SUSPENSION DE LA DIFFUSION HERTZIENNE DE FRANCE CULTURE EN BELGIQUE Le point au 12 octobre 2002 Chaîne à nulle autre pareille, France Culture (qui reçut son nom en 1963) est depuis sa fondation menacée dans son existence (jugée trop chère pour trop peu d'auditeurs) et, depuis quelques années, menacée dans son essence (réformes intervenues en 1997 et 1999). Pourtant son coût ne représente que le vingtième du budget de Radio France. Quant à son audience, elle est loin d'être négligeable : chaque jour, près d'un demi million de personnes l'écoutent et près de dix fois plus occasionnellement. Elle dépasse les frontières de l'Hexagone Or, nombreux sont ceux qui le savent à présent, la réception hertzienne de France Culture n'est plus possible en Belgique depuis la récente mise en service de la radio flamande Q-Music qui émet sur une fréquence extrêmement proche (98.1 MHz) de celle jusqu'alors occupée par la chaîne culturelle française (98.00 MHz). Afin que cette situation cesse dans les meilleurs délais et qu'il soit de nouveau possible d'écouter France Culture dans ce pays, nous avons fait circuler une pétition (1.569 signatures au 15 avril ; plus de 2.000 à ce jour ; pétition lancée le 25 février) que nous avons remise en mains propres (Charles Genet, Président de l'association, et moi-même, Vice-Président et initiateur de la pétition) le lundi 15 avril 2002, en France, à M. Jean-Marie Cavada, Président de Radio France, et à Mme Laure Adler, Directrice de France Culture ; et, en Belgique, à MM. Hervé Hasquin, Ministre-Président du Gouvernement de la Communauté Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique), Richard Miller, Ministre des Arts, des Lettres et de l'Audiovisuel, et Jacques Rummelhardt, Ambassadeur de France en Belgique. Nous avons également fait parvenir cette pétition à Dirk Van Mechelen, Ministre flamand de l'Audiovisuel, dont nous avons rencontré les collaborateurs le mercredi 12 juin 2002. A Radio France, nous avons été longuement reçus par Jean-Marie Cavada et Laure Adler qui nous ont dit l'intérêt qu'ils accordaient à ce problème et leur satisfaction devant l'attachement manifesté à cette chaîne par les auditeurs belges de France Culture. Le suivi de l'affaire sera donc assuré. Au Ministère du Gouvernement de la Communauté Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique), notre pétition à été remise au Ministre-Président Hervé Hasquin et à Richard Miller (Ministre en charge de l'Audiovisuel) dont les collaborateurs (en présence du Directeur de Cabinet-adjoint de M. Hasquin, Henri Benkoski, en charge de l'Audiovisuel) ont longuement évoqué avec nous ce dossier complexe. L'accord de Genève de 1984 (UIT, Union Internationale des Télécommunications) ne permet pas en effet à la France de protéger ses fréquences hors de son territoire. Depuis l'attribution d'une fréquence voisine à Q-Music, les habitants de Bruxelles et du Brabant wallon et flamand ne reçoivent plus correctement France Culture. Des contacts ont été pris avec les télé-distributeurs et il semble qu'un accord soit possible pour résoudre ces perturbations sur les réseaux câblés (mais malheureusement pas en région néerlandophone, laquelle est du ressort de la Communauté flamande). Q-Music fait partie d'un ensemble de fréquences attribuées unilatéralement par la Communauté flamande et sur lesquelles porte un recours introduit au Conseil d'État par la Communauté française, recours dont l'arrêt (rendu le 18 avril 2002) est favorable à la Communauté française. Selon cet arrêt, un tiers des fréquences qui ont été attribuées à Q-Music et 4FM (dont la fréquence 98.1 MHz) doivent être suspendues. Ceci ne règle pourtant pas le problème de France Culture. Si la Communauté flamande ne respecte pas l'arrêt du Conseil d'État et ne modifie pas cette fréquence, l'émission sera toujours perturbée. France Culture pourrait émettre à partir du territoire belge, mais pour cela elle devrait répondre aux contraintes imposées, à savoir 30 % des programmes provenant de la Communauté française de Belgique. Nous avons demandé au Ministre de garder à l'esprit une place pour France Culture dans le cadre de la répartition du plan de fréquences radio. Du côté du Cabinet du Ministre, on est donc sensible à notre démarche. Mais on y souligne toutefois que le champ d'action de la Communauté française est limité dans ce dossier et que le problème se situe entre la France et la Communauté flamande. A l'Ambassade de France, où nous avons été reçus avec beaucoup d'égards par Jacques Rummelhardt, Ambassadeur de France en Belgique, et Marc Villain, Attaché culturel de l'Ambassade (qui assure un excellent suivi du dossier), nous avons exposé une nouvelle fois nos regrets de ne plus capter France Culture en Belgique et notre souhait qu'une solution soit trouvée à ce problème. Ici aussi, le suivi de l'affaire sera assuré. La capacité d'action de la Communauté française étant restreinte dans cette affaire, nous avons souhaité rencontrer le Ministre flamand de l'Audiovisuel, Dirk Van Mechelen, le mercredi 12 juin 2002, pour voir s'il serait possible de trouver une autre fréquence pour Q-Music. La délégation de l'afc a été longuement reçue, au Cabinet du Ministre, par M. Paul Van de Velde, Directeur Général chargé des Médias pour le Ministère de la Communauté flamande, et Mme Hilde De Coen, en charge des Médias au Cabinet du Ministre Van Mechelen. S'il ne semble pas question, selon eux, de revenir sur l'attribution de la fréquence 98.1 MHz à Q-Music, ils se sont cependant montrés sensibles à l'enjeu culturel du problème et ont tâché de trouver, avec nous, des solutions alternatives. Ainsi, M. Van de Velde s'est engagé à demander aux télé-distributeurs flamands de reprendre France Culture dans leur offre de programmes. Par ailleurs, on pourrait envisager que France Culture émette également en ondes moyennes (mais ceci a été abandonné par la chaîne il y a quelques années). Enfin, la Communauté française pourrait affecter une de ses fréquences à la diffusion de France Culture en Belgique. Toutefois pour ce faire, France Culture devrait, comme il a été dit plus haut, répondre aux exigences du quota de 30 % des programmes en provenance de la Communauté française de Belgique. Benoît Beyer de Ryke, Vice-Président de l'Association des Auditeurs de France Culture (afc)
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