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| lou ravi 07/03/2006 16:05 |
Pépin-le-Médiateur |
Copie conforme (sauf la signature) d'un mail envoyé aujourd'hui à Pépin-le-Médiateur. Monsieur le Médiateur, Je vous écris à propos de l’émission « Le rendez-vous des politiques », en prenant pour exemple celle du Jeudi 2 Mars. Il s’agit d’une excellente émission par son titre et par la qualité des intervenants (Catherine Clément, Maryvonne de Saint-Pulgent, Paul Thibaud). Le thème de ce jour était l’analyse des dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau. Alors que j’aurais dû savourer cette émission, elle m’a été rendue odieuse, comme chaque semaine, par le comportement de son « modérateur », Monsieur Ali Baddou. Considérant la qualité des invités, on attendrait en effet de celui-ci une position discrète, en retrait. Par ses interventions incessantes, c’est l’attitude opposée que choisit Monsieur Baddou. Comme la pertinence des critiques des auditeurs est systématiquement déniée ou minimisée par la direction de France Culture, j’ai réécouté cette émission en MESURANT le nombre des interventions de Monsieur Baddou. Je pense qu’il sera difficile de contester ces données QUANTITATIVES, puisque vous pouvez les vérifier à votre convenance. Je vous prie de croire qu’il faut aimer France Culture et vivement souhaiter une amélioration de sa qualité pour se livrer à un exercice aussi fastidieux. Voici les chiffres. Dans l’émission du 2 Mars, Monsieur Baddou est intervenu 118 fois en une heure soit, en moyenne, une fois toutes les 30 secondes. Bien entendu, ces interventions n’ont pas la régularité d’un métronome. Monsieur Baddou pourra se taire pendant 2 minutes, mais il compensera vite ce silence par une rafale d’interventions intriquées. Les 118 interventions de Monsieur Baddou sont réparties comme suit : - LES QUESTIONS : au nombre de 8. Je note que les 5 intervenants ont posé en tout 15 questions, soit une moyenne de 3 questions par intervenant. Monsieur Baddou pose donc 3 fois plus de questions qu’un invité. - LES INTERVENTIONS proprement dites : au nombre de 32. Monsieur Baddou placera un mot, un segment de phrase, une phrase, ou une séquence de phrases dans le court intervalle entre une question et une réponse de ses invités, ou dans la fraction de seconde pendant laquelle un intervenant reprend sa respiration. - LES INTERRUPTIONS : au nombre de 78. Plus d’une fois par minute, Monsieur Baddou coupe la parole de ses invités, ou bien couvre leur voix. Ces interruptions sont de longueur variable, simple borborygme, un mot, un segment de phase, ou plusieurs phrases. Certaines interventions de Monsieur Baddou prennent la forme d’une reformulation des propos d’un invité, d’une explication de texte, de l’explicitation d’une citation implicite. Je n’ai pas saisi les destinataires des « éclaircissements » de Monsieur Baddou : les auditeurs un peu « demeurés »? des invités qui ne parviendraient pas à suivre ? Mais les interventions de Monsieur Baddou peuvent aussi prendre la forme d’admonestations : « Laissez XXX poser sa question ! », « Paul, revenez à l’essentiel !», « Laissez parler XXX ! », « N’oubliez pas le micro », « Eric, prolongez ! », « Vous parlez trop loin du micro ! », « Vous avez les mains devant la bouche ! ». Monsieur Baddou ne semble avoir à faire qu’à des débutants. Vous noterez que les intervenants sont interpellés par leurs prénoms. Ayant fait ce bilan OBJECTIF, puisque QUANTITATIF, je me sens autorisé à glisser dans le domaine de la subjectivité. Le fait de hacher menu une émission est une agression pour l’auditeur qui sort exaspéré d’une telle épreuve. D’autant plus exaspéré que l’intensité (en décibels) des interventions de Monsieur Baddou est grande, puisqu’il s’agit pour lui de couvrir la voix de ses interlocuteurs. Par ces manières, Monsieur Baddou est représentatif d’une génération de « modérateurs » (Nicolas Demorand en est un autre) dont la caractéristique majeure est le manque total de modestie. Compte tenu de la qualité des invités, ce sont les mots « insolence » et « arrogance » qui viennent à l’esprit. Questions : Les messages de Monsieur Baddou sont-ils d’une profondeur telle qu’il puisse se permettre d’étouffer de sa logorrhée les propos d’invités de haute stature ? Son age, son CV, son oeuvre l’autorisent-il à interpeller ses invités par leurs prénoms ? La direction de France Culture ne peut elle surveiller ces jeunes gens? Ne peut elle les remettre à la place qui est la leur, en retrait ? Pourquoi un travail comme celui que j’ai effectué ici n’est il pas fait par France Culture, alors même que l’on sait que cette station est l’objet de sévères critiques depuis la direction contestée de Madame Adler ? Comment expliquez vous l’absence de « contrôle de qualité » à France Culture, une entreprise qui compte plusieurs centaines de milliers de clients ? J’emploie à dessein le mot « client » puisqu’il ne s’agit pas là d’un service gratuit. Nous payons. Mon exaspération est telle que j’en arrive à un vocabulaire plus rude. L’arrogance de ces « petits marquis » m’évoque un terme employé par Jacques Chirac au cours d’un face à face avec Laurent Fabius (alors Premier Ministre) : « Cessez donc de m’interrompre sans cesse comme un roquet ! ». C’est ce comportement de « roquet » qui vaut à Monsieur Baddou l’appellation de « tête à claques » sur le forum de Défense de France Culture, une expression particulièrement appropriée. Monsieur le Médiateur, je vous demande avec insistance d’obtenir de la Direction de France Culture une amélioration rapide de ce problème de déontologie radiophonique. Je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments respectueux. Innocent Louravi 12 rue du Pisse-Vinaigre Scrogneugneux/Seine Copies : - Monsieur David Kessler, directeur de France Culture - Rédaction de France Culture .  |
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| Déca 01/09/2006 15:05 |
re : Pépin-le-Médiateur |
Cher Auditeur, J'ai pris bonne note de votre courrier du 7 mars dernier, qui m'a été transmis un peu tardivement. Monsieur Ali Baddou a donc été muté. Il assurera désormais les Matins de France Culture, Votre dévoué, DK |
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