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laurent

27/03/2006
19:09
Suite de ma reponse - Respecter le politique

Navré, je n'avais pas eu le temps de poster ma seconde réponse à PC - 12h49

L'autre critique adressée à la ervue de presse me semble beaucoup plus inquiétante, car elle manifeste l'irrespect contre le politique. Finalement, on reproche au journaliste sa correction, sous prétexte qu'il en use de façon inégale. Je crois qu'il y a là une erreur d'analyse et c'est ce que je vais m'efforcer de montrer :

Le "monsieur" donné aux politiques et non aux artistes, sportifs etc, est une convention journalistique. Le degré intermédiaire de respect consiste à les appeler par leur nom complet "Jacques Chirac", "Tony Blair". Je suis entièrement d'accord sur le fait que Saddam Hussein devrait recevoir le même traitement. A ma connaissance Gérard Chaliand est le seul à dire régulièrement "Monsieur Saddam Hussein". On ne peut que l'en féliciter. Mais ça ne sonne pas très juste, il me semble.

On ne peut reprocher une relative insolence aux satiristes ou aux persifleurs, même s'il n'y a dans leur goguenardise que de la facilité, mais ni originalité ni talent. Je pense notamment à Jean Louis Ezine dont le talent n'est pas douteux, mais se trouve ailleurs quan dans son ironie balourde. On peut aussi accepter un relachement dans les discussions de bistrot. Ainsi (excusez moi d’user de tels mots), n’importe quel gogol peut jouer la goguenardise contre les politiques, sans être capable de fournir fut-ce un centième de leur travail. Je dis n'importe quel gogol et il y en a un ici qui ne s’en prive pas, c’est guy du faux.

Or ce qui est admissible dans les bistrots et dans la chronique satirique ne l'est pas dans le journal, où le mieux, je crois, est de respecter certaines conventions journalistiques. L’attitude inverse (la légèreté de ton) est le signe soit d'un manque de professionalisme, soit d'une méconnaissance des usages de la profession, soit d'un affadissement de la rigueur journalistique. Or sur FC nous constatons tous les jours que le style se relache et que la rigueur se réduit. Les fautifs à mon sens, ne sont pas ceux qui donnent du "monsieur" au politique, mais ceux qui les appellent par leur nom "Bush", "Chirac", Blair", "Poutine". C'est un des reproches que j'ai à faire aux débatteurs de l'Esprit Public. En outre la posture de dépréciation du politique me semble rejoindre l'attitude généralisée de manque de neutralité, ce qui est le principal reproche qu'on peut adresser aux journaux de FC.

La contrib que j'ai citée exprime un regret, celui des précédentes journalistes, qui à mon avis manipulaient l'opinion dans leurs gros sabots, comme le font d’ailleurs les autres prescripteurs d'opinion qui usent du journal pour nous dire comment nous devons penser. Finalement, on reproche à la journaliste de 7h35 d'être la seule à respecter une convention, ça n'est pas à elle qu'il faut s'en prndre mais plutôt à ses confrères Hervé Gardete, Jean-Louis Crimon, Véronique Pellerin, et à une autre heure Frédéric Carbone.

Conclusion : je ne trouve pas juste de condamner la journaliste de la revue de presse, sous prétexte qu'elle respecte une convention journalistique. Pour être franc je pense qu'il s'agit d'un faux procès qui passe à côté de la question essentielle : ceux qui écoutent cette revue de presse sont-ils mieux informés que ceux qui ne l'écoutent pas ?

Autre conclusion : je crois que la critique de l’autorité est nécessaire, mais qu'il est encore plus nécessaire de la faire de façon intelligente, et non comme des boeufs ignorants. La critique bète de l’autorité renforce l’autorité. La critique intelligente de l’autorité contraint l’autorité. Tel est mon credo.

Laurent
 
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