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25/09/2004
22:59
re : Permis de penser

Magazine. Laure Adler reçoit avec soin l'écrivain israélien.
Amos Oz sur un plateau

Par Bruno ICHER

vendredi 24 septembre 2004 (Liberation - 06:00)

ARTE, 23 h 10. «Permis de penser»,
émission de Laure Adler. Invité : Amos Oz.




urtout, ne pas tirer de conclusions hâtives à partir du titre de l'émission, Permis de penser. Un petit côté poil à gratter pédant qui en indisposera sans doute quelques-uns. Après visionnage, le grincheux de service aura tout le loisir de reconnaître qu'un programme littéraire à la télévision, en dépit de son titre, peut exister et intéresser sans verser obligatoirement dans la formule toute faite, la tournée promotionnelle et les plaisanteries d'une cafèt' de fac de lettres. Laure Adler a conçu une formule simple, ultrapréparée, autour d'un invité qui est l'unique centre d'intérêt de cette émission mensuelle. Cela semble simple, encore fallait-il le réaliser.

Ce soir, Amos Oz fait l'ouverture. L'écrivain israélien ne vient pas faire la promo de son dernier livre. Ça a son importance. Il raconte son enfance à Jérusalem où ses parents échouent parce qu'aucun pays n'a voulu d'eux. Il dit sa fascination pour l'hébreu, «cette langue qui a couché avec tout le monde». Il revient également sur le sort des Palestiniens qui, «immanquablement, deviendront un jour les voisins d'Israël». Amos Oz parle et personne ne l'interrompt. Ni Laure Adler ni les trois chroniqueurs qui entrent en scène à mi-chemin. Cécile Ladjali, professeur de lettres, Nicolas Demorand, critique littéraire et gastronomique, et Ali Baddou, maître de conférences à Sciences Po et producteur à France Culture. Ils ont la trentaine mais ne jouent ni les candides évaporés ni les trublions factices. Ils relancent le bonhomme mais surtout font preuve d'une qualité d'écoute rafraîchissante. Le mois prochain, Permis de penser recevra l'anthropologue Françoise Héritier, puis, si tout se passe bien, Salman Rushdie, Philip Roth, Pedro Almodovar...


 
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