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Le soir

24/09/2004
13:35
re : Permis de penser

Un interviou dans "Le Soir" de Belgique de Laure Adler par Caroline Gourdin:

C.G.: Quel est le principe de "Permis de penser" ?

L.A.: L'émission est consacrée à un intellectuel, une fois par mois. La première partie est un dévoilement biographique en tête à tête. Dans la deuxième partie, on déploie l'oeuvre et ses problématiques, avec trois trentenaires venus de F.C.: Cécile Ladjali, Ali Baddou et Nicolas Demorand. Et dans la troisième partie, l'invité traite de ce qui lui paraît important dans l'actualité internationale. Amos Oz a souhaité aborder le problème du fondamentalisme islamique, du chiisme, de ses conséquences en Irak.

C.G.: Pourquoi un seul invité ?

L.A. Le but est d'approfondir, d'avoir une alliance d'imaginaire et d'engagement, de sensibilité et de réflexion. On a trop tendance à faire croire que les intellectuels sont difficiles à comprendre.

C.G.: Vous semblez néanmoins viser un public averti...

L.A.: Non, nous souhaitons vraiment toucher tous les publics... On voudrait que cette émission soit l'occasion pour les intellectuels de montrer qu'ils peuvent penser le monde et nous aider à le penser en ces temps si complexes, si difficiles à décrypter. On va faire de la culture populaire, ou élitiste pour tous.

C.G.: Comment opérez-vous le choix de vos invités ?

L.A.: J'ai arrêté une liste de gens qui me paraissent intéressants, qui dégagent une humanité: l'anthropologue Françoise Héritier, le philosophe allemand Peter Sloterdijk, Salman Rushdie, Almodovar... On aimerait aussi faire la part belle aux femmes. Les invités sont de toutes nationalités, de toutes disciplines... Un intellectuel est aussi un artiste. Pour le décor de chaque émission, Daniel Buren nous a offert un tableau original. Il a souhaité qu'on le détruise ensuite. Il réintroduit ainsi l'idée que l'art peut s'emparer de la TV, que la TV peut signifier création artistique unique.
 
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