Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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Jeanine

25/10/2003
12:05
fictions sur France Culture : la peau de chagrin

Extraits d'un article de Télérama de cette semaine:

La fiction à Radio France
La peau de chagrin
Réalisateurs et comédiens sont de plus en plus inquiets sur l'avenir des dramatiques.

Entre les dramatiques, les histoires pour en­fants, les adaptations de classiques ou de textes contemporains, les réalisateurs de fic­tions ne chôment pas ! En studio, ils transfor­ment l'écriture en sons, fabriquant des décors sonores pour toucher l'imaginaire des audi­teurs. Radio France emploie dix réalisateurs qui travaillent à 90 % pour France Culture. Passionnés, débordés, ils sont toutefois de plus en plus inquiets pour l'avenir de la fic­tion. Dans les années 80, elle occupait onze heures hebdomadaires dans la grille de Fran­ce Culture. Elle est réduite à six heures et de­mie. Une demi-heure a encore été supprimée à la rentrée de septembre. Cette fois, à l'una­nimité, les réalisateurs se disent prêts à faire grève si la direction ne revient pas en arrière. Leur trouble s'inscrit dans un malaise plus général, lié selon eux à « l'autoritarisme » et à « l'arbitraire » régnant à France Culture, où ils déplorent que les décisions soient prises sans consultation des intéressés. Mais der­rière la réduction du temps d'antenne consa­cré à la fiction, ils estiment que c'est la conception même de leur métier qui est re­mise en question. Et cela vient après l'ins­tallation d'un « compresseur » l'an passé, vé­ritable niveleur de son, machine à banaliser les mises en ondes les plus créatives (lire Té­lérama n° 2749). Et que dire de ce concours de recrutement de réalisateurs (1) sans ces­se différé : « En 1986, nous étions vingt, ex­plique l'un d'eux. Aujourd'hui, notre travail s'est alourdi, compliqué, nous manquons de temps et la qualité s'en ressent. Nous nous essoufflons. »
Et pour se renouveler, ils ne veulent pas d'un concours interne à Radio France : « C'est d'un vent frais que nous avons besoin. » De cet ap­pel d'air, ils attendent des points de vue inédits et un rythme de travail apaisé, gage de qualité. « Il ne faut jamais oublier que c'est par la fiction que l'outil radiophonique progresse, dit un réalisateur. Ce n'est pas dans les débats ou les tables rondes qui se sont multipliés à l'an­tenne que l'on invente quoi que ce soit ! »
Face à cette angoisse, Bernard Comment, directeur de la fiction à France Culture, affir­me cependant : « Il n'y a aucune volonté d'éteindre la fiction : elle reste le meilleur argument de l'existence de France Culture comme chaîne culturelle. Elle est indispen­sable, et je suis soutenu par notre directrice, Laure Adler. Si je voyais mon budget dimi­nuer, je démissionnerais. A mon arrivée, en 1999, j'ai voulu renouveler les auteurs : pour chasser la routine, j'ai instauré une véritable politique de commandes. Qu'il y ait des de­mi-réussites et des échecs est évident. J'ai d'ailleurs estimé, après écoute, qu'il valait mieux des textes plus courts, de cinquante-­cinq minutes au lieu de quatre-vingt-dix, afin d'obtenir une plus grande intensité. » Sur le sort de la demi-heure supprimée, Bernard Comment reste flou. « Peut-être sera-t-elle réintégrée à l'occasion d'un léger change­ment de grille en janvier. » Peut-être... Quant au concours de recrutement, s'il dit appuyer « entièrement » la demande des réalisateurs, il s'avoue impuissant. « Ça ne dépend pas de moi mais de la direction générale de Radio France. » Sur ce dernier point, le directeur général, Claude Norek, ne laisse planer au­cun doute : «  Le concours externe n'est pas à l'ordre du jour. Ce n'est pas au moment où l'on doit réfléchir au statut des intermittents ­dans notre entreprise que nous allons ouvrir un concours qui en fabriquera davantage ! »

 
lionel

25/10/2003
17:06
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

Si Telerama redevient critique à propos de la direction de FC, ca peut devenir interessant...
 
Murièle Berha

25/10/2003
17:42
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

Personnellement, la baisse des heures de fiction - si baisse il y a eue - ne me gêne pas, je ne suis pas intéressée et ne l'écoute jamais, mais naturellement je comprends que les amateurs défendent leur part.

