connaître ou me rappeler ce producteur radio et vidéo, mais certains parmi vous le connaissent sans doute.

Une rapide recherche sur Gogole signale certains de ses travaux pour Radio France.

le site de l'Atelier de création radiophonique (Belgique) : http://www.acsr.be

Cela vaudrait peut-être la peine de le contacter et de lui envoyer l'édito de DDFC ?

C-
 
Agnès

24/01/2005
00:01
re : Parallèle entre France Culture et "Monum,

Ouf! que voilà un monsieur virulent, et renseigné.
Bonne idée, Christine.
Une petite nouvelle, à propos: Leurre Adler?

 
la reine des belges

24/01/2005
08:22
Thierry Génicot

L'ACSR envoie un bulletin électronique mensuel comportant un édito, des notes d'actualité, et des liens qui renvoient directement aux pages les plus récentes de leur site, ce qui est assez futé : ça permet d'abord de s'informer puis de se balader dans le site. Le numéro 32 renvoyait notamment à l'échange Adler-Tisserand de l'été dernier.
Tout le monde peut s'abonner : bulletin@acsr.be

Le dernier numéro arrivé le 4 janvier, titré Le Pas Suspendu, affiche un optimisme plus que mesuré, ceci pour le dire en euphémisant à mort. Ceux qui ont suivi, même de loin, la radio belge, savent que les amateurs de création radio sont encore plus mal servis en Belgique qu'en France. On espère que les suisses tiendront bon (officiellement 1h de création par semaine, en fait un peu plus que ça) le temps qu'en Europe les dirigeants redescendent sur terre et que certains secteurs (la radio, l'édition) se trouvent assainis des actuelles modes administratives et managériales. Pour ce qui est des modes intellectuelles, ne révons pas.

A part ça de Jean-Marc Turine on a entendu cette automne un A Voix Nue de 99 en rediffusion : Jacques Rossi (un type qui raconte ses 20 ans de goulag, boljémoï). Et les Nuits ont rediffusé en 2003 une série de 5 x 1h sur le Groupe de la rue St benoit, datant de l'été co-réalisée avec Dyonnis Mascolo.

Ca fait rigoler de lire sous sa plume quasi les mêmes diagnostics que ceux qu'on a fait au RACCFC et à l'AFC, du temps où, de Laure Adler, on récoltait pour seule réponse que nous n'étions représentatifs de rien.

La reine des belges de bretagne

 
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