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Laurent Nadot 09/02/2005 13:30 |
Armand Robin a Poesie sur Parole en rediff |
Et puis à 3h30 dans la nuit de vendredi à samedi, rediffusion d’un Poésie sur Paroles de 1993, consacré à Armand Robin (1912-1961). Difficile de dire si l’émission traite de sa poésie, de son unique roman, de ses traductions, ou des écoutes radio. Le personnage d’Armand Robin mérite au moins une notice minimale sur DDFC : Homme de radio à deux titres : - A produit pendant une quinzaine d’années un bulletin intitulé « La situation politique internationale d’après la radio en langue étrangères ». Lettre confidentielle vendue assez cher, dit Robert Prot, à des services ministériels ou diplomatiques, dont ceux du Vatican - Pour le Club d’essai : diverses émissions sur Ungaretti, Pasternak, Maïakovski, et nombreux poètes du monde entier. Polyglotte impressionant. Né Vincent Robin en 1921 à Plouguernevel (pays de ) et de langue natale Fissel (dialecte local) il apprend le français à l’école, et plus tard une cinquantaine d’autres langues dont 9 au moins à Langues-O (passe les 9 certificats la même année). Cet adepte du Wu-Wei (non-agir) aura passé sa vie à se dissoudre dans la langue, traduire de la poésie, rédiger des notes de lectures, écouter la désinformation en provenance des journaux radio de toute la planète. Anarchiste, parmi les premiers apostats de la révolution russe (dès son voyage en URSS au début des années 30), doublement privilégié car pourchassé par la Gestapo et ensuite placé sur la liste noire des écrivains à la libération, Armand Robin fut un des premiers à étudier concrètement la désinformation et fournit une série de chroniques dans Combat après la guerre. Au début des années 50, il investit toutes ses économies dans l’achat d’un poste ondes-courtes assez coûteux et épuise ses forces jusqu’en 1961 à produire ses bulletins d’écoute entre deux participations à la radio notamment au club d’essai. Meurt en 1961 à l’infirmerie spéciale du dépôt après une ultime provocation téléphonique au commissaire « Monsieur il y a des métiers qu’on n’a pas le droit de faire », mais sans qu’on sache bien si le décès est du aux policiers ou à l’épuisement, assez probablement aux deux ? On trouve (non exhaustif) : - Le temps qu’il fait - L’imaginaire Gallimard (roman paysan): - Ma vie sans moi - Poésies-Gallimard - La Fausse Parole - Eds Minuit 1953. rééd Eds Le temps qu’il fait 2002 avec préface de Françoise Morvan. Textes rassemblés par l’auteur en 1953 : Etude sur la désinformation par les journaux parlés de la radio internationale en ondes courtes et en 41 langues parmi lesquelles l’hindi-ourdou, mais aussi le latin et l’espéranto. Textes rassemblés, aux Editions Ubacs, maintenant disparues mais le fonds est encore diffusé par les PUR (Presses universitaires de Rennes) : - Expertise de la fausse parole (présentation de Dominique Raduffe). Initialement « Chronique des radio-étrangères ». Première tentative de Robin pour rassembler les textes parus dans Combat en 1947 et 1948. Donnera lieu ultérieurement à « La fausse parole ». - Ecrits oubliés (2 Tomes. Présentation Françoise Morvan). Notes de lecture. Traductions de poésie du monde entier. Cette destinée qui a fugitivement inspiré à Patrick Modiano un personnage dans « La petite Bijou », a donné lieu à une mini-mythologie pour happy-fews. Outre les livres ci-dessus, épuisés ou hors-circuit, en chinant modérément on pourra trouver le volume de chez Seghers-Poètes d’aujourd’hui (Armand Robin ou le don des langues, par Alain Bourdon) assez critiqué par au moins un connaisseur : Jean Bescond, homme sympathique et qui répond aux mails, créateur d'un site qui semble très complet : http://armandrobin.org/ Jean Bescond signale un fonds Armand Robin déposé à la médiathèque de Carhaix http://www.bibliocob.com/carhaix/mediatheque_carhaix.htm Mon point de vue : « Expertise de la fausse parole » (Ubacs) est à ranger auprès de Korzibsky, Bertrand Russell, Albert J (d’avant 1983), Bruno Lussato, Rémy de Gourmont (également chez Ubacs). Comme ces derniers il contribue à affuter notre discernement en ouvrant nos oreilles sur les manipulations sémantiques de qui feint de nous informer. Je ne dis pas qui je vise c’est vraiment trop évident… LN |
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