Je suis en revanche concernée par cet argument:

"installation d'un « compresseur » l'an passé, véritable niveleur de son, machine à banaliser les mises en ondes les plus créatives"

Et même si DDFC ( ne pas oublier en effet ce que signifie le sigle..) s'en est déjà inquiété - il me semble - auprès de la chaine, il ne serait pas mauvais de revenir à la charge, ne serait-ce que pour dire que l'on ne s'habitue pas, calcul évidemment fait et à raison, on ne juge que par comparaison et le comparatif disparu, on ne protestera plus, faute de pouvoir juger de la perte.

Murièle Berhault


 
laurent nadot

25/10/2003
19:03
qu'est-ce que la fiction radio ?

Je suis intéressé par une bonne définition de la fiction radiophonique :

Dans mon dictionnaire Larousse, la Fiction est définie simplement comme "ce que produit l'imaginaire" et ça me semble assez faible.

La Fiction radio est un genre nouveau pour moi, qui l'ai découvert récemment alors que, comme beaucoup d'auditeurs désorientés, je me voyais contraint de quitter mes heures habituelles d'écoute envahies par le bavardage inepte (7h-9h et 12h00-13h30), à la recherche d'autres pâtures.

J'ai été suffisamment récompensé, merci, car les magazines de bonne qualité ne manquent pas sur la station, de même que les étonnants morveux d'âge indéterminé bizarrement bombardés hommes de radio alors qu'il est patent qu'ils n'ont pas encore acquis le recul nécessaire pour assimiler les programmes dont on les a gavés dans leurs études parait-il "supérieures"... Mais passons, car ça ne me suffit pas pour leur préférer la glorieuse ignorance de leurs collègues des autres postes.

La fiction occupe donc une place à part : genre radiophonique visiblement hérité du passé, cousin éloigné des dramatiques de la télé (aujourd'hui rebaptisées "téléfilms" ?), nous sommes quelques uns à nous quereller régulièrement autour d'un verre, et autour de la question : Qu'est-ce donc réellement que de la fiction ? Le théâtre en fait-il partie ? Doit-elle être écrite ou peut-elle être improvisée ? La commande est-elle souhaitable ? Si oui, faut-il privilégier un médiocre traitement des authentiques problèmes de société, ou bien doit-on au contraire donner le premier rôle aux histoires et à l'aspect narratif ? Et quel est le rôle de cet incertain "Comité de lecture", dont on prétend qu'il a été tout simplement squeezé par les nouveaux responsables ?

Sur ces questions et sur tout autres aspects voisins, je remercie d'avance les amateurs de Fiction qui voudront bien m'éclairer de leur point de vue...


Laurent
 
Louise

06/04/2004
22:03
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

Oh ! la fiction de ce soir !
C'est sûrement laure Adler, elle-même qui l'a choisi.
Un jeune homme aveugle et volontaire à qui la radio France-Culture donne sa chance pour une émission sur les destins fabuleux.
l'histoire ne disait pas qui était viré pour laisser la place au jeune homme!
smiley"je pouffe"

 
dom

06/04/2004
22:36
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

salut salut louise,
c'est quoi le smiley je me pouffe?
? ? ? ?
? ya le choix arf, lol!

 
Louise

06/04/2004
23:38
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

J'en profite pour ajouter le "e" qui manque .
S'il vous plaît DDFC, jaurais aimé mais devant la radio ou alors mais sans la dernière séquence.

 
dom

06/04/2004
23:46
re : fictions sur France Culture : la peau de chagrin

http://ideesnoires.free.fr/galerie/p3.htm


 
LN

15/10/2005
12:27
Disparition de la fiction sur Espace 2

Il semble que la Radio Suisse Romande ait supprimé le strapontin qui restait accordé à la fiction : la dernière heure a sauté à la grille de rentrée.

Mauvais signe.

L
 
Louise

08/04/2007
22:46
Driss Chraibi

Bonsoir,

En écoutant RFI, j'apprends le décès de Driss Chraibi qui fut , nous dit-on "durant trente ans auteur-producteur et responsable des dramatiques à la radio publique, France-Culture."



http://www.rfi.fr/actufr/articles/088/article_50767.asp< br />
http://www.rfi.fr/radiofr/editions/082/edition_95_20070407.a sp

 
LRDB

18/11/2007
15:40
pessimisme

Le recul de la Fiction sur FC, c'est pas seulement en temps et en contrats d'acteurs que ça se décompte (navré les gars de l'Acrimed). Il faut voir aussi le recul de la qualité d'écriture. Ainsi la nuit dernière, rediff d'une fiction de l'année : atroce.
Ecriture infantile.
Je veux même pas retenir le nom de l'auteur

Venant après "la duchesse de Langeais", quelle douche froide. Heureusement entre les deux on avait eu le temps de redescendre sur terre avec l'ours Pastoureau.


 
Laurent Nadot

12/12/2007
17:12
Blandine Masson - Intervention à Brest

Foin du pessimisme de LRDB en phase grincheuse, vioci quelques notes prises lors de l'intervention de Blandine Masson au Festival Radio "Longueurs d'ondes 2007". Réalisateur de fictions depuis 1995, maintenant Directeur des Fictions pour la chaine. Cette heure un peu excessivement baptisée "séminaire" fut instructive, illustrée de quelques extraits de fictions anciennes ou récentes, extraits commentés par Blandine Masson.Et l'ensemble permet de tempérer le pessimisme en la matière, au moins celui qui s'exprime dans les contribs précédentes.

On apprend que sur le buget total de la station (12 millions d'euros selon BM, 14 millions selon Pierre Chevalier), 3 sont dévolus à la fiction (non compris l'ACR). Production hebdomadaire : 7h + quelques heures pour France Inter. Il semble qu'il n'y ait pas de réduction à redouter.

La fonction de réalisateur est une chasse gardée. Le pool compte actuellement 8 réalisateurs qui sont payés au cachet, recrutés par concours (interne ?) dont le dernier remonte à 1995. Cette année là, Blandine Masson est lauréate ; depuis, malgré ses tentatives d'ouverture à d'autres réalisateurs que les 8 actuellement en charge, la situation est figée. (Ce qui peut s'expliquer par le ratio volume/personnel ?)

On pourra revenir ultérieurement sur la conception personnelle de BM, I mean sur son propre rapport au métier, à la radio, et à la station. En revanche, il me semble intéressant de reporter dans le post suivant quelques éléments de sa doctrine radio, pleine de conséquences d'ordres esthétique et pratique :

./...
 
LN

12/12/2007
17:13
Blandine Masson - La fiction (suite)

./...
C'est une conception prioritairement musicale. Le texte mis en ondes a bien sûr une grande importance, mais moins pour des raisons littéraires que par sa potentialité radiophonique. Quant à l'écoute, elle est variable, subjective, dépend des circonstances. La radio est une mise en condition. Le créateur met l’auditeur en condition, en situation, pour qu’il se passe quelque chose.

Dans le processus de création, pour lequel elle récuse l'existence d'une méthode fixe ("chaque cas est un cas", ce vieux cliché semble ici tout à fait pertinent) la difficulté principale vient du peu de temps disponible pour la fabrication, et le risque est logé dans un choix crucial de la distribution. Le savoir créatif est artisanal, et non stabilisé. Il peut se perdre, en fait il se dilue en permanence, disparait, donne lieu à redécouvertes.

D'ailleurs le langage de la fiction radio ne repose pas sur une grammaire simple, ni sur un code. Et certainement pas sur celui du cinéma (avec le langage des plans etc). Il existe une boîte à outils, où il faut puiser. D’où l’importance d’une grande culture en la matière : les réalisateurs passent énormément de temps à écouter. Ecouter ce qui a déjà été fait. Ecouter les musiques pour l'illustration.

Les qualités de la réalisation : l’intelligence du texte et l’imagination (pour la mise en onde, le jeu d’acteur etc). Le moins possible de bruitage : le bon bruitage est celui qu’on ne remarque pas ; le bruitage utile est celui qui apporte quelque chose qui, en son absence, manquerait.

BM émet une relatif regret sur l’uniformité des formats qu'impose le cadre contraignant de la Grille. Elle apprécierait de pouvoir moduler les durées. Enfin une remarque lachée un peu brièvement , mais qui ouvre à la méditation : la radio est dans le monde ; elle ne doit pas en être coupée, dissociée. Pour autant, BM juge que le réalisme n'a plus sa place dans la fiction radiophonique.

 
EZ

09/02/2008
20:14
Gustave le Grand en direct des Pyramides

En ce moment, lecture de la Correspondance égyptienne de Gustave. C'est toujours un régal de crânerie, de désinvolture, de formules incisives. On ne s'en lasse pas. Quele merveille.
 
thanx

10/02/2008
15:59
et hop ! archived , le truc

magnifico

 
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